L’Allemagne ne stabilisera pas sa dette avant 2013, selon Fitch
L’agence de notation Fitch a estimé lundi que la dette publique allemande était «peu susceptible de se stabiliser avant 2013», et ce malgré une reprise économique vigoureuse qui laisse certains observateurs espérer un assainissement budgétaire avant cette date.
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Les experts de l’agence jugent que «le programme de consolidation du gouvernement pourrait dépasser ses objectifs, du fait de la discipline budgétaire de l’Allemagne et de la forte reprise cyclique en 2010», selon une note diffusée lundi. «Mais malgré tout, la dette est peu susceptible de se stabiliser avant 2013», ajoutent-ils.
L’agence table sur un déficit public à 4,3% du produit intérieur brut (PIB) et une dette à 76% du PIB cette année, des prévisions plus optimistes que celles de Berlin mais qui verraient l’Allemagne enfreindre les limites fixées par le Pacte européen de stabilité.
Le gouvernement a promis de revenir dans les clous de celui-ci en 2013, avec un déficit en-dessous de 3% et une dette inférieure à 60% du PIB.
Pourtant, un certain nombre d’institutions et d’analystes estiment que, au vu du rythme actuel très soutenu de croissance de l’économie, ces objectifs pourraient être atteints avant. C’est le cas de la Bundesbank, ou encore de l’institut de recherche HWWI, qui table sur un déficit public à 2,1% du PIB dès l’an prochain.
Fitch a confirmé lundi la meilleure note possible, «AAA», à la dette publique à long terme de l’Allemagne, le pays le plus solide financièrement de la zone euro. Reprise économique vigoureuse, chômage contenu et engagements sur la discipline budgétaire contribuent à l’excellente solvabilité du pays.
Seuls bémols, «le secteur financier va demeurer une source de risques pour le gouvernement», note l’agence, «de même que la participation au fonds européen de stabilisation» qui doit venir en aide aux pays de la zone euro en détresse financière.
EN COMPLEMENT : Les banques allemandes ont besoin de 50 milliards d’euros
Les 10 plus grandes banques allemandes auront besoin de 50 milliards d’euros (67,4 milliards de dollars CAN) de capitaux propres supplémentaires pour respecter l’accord Bâle III sur les nouvelles normes prudentielles en 2019, indique l’hebdomadaire allemand Der Spiegel paru lundi.
Au moins 40 milliards d’euros pourraient être obtenus grâce à des provisions sur les bénéfices à venir ou par des levées de fonds sur les marchés, précise Der Spiegel, qui cite un «document confidentiel» de la banque centrale allemande.
Pour les 10 milliards d’euros restants, les établissements financiers devront trouver «de nouvelles sources de revenus, ce qui posera des problèmes plus importants aux banques régionales, moins rentables», poursuit Der Spiegel.
Le banquiers centraux et les régulateurs avaient annoncé le 12 septembre de nouvelles règles internationales qui prévoient de relever le minimum de fonds propres durs (soit le capital social et les bénéfices mis en réserve) des établissements à 7% du total des crédits alloués par les banques d’ici à 2019, contre 2% aujourd’hui.
Cet accord avait été plutôt bien accueilli par les banques privées allemandes. Le président de la Deutsche Bank, Josef Ackermann, avait ainsi estimé que Bâle III allait «dans la bonne direction» et que sa banque pourrait en «remplir les exigences (dès) fin 2013».
En revanche, l’Association des banques publiques allemandes (VÖB), qui regroupe 62 institutions dont les banques régionales, avait mal réagi aux annonces, jugeant les délais «trop courts».
La fragilité des sept banques publiques régionales tient à leur structure: elles sont exclues du marché de la banque de détail — réservé aux caisses d’épargne, qui sont avec les États régionaux leurs actionnaires — et s’étaient tournées vers des produits financiers complexes et risqués, un pari perdu avec la crise financière.
La plupart d’entre elles ont été obligées par la Commission européenne de se restructurer et de réduire drastiquement leurs sommes de bilan.
Concentration inéluctable
Le ministre de l’Economie Rainer Brüderle a enjoint les Etats régionaux allemands de s’entendre sur une concentration des banques régionales allemandes, pour qu’il n’en reste, à terme, plus que «une, maximum deux», contre sept actuellement, dans un entretien à Bild, dimanche.
«Une restructuration est nécessaire. Pour (jouer le rôle) d’organes centraux des caisses d’épargnes, une, maximum deux banques régionales suffisent», a indiqué le ministre.
Les sept banques régionales allemandes, détenues par les Etats régionaux et par les caisses d’épargne, sont communément considérées comme le maillon faible du système financier allemand.
Une concentration du secteur est encouragée par les pouvoir publics depuis des années, mais elle devient encore plus nécessaire avec l’accord dit de Bâle III sur les nouvelles normes prudentielles, annoncé le 12 septembre et qui entrera pleinement en action en 2019.
Bâle III prévoit de relever le minimum de fonds propres durs (soit le capital social et les bénéfices mis en réserve) des établissements à 7% du total des crédits alloués par les banques d’ici 2019, contre 2% aujourd’hui
source afp sep10
Catégories :FitchRatings, Marché Obligataire, Trappe à Dettes
– Emprunt à 4 ans :
En août 2010, l’Irlande avait lancé un emprunt à 4 ans : elle avait dû payer un taux d’intérêt de 3,627 %. Un mois plus tard, mardi 21 septembre, l’Irlande a de nouveau lancé un emprunt à 4 ans : elle a dû payer un taux d’intérêt de … 4,767 % !
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GIGB4YR:IND
– Emprunt à 8 ans :
En juin 2010, l’Irlande avait lancé un emprunt à 8 ans : elle avait dû payer un taux d’intérêt de 5,088 %. Trois mois plus tard, mardi 21 septembre, l’Irlande a de nouveau lancé un emprunt à 8 ans : elle a dû payer un taux d’intérêt de … 6,023 % !
http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GIGB8YR:IND
Conclusion : plus les jours passent, plus l’Irlande doit emprunter à des taux d’intérêt de plus en plus exorbitants.
Plus les jours passent, plus l’Irlande se surendette.