Art de la guerre monétaire et économique

FED et Trésor US : fausse sortie pour les Artistes en goguette du QE

FED et Trésor US : fausse sortie pour les Artistes en goguette du QE

Le Département au Trésor va commencer à vendre des actifs adossés à des créances hypothécaires (mortgage-backed securities) pour environ $10 milliards dans le cadre de sortie du programme de soutien à l’économie et au marché entamé pendant la crise. Actuellement le portefeuille des MBS a la valeur de $142 milliards. Ces actifs sont majoritairement adossés à des prêts hypothécaires à trente ans, garantis par Fannie Mae et Freddie Mac.

PLUS DE DETTE POURRIE EN SUIVANT :

De l’autre coté de l’atlantique, le Trésor américain a annoncé son intention de diminuer la taille de son portefeuille de titres adossé à des prêts hypothécaires (MBS), qui s’établit aujourd’hui à hauteur de 142 milliards de dollars. Cette vente devrait démarrer ce mois-ci encore en étant toutefois soumises aux conditions de marché. Le Trésor devrait vendre environ 10 milliards de dollars mensuellement. Les rendements à 10 ans ont gagné 7bp sur la nouvelle, avant de reperdre la moitié de ce mouvement plus tard dans la journée.

Toutefois, malgré l’impact immédiat dans le marché, cette action n’a pas d’effet sur les réserves et ne changera pas la taille du bilan de la Réserve fédérale américaine (Fed).

source zerohedge

 Sur le marché en lui-même, le Trésor procédera par de « petites « touches de 10 milliards de dollars, et cette vente est trop petite et trop lente pour faire bouger cet énorme marché. La question se pose toutefois de savoir si cette vente de la part du Trésor américain n’est pas le début d’une sortie de positions en MBS conjointe avec la Fed elle-même. Cette dernière avait en effet acheté pour 1,25 billion de dollars de MBS, issus de son programme QE1, desquels 950 milliards de dollars sont encore en book. Une vente, qui se ferait en même temps sur les positions en MBS que détiennent le Trésor et la Fed (qui sont à différencier) semble toutefois encore futuriste, tant l’économie américaine est encore en rétablissement, et particulièrement son marché immobilier.

D’autre part, la Fed continue à acheter massivement les émissions du trésor, avec encore des achats compris entre 6.5 mias et 8.5 milliards ce mardi matin sur la tranche 2016-2018. Il est à noter que la Fed achète quasiment l’entier de chaque nouvelle émission depuis qu’elle avait annoncé son programme d’achat de 600 milliards de dollars au mois de novembre dernier. A tel point que cette dernière détient le 90% des émissions faites depuis lors sur le 4 à 6 américain.

EN COMPLEMENT : Montant sans précédent reversé au Trésor US par la FED

 Le bénéfice 2010 de la banque centrale américaine dépasse les 80 milliards de dollars.

La banque centrale des Etats-Unis (Fed) a confirmé avoir reversé une somme record, de 79,3 milliards de dollars, au Trésor américain au titre de ses bénéfices réalisés en 2010. Cela représente une hausse de 67% par rapport aux montants transférés au Trésor en 2009.

Ces chiffres ont été fournis par la Fed en même temps que ses comptes audités pour l’année 2010. Ils sont légèrement supérieurs à la première estimation des reversements au Trésor (78,4 milliards de dollars) fournie début janvier par la banque centrale.

Les comptes audités de la Réserve fédérale montrent que celle-ci a dégagé un bénéfice net record pour la deuxième année de suite, de 81,7 milliards de dollars, en hausse de 53% par rapport à 2009.

La banque centrale tire ses bénéfices principalement des intérêts courus sur les titres financiers qu’elle acquiert lors de ses opérations dites de marché ouvert, et des intérêts que lui rapportent les prêts qu’elle consent aux banques lors de leurs opérations de refinancement.

Conformément à son statut, la Fed reverse au budget de l’Etat fédéral le total de son bénéfice, diminué entre autres des dividendes versés aux douze banques de réserves régionales constituant le Système de réserve fédéral.

En temps normal, les titres financiers détenus par la banque centrale américaine sont des obligations d’Etat américaines qu’elle «prend en pension» comme garantie, en échange de l’argent qu’elle prête aux banques.

Avec la crise, la valeur du portefeuille de titres de la Réserve fédérale a été multipliée entre la fin février 2008, juste avant le sauvetage de la banque Bear Stearns, et la fin de l’année 2010.

Entre ces deux dates, la Fed a racheté pour plusieurs milliers de milliards de dollars d’obligations du Trésor des Etats-Unis et de titres émis par les organismes de refinancement hypothécaires parapublics américains, d’abord pour enrayer la crise financière, puis, plus récemment, pour soutenir la reprise.

Elle a aussi acquis pour plusieurs dizaines de milliards de dollars de titres plus risqués (créances hypothécaires titrisées, titres adossés à des créances obligataires et autres) à l’occasion du sauvetage de Bear Stearns et de l’assureur AIG (fin 2008) et de son soutien au crédit à la consommation et au financement des entreprises pendant la crise.

La banque centrale indique que son exposition maximale au risque sur ces titres a baissé de 25% en 2010 et qu’elle se chiffrait à 55,4 milliards de dollars au 31 décembre.

Jusqu’à présent, la Fed est sortie bénéficiaire de tous ses programmes de soutien à l’économie mis en oeuvre pendant la crise.

3 réponses »

  1. Je n’ai pas grand chose à rajouter, ceci dit, l’image en début d’article m’interpelle : « audit the Fed! »

    Ça me rappelle l’histoire qui dit que la Fed est un organisme privé, la Fed appartient aux banquiers privés et ne font pas l’objet d’un audit complet et indépendant. Je ne sais pas si c’est vrai, m’enfin…

    The common claim that the Fed is accountable to the government, because it is required to report to Congress on its activities annually, is incorrect. The reports to Congress mean little unless what the Chairman reports can be verified by complete records. From its founding to this day, the Fed has never undergone a complete independent audit. Congress time after time has requested that the Fed voluntarily submit to a complete audit, and every time, it refuses.

    http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=8518

    • Il me semble que vous ètes là vraiment au coeur du sujet et du conflit d’intéret qui mine l’indépendance et la cohérence de la FED….à la fois bras politique du gouvernement et outil économique au service des rentes de quelques uns…Du mème accabit que les agences de notations rémunérées par les clients… On est en tous les cas très loin du capitalisme en mode libéral et l’on nage en plein capitalisme d’Etat…

  2. C’est aussi mon avis. J’ai du mal à croire qu’une institution « privée » puisse refuser les audits. La Fed n’est pas indépendante, la BCE peut-être un peu plus, et encore, ça ne nous réussit pas vraiment; si l’on en croit Bagus, dans son « the tragedy of the euro » (dispo gratuitement sur mises.org) : chaque membre de l’Union a pu avoir accès à des taux plus bas grâce à la monnaie commune. Un peu comme la tragédie des biens communs, en empruntant de l’argent neuf on obtient un pouvoir d’achat supérieur car les prix n’ont pas encore monté. Une fois l’argent dépensé, la hausse des prix s’exporte dans toute l’Europe. ça incite tout le monde à emprunter de plus en plus (chaque pays souhaite exporter l’inflation chez l’autre).
    Pour ce qui est de la Fed, elle dévalue sa monnaie parce qu’on le laisse faire, on l’encourage même. Pas vraiment indépendante. Mais pour se protéger de l’inflation, les gens investissent dans les biens durables (immobilier, or, matières premières, commodités…) – et on parle de la faim.

    Ce n’est pas le même genre de conflit d’intérêt qui touche les agences de rating à mon avis, ces dernières ont l’approbation de la SEC qui leur a donné le statut NRSRO et jugé qu’elles étaient dignes de confiance, que les marchés financiers étaient sous contrôle, grâce à la SEC, justement. Les investisseurs n’ont plus le jugement clair, et vouent une confiance aveugle à la SEC, et donc, aux agences de notation.

    Ce qui est surprenant, c’est qu’on parle ici de profit record pour la Fed alors qu’elle ne devrait pas avoir vocation commerciale. Elle n’est pas privée. Pourtant, tout le monde subit les revers de la baisse de valeur de la monnaie, qui pousse à la spéculation sur les biens durables.

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