Art de la guerre monétaire et économique

L’Edito : Inflation ou déflation? Risk-on ou risk-off ? Les faux débats! par Bruno Bertez

L’Edito : Inflation ou déflation? Risk-on ou risk-off ?  Les faux débats! par Bruno Bertez

« Le Pouvoir et les richesses, à l’échelle de l’histoire passent toujours de ceux qui y ont titre à ceux qui y ont droit et le droit c’est le droit du plus fort »

 

 Revoilà la crise. La fin des illusions sur la reprise économique américaine, l’implosion européenne provoquent le retour de la thématique inflation ou déflation

 Elle est importante et déterminante pour l’investisseur car selon les réponses, les politiques d’investissement qui s’imposent sont polairement opposées. Cette thématique a beau se présenter comme une évidence, en fait sous sa forme binaire, sous forme d’alternative, elle est inappropriée. Aussi inappropriée que sa thématique jumelle celle du Risk-on/Risk-off.

  Nous ne sommes pas confrontés a des états possibles de l’économie auxquels nous pourrions nous adapter, nous sommes face a une lutte , un combat dont en fait nous sommes parties prenantes. L’avenir a ce stade ne se devine pas , il se construit.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

 

Le Cycle de la Déflation 

 Spontanément les forces de déflation sont puissantes, elles sont les plus fortes pour les raisons suivantes :

1-Très haut niveau de dettes dans le système global

2-Interconnexion généralisée, les actifs des uns étant les passifs des autres

3-Masse excessive de capital à mettre en valeur et à rentabiliser

4-Situation obérée et fragile du système bancaire

5-Excès de capacité de production mondiale

6-Des alignements des changes, concurrence déséquilibrée

Il y certainement beaucoup d’autres causes mais les plus fondamentales ne sont pas économiques, elles sont morales, politiques et sociales. Le moral des vieux pays industrialisés est défaillant, l’opinion que l’avenir est bouché envahit les populations, la prospérité est menacée par l’idéologie de l’extinction des ressources, par la prégnance malthusienne humaine et écologique…

Dans nos systèmes la déflation est considérée comme intolérable. Financièrement,  elle provoquerait l’écroulement de l’édifice de dettes. Économiquement, elle mettrait au rebut ou au chômage une proportion considérable des capacités productives. Socialement, elle bouleverserait un ordre inégalitaire fragile et insuffisamment légitime.

Cette menace déflationniste n’est pas conjoncturelle, elle est fondamentale. La crise n’est ni crise de liquidité, ni même crise de solvabilité, elle est crise de reproduction du système. Elle marque la limite du grand mouvement de globalisation, mondialisation, libéralisation, dérégulation qui a débuté il y a une trentaine d’années. Ce grand mouvement était intrinsèquement déflationniste à cause de la pression sur l’emploi et les salaires, sur le pouvoir d’achat des vieux pays. Cette pression a été masquée par l’injection de crédit c’est-à-dire de pouvoir d’achat artificiel non gagné mais octroyé. Le crédit a compensé l’insuffisance de pouvoir d’achat des salaires, ce qui a été permis par la dérégulation financière, le recyclage des capitaux, les innovations bancaires et financières. 

Cette période a duré longtemps, trop longtemps, sans corrections intercalaires : la hausse des prix a été insuffisante, l’inflation n’a pas pu exercer sa fonction systémique d’érosion, de dévalorisation en continu  du stock de dettes. Ce stock a cru au-delà de toute limite, jusqu’à ce que son poids réel devienne insupportable. Au point tel que maintenant nous sommes dans la situation de ne plus pouvoir rouler, roll, les dettes anciennes encore moins, bien sûr de pouvoir continuer à creuser les déficits. Le révélateur a été le subprime américain hier, aujourd’hui c’est le subprime européen. La bicyclette, trop chargée, a cessé de rouler, elle menace de tomber.

  

 La fin du grand cycle décrit ci-dessus constitue non un soft patch, un petit mauvais moment a passer, c’est un moment historique.

On comprend que les partisans de l’ordre ancien qui par peur du désordre, qui par peur du changement, qui par peur de perte de statut social s’opposent de toutes leurs forces au mouvement historique, décrit ci-dessus et même le nient.

  Les banques centrales, les gouvernements, les syndicats sont tous arque boutés, consciemment ou non, directement ou indirectement pour défendre l’ordre ancien qui garantit et justifie leur existence. Ils sont alliés objectifs même si dans l’apparence leur alliance donne l’impression d’être conflictuelle. Ils s’opposent à tout prix et surtout en faisant payer le prix aux plus faibles, à la déflation ; ils soutiennent les politiques qui visent à recréer de l’inflation.

 Les armes et les munitions inflationnistes existent. Les principales sont les taux d’intérêt réels nuls ou négatifs, l’injection massives de liquidités monétaires pour gonfler les actifs monétaires, quasi monétaires et financière.

A  coté de ces armes que l’on voit il y a les armes furtives que l’on ne voit pas:

1- La lutte contre les marchés qui ont tendance à favoriser la découverte et la formation des vrais prix , contre les marchés qui gèlent les liquidités et les empêchent de faire leur œuvre

2-Le recourt aux mensonges, aux manipulations pour recréer les illusions qui s’évanouissent, le extend and pretend généralisé.

3- Les torsions aux lois, aux règlements au nom du soi-disant intérêt général

4-La sortie de l’état de droit par remise en cause des contrats ou leur suspension

5-Finalement le recours à la force, à l’autorité, à la violence

Notre pari est que dans ce combat contre les forces déflationnistes, contre ces forces historiques, l’action des gouvernements, des banques centrales et de leurs alliés ira à son terme. Ils iront jusqu’au bout. L’action sera poursuivie jusqu’à son terme et c’est là notre pari, elle échouera. La déflation sera plus forte car elle a pour alliée le poids de l’histoire,le réel . L’alliance, l’union sacrée voleront en éclats avec l’approfondissement de la crise, victimes des contradictions internes de l’alliance.

L’ordre ancien, cristallise dans les rapports de forces internationaux, nationaux, sociaux, dans la répartition des pouvoirs et des richesses, cet ordre sera bouleversé. 

L’enjeu de la déflation c’est le grand rééquilibrage ou mieux la recherche d’un nouveau type de déséquilibre qui permettra le retour à la marche en avant. Et ce sera réalisé parce que la déflation a un allié de poids, le réel, le vivant. 

La reflation, la tentative d’inflation ne prend appui que sur du vent, sur des manipulations de signes et de perception, elles sont suspendues dans les airs, elles ne font pas le poids face au réel.

Le Pouvoir et les richesses, à l’échelle de l’histoire passent toujours de ceux qui y ont titre à ceux qui y ont droit et le droit c’est le droit du plus fort. Et les titres anciens seront dévalorisés au terme du grand affrontement.

source The Economist

source Financial Times

Dans leur lutte jusqu’au boutiste contre la déflation les banques centrales, les gouvernements,  les corps constitués et les couches sociales alliées iront jusqu’au terme : la mise en péril, la destruction des monnaies.

 

Les monnaies actuelles sont toutes des monnaies de crédit. Elles reposent sur des systèmes de crédit devenus fondamentalement défaillants, subprimes, déséquilibrés, insolvables. Plus la croissance ralentira et plus cela deviendra évident. Étant monnaies de crédit, elles seront balayées par ce sur quoi elles reposent ou plutôt par sa disparition, la disparition  de la confiance, elles seront emportées par  la défiance.

source Infectious Groove

source The Economist

source Financial Times

Ce qui se passe sur le subprime européen, le débat sur le plafond de la dette US, la dégradation du rating américain , la chute des cours boursiers des banques , tout cela s’inscrit dans le grand mouvement historique de rééquilibrage … mais n’en est qu’une étape. La route à parcourir pour aller au terme est encore longue avec beaucoup d’étapes surprenantes, de rémissions, de rechutes. Espoirs et déceptions qui useront le système en profondeur, le décrédibiliseront.

source the Economist

Sortir de la binarité, de l’alternative destructrice est possible , théoriquement , mais cette sortie tout en étant possible n’est pas le plus probable.

Il suffirait d’un bon diagnostic. Le diagnostic de l’excès de dettes que l’on ne peut servir, que l’on ne peut honorer.

La mise en application des remèdes est toute tracée, elle découle du diagnostic. Elle passe par l’acceptation de la dépréciation, de la dévalorisation du stock de dettes, les restructurations, moratoires, euthanasie des promesses que l’on ne peut tenir. Elle passe par la nationalisation temporaire des entités financières clefs, la recapitalisation, la conversion des dettes en capital des autres, le changement des dirigeants, le bouleversement des règles du jeu, des cadres législatifs et réglementaires, la mise au rebut des théories et idéologies qui ont permis les dérives etc…Un beau programme fondé sur les valeurs simples telles que la recherche de la vérité, fondé sur le bon sens , la foi dans l’avenir et … le courage.  Reconnaissons que sur ce dernier point, le courage nous péchons peut-être par excès d’optimisme.

source Wall Street Journal

La baisse des Bourses ne nous effraie pas. Nous vous avons prévenu des 2008 , puis encore en mars 2009 que la route serait dangereuse. La hausse des assets papiers, la hausse de misère , l’inflation des signes de richesse  sont inéluctable. Simplement elle repose sur des richesses fictives , de plus en plus fictives que le moins aguerri au risque croit saisir au passage mais qui finalement se révèlent n’être que ce qu’elles sont, du vent , des illusions. Sauf pour une minorité très restreinte, il est impossible de s’enrichir dans un monde qui s’appauvrit.

Âpres le tirage de la loterie, 100% des perdants ont perdu leur mise.

Bruno Bertez le 7 aout 2011

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13 réponses »

  1. Lundi 8 août 2011, vers 10 heures du matin :

    La BCE est en train de racheter les obligations italiennes et les obligations espagnoles.

    Jean-Claude « Canadair » Trichet a lancé sa planche à billets à fond les manettes.

    Italie : taux des obligations à 10 ans : 5,344 %. C’est une baisse de 12,192 % par rapport à vendredi !

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GBTPGR10:IND

    Espagne : taux des obligations à 10 ans : 5,248 %. C’est une baisse de 13,123 % par rapport à vendredi !

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GSPG10YR:IND

    Jean-Claude « Canadair » Trichet est en train de diluer la valeur de l’euro. Les monnaies-papier perdent de leur valeur. L’or est à 1705 dollars l’once.

    Jean-Claude « Canadair » Trichet est en train de noyer l’Europe !

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  2. Lundi 8 août 2011 :

    Berlin ne veut pas parler d’augmentation du fonds européen de secours.

    Un porte-parole du gouvernement allemand a déclaré lundi que le fonds européen de secours (FESF) devait « rester comme il est », face aux appels à l’augmenter pour faire face à la crise à la dette.

    Lors d’un sommet européen exceptionnel « le 21 juillet il a été décidé que le FESF, reste comme il est et qu’il garde le montant qu’il avait avant cette date », a dit le porte-parole lors d’une conférence de presse, alors que le président de la Commission européenne José Manuel Barroso et le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn ont appelé à « réévaluer » le montant de ce fonds.

    Créé en 2010 pour venir en aide à l’Irlande puis au Portugal, ce fonds a une taille de 750 milliards d’euros, avec une capacité effective de prêts de 440 milliards d’euros, jugée insuffisante pour sauver un pays comme l’Italie.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=f1b134a8636d08abf6e9e8b28fc0dccf

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  3. Bonjour,
    quand on parle d’inflation, de déflation, de reflation, on parle de quoi au juste ? je m’y perds … parce que somme toute, ce n’est qu’une question de « relativité », si le salaire augmente de 10% mais que l’infaltion est de 30% et que les taux d’intérêts sont de 40% on est en inflation ou déflation ?
    épargne, salaire, dette, cout de la vie, immobilier, actif financier, c’est les valeurs relatives et non absolues qu’il faut regarder, non ? si tout augmente de 10%, il n’y a ni inflation ni déflation.

    Donc, ma question est : inflation, c’est quoi qui augmente par rapport a quoi ?
    même question pour la déflation.

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  4. Notre définition de l’inflation est l’augmentation non justifiée des signes monétaires,
    C’est la seule et véritable définition de l’inflation

    La hausse des prix que les gouvernements et partenaires sociaux utilisent est une mystification utilisée pour masquer la véritable inflation qui est celle des signes monétaires

    L’inflation des signes monétaires qui plait a tout le monde gouvernements partenaires sociaux banques marches financiers etc. peut se traduire ou non en inflation des prix à la onsommation ou des prix des actifs selon l’état de l’offre et la demande dans nos systèmes

    L’inflation monétaire est réprimée par

    1 la manipulation généralisée des prix
    2 les importations qui permettent de peser sur les prix intérieurs
    3 le maintien de parités monétaires surévaluées
    4 les déficits fiscaux qui font que les services de l’Etat et ses dépenses sont financées à crédit et ne se traduisent pas par une hausse des prix administrés
    5 les subventions aux entreprises déficitaires etc etc

    j’espère avoir répondu a votre question

    je vous remercie de votre intérêt

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    • Ca réponds en partie, je vous remercie.
      Si je n’abuse pas de votre temps, car l’article m’a paru hautement intéressant et j’aimerai être sûr de bien le comprendre :
      les signes monétaires, c’est quoi précisément ? M1 ?
      Vous parlez d’augmentation justifiée ou non … comment on sait faire la différence entre les 2 ? selon quel critère ?

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      • J’aimerais pou voir répondre sérieusement à vos questions, or je suis en déplacement et les conditions ne sont pas vraiment optimum en deux mots.

        La question de la politique monétaire est centrale et en particulier celle de la quantité de monnaie dont doit disposer le système.

        Il y a des théoriciens qui pensent qu’une politique monétaire active, dirigiste, interventionniste est souhaitable.
        Il y a des théoriciens qui considèrent que le mieux est de ne pas manipuler la masse monétaire et d’éviter l’arbitraire , ceux là sont pour des policy rules c’est a dire des règles automatiques.
        Certains vont jusqu’a prôner une masse monétaire constante.

        Pour moi une approche raisonnable est un mélange de policy rule et d’objectifs de moyen terme fonction de l’état de l’économie autrement dit de l’écart entre la capacité productive potentielle et la capacité productive réellement utilisée.

        Dans le monde actuelle ces questions sont à mon avis dépassées car la politique monétaire n’est qu’une partie de la politique plus vaste du crédit.

        On a créé un système ou les titres représentatifs de crédit, de dettes, de créances sont équivalents monétaires, c’est-à-dire moneylike.
        C’est justement le sens profond de la crise actuelle, tout ce papier que l’on croyait sûr, que l’on croyait moneylike, à qui on avait conféré la moneyness, tout ce papier est en train de devenir ce qu’il a toujours été : douteux.
        Pour sortir de la crise il suffirait de créer autant assez de monnaie de base, base money , high powered money , pour garantir à tous les détenteurs de la masse de titres papier qu’ils pourront les échanger.
        Tout se passe comme si on assistait a une sorte de ruée sur les marches pour échanger des titres moneylike, douteux contre de la vraie monnaie, du cash.
        Vendre sur un marché c’est vouloir échanger ses titres papier contre du cash.
        Si on est assuré qu’il y aura assez de cash pour tout le monde il n’y a plus de raison de vendre. Les quantitative easing de Bernanke visent à créer cette monnaie de base, ces réserves bancaires afin de stopper la ruée ou de la freiner.

        Avant en cas de crise bancaire on se précipitait sur les banques pour retirer son argent, maintenant on se précipite sur les marchés pour vendre sa quasi monnaie, ses actifs papier.
        Aujourd’hui le phénomène est le même, la crise en cours équivaut aux anciennes ruées sur les banques, aux anciens runs et c’est pour cela que si cela continue et cela continuera, il faudra que les banques centrales injectent encore plus de monnaie de base, de réserves bancaires afin de faire face.
        Compte tenu des masses en présence il faudra beaucoup de monnaie de base et l’inflation qui en résultera quelque temps après, deux ans ou trois ans, l’inflation accélérera.

        Je précise que ce que j’expose est la théorie qui sous tend mes analyses et me conduit à considérer qu’à terme, à moins de recourir à l’euthanasie des dettes, au moratoire, aux restructurations des passifs, l’accélération de l’inflation est inévitable .

        Veuillez excuser la forme et les fautes de frappe , je vous réponds en direct
        merci de votre intérêt.

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  5. Nous lisons à l’instant dans les dépêches d’agence la phrase suivante:
    les cours de bourse des banques sont en baisse mais les avoirs de français sont protégés
    Ceci mérite commentaire

    1 Pour être valable une protection doit être accordée par quelqu’un, donc on attend à la suite de cette affirmation de savoir qui accorde cette protection

    2 Compte tenu du texte il apparait que cette protection est accordée par l’état français ceci signifie que l’état assure, prend a son compte les dettes des banques vis a vis des français

    3 la question qui se pose est donc en a t il les moyens alors que le rating qui mesure la solvabilité de l’état français est menacé. La France peut elle prendre a son compte la dettes des banques a l’égard des français sans alourdir son endettement et précipiter sa dégradation
    la réponse aux questions que pose la sécurité des avoirs des français n’est pas contrairement aux affirmations du coté de l’état , car l’état est déjà lui même surendetté et la preuve: il le reconnait en augmentant les impôts, la réponse est du coté de la Banque Centrale
    Elle seule a les moyens de créer des euros en toute quantité pour venir en aide aux banques
    Or il se trouve que c’est précisément la question qui fâche en Europe, le grand schisme : les uns voudraient que la BCE joue son rôle de préteur de dernier ressort à l’infini pour le couple maudit états souverains/ secteur bancaire , tandis que les autres et singulièrement les allemands s’y opposent
    Les autorités françaises présentent la situation comme si le schisme n’existait pas alors qu’il est déterminant dans la crise présente
    Il suffit que les vues inflationnistes françaises espagnoles italiennes etc prévalent et le problème disparait
    Tout est résolu
    Les marches repartent
    La pseudo confiance revient
    Toute la mécanique se réenclenche
    et l’or vaut 3000 euros l’once

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  6. Vendredi 19 août 2011 :

    Le PIB grec va chuter de 4,5 % au moins en 2011.

    Le produit intérieur brut grec se contractera de plus de 4,5 % cette année, a prévenu vendredi le ministre des Finances Evangelos Venizelos.

    « Ces derniers mois, la prévision était de 3,8 % à 3,9 % de contraction. Elle est désormais supérieure à 4,5 % », a prévenu le ministre, interrogé sur la radio SKAI.

    « Les négociations sur le contenu du deuxième plan de sauvetage octroyé au pays par le Fonds monétaire international et l’Union européenne ne seront pas achevées avant la mi-octobre », a-t-il ajouté.

    Selon Evangelos Venizelos, la Grèce n’aura pas besoin d’adopter de nouvelles mesures d’austérité du moment que le programme actuel est respecté.

    http://fr.reuters.com/article/frEuroRpt/idFRWEA130220110819

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  7. La querelle sur les garanties peut faire capoter le plan d’aide à la Grèce.

    La querelle née de l’obtention par la Finlande, au terme de négociations bilatérales avec Athènes, de garanties pour sa participation au plan de sauvetage de la Grèce risque de remettre en question l’accord dans son ensemble, préviennent vendredi des experts finlandais.

    « La Finlande a dit dès le départ qu’elle ne garantirait pas de prêt sans nantissement, et si cet arrangement n’est plus acceptable par les autres nations, alors nous revenons à la case départ », a déclaré à l’AFP le directeur de l’Institut finlandais des affaires internationales, Teija Tiilikainen.

    Helsinki a annoncé mardi la conclusion d’un accord avec Athènes sur le nantissement de la partie finlandaise du prêt européen à la Grèce. A la suite de cette annonce, selon les médias grecs, l’Autriche, les Pays-Bas et la Slovaquie, voire, selon le journal libéral Kathimérini, la Slovénie, envisagent désormais de réclamer eux aussi des garanties.

    Alors que l’accord entre Helsinki et Athènes doit encore être approuvé par les ministres de la zone euro, l’analyste financier Jan von Gerich, de la banque nordique Nordea, estime faibles les chances d’aboutissement de nouvelles demandes de nantissement.

    « La Grèce n’a pas les moyens d’octroyer ce type de garanties, ou alors il faudra augmenter substantiellement le montant du prêt », prévient-il dans le principal quotidien finlandais Helsingin Sanomat.

    Un responsable du ministère grec des Finances a assuré vendredi à l’AFP que la Grèce ne discutait avec aucun autre pays de la mise en place de garanties en échange des prêts.

    Au terme d’un sommet de crise le 21 juillet, la zone euro a annoncé un deuxième plan d’aide à la Grèce, de 158,6 milliards d’euros. L’accord entre Helsinki et Athènes prévoit que la Grèce dépose dans les caisses de l’Etat finlandais une somme qui, ajoutée aux intérêts qu’elle produira, couvrira au bout du compte le montant du prêt garanti par la Finlande.

    Le ministère finlandais des Finances a refusé de commenter le débat en cours sur les nantissements, mais un porte-parole a rappelé à l’AFP, sous couvert d’anonymat, que l’accord annoncé mardi ne devait pas représenter une surprise car Helsinki insistait depuis des mois, et dans la plus grande transparence, sur l’obtention de telles garanties.

    L’aide européenne aux pays en difficulté a en effet été l’un des thèmes centraux de la campagne des législatives d’avril en Finlande. Les sociaux-démocrates – deuxième formation politique nationale – avaient insisté sur le fait qu’ils ne participeraient pas à un gouvernement qui accorderait un prêt sans nantissement et le Parlement a fait de ce point une exigence pour ratifier l’octroi d’un nouveau prêt.

    « Dans les jours qui viennent, nous allons bien voir s’il est acceptable que seule la Finlande bénéficie de nantissement, la question des prêts européens ayant provoqué de gros affrontements politiques chez nous, ou s’il faut reprendre complètement l’ensemble du plan d’aide », selon Mme Tiilikainen.

    La Finlande est un partenaire crucial dans le plan d’aide car elle est l’un des six pays de la zone euro à bénéficier d’une note de crédit AAA.

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  8. Les banques JPMorgan Chase et Wells Fargo ont abaissé leur prévision de croissance des Etats-Unis, la première avertissant que les risques de récession restaient « élevés », selon une note publiée vendredi.

    Les analystes de la banque d’affaires JPMorgan Chase estiment que le produit intérieur brut (PIB) américain progressera de 1 % au quatrième trimestre, contre une prévision précédente de 2,5 %.

    Pour le premier trimestre 2012, ils attendent une hausse de 0,5 %, contre 1,5 % auparavant.

    « La confiance des consommateurs a chuté et le revenu des ménages s’est détérioré », souligne JPMorgan Chase, qui déplore par ailleurs la faiblesse du marché immobilier et la fragilité des petites entreprises.

    Au total, « pour les quatre prochains trimestres, nous ne pensons pas que la croissance soit plus forte que celle du premier semestre » de 2011, écrit la banque.

    Malgré la baisse des prix de l’énergie, « les risques d’une récession sont clairement élevés », prévient la banque.

    Wells Fargo a également révisé ses prévisions de façon importante, même si les changements sont moins drastiques que chez sa consoeur.

    Les analystes de la banque de San Francisco (ouest) tablent désormais sur une croissance du PIB des Etats-Unis de 1,6 % en 2011 et 1,1 % en 2012, contre respectivement 1,7 % et 1,9 % précédemment.

    « En l’absence d’une intervention appropriée de la Banque centrale européenne, de la Réserve fédérale et de l’Etat américain, il est complètement possible que la spirale à la baisse actuelle dans l’économie et les marchés financiers ne se renforce elle-même », observe John Silvia, de Wells Fargo.

    Ces notes suivent de peu celle d’une autre banque d’affaires américaine, Morgan Stanley, qui a abaissé jeudi ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale et a vu les Etats-Unis et la zone euro « dangereusement proches de la récession ».

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  9. Vendredi 19 août 2011 :

    Grèce : cinq pays demandent une garantie en échange de leur participation au plan de sauvetage.

    L’accord du 21 juillet des pays de la zone euro sur un nouveau plan de sauvetage financier de 109 milliards d’euros en faveur d’Athènes n’est pas mis en doute, a insisté vendredi le ministre grec des Finances en dépit des demandes de cinq Etats membres d’obtenir des garanties en échange de leur contribution aux prêts consentis.

    Evangelos Venizelos a également déclaré que la chute du PIB pourrait être plus sévère que prévu cette année en Grèce. D’après lui, l’économie pourrait se contracter de plus de 4,5 % alors que les prévisions initiales misaient sur une baisse de 3,8 %. « La vérité, c’est que les circonstances, tant nationales qu’internationales, exacerbent la récession », a-t-il souligné.

    Le ministre grec a tenu ces propos alors que les Pays-Bas, la Slovénie, l’Autriche et la Slovaquie ont annoncé jeudi qu’ils souhaitaient une garantie (sous la forme d’actifs déposés par le pays emprunteur). Et ce, à l’instar de la Finlande qui est parvenue à un accord cette semaine avec le gouvernement grec pour recevoir des actifs à titre de gage, en contrepartie de son aide.

    Ces demandes témoignent des divisions en Europe sur les moyens de faire face à la crise de la dette qui a déjà contraint la Grèce, l’Irlande et le Portugal à demander une assistance financière, et a menacé l’Espagne et l’Italie.

    Bien que le montant des actifs demandé par les cinq pays ne soit probablement pas suffisamment important pour faire couler l’accord, il pourrait faire grimper le montant total du plan de sauvetage, qui figure dans l’accord du 21 juillet des dirigeants des 17 pays membres de la zone euro.

    L’accord du 21 juillet « n’est pas mis en doute, parce qu’il est d’une importance capitale pour la zone euro », a déclaré le ministre grec des Finances à la radio Skai, observant que le compromis ne concernait pas seulement son pays.

    La Commission européenne a émis des objections à l’idée que des pays demandent une garantie en échange de leur participation au plan de sauvetage.

    Le montant exact de la contribution de chaque pays dans le cadre du plan de 109 milliards de dollars n’est pas encore connu, car le Fonds monétaire international n’a pas fourni de précisions sur son aide, et la Grèce est toujours en négociations sur les termes du remboursement de la dette avec les banques et d’autres créanciers privés.

    Une contribution moindre du secteur privé ou d’autres demandes de garantie pourraient conduire la zone euro et le FMI à mettre davantage que 109 milliards d’euros.

    M. Venizelos a observé que l’accord avec la Finlande dépendait de l’approbation des autres pays membres de la zone euro.

    Si des discussions sur le sujet et sur les demandes d’autres Etats ont commencé entre des représentants des ministères des Finances à Bruxelles, aucune conclusion n’était attendue cette semaine.

    Les Etats membres de la zone euro doivent approuver les détails du financement du nouveau programme de renflouement – en contrepartie de mesures d’austérité -, qui fait suite à un premier plan de sauvetage de 110 milliards d’euros accordé à Athènes en mai 2010. Ces prêts ont évité à la Grèce de se retrouver en défaut de paiement.

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  10. Mardi 16 août 2011 :

    La Grèce déposera une garantie dans les caisses de l’Etat finlandais.

    Le ministère finlandais des Finances avait annoncé mardi que la Grèce avait accepté un accord permettant de garantir le remboursement de la contribution finlandaise au prêt international de 158,6 milliards d’euros promis le 21 juillet à Athènes.

    L’accord prévoit que la Grèce dépose dans les caisses de l’Etat finlandais une somme qui, ajoutée aux intérêts qu’elle produira, couvrira au bout du compte le montant du prêt garanti par la Finlande.

    Le nantissement était un préalable fixé par Helsinki pour accorder sa participation au prêt international à la Grèce.

    Lundi 22 août 2011 :

    Grèce/Finlande : Moody’s s’inquiète.

    Moody’s a déclaré lundi 22 août que des accords bilatéraux sur la mise en place de collatéraux attachés aux prêts consentis à la Grèce seraient négatifs pour la note de crédit d’Athènes et celle des autres pays aidés.

    La demande de la Finlande de voir ses prêts garantis par des actifs, condition sine qua non pour sa participation au plan d’aide à la Grèce, menace de faire tache d’huile en Europe, alors que l’Autriche, les Pays-Bas et la Slovaquie ont dit souhaiter à leur tour pouvoir profiter d’une telle garantie.

    « La tentative d’accord finno-grec sur un collatéral soulève des inquiétudes sur la volonté et la capacité de certains dirigeants de la zone euro à appliquer les mesures nécessaires pour préserver la stabilité de l’union monétaire européenne », juge l’agence de notation.

    « Cette réticence accentue la pression sur l’Allemagne et la France pour prendre une position de soutien plus tranchée à l’égard de la zone euro, avec des propositions plus concrètes et plus immédiates que celles dévoilées par les deux pays la semaine dernière. »

    Moody’s dit s’attendre à ce que les pays membres de la zone euro rejettent l’accord entre la Finlande et la Grèce. La recherche de tels accords risque en effet de retarder le déblocage de la tranche suivante de l’aide à Athènes et de précipiter un défaut, souligne-t-elle.

    En outre, la prolifération d’accords sur des collatéraux limiterait la disponibilité des fonds pour les futurs programmes.

    (Dépêche Reuters)

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  11. Lundi 22 août 2011 :

    La Grèce risque une contraction de 5,3 % en 2011.

    La Grèce pourrait subir une contraction du PIB de 5,3 % cette année, estime le ministre des Finances Evangelos Venizelos, a déclaré un responsable syndical lundi.

    « Le ministre estime que la récession cette année sera de l’ordre de 4,5 % à 5,3 % », a dit à la presse Ilias Iliopoulos, secrétaire général du syndicat ADEDY du secteur public, qui participait à une réunion des partenaires sociaux.

    Le ministre Venizelos avait dit la semaine dernière que la Grèce risquait une contraction de 4,5 % au moins cette année.

    http://www.20minutes.fr/ledirect/773552/grece-risque-contraction-53-2011

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