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Allemagne : La pire chute du ZEW depuis Lehman Brothers

La pire chute du ZEW depuis Lehman Brothers

La confiance des milieux financiers allemands dans les perspectives économiques de leur pays pour les six mois à venir, mesurée par le baromètre Zew, a reculé en août pour la sixième fois d’affilée, minée par les inquiétudes sur la conjoncture. Le baromètre Zew a atteint -37,6 points en août, après -15,1 points en juillet, a indiqué dans un communiqué l’institut du même nom, soit une chute de 22,5 points en un mois.

L’indice n’avait pas dégringolé aussi brutalement depuis octobre 2008, où il avait perdu 21,9 points par rapport à septembre, après l’onde de choc de la faillite de la banque d’affaires américaine Lehman Brothers.

La chute d’août est plus importante qu’attendu. Les analystes interrogés par l’agence Dow Jones Newswires tablaient sur une baisse de l’indice à -26 points.

Le baromètre dépasse ainsi son niveau de janvier 2009, où il était à -31 points, et se rapproche des tréfonds qu’il avait atteint au deuxième semestre 2008. En juillet de cette année il avait marqué -63,9 points et -63 points en octobre.

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Jusqu’ici soutenu par une conjoncture robuste, cet indicateur mensuel a subi en août le contrecoup des inquiétudes sur la croissance, qui a fortement ralenti en Allemagne au deuxième trimestre.

Le produit intérieur brut allemand (PIB) n’a augmenté que de 0,1% par rapport au premier trimestre, a indiqué la semaine dernière l’Office fédéral des statistiques (Destatis). En zone euro, le PIB a progressé de seulement 0,2% d’avril à juin.

La crainte d’une récession aux Etats-Unis, avec l’abaissement de la note de la dette souveraine du pays par Standard & Poor’s, a également rendu les milieux financiers plus pessimistes, indique le Zew. «Le scepticisme déjà exprimé par les professionnels de la finance concernant le développement futur de la conjoncture s’est dramatiquement amplifié», commente Wolfgang Franz, président de l’institut.  

Leur appréciation de la situation économique actuelle en Allemagne «reste certes positive, mais elle est nettement plus mauvaise que le mois précédent», ajoute-t-il.

Elle s’établit à 53,5 points, contre 87,5 points attendu par le consensus de Dow Jones Newswires et après 90,6 points en juillet.

Cette détérioration de l’indice «était à attendre», estime Thilo Heidrich, de Postbank. Mais l’ampleur de la chute a surpris les économistes. «Il s’agit d’une réaction aux peurs de récession aux Etats-Unis combinée avec la crise de la dette en zone euro», selon Christian Ott, analyste de Natixis. Pour Jennifer McKeown, de Capital Economics, ce baromètre «suggère que le pire est peut-être à venir».

Le gouvernement table sur un déficit public à 1,5% du PIB en 2011. Contre 2,5% pronostiqué en avril.

Le ministère allemand des Finances a revu à la baisse sa prévision de déficit public, à 1,5% du PIB en 2011. Le 13 avril, Berlin tablait encore sur un déficit public (qui comprend les comptes fédéraux, des Etats régionaux et des communes) de 2,5% du PIB.

En 2010, les déficits publics étaient de 3,3%, c’est-à-dire supérieurs à la limite fixée au niveau européen, qui est de 3%.

«Le développement positif de cette année va se poursuivre jusqu’en 2015, ce qui permettra d’avoir des comptes équilibrés en 2014», écrit le ministère dans un rapport mis en ligne hier sur son site.

Si cette annonce apporte de l’eau au moulin de l’Allemagne, qui a endossé le rôle de chantre de la rigueur budgétaire en Europe, le pays n’est pas exemplaire sur tous les points.

Le montant de sa dette publique continue ainsi à dépasser la limite de 60% du PIB fixée dans le Pacte de stabilité liant, en théorie, tous les Etats membres de la zone euro.

 La dette publique «va baisser d’ici à la fin de cette année à 80% du PIB et s’établir ainsi à environ trois points de pourcentage de moins que l’année précédente», écrit le ministère dans ce rapport. Il table sur une dette publique à environ 71% du PIB en 2015. En 2010, la dette publique était à 83,2% du PIB.

Prévisions inchangées de la Buba

La banque centrale allemande Bundesbank maintient sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) allemand à «environ 3%» cette année. De nombreux risques pèsent sur la conjoncture mondiale, note toutefois l’institut.

«A l’heure actuelle, la tendance de fond de la conjoncture économique allemande reste orientée à la hausse au second semestre, mais elle devrait ralentir quelque peu», écrit la Bundesbank dans son rapport mensuel d’août .

Par conséquent, la banque centrale table toujours sur une hausse du PIB allemand d’»environ 3%» cette année. En juin, la Bundesbank avait toutefois été plus précise en prévoyant une croissance de 3,1%.

«Les entreprises ont sensiblement revu à la baisse leurs attentes qui étaient extrêmement optimistes et les entrées de commandes – grandes commandes mises à part – ont perdu de leur vigueur», commente le rapport.

Parmi les facteurs susceptibles d’affecter la confiance, sont cités «les incertitudes sur l’évolution de l’économie américaine et de possibles signes de fatigue cycliques des pays émergents» ainsi que «la nervosité croissante des marchés financiers et le problème persistant de la dette publique».

L’Allemagne peut toutefois compter sur une demande intérieure «toujours très forte» provenant surtout du niveau élevé des investissements des entreprises, de la forme du secteur du bâtiment et des bonnes perspectives sur le marché national du travail, relève la «Buba».

La croissance allemande a presque calé au deuxième trimestre, à 0,1% sur un trimestre, contre 1,3% en début d’année.

source afp aout11


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