Agences de Notation

L’Edito du 17 Novembre 2011 : L’histoire de l’EURO accélère , après la dévaluation des bonds,celle des monnaies ? par Bruno Bertez

 L’Edito du  17 Novembre 2011 : L’histoire de l’EURO accélère , après la dévaluation des bonds,celle des monnaies ? par Bruno Bertez

  •  Crise : derrière la dette, le problème est monétaire.

Il est toujours hasardeux et donc fortement déconseillé de diagnostiquer « un tournant ». Pourtant, c’est ce que nous allons tenter de faire. Notre idée est qu’entre le milieu de la semaine dernière et le milieu de cette semaine un nouveau processus s’est engagé.

 

   Vous avez remarqué comme nous que l’on ne parle plus du fameux EFSF leveragé. Plus même de ses différentes options, comme l’option assurance, l’option SIV, ou l’option FMI. En fait, le travail était bâclé et on s’est aperçu que l’on avait vendu un peu tôt la peau de l’ours. Les créditeurs mondiaux comme la Chine n’ont manifesté aucun intérêt, même pas un intérêt poli.
 
source Financial Times
 
PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

Certes, on fait semblant de croire au miracle des gouvernements techniciens, les Papademos et Monti, qui seraient capables de délivrer ce que les politiques ont été incapables de faire, mais le cœur n’y est pas, et on parle déjà d’autre chose, comme si les techniciens n’étaient finalement capables que de faire gagner un peu de temps en maintenant un pseudo suspense.

...

source Wall Street Journal

Les marché, eux-mêmes cessent de s’illusionner, ils prennent note de la dégradation de fait de la France, le run obligataire s’étend à la Belgique, l’Autriche et même aux Pays-Bas.

source Wall Street Journal

source Wall Street Journal

EN LIEN : Infographie. L’écart entre Paris et Berlin se creuse

On a un triple effet de contagion qui est à l’œuvre: de périphérie à périphérie, de Périphérie à core, de souverains à Banques. Le dernier cas de contagion étant illustré par la situation de la banque italienne Unicredit en grande difficulté de refinancement.

UNICREDIT

source Wall Street Journal

[UNICREDIT_JUMP]

Nous employons le terme de contagion pour simplifier, mais vous savez que nous ne croyons pas à la contagion, nous affirmons que ce sont les situations objectives qui provoquent les difficultés et non pas les perceptions, fussent-elles celles des marchés. De même, nous parlons de contagion aux banques pour faire vite car, en réalité, la crise est d’abord et avant tout bancaire.

source Wall Street Journal

...

Les forces qui sont à l’œuvre ont été déchainées par les chefs d’Etat eux-mêmes; nous les rappelons:

La participation privée aux pertes a brisé un tabou, celui de la sécurité des dettes souveraines,

La recapitalisation des banques obligatoire les poussent à réduire leurs bilans, à vendre ce qui est risqué et consomme beaucoup de capital, les changements règlementaires vont dans le même sens pro cyclique,

Parler de sortie de la Grèce lors de l’épisode du referendum a été une bourde qui a réintroduit le risque de change et précipité la fuite des dépôts, encore un invariant auquel il ne fallait pas toucher,

Parler d’Europe à deux vitesses avec un core rétréci et une périphérie larguée est une autre bourde encore plus considérable car on accélère la prise en compte du risque de change, de prélèvement sur les comptes bancaires, et donc la fuite des capitaux,

S’attaquer aux agences de notation, c’est détruire la seule source extérieure de crédibilité, alors que toutes les sources intérieures au système ont été gaspillées par les gouvernements et les eurocrates. Les agences tentent, en louvoyant, de maintenir tant bien que mal une crédibilité et un référentiel dans le Système. La fiction selon laquelle les agences savent est essentielle à ce stade. Les agences sont la dernière barrière contre les réactions de foule,

Mercredi, Juncker a attaqué l’Allemagne et stigmatisé son propre excès de dette, on voit l’idée, il s’agit de faire baisser les Bunds et réduire les spreads et les faire rentrer dans le rang, c’est une idiotie de plus. Cela équivaut à se tirer une balle dans le pied, car qui soutient le tout, pas seulement financièrement mais psychologiquement, c’est l’Allemagne, c’est l’illusion, car c’en est une, qu’elle est solide,

L’Allemagne aussi a une dette, plus importante que l’Espagne (Juncker)

Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, Jean-Claude Juncker, a indiqué mercredi que l’Allemagne, avant de donner des leçons à ses partenaires, devrait se souvenir qu’elle a aussi une dette, plus élevée que celle de l’Espagne.

« En Allemagne, on fait souvent comme si le pays n’avait aucun problème, comme si l’Allemagne était exempte de dettes tandis que tous les autres auraient des dettes excessives », a déclaré M. Juncker au journal allemand Bonner General-Anzeiger à paraître jeudi mais diffusé par avance. Or pour M. Juncker, « le niveau de la dette allemande est inquiétant ».

« L’Allemagne a une dette plus élevée que l’Espagne. Seulement personne ne veut le savoir ici », a-t-il ajouté, qualifiant de « gênant » le débat allemand sur l’avenir de l’euro.

« C’est plus confortable de dire que les gens du sud sont paresseux et les Allemands besogneux. Mais il n’en est pas ainsi », a-t-il encore poursuivi.

Interrogé sur l’influence de l’Allemagne sur les décisions prises dans la zone euro et l’agacement que cela pouvait susciter parmi ses voisins, M. Juncker a souligné qu’elle était la première économie de la région et qu’elle avait à ce titre une fonction de « locomotive » que « personne ne pourrait remplacer, si elle devait tomber en panne ».

« C’est vrai, l’influence allemande dans la zone euro est grande. Mais certains en Allemagne trouvent qu’elle est trop grande » aussi, a-t-il encore dit.

Toujours mercredi, Baroin, dans les Echos, a appelé à un engagement, à une intervention de la BCE en prêteur de dernier ressort, tout ce qu’il a réussi à faire, comme Juncker, c’est faire baisser l’euro; jusque-là les fuites de capitaux étaient restées intra européennes, ce qui était moindre mal, mais si les capitaux cherchent refuges hors d’Europe, gare! Cela risque de paralyser la BCE!

Les taux montent sur la dette italienne, qui va avoir besoin d’une aide du Fonds européen de stabilité ou de la BCE…

Nous sommes favorables à l’intervention de toutes les institutions européennes y compris la BCE pour apporter les meilleures réponses à la crise. La Banque centrale, dont je rappelle l’indépendance, a pris des engagements pour expliquer qu’elle répondrait présente en cas de difficulté. L’Allemagne, pour des raisons historiques, a fermé la porte à une implication directe de la BCE. 

« Y compris la BCE »… Vous voulez dire que Berlin refuse qu’elle soit le prêteur en dernier ressort des pays de la zone euro, comme le font pourtant les autres banques centrales ?

Il est vrai que la Réserve fédérale américaine intervient et que cela ne remet pas en cause son indépendance, la Banque du Japon et la Banque d’Angleterre le font aussi. Mais l’Allemagne a une histoire, une mémoire sur l’inflation, le surendettement… Avant l’accord du 27 octobre, nous avons défendu la demande d’un statut bancaire pour le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Doté d’une licence bancaire, ce fonds pourrait s’appuyer sur la BCE. Mais celle-ci s’y est opposée et l’Allemagne a souhaité d’autres options. C’est pourquoi nous travaillons aussi sur d’autres modalités que sont l’effet de levier et les garanties sur les obligations d’Etat. 

Hier encore, le gouverneur de la Bundesbank a redit fortement que ce n’est pas à la BCE de faire le travail des Etats. Alors que l’on entend peu celui de la Banque de France…

Nous respectons l’histoire allemande et les Etats doivent naturellement faire leur travail mais nous continuons de considérer que la BCE est une réponse et probablement même un élément important de la réponse à cette crise. Dans le communiqué de l’accord du 27 octobre, la BCE a pris l’engagement de jouer complètement son rôle pour garantir la stabilité de la zone euro. Nous lui faisons confiance.

C’est toujours la même histoire: comment tout faire pour aggraver les choses et les rendre ingérables?

Encore un effort, bientôt la BCE sera obligée de se mettre en première ligne, mais ce ne sera plus à titre de solution, mais à titre de frein, de rempart, pour gagner du temps.

source Der Spiegel

A Qui appartient la BCE ?

 

Arguments des défenseurs d’une BCE limitée à son rôle actuel de lutte contre l’inflation et ceux des tenants d’une BCE plus interventionniste qui rachèterait massivement la dette des Etats en difficulté.

Les voici résumés en un tableau:

Orthodoxes

Non-conformistes

La BCE estime que l’issue de la crise de la dette dépend des Etats. Ce n’est pas son job qui est de lutter contre l’inflation. Ils ne comprennent pas pourquoi la BCE ne rachète pas massivement du papier souverain. Elle dispose d’une force de frappe illimitée. Il suffirait de menacer d’y recourir pour calmer la situation.
   
Le traité européen interdit à la BCE de prêter de l’argent aux Etats. Les statuts de la BCE l’empêchent également de racheter de la dette. Ils assurent que le rachat de dettes sur le marché secondaire n’est pas prohibé contrairement à une intervention sur le marché primaire.
   
Racheter des obligations va à l’encontre de sa mission de lutte contre l’inflation. Car ce faisant, la BCE crée de la monnaie. Et plus de monnaie signifie plus d’inflation. La situation économique actuelle est telle que la monnaie créée par la BCE pour acheter massivement de la dette ne provoquera pas une flambée de l’inflation.
   
L’aléa moral. Si la BCE réussit à stabiliser les taux des Etats en difficulté, ceux-ci auront tendance à réduire leurs efforts d’assainissement budgétaire. Ils admettent l’existence d‘un aléa moral en cas de rachat massif par la BCE. Ils proposent la création d’une sorte de FMI européen qui fixerait des règles en échange de l’aide.
   
La BCE prendrait trop de risques. En cas de problème, les contribuables européens risquent d’en faire les frais. Oui il y a des risques. Mais le bilan de la Fed compte 56% de dette souveraine, celui de la Banque d’Angleterre 87% et celui de la BCE seulement 23%.

 Source Cracks en Action

Et là, ce sera la catastrophe, la vraie, l’inéluctable. Jamais dans l’histoire une Banque Centrale n’est sortie indemne d’une intervention de dernier ressort dans ce type de condition. Que ce soit en Asie du Sud Est, en Russie, en Argentine.

Les faux exemples de ce qui se passe aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et au Japon reposent sur des approximations simplistes, les problèmes que doivent résoudre ces ensembles ne sont pas de même nature. Ces ensembles sont unifiés, convergents, la nécessité de leur monnaie commune n’est pas mise en cause, pas contestée. Dans le cas européen, c’est l’existence artificielle d’une monnaie commune qui est en cause et qui fait problème.

Les détenteurs de quasi monnaie, c’est à dire de bonds italiens, espagnols et maintenant français vendent, déprécient cette quasi monnaie parce qu’ils n’ont pas la possibilité de déprécier la monnaie. Il faut comprendre qu’il n’y a pas de vraie différence entre  la quasi monnaie, les obligations, titres de créances etc. et la monnaie, la seule différence est une différence de maturité: la quasi monnaie est à maturité courte, moyenne ou longue, la monnaie est à maturité zéro.

Source Wall Street Journal

On est en train d’appliquer aux quasi-monnaies de ces pays les dévaluations que l’on ne peut leur infliger, puisque leur monnaie a disparu. Le processus de run sur les bonds souverains et les banques de ces souverains est similaire au processus qui précède les dévaluations et contre lesquelles les gouvernements et les banques centrales ont toujours perdu.

Et c’est parce que ce combat est perdu d’avance qu’il faut préserver des invariants, des références, la BCE, le futur Deutsche Mark plus ou moins élargi, mais réévalué de 25 à 30 %. Nous disons réévalué de 25 à 30 % à vue de nez, car a priori le besoin de dévaluation des pays relégués est à peu près symétrique de ce chiffre. Un besoin produit par les conditions de compétitivité, l’état de leurs finances publiques, leur taux de chômage et, bien sûr, l’état lamentable du consensus social.

...

Afin d’emporter votre conviction sur la nécessité de réalignements monétaires au sein de l’Europe, nous reprendrons l’idée que nous avons lancée il y a quelques semaines : l’ensemble constitué par le monde global et le sous-ensemble constitué par l’Europe sont semblables. Nous avions alors précisé que cette similitude était à prendre au sens mathématique, le second, l’européen, étant modèle réduit du premier, le global.

(cliquez sur le Graphique pour l’aggrandir)

source the Big Picture

Le système global repose sur un équilibre instable entre, d’un côté, un ensemble consommateurs (à crédit), fortement endettés, et de l’autre un ensemble producteur (épargnants) qui accorde les crédits, finance les consommateurs. Face à ce déséquilibre, face à cette instabilité, la demande américaine, c’est à dire la demande du consommateur est que le yuan et les émergents réévaluent leurs monnaies. Autrement dit, la demande des Etats-Unis est qu’ils puissent dévaluer le dollar.

Source The Barron’s

La situation est exactement la même en Europe, on a, d’un côté, des consommateurs très endettés, de l’autre, un gros producteur épargnant constitué par le bloc allemand. Le processus à venir crève les yeux, il faut que les souverains consommateurs surendettés puissent dévaluer, ou, présenté autrement, il faut que le bloc allemand réévalue.

Dans le raisonnement, il faut remplacer les PIIGS par les Etats-Unis et les créditeurs par les producteurs émergents, essentiellement la Chine. L’Allemagne et la Chine occupent en fait les mêmes positions systémiques.

On peut interpréter la situation présente et la voie suivie par l’Europe comme une tentative de procéder à une dévaluation interne chez les PIIGS ; on peut aussi formuler les choses autrement, comme Martin Wolf du FT, et dire qu’il faut une réévaluation interne dans le bloc allemand. Nous allons plus loin, même si l’idée est la même, et nous disons que, compte tenu de l’ampleur des problèmes, compte tenu du facteur temps, compte tenu des problèmes structurels et sociaux, ni les dévaluations internes, ni les réévaluations internes, ne peuvent fonctionner. Le mal est trop profond, les divergences trop ancrées au sein des différentes sociétés. La nécessité de réalignement monétaire externe finira par s’imposer. Et le précurseur de ce réalignement externe, nous disons que c’est, d’un côté, la dévaluation des bonds des PIIGS et, de l’autre, la réévaluation des Bunds allemands.

Source Financial Times

source Wall Street Journal

source Financial Times

Le tournant dont nous parlions au début est celui-là: la conviction que l’Europe peut s’en sortir par les mesures techniques à l’œuvre depuis 18 mois, cette conviction est en train de disparaitre. Merkel parle de changer le traité, les Français parlent de changer les statuts de la BCE, les 25 en ont assez des donneurs de leçons et d’être considérés comme des parias etc.

La situation est grave, mais les marchés, finalement, tiennent ; nous parlons des actions bien sûr. Le pétrole est au-dessus de 100 dollars, l’or est indemne, il est évident que certains parient sur la reflation. On en voit déjà les signes avant-coureurs en Chine, au Brésil…

(Exprimé en Dollar US)

Par Bruno Bertez Le 17 Novembre 2011

EDITO PRECEDENT : L’Edito du 10 Novembre 2011 : Contre la lutte contre les inégalités, contre l’austerité! par Bruno Bertez

EN BANDE SON :

14 réponses »

  1. Bravo pour le travail et merci pour le partage des avis/informations/analyses/impressions.

  2. Je profite de votre expertise et le parler sans langue de bois pour dire mon intuition :

    le marché (et les US ) veut que l’on monnétise.Angelle ne veut pas.On attaque l’Italie, elle ne change pas d’avis.On vise la France, elle s’entête .Cà flingue pourtant le Feuseuf.
    On cannone se banques.Là c’est chez elle !
    Va-t-elle plier enfin ?
    C’est qui le maître !

  3. Tout d’abord, OUI, BRAVO pour ce travail considérable et MERCI pour votre pérennité.
    Maintenant, si je comprends bien (??? hum !)
    Les « bonds » sont pratiquement virtuels. La dette aussi ! Non ? Ah ! pardon !
    M’enfin, donc, si les uns valent plus que les autres, et que la dévaluation « impossible »
    serait la SEULE solution (?) ne pourrait-on pas envisager une dévaluation VIRTUELLE,
    qui consisterait par exemple, à considérer qu’un euro payé par un allemand vaudrait
    20% de plus que celui d’un français et 40% de plus que celui d’un italien ?
    IMP.POS.SI.BLE hein ? Pourtant, marcher entre les rayures du tigre ?
    Ben oui, ça se fait … quand il dort, tout comme marcher les deux pieds BIEN écartés
    sur le fil du rasoir Mais ça c’est avec la Foi hein ?
    In fine, les solutions classiques n’ayant aucune chance de marcher, J
    E PENSE QU’IL VA FALLOIR ALLER VERS DES NOUVELLES FOLIES !
    Ah ! on va avoir ben ben du fun, j’le sens bien. Pfiouuuuu ! A.C

  4. Le nouveau président de la BCE, l’Italien Mario Draghi, a redit à Francfort sa fidélité à l’orthodoxie défendue par son prédécesseur, le Français Jean-Claude Trichet.

    Le rôle de la BCE est de défendre la stabilité de la monnaie, un point c’est tout, a-t-il martelé. « C’est la contribution majeure que nous pouvons apporter pour soutenir la croissance, la création d’emplois et la stabilité financière », a-t-il dit.

    Pourtant, de plus en plus de dirigeants européens estiment que seule l’institution monétaire est à même de contenir la crise, en mettant beaucoup d’argent sur la table pour acheter la dette des pays en difficulté.

    La France est ainsi revenue à la charge sur ce thème, le Premier ministre espagnol José Luis Zapatero, dont le pays est de plus en plus dans le viseur des marchés, a fait de même. Sans parler des investisseurs, qui placent dorénavant tous leurs espoirs sur cette option.

    « Comme sauveur de l’Italie, mais aussi des autres pays précaires, il n’y a que la BCE », commentait l’analyste allemand Robert Halver, de Baader Bank, « c’est la seule à pouvoir lutter contre l’explosion nucléaire de la zone euro ».

    A Rome pourtant, le nouveau chef de gouvernement Mario Monti a affirmé ne « pas voir de raison de modifier » le mandat de la BCE. Il a annoncé un mini-sommet avec le président français Nicolas Sarkozy et Mme Merkel jeudi prochain à Strasbourg.

    Mais l’obstacle principal, c’est l’Allemagne, qui refuse au nom de l’indépendance de la BCE et de son rôle de garant de la stabilité des prix de la laisser s’embarquer dans cette voie.

    http://www.romandie.com/news/n/Zone_euroLa_crise_s_etend_Berlin_s_obstine_a_refuser_un_role_accru_pour_la_BCE181120111811.asp

  5. Bonjour Monsieur Bertez,

    Vous êts très contrarien ( Bravo) à propos de la monetisation par la BCE:

    « Et là, ce sera la catastrophe, la vraie, l’inéluctable. Jamais dans l’histoire une Banque Centrale n’est sortie indemne d’une intervention de dernier ressort dans ce type de condition »

    Pourriez-vous svp développer un peu ? Il est bon pour nous tous de pouvoir resister au lobbying effréné des banques et des politiques qui les suivent sans réfléchir.
    cdlt

    • Je développe dans un article en cours d’édition
      je crois que le titre sera de la réunification allemande a la réunification de l’Europe
      Merci de votre fidélité

  6. Samedi 19 Novembre
    Je vous remercie de votre intérêt.
    La question que vous posez est centrale maintenant que presque toutes les tentatives des gouvernements Européens ont échoué ou sont en train d’échouer.
    Cette semaine a vu s’amplifier le débat sur la monétisation,avec une sorte de forcing des inflationnistes patentés comme les Anglo saxons pour présenter le fait comme accompli sinon la décision inéluctable,
    L’un des arguments est que les ensembles Américains, Britanniques et Japonais le font et que ce n’est pas la catastrophe annoncée.

    Réponse

    -1 Ce n’est pas encore la catastrophe mais qui sait si elle ne viendra pas plus vite que l’on ne croit; comme les Allemands je suis de ceux qui pensent que l’on ne doit pas suivre la voie anglo-saxonne car même si elle retarde les échéances, celles ci se présenteront…Et le coût sera encore plus grand. Chez les Anglo saxons et au Japon la catastrophe est à venir.

    -2 La situation européenne recouvre des ensembles disparates économiquement et culturellement: On n’a pas réussi à les faire converger alors qu’il y avait des règles, des contraintes , des lois et une volonté européenne commune, ce n’est pas en violant les lois, les traités , en faisant de la fausse monnaie que l’on fera converger. Les forces de dislocation vont être renforcées et non annihilées par le laxisme monétaire: La tricherie et son corollaire, prédation fiscale, contrôles, confiscations, pertes de liberté vont symétriquement se développer, c’est l’éternelle nature humaine.

    -3 Il est faux de dire il n’y a pas d’autre solution, au contraire il y a beaucoup d’autres voies mais on refuse de les explorer. Souvenez vous des fameux -il n’ a pas de plan B- de l’an dernier alors que nous en sommes au plan F

    Les gouvernements sont capturés par la kleptocratie et il est évident qu’ils veulent garder cet ordre, que nous appelons désordre,pour des raisons de sauvegarde politique.

    -4 Techniquement, le problème de la monétisation n’est pas comme on veut nous le faire croire l’inflation etc , non c’est l’enchaînement qui conduit à la perte confiance, de crédibilité, la hausse des taux et la boule de neige de l’effondrement , les souverains ne pouvant plus se refinancer avec la hausse des taux , même ceux du core.

    -5 La situation allemande, ancrage, pilier du système européen est bien moins forte qu’on feint de le croire à la fois économiquement et bancairement. L ‘Allemagne est un pays a deux vitesses, et on ne veut voir que la première

    -6 Toucher au statut de la BCE, violer l’article 123 c’est se mettre sur la pente de la destruction encore assurée de l’euro. Parier sur une possibilité de reformer a moyen terme les différents pays européens, changer des siècles d’histoire nationale, économique et sociale est idiot et criminel. Ceux qui feraient ce pari devraient en être tenus responsables

    TOUT A CEDE DANS LA CRISE, LES PRODUITS, LES BANQUES, LES SOUVERAINS.
    LA DESTRUCTION SE RAPPROCHE DU VRAI CENTRE, CLE DU SYSTEME, QUE SONT LES BANQUES CENTRALES. LES POLITIQUES ET LES COUCHES SOCIALES QUI LES DOMINENT VEULENT ALLER JUSQU’AU BOUT DU PROCESSUS ILS REFUSENT L’INELUCTABLE QUI EST LA NORMALE EUTHANASIE DU CAPITAL PONZI, FICTIF, IMPRODUCTIF PRODUIT PAR LA GRANDE EXPERIENCE MONETAIRE DES ANNEES 80

    DERRIERE L’ENJEU DES DETTES, IL Y A L’ENJEU DES MONNAIES ET C’EST POUR CELA QU’IL FAUT REFUSER LA NOUVELLE ETAPE DE DESTRUCTION QUE LA PROPAGANDE ESSAIE DE FAIRE AVALER

    Je reviendrais bien sûr ces questions rapidement

  7. Avec la crise, l’envie d’Europe des Français s’effondre.

    Sondage exclusif Atlantico / IFOP. En deux mois, le désir des Français d’aller vers davantage d’intégration européenne est passé de 51 % à 43 %. Une chute de 8 % qui exprime le décalage entre le discours des principaux dirigeants européens et ce que pensent les citoyens de l’avenir de la construction européenne.

    Atlantico : Votre étude montre qu’en septembre, 51 % des Français que vous aviez interrogés étaient « favorables à une intégration européenne renforcée avec une politique économique et budgétaire unique ». Ils ne sont désormais que 43 %. Comment expliquez-vous ce fort recul de 8 % en seulement deux mois ?

    Jérôme Fourquet (IFOP) : Nous n’étions pas habitués à des oscillations aussi fortes sur des périodes aussi courtes. La raison est d’abord contextuelle, la zone euro est complètement déstabilisée, la pression est très forte. Les annonces de sommet européen, les démissions de plusieurs dirigeants européens ou la méfiance des marchés financiers à l’égard des États contribuent chaque jour à prolonger cet état de fait.

    L’intégration européenne correspond à l’idée d’avoir des politiques économiques qui soient davantage coordonnées, avec une convergence des taux d’imposition, une lutte contre la dette et le déficit en instaurant une règle d’or commune, etc. La grande majorité des dirigeants européens y sont favorables pour sortir de la crise de l’Euro. Mais les Français interrogés semblent ne pas partager leurs vues.

    57 % des personnes interrogées souhaitent moins d’intégration européenne et plus de politiques économiques propres à chaque Etat. Cette majorité assez nette tend à montrer que le peuple ne se retrouve pas dans les propos et les thèses défendues par nos dirigeants. Pour eux, l’Etat nation est la solution. Ils ne veulent plus être dépendants de ce qui peut se passer en Grèce ou en Italie. Certains remettent même en cause la monnaie commune. Il existe bien sûr des positions intermédiaires : beaucoup, sans dire qu’ils veulent revenir au Franc, condamnent les excès d’une trop forte intégration européenne.

    Atlantico : 68 % des femmes se disent favorables à moins d’intégration européenne, contre seulement 45 % des hommes. Comment expliquer un tel écart ?

    Jérôme Fourquet : Il existe une marge énorme entre les hommes et les femmes. Sans doute parce que les femmes sont plus ancrées dans les difficultés de la vie quotidienne, plus sensibles aux questions de pouvoir d’achat. Elles sont donc beaucoup plus réfractaires à une accélération de la construction européenne.

    Atlantico : Les « jeunes » semblent également souhaiter moins d’intégration européenne que les « vieux »…

    Jérôme Fourquet : Tout à fait. C’est d’ailleurs le même clivage que nous avions observé dans notre étude commune précédente sur la question du retour au Franc. On constate que dans l’histoire de la construction européenne, par exemple au moment de Maastricht, le clivage générationnel fonctionne. Mais à l’époque de Maastricht, les jeunes générations étaient l’âme marchande de la construction européenne, elles étaient tournées vers l’avenir et croyaient davantage au « rêve européen ». Les tranches d’âge plus âgées étaient d’avantage attachées au concept traditionnel d’Etat nation. Aujourd’hui, c’est l’inverse.

    Je pense que l’on explique cela plus par une réaction à la crise que par une réaction en rapport à l’Europe. Ce sont les catégories les plus fragilisées qui sont le plus favorables à un retour en arrière en matière d’intégration économique. Les catégories les plus favorisées, et qui votent davantage à droite, restent sur la ligne des dirigeants européens en poussant vers plus d’intégration.

    Atlantico : Comment expliquez-vous les divergences partisanes sur cette question européenne ?

    Jérôme Fourquet : On retrouve ici le clivage de 2005 sur le référendum constitutionnel européen entre les tenants du oui et du non. Ce clivage s’opère sur les questions qui touchent à la crise, à l’Europe, mais surtout à la nature même de notre système économique intégré et mondialisé.

    Aux extrêmes de l’échiquier politique, il y a toujours eu une très forte hostilité envers cette intégration européenne. Le Front national, et avec lui toute une frange souverainiste de notre société, était en large majorité pour le non.

    Les électeurs qui soutiennent les partis centraux, type MODEM (69%) ou EELV (53%), sont, avec une courte majorité, pour davantage d’intégration européenne. Les deux grands partis, PS et UMP, ont eux aussi une courte majorité de pour (53% et 59%). Mais cela signifie tout de même que 47% – presque la moitié – des personnes proches du Parti socialiste y sont opposées. Cela peut expliquer l’extrême difficulté de François Hollande à tenir un discours clair et cohérent sur cette question.

    Finalement, les hommes politiques qui défendent l’idée d’une intégration européenne forte, doivent prendre conscience du décalage de leurs thèses avec l’opinion de la majorité des citoyens français. Aujourd’hui, peut-être même plus qu’en 2005, l’intégration européenne est une idée complétement inaudible dans des pans entiers de notre société, notamment dans les segments qui sont les plus fragilisés par la crise.

    http://www.atlantico.fr/decryptage/crise-integration-europeenne-envie-europe-francais-effondre-sondage-exclusif-ifop-pour-atlantico-226889.html

  8. Monsieur Bertez, une question de néophyte svp: si on considère que la valeur d’une monaie est représentative de la santé de l’économie de sa zone monétaire (?) je ne comprends pas pourquoi la valeur actuelle de l’euro est plutôt représentative du niveau de l’économie allemande que de ce celui de l’europe du sud? Une baisse significative de la valeur de l’euro serait elle de nature à résoudre la crise? merci de m’éclairer…

    • Merci de votre intérêt
      Votre question est délicate , je ne tenterais pas une synthèse mais je ferais quelques remarques

      D’abord sur la force des monnaies c’est un concept délicat fort contre quoi?
      Contre les autres monnaies, le dollar, l’or ?

      Ensuite le sens commun parle d’une monnaie forte en raison de son image et de ses performances passées en regard de l’inflation , protection du pouvoir d’achat, performance par rapport aux autres monnaies . ainsi le CHF et le DM ancien sont considèrés comme monnaies fortes, leur gestion correspond à une pratique saine , sérieuse, non inflationniste

      Enfin il y a un rapport entre la force d’une économie et celle de la monnaie mais le rapport n’est pas simple .

      Quand une économie est forte, les gouvernants n’ont pas besoin d’avilir la monnaie par une pratique laxiste du central banking, la monnaie en profite
      Mais on peut avoir des économies faibles avec des monnaies fortes, cela a été le cas avec le Portugal de Salazar et des économies fortes avec des monnaies faibles comme c’est le cas avec la Chine mercantiliste

      Vous voyez à quel point cela est complexe

      L’euro est fort parce que la BCE pratique un central banking à l’allemande mais aussi parce que les banques euro rapatrient des fonds et vendent du dollar

      L’euro est fort parce que les USA pratiquent une politique systématique de recherche de monnaie faible pour créer des emplois. Il faut reconnaître que depuis quelque temps ils n’arrivent pas à faire baisser le dollar à cause des flux de capitaux qui cherchent des refuges.

      L’euro est-il surévalué ? En termes de parité de pouvoir d’achat c’est sûr ; je suis aux USA et je le constate concrètement je dirais surévalué de 15 à 20%
      Mais dans une perspective de long terme ce n’est pas sur ,

      Imaginez que l’Allemagne gagne et réussisse à mettre en place une Europe très resserrée, avec une intégration politique et une obligation de convergence, alors ce qui sera encore l’euro deviendra le refuge du monde entier et il s’appréciera de 30%

      La hausse de la devise créera un cercle vertueux, pas d’inflation, épargne abondante, confiance, investissement, productivité, donc prospérité … à l ‘Allemande

      Une baisse de l’euro ferait l’inverse, elle faciliterait le laxisme et dieu si dans certains pays on aime la facilité de court terme, mais au détriment des nécessaires décisions pour renforcer les économies européennes et assurer une vraie compétitivité.

      Rien n’est simple en matière monétaire et il faut toujours être très prudent ; c’est la raison pour laquelle nous disons qu’il ne faut pas trop jouer aux apprentis sorciers et tout faire dans tous les sens.

      Vers la fin de sa mission Greenspan était interrogé sur la monnaie, il a répondu
       »La monnaie je ne sais plus très bien ce que c’est  » ce n’est pas de l’humour comme il le croyait c’est un aveu de pure vérité, on a tellement tripatouillé la monnaie que l’on en a fait un monstre comme ces robots, créations humaines que l’on ne maîtrise plus….

  9. j’ai pas compris !
    les entrées : qui alimente la BCE ?
    les sorties : … ?

    le robinet d’entrée va pas tarder a se fermer …. ?

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