Art de la guerre monétaire et économique

Les Clefs pour Comprendre : De « Vive les crises au Manège Enchanté » Par Bruno Bertez

Les Clefs pour Comprendre : De « Vive les crises au Manège Enchanté » Par Bruno Bertez

 »Les gens, y compris les économistes  ont du mal à considérer et à comprendre que les états souverains sont des agents économiques comme les autres; soumis aux mêmes lois  de la valeur ,  de la rareté et de la comptabilité;  simplement ils sont plus gros que les autres  et se sont octroyé le droit de tricher »

En 2002, nous avons écrit deux articles importants.

 Le premier était intitulé cyniquement : « Vive les crises ». Cet article a été repris et salué par la presse gauchiste anticapitaliste, car il montrait, à l’évidence, que les crises, grâce aux reflations monétaires de la Fed, étaient très favorables au marché financier et que les financiers en raffolaient.

 Le second était intitulé : « la régulation économique par les bulles ». Nous expliquions que, grâce à la dérégulation et à la financiarisation, le champ d’action des régulateurs s’était élargi.

Avant, ils n’avaient à leur disposition que les deux outils, masse monétaire et taux, maintenant, ils ont, en plus à leur disposition, la régulation que nous avons qualifiée de financière, c’est à dire l’outil de fabrication des bulles d’actifs. Le champ de la monnaie et de la finance s’étaient unifiés, regroupés, et la gestion du prix des assets faisait partie intégrante de la panoplie élargie. Ce n’est pas un hasard, expliquions-nous, si la Fed avait popularisé sa fameuse équation idiote, dite équation de la Fed, qui tendait à prouver que la valeur des actifs financiers dépendait en dernier ressort de la politique de taux de la Réserve Fédérale. A ce titre, cette valeur devenait donc, avec l’aide d’un système bancaire connivent et transmetteur, manipulable. C’était l’époque bénie de la lune de miel entre les autorités et les banques, les autorités faisant gagner beaucoup d’argent aux banques; il était de bon ton de répéter « don’t fight the Fed »; ne vous mettez pas en travers de sa politique, contentez-vous de la transmettre.

bernanke

Republicans Create The Bubble Economy

Notre résumé de la situation a été répété maintes fois, et nous continuons de le répéter, car c’est la donnée centrale qui permet de comprendre, à la racine, la crise.

La dérégulation, puis l’action conjointe de la Fed et des banques, ont réussi ce prodige de séparer l’ombre du corps, le réel de ses signes, la sphère économique productive et la sphère de la finance. Tout s’est passé comme si les démiurges, grands prêtres de la finance, avaient remplacé le réel, rare, limité, coûteux, pesant, par les signes, infinis, légers, manipulables à volonté. On avait réussi le prodige, le miracle, de remplacer le sang, les larmes, le sacrifice et l’effort par le jeu, la spéculation, l’arbitrage, les dérivés et dérivés de dérivés. C’est dans cette opération non magique, mais d’illusion, que git la crise. D’où les assurances qui n’en sont pas, les mesures de risque déconnectées du réel, mais calculées à partir de signes cabalistiques, d’où toutes les tautologies qui ont permis de transformer le plomb en or, l’eau des égouts en eau de source. Serpents qui se mordent la queue en adossant des crédits à l’immobilier, en faisant monter les prix de l’immobilier, puis constatant que le prix de l’immobilier montait, en accordant encore plus de crédit puisque la valeur du collatéral augmentait etc. Caressez un cercle et il devient vicieux.

Alan Greenspan 2

Alan Greenspan

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

Et toute la finance de ces années a été du même tonneau, conduisant à l’émission excessive de titres, de promesses, inflatant les assets et, grâce à cette inflation des assets, justifiant de nouvelles émissions de titres et de crédit. La fameuse transitivité, le célèbre Ponzi, la bonne vieille mécanique de John Law. Lequel Law a été jusqu’à détruire la monnaie normale pour que celle-ci ne fasse pas concurrence à ses titres de la Compagnie du Mississipi. Vous ne voyez pas déjà une petite ressemblance, un petit air de déjà vu?

The Ascent of Money

Les gouvernements, expliquions-nous, n’étaient pas en reste dans la grande fête de l’illusion financière, dans le tournez-manège Ponzi, ils étaient aux premières loges, ils avaient même les billets gagnants gratuits puisque les banques finançaient gracieusement leurs débauches, leurs dépenses. On ne le dit pas assez, le système financier actuel et sa crise reposent sur les dettes des govies, ce sont eux  et elles, les dettes qui servent de base, de soubassement au système mis en place. Ce n’est pas un  hasard si, en cette étape de révulsion de la dette souveraine, le public découvre que les gros porteurs sont les banques, elles sont chargées de dettes govies jusqu’à la gueule. On appréciera aussi l’ingratitude des gouvernements qui mordent maintenant la main qui les a nourris!

« Dans les temps anciens, les Banquiers prêtaient aux Rois, aux Souverains. Incapables de se modérer, les Souverains se su rendettaient et se mettaient en situation de défaut de paiement. C’est alors que les Banquiers faisaient pression sur le Roi, lui dictait sa politique fiscale. Placés sous tutelle, les Souverains pressuraient le peuple pour honorer les créances des  Banquiers. Les Banques Centrales ont été créées pour aider les Banquiers à faire le plein de leur créances en ajoutant à l’impôt visible , l’inflation tax invisible. Quand la Banque Centrale octroie de l’argent à un Banquier, elle dilue l’argent qui se trouve dans les mains des citoyens. L’histoire de la Great Experiment de John Law, n’est rien d’autres que celle là, poussée à sa plus extrême limite, c’est le modèle de la Great experiment de Greenspan, puis Bernanke; la bulle de la Compagnie du Mississipi est l’ancêtre de toutes les bulles car elle a été soufflée volontairement, cyniquement ».

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Si nous n’avions écrit que deux articles, ce sont ces deux-là que nous aurions aimé écrire. Rendez-vous compte, quelqu’un qui aurait eu la patience de les copier et de les mettre en pratique serait passé à côté de la bulle du housing, de la bulle subprime, de la bulle du crédit, de la bulle des dettes gouvernementales. Malheureusement, on ne peut pas passer son temps à radoter et il faut bien, de temps en temps, parler d’autre chose. Ce que nous avons fait.

Nous le regrettons presque.

Et c’est la raison pour laquelle nous prenons le risque de radoter et de montrer la continuité du processus qui va engloutir une part considérable des patrimoines, de vos patrimoines.

When Genius Failed

Le Manège enchanté

Tout a commencé en 1991, quand la Fed, volontairement, a initié une courbe des taux très pentue pour favoriser le leverage, le recours au crédit court, pour financer le long. Cette politique a débouché sur une bulle, bulle du crédit qui a trouvé son apogée par la crise mexicaine. Le bail out mexicain et la politique incorrigible ont débouché sur la crise bullaire du Sud Est asiatique, dite crise de la Thaïlande. Bien évidemment, cela n’a pas servi de leçon, au contraire, le leverage a été encouragé de plus belle, débouchant sur la crise de LTCM qui a failli déjà, en son temps, faire sauter tout le système grâce à un leverage supérieur à 100, essentiellement sur des positions en dettes souveraines. Devinez le remède au problème LTCM, vous avez gagné, l’injection de liquidités, la manipulation des taux.

Puis, vint la crise russe; même remède. Puis vient le millénaire, le fameux an 2000, on allait manquer d’argent à cause des ordinateurs, même remède, même si, cette fois, la maladie était imaginaire. De remède en remède, on a réussi à gonfler la bulle de la technologie et du Nasdaq, elle a éclaté avec des dégâts considérables et un énorme gâchis que l’on a nettoyé… toujours de la même manière: injection de liquidités et baisse des taux, manipulation du prix du risque … ce qui, bien sûr, a débouché sur la bulle des prix de l’immobilier, puis la bulle des crédits hypothécaires et, comme il ne fallait pas s’arrêter en si bon chemin et trouver un emploi à toutes ces liquidités gratuites, on a fait une bulle du crédit, du Private Equity.

Et quand toutes ces bulles, de l’immobilier, de l’hypothécaire, du crédit, du Private Equity, ont éclaté en 2007, puis 2008? On a continué, c’est à dire qu’on a créé de nouvelles liquidités, baissé les taux, manipulé le prix du risque pour créer une nouvelle bulle, là où c’était le plus facile et le plus nécessaire; la bulle des dettes gouvernementales.

Ce qui fait bulle, ce qui définit une bulle, ce n’est pas le gonflement des cours comme on essaie de le faire croire, c’est la masse disproportionnée de papier émise en regard des possibilités d’honorer les promesses que le papier contient. La Grèce, le Portugal, l’Irlande, ne sont pas en faillite parce que les prix de leurs obligations sont trop élevés, ces pays sont en faillite parce qu’ils en ont trop émis, trop vendu. Trop vendu à la faveur des politiques laxistes des banques centrales, à la faveur de l’excès de liquidités, à la faveur de la manipulation du prix du risque. En détruisant la rentabilité des autres placements, les Banques Centrales ont canalisé les capitaux vers les fonds d’Etat, les Etats ne se sont pas privés de profiter de l’aubaine, ils ont émis à tour de bras. Il faut bien payer les voix des élections.

La transitivité menaçante sur la dette souveraine est en branle: les débiteurs marginaux sont en faillite, on a peur, donc on cherche refuge… en achetant de la dette souveraine qui parait, qui est proclamée comme sûre, de la dette américaine, de la dette qui passe encore pour triple A etc. Cela ne vous rappelle rien? Plus l’immobilier montait, et plus il était recherché, plus on lui faisait crédit et plus les prix sont sortis de l’épure.

Le mouvement de reflux des capitaux vers le papier sûr, celui qui est considéré comme sans risque, est   ce qui permet d’en émettre de plus en plus et de le rendre de moins en moins sûr. C’est cela une bulle, c’est quand une évidence s’impose, un paradigme qui oblitère l’esprit critique. L’évidence, c’est que certaines dettes sont sûres; la conclusion, c’est, on peut y aller sans crainte. Ce qui vise les Etats Unis ici est valable pour l’Allemagne, pour l’EFSF. Les dettes considérées comme sûres ne cessent de galoper, que peut être bientôt elles vont s’envoler, comme un dirigeable. Les dettes sûres défient la gravité.

Les soufflets pour fabriquer de la bulle de dettes  tournent à plein régime: la BCE fournit des liquidités à trois ans en quantités illimitées, les banques nationales européennes, dans leur coin, font la même chose discrètement, la Fed vient de promettre de ne pas arrêter la machine avant fin 2014, le Japon dans l’impasse, non encore reconnue par la finance à courte vue, pompe comme un Shadock  à qui mieux mieux, la Grande Bretagne aussi. Pendant ce temps, l’économie réelle mesurée par les statistiques gouvernementales stagne, alors qu’en réel, elle recule, le chômage s’accroit. La création de richesses est en panne. Il n’y a qu’une chose qui s’accumule: les promesses, la digue des promesses qui monte qui monte, pour empêcher l’inévitable ras de marée.

BRUNO BERTEZ Le 31 Janvier 2012

EN LIEN : Les Clefs pour Comprendre : François Hollande, Finance, Financiarisation ,Inégalités par Bruno Bertez

EN BANDE SON

23 réponses »

  1. Tout à fait d’accord avec vos analyses. En revanche, je suis frustré de ne pas connaitre vos recommandations pour éviter à titre personnel d’être ruiné. Des pistes ?

    • Mercredi 1er février

      @JEAN @KONEBIEN

      Je sais , c’est même frustrant.

      Voici je que je peux repondre sur ce sujet

      -Fournir des conseils d’investissement n’est pas l’objet de ce site

      – En revanche notre but est de vous aider à protéger votre situation , votre patrimoine ce qui est aussi un peu l’équivalent de protéger vos libertés

      -Dans un monde en crise , en transition vers un autre système une partie importante des actifs et droits anciens sont et vont être détruits vous le constatez jour après jour

      – S’enrichir quand le monde s’appauvrit est vraiment , vraiment très difficile

      -Ce que l’on voit à court terme et dans le présent ne préfigure pas ce que l’on verra plus tard, le présent est dominé par les efforts des gouvernements et banques centrales pour préserver le status quo, ils échoueront mais on ne sait pas quand ni comment.

      Echoueront ils par la déflation dépressionniste ou par l’explosion inflationniste ou encore par la déstabilisation sociale? On oublie ce facteur. On oublie qu’en Europe le taux de chômage des jeunes est compris entre 20 et 30 % , on oublie qu’en Espagne il est de 50%. C’est une bombe qui n’est peut être pas à retardement.

      Il faut raisonner non pas en termes d’enrichissement mais en terme d’assurance, de protection et l’assurance cela a un cout

      Sur les assets papier je privilégie les actions de sociétés ayant de bonnes marques , peu de dettes, de grosses trésorerie avec si possible un bon petit, je dis bien petit pas gros , dividende .
      Le raisonnement est que ces sociétés résisteront bien à une phase de déflation et qu’en cas d’hyperinflation leurs cash flows et donc leur cours sont indexés.

      Eviter tout ce qui est trop proche des Etats, vous serez spoliés comme avec EDF, GDF. AREVA, cherchez d’autres exemples , il y en a beaucoup d’autres malheureusement

      En cas de crise les ETF se disloqueront , leur modèle est vicié , il repose sur la replication du sous jacent et la replication suppose un fonctionnement ordonné des marchés ce qui n’est pas , loin de la garanti.

      L’or n’est pas un asset financier, c’est une assurance, une alternative monétaire. C’est l’alternative non pas a l’inflation mais a la monnaie elle même. En cas de dislocation les pouvoirs pour imposer les équivalences entre les morceaux de papiers et les biens et services réels , ces pouvoirs ne pourront plus assumer cette mission. L’or est une protection ultime et vous devez accepter de ne pas regarder les cours, de ne pas gagner a court terme , de le conserver en sureté chez vous etc etc Vous devez en plus espérez ne jamais en avoir besoin car ce serait terrible.

      Les emprunts d’état soi disant protégés contre l’inflation sont une plaisanterie , ils ont été conçu pour ne pas protéger …

      L’immobilier est complexe. Il est a la fois surévalué en période de deleveraging, mais sous évalué en terme d’utilité , d’usage et en terme de protection contre le dérapage inflationniste. On va vers des contrôles des loyers, prélèvements fiscaux accrus , charges en hausse etc Mais l’immobilier dans une belle campagne , sure, avec la possibilité non seulement de loger mais d’avoir des ressources naturelles annexes est a conseiller

      Le seul capital vraiment protégé est le capital vivant c’est a dire le votre, votre énergie, vos compétences. Une petite affaire personnelle ou familiale sans dettes , peu de personnel est la protection idéale , mais ce n’est pas a la portée de tout le monde
      N’oubliez pas que je ne parle pas en investisseur

      je donne un avis qui vise le long terme, le générationnel, vos enfants ..

      Merci de votre intérêt . bon courage, soyez clairvoyants

      • L immobilier est une belle protection contre l inflation , c ‘est vrai; mais il a l’inconvenient d’être l’actif le + facilement expropriable du monde par l’impot , ou même la réquisition pourquoi pas, et c’est son point léthal. En période de crise grave, ( cf WWII) il ne vaut + rien. Un actif qu’on ne peut emmener avec soi en cas de coup dur c est un actif dont on ne peut profiter que tant que le prince est d’accord. Et s’il n’est + d’accord, tout est permis ….

  2. si je vous comprends bien la nouvelle bulle des obligations d’etat américaines est mure pour exploser?peut etre sommes nous déja ruinés puisque nous calculons nos avoirs en monnaies qui ne valent déja plus rien.les pieces d’or,tiens voila un investissement qui ne me parait pas risqué.les prix du napoleon sont assez bas en ce moment,il semble que la crise pousse beaucoup de gens a les vendre pour boucler leurs fins de mois

    • MERCREDI 1ER FEVRIER

      @YAK

      Je vous réponds très rapidement car je suis très horrifié.
      Non je ne dis absolument que la bulle des fonds d’état soit disant ” surs” est sur le point d’exploser. Ne croyez surtout pas cela. Rien dans ce que j’écris ne le suggère, c’est au contraire une de mes idées de base que les cassandres se sont déconsidérés en disant que la catastrophe était proche, pour demain. A force de se tromper sur le calendrier ils ont perdu leur crédibilité.

      Au contraire je dis que, je me cite” le seul pouvoir des souverains est de retarder l’inéluctable”: vous n’imaginez pas le temps que l’on peut gagner par: la propagande, les mensonges, la fausse monnaie, la fausse morale, le faux intérêt général.

      Le raisonnement, la logique permettent de décrire et d’encadrer le cours des événements , mais surtout pas de les prédire sous leur forme singulière et avec leur calendrier.

      Ceux qui prétendent prédire l’avenir sont des faux prophètes qui vivent sur le dos des gogos.

      Comme le dit le philosophe marxiste, ” l’avenir ne se devine pas , il se construit”;
      Ou bien comme dit le philosophe structuraliste, ” prédire l’avenir n’existe pas, tout au plus peut- on voir le présent avec les yeux de demain et c’est déjà beaucoup”.

      On peut aller beaucoup plus bas sur les taux des treasuries US, on est a 1,87% , regardez le japon est sous les 1%.
      Vous direz le Japon a son épargne domestique je vous répondrais c’est fini les japonais sont au croisement, ils tirent sur leur épargne.
      J’ajouterais que les américains ont à leur disposition non seulement l’épargne des chinois, celle des producteurs de pétrole etc Il faut raisonner globalement comme le font les américains le monde global leur appartient.

      Vous n’imaginez pas le temps qu’il faut pour foutre en l’air un pays riche!

      Le phénomène temps est l’une des choses les plus mal étudié en économie, ALLAIS le grand prix Nobel Français a à peine effleuré le sujet, il faut pour cela lui rendre hommage.
      Les régulateurs eux ont parfaitement assimilé dans la pratique l’avantage énorme que donnait la maitrise du temps. Ainsi Laurence Summers disait il y a quelques mois,” il faut continuer a augmenter les déficits, c’est la seule solution , mais en contrepartie il faut promettre solennellement qu’on les réduira a moyen terme”. Voila ce que c’est la gestion du temps quand on a le pouvoir .

      • ok,j’avais mal interpreté.vous disiez que toutes les bulles explosent et que la bulle s’est reconstituée sur les tresuries us.j’en ai déduit que ce serait la prochaine bulle a exploser…

  3. Voici comment fonctionne le circuit fermé, en haut :
    – Les banques privées européennes empruntent 489 milliards d’euros à la BCE à 1 %.
    – Ensuite, avec cet argent, les banques privées européennes prêtent aux Etats européens périphériques. Elles leur demandent de payer des taux d’intérêt très élevés.
    – Enfin, la BCE rachète aux banques privées les obligations des Etats européens périphériques.

    En haut, ce circuit est un circuit fermé. L’argent tourne dans ce circuit fermé.

    L’argent ne descend pas financer l’économie réelle, en bas.

    Coup de frein à la croissance des crédits aux entreprises.
    Selon les dernières statistiques de la Banque de France, la croissance des crédits aux entreprises a été divisée par deux en un mois, entre novembre et décembre dernier, à 1,6 %. Une décrue liée à la chute des crédits de trésorerie.

    (Source : Les Echos, lundi 30 janvier 2012)

    Les banques prévoient un net durcissement du crédit.

    Un quart des banques de la zone euro prévoient de durcir leurs conditions de crédit aux entreprises au cours des prochains mois, accentuant une tendance déjà nettement perceptible fin 2011, montre l’enquête trimestrielle publiée mercredi par la Banque centrale européenne.

    Menée entre le 19 décembre et le 9 janvier, cette enquête auprès de 124 établissements ne prend sans doute pas pleinement en compte l’impact de l’injection massive de liquidités réalisée par la BCE à l’occasion de son premier appel d’offres à trois ans le 21 décembre. Mais elle est de nature à nourrir les inquiétudes sur les risques d’assèchement du crédit avec la prolongation de la crise de la dette dans la zone euro.

    « Les banques participantes ont expliqué l’intensification du resserrement des règles de crédit par la conjonction défavorable de la détérioration des perspectives économiques et de la crise de la dette souveraine de la zone euro, qui a continué de saper la situation financière du secteur bancaire », explique la BCE.

    Elle ajoute que 35% des banques ont durci leurs conditions de crédit aux entreprises au quatrième trimestre. Cette proportion n’était que de 16% dans l’enquête sur le troisième trimestre 2011.

    Une banque sur cinq (21%) prévoit une baisse de la demande de prêts des entreprises sur les trois premiers mois de cette année, contre 5% seulement au troisième trimestre. La demande de prêts immobiliers est attendue en baisse par 44% des établissements.

    Vendredi, le président de la BCE, Mario Draghi, avait déclaré que les 489 milliards de liquidités apportés aux banques lors du refinancement à trois ans de fin décembre avaient permis d’éviter un « credit crunch » majeur, mais il avait ajouté que le crédit restait fortement affaibli dans certaines parties de la zone euro.

    http://www.20minutes.fr/ledirect/871376/banques-prevoient-net-durcissement-credit-bce

  4. Finalement sur le long terme investir sur des actions de sociétés musclées dans les domaines comme le pétrole qui encas de déflation sévère baissera mais par ailleurs se développera avec des pétroles de plus en plus coûteux ( profondeur et gaz et pétrole de schiste)mais tout de même encore moins cher que les énergies dites nouvelles qui ont le fâcheux défaut de n’exister qu’ à coup de subventions et de croyances vertes.
    Autre secteur celui des engrais agricoles il faudra bien nourrir la population toujours en augmentation celui des plantes OGM en oubliant notre spécificité européenne, ou encore secteur des médicaments
    privilégier plutôt les entreprises à caractère international ,pour ne pas dépendre des lubies politiques anti capitalistes locales et particulièrement françaises;Total bien que française est dans le bon wagon, à mes yeux, pouvant toujours transférer son siège social en Europe moins anti capitaliste par exemple
    voila quelques idées mais si nous sombrons dans le le fascisme ou le marxisme il n’y aura plus de solution sauf à s’exiler pour ceux qui le pourront
    ça suppose d’oublier les investissements à court terme ,acheter et oublier pour un bon moment
    si quelqu’un a d’autres idées
    ???
    bien à vous

    • J’ai beaucoup de plaisir à lire ce blog stimulant et je félicite ici les auteurs pour cette initiative.
      Comme vous, semble-t’il, je me préoccupe activement de la gestion de mon patrimoine. Il est très diversifié, ce qui réduit en partie les risques mais accroit considérablement le temps passé à le gérer. Je suis depuis longtemps pessimiste sur la situation en Europe, et particulièrement pour la France dont la population et les élites politiques sont encore incapables de se remettre en question. Il y avait une opportunité « historique » de le faire en 2007, mais hélas, c’est raté, et j’en ai peur pour longtemps. J’encourage mes enfants, étudiants, de démarrer leur vie professionnelle dans des pays neufs, en croissance et valorisant la réussite individuelle. Ils ont étudié aux Etats-Unis (j’étais à Stanford il y a 30 ans), mais ils sont à présent tentés par l’Australie, le Brésil, la Nouvelle Zélande. Why not? Alors je regarde les investissements dans ces pays, en bourse mais aussi dans l’immobilier. Pas évident compte tenu de la distance, mais je réfléchis à ces options.
      Suis d’accord avec vous pour les pétrolières et l’agri business pour coller à la surpopulation (amha, le mal mondial N°1). Pour la pharma, je suis méfiant à cause des sécurités sociales en faillite, donc prudence.
      Je demeure optimiste pour les hautes technologies, mais via des trackers. Optimiste aussi pour les devises des pays « sérieux » (Canada, Norvège, etc).
      Pour l’immo ou l’art, je pense que l’exceptionnel conservera sa valeur tandis que le médiocre va baisser, et le moche s’effondrer.

      • http://www.seuil.com/video-75.htm

        Oui oui, spéculez sur les énergies, les engrais et l’agrobusiness, continuez, allez-y ! Aujourd’hui vous découvrez ce que c’est « le problème de la dette », mais il y en a dans le monde qui ont déjà connu ces « problèmes » avant nous.

        La dette totale du « Tiers-Monde » s’élevait à environ 1950 Milliards de dollars en 1997, le Tiers-Monde rembourse chaque année plus de 200 Milliards de dollars. Ainsi les pays du « Tiers-Monde » sont pris dans un cercle vicieux digne du Mythe de Sisyphe. On leur demande encore aujourd’hui d’avoir une politique budgétaire rigoureuse, de développer le libéralisme pour augmenter les investissements étrangers et ainsi la croissance. Quand ces pays réussissent après de nombreux sacrifices en matière d’éducation, santé, social, tous les bénéfices de cette politique qui pourraient être investis dans ces domaines déficitaires sont donnés pour payer la dette. Ainsi, l’Afrique Sud-Saharienne dépense quatre fois plus pour rembourser sa dette que pour toutes ses dépenses de santé et d’éducation. Et les voilà entrés dans la spirale du surendettement ! Le plus extraordinaire c’est que les bailleurs de fonds gouvernementaux et privés du nord ont fait tout le possible pour qu’ils rentrent dans cette spirale, et ainsi diriger leur système économique (par les biais des plans d’ajustement structurel proposés par le FMI) et par là même leur système politique. Ainsi, on peut constater des aberrations aussi délirantes que le fait que les pays où siègent les multinationales ont pu emprunter à des taux oscillant entre 3 et 5% tandis que le Mexique ou la Thaïlande ont du payer entre 10 et 15%. C’est pourquoi cela fait rire quand le G8 nous disait qu’il allait aider le « Tiers-Monde » en annulant 80% de la dette des pays les plus pauvres (41 pays sur plus de 150 endettés) vis à vis des govies du Nord. Alors que le FMI et la banque mondiale détiennent entre 30 et 75% de la dette des pays de l’Afrique Sud-Saharienne. En fait, si l’on veut les aider, il faut supprimer toutes les dettes de tous les pays du « Tiers-Monde ». D’autant plus qu’ils l’ont déjà payé cette dette. En effet, on estime qu’entre 1982 et 1998, les pays endettés ont, ensembles, remboursé plus de quatre fois ce qu’ils devaient. Néanmoins, le montant de leur dette extérieure était en 1998 quatre fois plus élevé qu’en 1982
        (données: le monde diplomatique, septembre 1999).

        Qu’avons nous appris de tout cela ? Qu’avons nous appris dans nos écoles plus ou moins prestigieuses ?
        Et comment pouvez-vous continuer à jouer dans cet affreux monopoly ? C’est honteux ! Cette politique économique est inadmissible car elle se base sur une violation systématique des droits de l’homme, elle est insoutenable sur long terme, moralement et éthiquement injuste. Les africains d’aujourd’hui sont les PIIGS, et peut être pas seulement eux.
        En tout cas nous sommes considérés des cochons, voilà la réalité ! Et on ne jette rien du cochon, ils vont nous hacher, saucissonner, charcuter, et ils vont devenir bien gras avant de se rendre compte qu’ils auront une maladie chronique !!!

        Vous pouvez donc spéculer sur le réel, c’est bien agréable de taper sur des boutons et voir son portefeuille grossir mais sachez que ceux qui nous donnent à manger et qui doivent eux aussi se nourrir ne resteront pas toujours immobiles. Ce furent les émeutes de la faim en 2007, mais les révolutions arabes n’en sont que la prolongation.
        Les anglais ont connu la révolte l’été passé, les manipulations sont en cours pour « nous donner le croissant », mais la dynamique est enclenchée. Quand tous les jeunes chômeurs européens auront contraint leurs familles vieillissantes à consommer leur épargne, vous en verrez des belles et vous vous poserez des questions bien plus profondes que de jouer sur le pétrole ou sur les OGM.

        Les solutions existent, elles sont sont multiples et différenciées comme les contextes locaux et les ruses des ceux qui ont encore un brin de créativité pour faire autrement, mais avant tout il s’agit de choisir et d’être conscients de sa propre condition.

  5. Jeudi 2 Février PETITES NOUVELLES DU FRONT, un suivi:

    Le 12 Janvier, nous avons pris le risque de signaler aux traders impénitents la configuration technique encourageante de l’indice S&P 500.
    Nous avons estimé que si on passait les 1292, un signal haussier serait donné.
    Le signal a été donné, d’abord marginalement, puis par la suite plus franchement.
    Ceci nous à conduit à affirmer qu’il y avait eu conformation haussière les 13, 21 et 26 Janvier.
    Nous avons estimé le potentiel a 1340 voire 1360.
    Nous sommes autour des 1324 et même un peu au dessus.
    La configuration est la suivante : on s’attaque à une zone de résistance située vers les 1326, d’abord, 1333 ensuite. La zone de soutien, elle , a été confirmée a 1306, 1310.
    Le comportement est encourageant et la probabilité pour que l’on aille un peu plus haut, toucher le potentiel est bonne.
    L’or est bien, on est autour des 1750, le dollar n’est pas ferme ce qui est bon pour le S& P compte tenu des corrélations. A noter que le marché global a fait un rattrapage sur le marché américain, ce qui corrobore que la liquidité s’est améliorée et que c’est le phénomène déterminant. Les animals spirits se sont réveillés,
    L’esprit spéculatif est là. La clientèle finale, elle, reste sur la touche comme on le voit. à la faiblesse des volumes.
    On retiendra que le rendement 10 ans américain est près de ses plus bas de 4 mois,
    Ce qui ne semble pas présager un raffermissement de la conjoncture. Le comportement du pétrole, hésitant va dans ce sens également.

    Notre interprétation est la suivante.

    Les indicateurs économiques américains pointent plus dans le sens de la stabilisation. économique que dans le sens de la récession. Cela conduit certains qui avaient été trop noirs à se racheter.

    L’action de la BCE non seulement a écarté le risque de dislocation du marché interbancaire, incite au Sarkozy trade, fait baisser les rendements des souverains européens. Certains ont sauté le pas et cru que des solutions fondamentales avaient été apportées, les autres ont fait semblant d’y croire, poussant à la roue de la hausse pour vendre ou émettre plus cher.
    L’habilite a été de faire coïncider le LTRO avec le compact fiscal européen , ce qui a permis l’équivoque en faisant croire que c’était le compact qui était bien accueilli.

    Sur la crise grecque, nouvelle habilité,on a affirmé chaque jour que la solution était pour dans quelques heures, cela a tenu les vendeurs en laisse.

    Sur le Portugal malgré l’aggravation redoutable de la situation , la manipulation technique des bonds souverains et des CDS a permis de paire passer la détente pour quelque chose de significatif alors que ce n’est pas le cas.

    Tout ceci est amélioration de surface, mais cela suffit et ne boudons pas notre plaisir.

    L’essentiel est de rester lucide.

    1 Les risques de récession n’ont pas disparu, même si ils ont un peu régressé.

    2 Les indicateurs avancés lourds restent mauvais et ce sont les indicateurs légers, Volatils qui émettent un bruit apparemment positif ou moins négatif. Cela est mis a profit comme d’habitude par les Pouvoirs pour faire croire à une amélioration , la nième , en fin d’année.

    3 Comme nous le répétons maintenant régulièrement le facteur temps, calendrier est essentiel et il ne faut pas oublier les échéances électorales aussi bien européennes qu’américaines. Ce sont des périodes louches, favorables a toutes les manipulations . A l’intérieur d’un même budget , les gouvernements peuvent anticiper ou décaler les dépenses par exemple pour manipuler l’activité intra annuelle .

    4 Les agences de notation sont complices et conniventes malgré le jeu de je t’aime moi non plus avec les govies. Les agences défendent les intérêts du système bancaire qui les fait vivre et modulent leurs avis et surtout leurs publication en fonction de leurs intérêts conjoints. Ainsi S & P vient d’adouber le laxisme et la bonne volonté des européens et surtout de Draghi en faisant savoir ce jour que l’on était sur la bonne voie. Les banques dictent la politique fiscale des souverains et le cornac de ce guidage c’est le système des agences de notation.

    5 La Banque Mondiale qui ne joue pas tout a fait la même partition que les autres institutions internationales dans ses dernières GEP de Janvier , reste très pessimiste et cela mérite d’être conservé présent a l’esprit. Elle dit que les developping countries doivent se préparer au pire, que l’Europe n’échappera pas a la récession, que les USA vont ralentir , que les vrais problèmes ne sont pas traités et surtout que les amortisseurs économiques et sociaux sont usés.

    Notre conclusion, une éclaircie certes a prendre en compte, mais sur un fond dégradé, dangereux avec des problèmes de fond qui ne sont absolument pas traités, Ceci signifie fragilité, vulnérabilité, instabilité. Plus les indices monteront, plus il y aura à perdre en quelque sorte. La comparaison avec les drogues et euphorisant s’impose, si vous jouez, faites le avec modération.

  6. Jeudi 2 Février suite Des Petites Nouvelles du Front

    Nous voudrions revenir et compléter l’intervention ci dessus. Cette intervention dépassera le cadre de l’opinion à usage de simple trading et se reliera à nos autres analyses plus fondamentales.

    L’analyse technique est positive, en particulier sur le marché américain. L’indice
    S & P 500 a bien donné des confirmations haussières entre 1292 et 1325, ce n’est guère contestable. De même n’est guère contestable le fait que l’on a atteint une zone de résistance et que l’on a des difficultés a aller plus loin. Les volumes d’achat, la pression acheteur reste insuffisante pour embarquer le marché.

    Tout se passe comme si , depuis le début Janvier la spéculation sur le risk-on était rentrée dans le marché, mais qu’elle avait du mal à trouver des relais. Cela donne un marché en rotation, on passe d’un cheval a l’autre, on fait un galop avec lui, puis on change de monture.

    Fin décembre 2011, on a vendu des défensives, des hauts rendements pour aller sur les banques et le secteur financier, Normal puisque grâce à la BCE et à la coordination internationale, le risque de dislocation a été écarté.

    Puis on a pris les technologiques, les grosses d’abord, les secondaires ensuite.

    Puis on a pris les valeurs secondaires et singulièrement le Russell 2000.
    A ce jour sa performance a été explosive, plus du double de celle du DOW
    et S & P.

    Qu’est que cela veut dire, rapproché du fait que les volumes sont maigres sinon dérisoires? Cela veut dire que c’est le même argent, les mêmes operateurs qui montent dans l’échelle du risque pour faire de la performance.

    Cela jette un doute sur la qualité du marché. Nous dirions vulgairement qu’il y a des gens qui tirent un coup de fusil.

    Cette interprétation est sinon validée, du moins étayée par le fait que le comportement des Treasuries à 10 ans US reste très positif. En bonne logique si le risk-on était bien là, on devrait assister à des réalisations sur les Treasuries et les rendements devraient remonter. Ce n’est pas le cas, on reste dans les plus bas de 4 mois. C’est une divergence qui mérite attention. Un 10 ans a 1, 84% , c’est tout sauf du risk-on. Il y a divergence manifeste.

    Autre divergence, le pétrole, en recul et sans tonus.

    Autre divergence, et même plus, gouffre avec le Baltic Dry Index qui vient de casser ce jour son plus bas de Décembre 2008 , et inscrire un record de plus bas de 25 ans.
    D’accord la valeur du Baltic n’est plus l’indicateur avancé qu’elle avait avant, on dit que c’est à cause de la surcapacité, d’accord mais l’indication négative est très fortement corroborée par la dégradation en Corée et Singapour qui sont des pure plays a l’exportation.

    Et nous arrivons a l’essentiel, le commerce mondial est en train de s’effondrer. Voila la réalité, voila ce que l’on ne voit pas car cela se passe ailleurs, à l’étranger, a l’exportation. Personne n’en parle, pas les medias, pas les économistes domestiques, pas les gouvernements, juste un peu les institutions internationales. Et elles ont peur, elles , nous en sommes sur, ont alerté les gouvernements. Le ralentissement est global, synchronisé, donc cumulatif. IL n’y a pas que le Baltic qui chute, il y a d’autres signes. les stocks de métaux qui enflent, les entrepôts qui se remplissent.

    Face a un ralentissement global et synchronisé, la riposte s’impose d’elle même et nous pensons qu’elle a été concertée dans les coulisses, le secret des téléphones rouges. On pédale à fond pour assouplir encore plus, si c’est encore possible, les politiques monétaires, Swaps, promesses de liquidités, élargissement de l’horizon des promesses etc . Les récentes initiatives de la FED et de la BCE s’analysent à la fois en regard des situations domestiques mais aussi en regard de la concertation coordination mondiale. Et ce n’est pas un hasard si les émergents sont en transition pour passer de politiques pseudo restrictives à des politiques qui se voudraient plus expansionnistes.

    On peut se trouver , sans que cela ait été claironné face à une vague de desserrements monétaire synchronisés.

    Si cela était le cas, et si certains, initiés, jouaient ce phénomène, après une période de consolidation , voire d’hésitation, les indices boursiers pourraient reprendre leur marche en avant. Marche en avant pour un nouveau round de hausse de misère.
    Nous vous rappelons que nous appelons hausse de misère les hausses qui ne sont pas justifiées par l’enrichissement économique, l’amélioration de la croissance, mais sont provoquées par les manœuvres monétaires désespérées pour relancer.

    Les manœuvres monétaires en cours, comme les précédentes, n’ont aucune chance d’aboutir: Le besoin de réduire les dettes , de deleverager est maintenant tellement généralisé et profond que le crédit n’a que peu de chances de repartir.

    Et puis Bernanke et ses collègues pensent faux, persistent et signent. Ils continuent de croire que le gonflement des bilans des banques centrales peu faire repartir le crédit. Bernanke marche sur la tète, c’est le crédit qui entraine l’accroissement des masses monétaires et non l’inverse. La création de crédit par des mesures exogènes est un mythe, la création de crédit est endogène à l’économie, quand elle repart, elle crée du crédit et non l’inverse. Mais le fait que Bernanke et consorts marchent sur la tète n’est pas un obstacle, au contraire à ce que les actifs financiers enflent, fassent bulle, fassent des hernies.

  7. Samedi 4 février 2012 :

    Grèce : la résidence du président caillassée.

    Une trentaine de jeunes ont lancé des pierres aujourd’hui contre la résidence du président grec Carolos Papoulias dans le centre d’Athènes, causant de légers dégâts au bâtiment, a-t-on appris de source policière.

    Carolos Papoulias, âgé de 82 ans, qui a été pendant de nombreuses années ministre des Affaires étrangères dans des gouvernements socialistes, est l’un des hommes politiques les plus respectés en Grèce.

    Sa popularité a cependant été sérieusement écornée après qu’il eut été accusé au cours des six derniers mois de se plier aux injonctions de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) pour la mise en oeuvre d’un sévère plan d’austérité pour faire face à la crise de la dette.

    Le Grèce mène actuellement de rudes négociations pour obtenir de ses créanciers publics l’effacement partiel de sa dette, mais elles sont conditionnées à un autre accord, qu’elle doit conclure avec ses créanciers publics (UE, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international).

    Pour lui octroyer un nouveau prêt international de 130 milliards de dollars, ces derniers exigent des partis représentés dans le gouvernement grec de coalition des engagements sur des mesures d’ajustement structurel, au-delà des élections générales anticipées prévues ce printemps.

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2012/02/04/97001-20120204FILWWW00511-grece-la-residence-du-president-caillassee.php

  8. Mardi 7 février 2012 :

    Grèce : taux des obligations à 1 an : 528,384 %.

    http://www.bloomberg.com/apps/quote?ticker=GGGB1YR:IND

    Grèce : taux des obligations à 2 ans : 185,458 %.
    Grèce : taux des obligations à 5 ans : 52,876 %.
    Grèce : taux des obligations à 10 ans : 34,442 %.

    Grèce : report à mercredi de la réunion des dirigeants politiques.

    La réunion des dirigeants politiques grecs prévue ce mardi pour valider les réformes exigées par les bailleurs de fonds d’Athènes en échange d’un deuxième plan d’aide a été repoussée à mercredi, a déclaré un responsable gouvernemental grec.

    Un responsable de parti qui n’a pas souhaité être identifié a indiqué que ce report était lié au fait que les dirigeants des formations politiques n’avaient pas encore reçu le texte du projet d’accord sur ce plan de renflouement de 130 milliards d’euros.

    http://lci.tf1.fr/filnews/monde/grece-report-a-mercredi-de-la-reunion-des-dirigeants-politiques-6973296.html

  9. Vendredi 10 février 2012 :

    Grèce : les policiers grecs menacent les représentants de l’Union Européenne et du FMI.

    Le principal syndicat de policiers en Grèce menace de réclamer des mandats d’arrêt contre les émissaires de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) imposant la mise en oeuvre de mesures d’austérité fortement impopulaires.

    Dans une lettre dont Reuters a eu connaissance vendredi, la Fédération de la police grecque accuse ces représentants des bailleurs de fonds internationaux de la Grèce de « chantage, tentatives de subrepticement abolir ou ronger la démocratie et la souveraineté nationale ».

    Cette lettre précise que l’une des personnalités visées est Poul Thomsen, le principal représentant du FMI en Grèce.

    La missive a aussi été adressée à Klaus Masuch, chef de la délégation de la Banque centrale européenne (BCE), et à Servaas Deroos, ancien inspecteur en chef de la Commission européenne en Grèce.

    Cette menace est essentiellement symbolique puisque, soulignent des experts des questions juridiques, un mandat d’arrêt doit d’abord être émis par un juge. Cette initiative illustre cependant l’ampleur de la colère de la population grecque face aux baisses de salaires et aux coupes claires dans les budgets de l’Etat exigées par les créanciers internationaux de la Grèce.

    « Comme vous poursuivez cette politique destructrice, nous vous prévenons que vous ne pouvez nous contraindre à nous battre contre nos frères. Nous refusons de nous élever face à nos parents, nos frères, nos enfants ou tout citoyen manifestant ou exigeant un changement de politique », souligne le syndicat, qui représente plus de deux tiers des effectifs policiers de la Grèce.

    « Nous vous prévenons que, en tant que représentants légaux des policiers grecs, nous allons émettre des mandats d’arrêts pour une série d’infractions légales, telles que chantage, tentatives de subrepticement abolir ou ronger la démocratie et la souveraineté nationale. »

    Reuters.

  10. Vendredi 10 février 2012 :

    La Grèce se révolte contre le plan d’austérité.

    Six ministres du gouvernement ont remis leur démission, vendredi, alors que le chaos régnait à Athènes. Prévu dimanche, le vote du Parlement sur le plan d’austérité est compromis. Les marchés perdent confiance.

    Les Grecs sont en colère. Plus rien ne les arrête. Armés de banderoles, de haut-parleurs et de drapeaux, des milliers de Grecs se sont rassemblés place Syntagma, face au Parlement. Fini le temps des quolibets moqueurs, des étudiants aux retraités, tous vocifèrent:«kleftes, kleftes!» (voleurs, voleurs!). Ils menacent directement leurs députés, appelés à se prononcer, dimanche, sur l’adoption des nouvelles mesures d’austérité exigées par les créanciers du pays.

    Au lieu d’une simple formalité, le vote au Parlement est plus incertain que jamais. Le déblocage des 130 milliards d’euros par l’Union européenne et le Fonds monétaire international en dépend pourtant. Mais c’est justement là que le bât blesse. «Ils ne peuvent pas voter notre mort. Sauver la Grèce pour tuer les Grecs avec des salaires de misère !»,scande Katerina, une fonctionnaire de 55 ans, avant d’appeler à la résistance. «Ces politiciens sont responsables de la dette, pas nous. C’est du chantage, on nous manipule. Ils sont à mettre dans le même sac que la troïka !», renchérit-elle.

    Dans cette atmosphère très tendue, les représentants de l’UE et du FMI sont devenus la cible privilégiée des manifestants, mais aussi celle de la police. Le syndicat des policiers grecs a lancé un mandat d’arrêt contre la troïka pour motif de «destruction de la cohésion sociale».

    Sous pression de la rue et des partis, les ministres du gouvernement Papademos donnent leur démission les uns après les autres. Après le départ de Giannis Koutsoukos, le vice-ministre du Travail, qui considère que le plan de rigueur est «insoutenable pour les travailleurs», les partis politiques sont en ébullition. Le leader du LAOS, parti d’extrême droite, a retiré son soutien à la coalition nationale. Ses quatre ministres, dont le ministre de la Défense, ont immédiatement démissionné du gouvernement. Le chef du gouvernement tentait en vain de les retenir.

    Babis Papadimitriou, analyste politique, réfute les rumeurs d’un coup d’État colportées par certains diplomates occidentaux en poste à Athènes, tout en reconnaissant une crise du système. «Le problème politique en Grèce est plombé par deux aspects. D’abord les politiques réalisent que cette fois-ci, ils devront véritablement appliquer les réformes, ensuite dépendants des prochaines élections législatives prévues avant l’été, ils ne veulent pas endosser le coût politique de la rigueur», explique-t-il.

    Aujourd’hui les partis conservateur et socialiste réunissent leurs comités de direction pour décider de leur position pour le vote de dimanche. Tous les syndicats du pays et les Indignés appellent à un rassemblement au moment du vote, ce même jour.

    Les capitales européennes sont inquiètes. Leur ultimatum lancé à l’Eurogroupe de jeudi soir a plongé la Grèce dans un chaos à l’issue incertaine.

    «Laisser la Grèce dans une situation de défaut aurait des conséquences incalculables», a mis en garde Angela Merkel, jeudi, devant les députés du Bundestag, appelés à voter sur le second plan de sauvetage de la Grèce le 27 février.

    http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/02/10/20002-20120210ARTFIG00673-la-grece-se-revolte-contre-le-plan-d-austerite.php

    • Les grecs ont raison de faire ce qu’ils font.
      Si les habitants des autres pays périphériques n’agissent pas de la sorte et acceptent l’austérité c’est juste parce qu’il y a encore de l’épargne pour y manger dedans.
      On va donc repousser l’échéance, même à coup de libéralisations comme le fait bien Monti en Italie.

      Qu’avons-nous appris des cures d’austérité imposés aux africains, aux mexicains, aux tigres asiatiques, aux argentins, aux russes ? Celles-ci ne font qu’aggraver les inégalités et ne profitent qu’aux élites, tout n’est plus qu’une question d’argent !

      La femme grecque a tout dit: « Ils sont à mettre dans le même sac que la troïka ! »

      Vive les indignés.

  11. Après celle adoptée au printemps 2010, une seconde cure d’austérité a donc été exigée par les créanciers du pays. Elle prévoit, entre autres, la suppression de 15 000 emplois dans le secteur public en 2012, une sévère réduction du salaire minimum (- 20 %) et une réforme des retraites complémentaires – dernier point d’achoppement entre les partis politiques grecs –, soit encore et toujours des coupes dans les dépenses publiques. Pourtant, « la Grèce a déjà réduit son déficit de 5 points de PIB en 2010, ce qui est historiquement exceptionnel », relève Jean-François Robin, stratégiste chez Natixis.

    « Le problème de la Grèce, ce n’est pas tant son déficit budgétaire, mais plutôt le fait qu’elle soit en récession depuis quatre ans. La troïka n’a pas tiré de leçons des plans de rigueur imposés dans les années 1980 par le FMI. Dès le début, elle a imposé une cure d’austérité beaucoup trop sévère et rapide », regrette M. Robin.

    Selon lui, « on a trop insisté sur les taxes, en augmentant excessivement les impôts, ce qui a accentué la récession. Conséquence, il y a eu moins de rentrées fiscales, donc l’Etat a de nouveau augmenté les impôts, réenclanchant sans cesse cette mécanique. C’est un véritable cercle vicieux. »

    La seule issue possible de cette spirale négative reste la mise en place d’une politique de croissance, qui passe par « la libéralisation des secteurs tels que ceux des taxis, des pharmacies, des notaires, des avocats, qui sont exagérément protégés », insiste M. Robin. « A titre d’exemple, les pharmacies sont fermées l’après-midi et le week-end », précise-t-il.

    Mais cette perspective bute sur une violente contestation populaire. « Le peuple est à bout et dans ce contexte, il est clair que ce genre de réformes a du mal à passer. Mais si la Grèce veut s’en sortir, elle devra en passer par là et également par une taxation plus importante des riches bénéficiant d’exemptions », souligne M. Robin. « Les Grecs refusent d’aller plus loin, particulièrement sur la libéralisation, alors que les gouvernements espagnols et portugais, également confrontés au mécontentement populaire, s’y sont pliés », argumente encore Jean-François Robin.

    D’où la réticence des ministres des finances européens à verser cette nouvelle tranche d’aide. « Il ne faut pas oublier que la troïka, c’est nous, principalement les Français et les Allemands, ainsi que l’ensemble des pays contributeurs européens. Certains se disent qu’il n’y a pas de raison que les Grecs paient moins et que nous payions plus à leur place alors qu’ils ne font pas assez d’efforts sur certains points », avance M. Robin.

    Anna Villechenon

    http://www.lemonde.fr/crise-financiere/article/2012/02/10/grece-jusqu-ou-doit-aller-l-austerite_1641547_1581613.html

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