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Les Clefs pour comprendre : Les multiples visages de la déflation Par Bruno Bertez

Les Clefs pour comprendre :  Les multiples visages de la déflation Par Bruno Bertez

Depuis quelque temps, nos analyses et commentaires penchent du coté déflationniste. Comme nous voulons être sûrs que vous nous suivez et que vous ne commettez pas de contresens, nous revenons sur cette question fondamentale.

Posons le cadre de réflexion.

   Spontanément, le monde global est soumis à des forces déflationnistes puissantes, considérables, fondamentales. La cause en est, pour nos lecteurs, évidente, c’est le retournement du cycle du crédit.
Le crédit a buté sur ses limites naturelles, lesquelles sont le surendettement, l’insolvabilité des agents économiques. Les limites à la poursuite d’un cycle du crédit expansionniste se manifestent de façons variées, multiformes, et ce que l’on voit depuis 2007 est le développement, l’extension du même phénomène dans ses différents niveaux, sectoriels, géographiques, etc.

Les forces déflationnistes sont des forces récessionnistes en ceci qu’une grande partie de la croissance passée ayant été financée à crédit, le fait de ne plus pouvoir créer assez de crédit provoque une contraction de la demande et de l’activité. Par ailleurs, le stock considérable de dettes provoque un besoin de deleveraging chez tous les agents économiques, nous disons bien tous les agents économiques, Etats souverains compris. Le besoin de désendettement, deleveraging est déflationniste à deux niveaux au moins, il permet moins de création de crédit pour financer la demande, il pèse sur le prix des assets, des actifs, que les agents doivent vendre pour rester solvables.

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Les politiciens dominés par la classe financière, refusent à la fois l’assainissement par les destructions et, en même temps, les dettes jubilés, moratoires, restructurations, rééchelonnements, donc ils optent pour l’ajournement des solutions. Ceci est possible grâce aux transferts de dettes sur les Etats, sur les Banques Centrales, sur les peuples. C’est possible aussi grâce à l’austérité, l’amputation des retraites et protections sociales, l’euthanasie des épargnants.

Le but des gouvernants et de la classe kleptocratique est de s’opposer à la déflation par l’émission de nouvelles dettes, lesquelles sont de moins en moins financées par les vrais agents économiques, donc l’épargne, et de plus en plus, par la création monétaire tombée du ciel, c’est à dire des ordinateurs des Banques Centrales.

Donc, et c’est la loi du triangle en action: 

Mais il y a inflation et inflation, tout dépend des groupes sociaux à qui on consent des largesses. Ce n’est pas la même chose de consentir des largesses aux créanciers, aux usuriers et de consentir des largesses aux débiteurs, aux peuples.

Si tous les trillions que les pouvoirs donnent au secteur financier et aux administrations, sans résultat ou espoir de retour, étaient donnés, non pas aux créanciers, mais aux débiteurs, le système repartirait, la demande se réenclencherait,  et, avec elle, la croissance puis l’emploi.

Il y aurait de l’inflation, dites-vous Messieurs, mais comme c’est ce que vous recherchez, ne vous en plaignez pas. Certes, ce ne sont pas les mêmes qui profiteront des largesses, au lieu que ce soient les kleptos et leurs alliés, ce seront les peuples, leurs institutions de retraites, de protection, etc. Certes, il y aurait des destructions chez les kleptos et leur ordre social, leur pouvoir baisserait, mais ce serait une  destruction dynamique, en marchant, puisqu’il y aurait du pouvoir d’achat.

Nous allons trop loin, ne nous laissons pas entraîner hors de notre propos du jour.

Juste un résumé donc, la formidable déflation produit un besoin d’inflation, ce qui explique que notre position ne varie pas depuis le début de la grande déflation: tout cela se terminera par une grande inflation. Nous pensons que, présentées sous cette forme simple, les choses sont claires.

Chaque fois que la déflation remontre un peu plus sa tête, il faut donc s’attendre à des actions en vue de la contrer. Nos observations nous disent que c’est le cas maintenant, dans le monde global. Le besoin d’inflation est en train de croître fortement.

Voici les éléments sur lesquels nous nous fondons:

Chute des prix du pétrole

– Ralentissement économique généralisé en cours

– Crise euro, falaise fiscale aux Etats Unis, dislocation en Inde, dislocation en Chine, au Japon

– Chute des prix à l’importation et à l’exportation dans tous les grands pays

– Epuisement de l’effet du dernier QE américain et du LTRO européen

– Ralentissement de l’appétit pour le risque

– Retour en arrière sur la globalisation, morcellement du marché global, disparition de la fluidité

– Mood, sentiment global dépressif, pessimiste

– Ralentissement des flux internationaux de capitaux, redomestication générale des  dettes

– Rumeurs et préparation de contrôles des mouvements de capitaux, restrictions aux libertés.

Nous parions que des actions d’envergure sont en préparation pour contrer le terrible regain de forces déflationnistes.

Nous en sommes absolument sûrs.

Qu’est-ce qui pourrait nous faire changer d’avis? La question doit être posée. Ce qui pourrait nous faire changer d’avis, c’est un coup de tonnerre politique, qui renverserait les groupes sociaux au pouvoir, du temps de Mao, on disait les cliques au pouvoir, et mettrait en place, pour diriger, de nouvelles alliances sociales.

Quelle est la probabilité d’un tel bouleversement ? Actuellement zéro. Plus tard, dans quelques années, on verra.

BRUNO BERTEZ Le 13 Juin 2012

llustrations et mise en page by THE WOLF

EN BANDE SON :

6 réponses »

  1. Jeudi 14 Barroso parle et dit quelque chose …
    .
    Le president de la Commission vient de s’exprimer sur la TV International Business Times

    « La crise est maintenant systèmique, je ne suis pas sur que ceci soit compris dans les autres capitales… des decisions de dimensions historiques doivent etre prises » »

    En avez vous entendeu parler dans la campagne française pour les présidentielles? En entendez vous parler en cette campagne pour les législatives? Evidemment non.

    On vous parle de telle alliance coupable, de telle sordide histoire de ménage, on vous parle des dangers du moteur diesel, on ne vous parle pas de ces decisions de dimension historique qui sont à prendre.

    Honte au personnel politique, honte aux médias, honte aux corps constitués de dévoyer ainsi ce système qu’ils portent aux nues par le mensonge, la dissimulation et l’escamotage généralisé.

    Le pacte de connivence qui régit la vie politique francaise est infame. Un système politique qui repose sur le mensonge et la dissimulation est un système de violence cachée.

  2. Jeudi 14 Juin : Le Keynésiasme dans ses (bonnes) œuvres

    Les keynésiens ne savent plus comment s’y prendre pour réussir à prendre dans la poche des Allemands et des épargnants en général il faut ajouter, ce qui produit une débauche de propositions toutes plus ou moins farfelues;

    L’un des Keynésiens parmi ceux qui ont de bons services de presse est Roubini.

    Il propose que le gouvernement donne, fasse donc tomber du ciel , un chèque de 1000 euros a chaque ménage , sous condition que ce chèque soit dépensé à l’occasion de vacances dans un des pays du sud de l’Europe.

    Nous n’analyserons pas cette proposition scandaleuse qui montre le vrai visage du keynésianisme, nous dirons simplement que cette façon de couper le lien entre l’argent gagné, l’effort et la récompense est un scandale, rien de tel pour pourrir en profondeur une société ,rien de tel pour accélérer ce que nous appelons la névrose sociale qui conduit à croire que tout est possible , sans contrepartie .

    On n’institutionnalise pas le free lunch c’est déjà fait, on institutionnaliserait les free vacances, ce qui encore mieux n’est ce pas .

    Nous avons avancé il y a plusieurs mois une proposition sensée et raisonnable qui , elle , ne pourrit pas les principes du système. Elle consiste pour l’Espagne et les Espagnols à favoriser l’achat à grande échelle du patrimoine immobilier excédentaire et vacant par les étrangers en général :

    Des dispositifs obligeants les banques à reconnaître les pertes immobilières cachées dans leur livre seraient instaurés, les droits de mutations seraient nuls, les impôts locaux suspendus pour 1 ou 2 deux ans; le règlement des achats pourrait être libéré selon une grille financière par le biais de titres de dettes souveraine espagnole, des systèmes de ce genre ont déjà été appliquées avec succès.

    • Ce scénario me paraît aussi le seul probable… Je n arrive pas a déterminer un timing… La réalité semble plus molle que la théorie, moins réactive, Les gens sont lents, ils vont le payer pourtant… Si les instances ad hoc combattent un jour l inflation aussi vite et avec autant d unanimite qu elles ne s occupent de la crise actuelle, on va s amuser!

  3. Jeudi 14 Juin: On a échoué, faisons plus mal encore! Ah , les braves gens !

    La grande tarte a la crème du moment pour tenter de gagner du temps et faire plus mal encore est de propulser n’importe quelle imbécilité de moyen terme. L’Europe reprend point par point le canevas de Lawrence Summers, a savoir : Faisons encore plus mal aujourd’hui, mais promettons de faire mieux à l’avenir.

    Moyennant quoi on creuse le trou des dettes mais on promet la discipline fiscale pour plus tard. Moyennant quoi on pollue définitivement les monnaies mais on promet le retour a l’orthodoxie monétaire pour le moyen terme.

    L’Europe fait encore mieux, elle a fait mal hier, elle fait mal maintenant, et elle promet de faire encore plus mal à l’avenir. Et ses pseudo dirigeants s’étonnent d’être quotidiennement sanctionnés par les marchés.

    L’une des plus grandes erreurs, pour une fois nous sommes modérés dans le choix du vocabulaire car la matière est dramatique, l’une des plus grandes erreurs des Européens a été la création en 2010 de , tenez vous bien , l’Européan Banking Authority , diantre l’EBA, que cela sonne bien, cela ronfle et cela doit faire non seulement de belles cartes de visite, mais de beaux salaires et de belles voitures avec chauffeurs, de très belles notes de frais. Et plus si affinités….

    L’EBA a été créée pour superviser, le système bancaire européen en Novembre 2010 par les 24 ,. Ils ses sont mis à 24 pour créer cet organisme.

    L’EBA c’est cet organisme qui a été a l’origine de ces stress tests bancaires que Dexia a passé avec succès ! L’EBA a multiplié les estimations fausses aussi bien de pertes avec ses simulations bidons que de besoins de recapitalisation.

    L’EBA est l’un des grands responsables de la crise bancaire et donc souveraine actuelle, elle a failli à sa mission en n’attirant pas solennellement l’attention, en ne tirant pas la sonnette d’alarme alors qu’elle était payée pour cela et qu’elle a au contraire fourni des cautions rassurantes mensongères.
    Les Allemands viennent enfin de le reconnaitre publiquement;

    Avez vous vu l’un de ces clowns participant à l’EBA en prison, dégradé, licencié, lui a ton ôté sa carte de crédit? Même pas, ils continuent de parader. Aucune société, aucun corps social ne peut vivre sans sanction. Aucun ensemble humain ne peut perdurer sans une organisation effective de la responsabilité.

    Vous savez que c’est une de nos idées force, il faut lutter pour obtenir la création d’une commission d’enquête européenne pour relever, mettre en évidence , sanctionner toutes les erreurs de ceux qui conduisent à la ruine et à la violence; On commencera par ceux qui ne sont pas élus, c’est à dire les plus irresponsables et on continuera par ceux qui le sont car ils ont manqué à leur mandat.

    Comme l’EBA a échoué, failli à sa mission, voilà que l’idée , l’idée du même mouton à cinq pattes réapparait avec des bretelles et des moustaches sous la forme de l’Union Bancaire Européenne; ah , les braves gens!

    La centralisation , cela n’a pas suffit, il faut faire mieux encore et aller plus loin, pour tout couvrir, tout dissimuler, tout payer en cachette; On supervise, on contrôle, on dissimule, on repartit les garanties et donc les pertes. C’est le socialisme de l’eurobond qui sort par la porte et qui revient par la fenêtre.

    Bien sur les Allemands ont vu le piège, mais ils ne sont pas contre l’idée d’une supervision et d’un contrôle unifié, ils se disent que au moins, ils verront quelque chose, ils seront tenus au courant.

    Ils commettent une grande erreur;

    La solution n’est pas la centralisation de la supervision, contrôle, régulation, mais sa décentralisation. C’est parce que l’EBA n’avait pas de concurrent, pas de contradicteur que la mission a été sabotée. Seule la concurrence, la multiplicité permet une bonne supervision et une bonne régulation. La concurrence est source de confrontation, de sanctions, de progrès; le monopole unifié est inévitablement promis à l’inefficacité, aux pressions, aux détournements de mission.

    Quelle sera la valeur internationale, là ou il n’y a pas de monopole possible, des travaux de ce nouveau monstre que serait Union Bancaire? La valeur serait nulle.

    L’EBA servira , pour simplifier, a émettre de la monnaie bancaire, à imposer du papier bancaire , à faciliter la multiplication des promesses bancaires il est évident que dans l’état d’esprit actuel ou on cherche tous les moyens d’en émettre plus, d’inflater les signes monétaires, tout le travail de cette Union Bancaire sera de donner sa caution à l’augmentation des émissions .

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