Behaviorisme et Finance Comportementale

On a vu, lu, et entendu : La reprise est au coin de la rue, n’est-ce pas!

On a vu, lu, et entendu : La reprise est au coin de la rue, n’est-ce pas!

La campagne des politiciens européens pour faire croire à un renversement de conjoncture connaît depuis quelques jours une certaine modération. On met un bémol aux déclarations aventureuses.

Ainsi, on dit en France que la courbe du chômage n’est pas encore en train de s’inverser, on dit en Espagne que l’amélioration ne signifie pas la fin de la crise, etc.

Le mythe de la reprise Espagnole Par Mish

De récentes informations nous prouvent que ce ne sont que des absurdités. Voici une traduction d’un article publié par El Economista au sujet des questions autour de l’amélioration des services bancaires.

Les idées largement répandues selon lesquelles la Banque d’Espagne aurait entamé son projet de redressement ont été sérieusement remises en question mercredi, après la publication des chiffres du mois de juillet. Le taux de délinquance globale a atteint un nouveau record avec 12% (et a nettement dépassé 14% si on inclut le crédit transféré à la structure de défaisance), avec un taux atteignant jusqu’à 31% pour les promoteurs.

 Mais le plus inquiétant, c’est l’escalade des défauts de paiement de prêts hypothécaires, qui ont pour la première fois atteint 5%. Il s’agit d’une très forte accélération sur un an. Ce taux était de 3,23% en 2012.

Que ‘les Espagnols cessent de manger avant de cesser de payer leur hypothèque’ est un sujet redondant. Mais voilà que cet argument bat de l’aile face aux chiffres.

Le taux de défaut des constructeurs a atteint 18,624 milliards d’euros, et a joué un rôle important dans la reclassification des restrictions imposées par la Banque d’Espagne. Ce phénomène se poursuivra au cours des mois à venir, puisque les banques ne se verront forcées d’adopter officiellement les mesures de reclassification qu’après le 30 septembre.

Les actes de délinquance ont été sous-estimés, et les mensonges ne viennent que d’être admis.

C’est bien entendu un gros progrès. Mais si je peux me permettre, a quels autres ‘progrès’ devons-nous encore nous attendre ? MISH Le 25 Septembre 2013

De même, Draghi prend soin de maintenir une appréciation négative sur les risques conjoncturels, il sait que le crédit privé continue de chuter, même si le crédit aux ménages semble stabilisé. Il faut qu’il puisse rester pessimiste pour justifier, d’une part, le maintien de sa politique monétaire et, d’autre part, ses promesses de lutter contre tout resserrement de la liquidité et toute tension sur les taux. Il a besoin d’un climat déflationniste pour justifier ses mesures de ré-enrichissement des banques. Il lui faut entretenir son alibi.

La Banque centrale européenne (BCE) est prête à rouvrir le robinet à liquidités. Son président, Mario Draghi, a ainsi assuré lundi que son institution laissait la porte ouverte à une nouvelle opération de refinancement à long terme (« LTRO »), semblable aux deux précédentes de l’hiver 2011-2012 qui avait redonné « une goulée d’air au secteur bancaire européen ». « Nous sommes prêts à utiliser tout instrument, y compris un nouveau LTRO si nécessaire, pour maintenir les taux du marché monétaire à un niveau correspondant à notre évaluation de l’inflation à moyen terme », a-t-il expliqué lors d’une audition devant les eurodéputés à Bruxelles.

Euro zone money supply and private sector loan growth 

En France, le climat réel est et reste mauvais. Non seulement les gens se plaignent, mais, en plus, ils sont en colère, ils ont envie de se venger des prélèvements qu’ils subissent. Ainsi, dans nos conversations, nous relevons quelque chose de nouveau. Il y a une certaine grève des consommateurs. Ils se vengent des ponctions/spoliations en retenant encore plus leurs achats qu’ils ne seraient obligés de le faire. Un peu dans le style: « vous allez voir que, nous aussi, nous pouvons vous faire du tort ».  Peu de gens tirent sur leur épargne, à la fois en raison du comportement décrit ci-dessus, mais aussi par manque de confiance. Ils savent qu’il n’y a pas de pause fiscale, ils reçoivent leurs feuilles d’impôts sur le revenu, ils écarquillent les yeux en découvrant leurs impôts locaux.

Sans compter toutes les balivernes qui se colportent, balivernes qui sont, soit des ballons d’essai, soit des intoxications délétères. La réaction des gens consiste à se dire, ce n’est peut être pas vrai, mais méfions-nous, avec ceux-là, tout est possible.

La consommation des ménages a chuté de 0,4% en Août. Pour les besoins de la communication, les communiqués titrent « stabilité de la consommation en Juillet/Août ». Ce n’est pas faux car, de fait,  on avait enregistré une hausse en Juillet de +0,4%. Donc un plus et un moins égalent stabilité. D’accord. Mais en Juin, la consommation avait chuté de 0,8%, il faut le rappeler.

La manipulation des perceptions, la manipulation des chiffres, ne servent à rien, seul le réel compte. Ce qui détermine la marche des affaires, l’embauche, c’est la réalité. Un point c’est tout.

On ne paie pas ses salariés avec « du sentiment », des « opinions », on les paie avec des sous, des vrais sous.

La manipulation des chiffres de l’emploi et du chômage fait plaisir aux communicants, elle ne met pas un euro de plus dans la poche des consommateurs. Le trucage des prix, même chose. Quand vous avez payé plus cher certains produits alors que vos revenus n’ont pas progressé, vous vous privez sur autre chose. Voilà la réalité économique, vous faites des choix, des arbitrages, au sein de la même enveloppe de dépenses.

Chomage reflux inégalé depuis 13 ans => des « cessations d’inscriptions pour défaut d’actualisation » 77.500 personnes de + qu’en 07 (+38,8%).

French unemployment rate by ageFrench jobless claims and growth

Le seul comportement valable, quand les perspectives sont bouchées, quand les impôts augmentent, quand on sait qu’ils vont continuer à augmenter, quand les grosses dépenses vont arriver, c’est de se restreindre, de se limiter au nécessaire. Ce n’est pas le moment de l’inutile ou du superflu pour faire plaisir aux entreprises  et augmenter le bonus des dirigeants,  et encore moins pour faire remonter les ministres dans les sondages.

12 réponses »

  1. Le 28 avril 2013, Enrico Letta devient premier ministre de l’Italie : il forme un gouvernement d’union nationale avec le parti de droite « Peuple de la Liberté » (5 ministres), le parti de gauche « Parti Démocrate » (10 ministres), le parti du centre « Choix citoyen » (2 ministres).

    Cinq mois plus tard, le gouvernement d’union nationale explose.

    L’Italie se retrouve à nouveau sans gouvernement.

    Rappel : la dette publique de l’Italie atteindra 2080 milliards d’euros, soit 132,9 % du PIB en 2013.

    Chaque année, l’Italie doit payer 85 milliards d’euros pour les intérêts de sa dette publique.

    Samedi 28 septembre 2013 :

    Les cinq ministres du parti du Peuple de la liberté (PDL) de Silvio Berlusconi ont démissionné à sa demande du gouvernement que dirige Enrico Letta. L’annonce a été faite samedi soir par le vice-président du Conseil et dirigeant de PDL Angelino Alfano.

    Cette nouvelle crise survient cinq mois à peine après la naissance au forceps d’un gouvernement de large entente. Elle est le produit de la possible éviction de Berlusconi du Sénat à la suite de sa condamnation définitive le 1er août à quatre ans de prison pour fraude fiscale dans une affaire impliquant son empire médiatique Mediaset.

    A l’issue du conseil des ministres, Enrico Letta a annoncé que toute décision sur les mesures budgétaires était suspendue en l’attente du vote de confiance.

    Avec la chute du cabinet Letta, le président Giorgio Napolitano devrait choisir entre des élections législatives anticipées ou la recherche d’une autre coalition.

    http://www.romandie.com/news/n/Nouvelle_crise_demission_des_ministres_du_parti_de_Berlusconi59280920131953.asp

    • J’ajoute à votre post que l’Italie dérape, elle ne peut tenir ses engagements de réduction du déficit. Dans ces conditions la question se pose de l’attitude des institutions et des Maîtres européens; Vont-ils comme le demande le gouvernement Letta tolérer un nouveau « slippage » un nouveau glissement ou bien maintenir les exigences de calendrier ? Je rappelle que le parti de Berlusconi s’oppose à toute nouvelle hausse d’impôts et réclame même des ajustements à la baisse!

      Ceci est un test à la fois pour l’Italie , bien sûr , mais aussi pour les autorités européennes; à force de tolérer le slippage, la crédibilité s’use.

      Il faut plus que jamais surveiller le spread des bons italiens sur les Bunds.

      • De toute manière, la zone euro a perdu: « …D’après les derniers chiffres de la zone euro fournis par la BCE, l’agrégat monétaire M1 (qui correspond à l’argent qui se trouve globalement sur les comptes courants et dans les portefeuilles des euro-zonards) représentait 57 % du PIB annuel contre 15 % aux Etats-Unis qui en sont la référence, …Comparativement aux Etats-Unis, M1 devrait se monter à 1 400 milliards d’euros. 3 900 milliards d’argent non gagné se trouve donc en circulation dans la zone, ce qui correspond à de la création monétaire pure et parfaite, létale, irrattrapable… » (http://chevallier.biz/2013/09/zone-euro-1°-guerre-monetariste-mondiale-actualisation-fin-aout/)

        • M1 ce n’est pas que de l’argent non gagné, c’est juste le cash en épargne et en circulation. Cela veut dire que les européen ne place par leurs argent il le garde sur leur compte. Sont augmentation et directement lié a la baisse de consommation en zone euro.

  2. reprise ? ils parlent de reprise ? ha bon ? ou ça ? pour ma part mon activité est en train de se casser la figure , et pour cause , les gens sont tellement ponctionnés qu’ils ne dépensent plus ; je ne paierai pas mes charges sociale ce trimestre , c’est ça ou je ne bouffe pas ; mon choix est fait , je ne possède aucun bien , pas même des meubles car je vis dans un meublé ; l’état s’assoira sur mon argent , gagné à la sueur de mon front ; ce pays , ce monde est foutu ;

  3. Bonjour,

    Je vous invite à lire ce billet « Point de rupture » publié sur le blog Psychothérapeute en phase directe avec le vôtrei: http://psychotherapeute.blogspot.fr/ (il faut remonter un peu par rapport au premier billet présentable)

    Extrait (représentatif de l’exaspération grandissante dans la population): « …J’ai aussi le souvenir d’une autre patiente, une femme bien, quelqu’un qui justement était inconnue des services de police, une bonne contribuable, cadre sup’ bardée de diplômes dans une quelconque entreprise. Alors qu’elle me parlait, elle m’expliqua s’être fait peur elle-même tandis qu’elle écoutait les nouvelles sur une chaine d’information. Elle venait d’apprendre qu’un policier avait été tué dans je ne sais plus quelles conditions et voici, alors qu’habituellement ses pensées auraient été faites de compassion pour la famille de la victime, elle avait juste pensé « bien fait, un connard de moins au bord de la route ». Elle avait noté le changement parce que cela ne lui ressemblait pas de se réjouir de la mort d’autrui. D’une certaines manière, comme elle me l’avait dit, elle avait juste déshumanisé sa victime qui n’était plus un être humain mais juste le bras armé d’un pouvoir honni…Ce phénomène de coalescence, fort bien expliqué par ce jeune ingénieur (http://ingenieurchamane.wordpress.com/2013/09/20/transition-endommagement-rupture-dans-un-materiau-ductile/), tend à unir les failles de la société afin de créer une ligne de rupture…Certains corps constitués, comme la police et la justice, doivent être au dessus de tout soupçons et maniés avec une grande délicatesse sous peine de faire éclater le système…Ce sentiment qu’ont de plus en plus de gens de contribuer à un système qui ne leur offre que peu de rétribution est un terreau fertile sur lequel peuvent pousser toutes les contestations. Et le pire est que cette coalescence dont je faisais état est en passe de devenir une réalité… »

    Bonne journée

  4. A quoi bon se casser la tête à chercher des solutions pour maximiser ses revenus au prix d’un certain risque. L’état nous pique tout et dès qu’une idée d’investissement dégage de bons revenus on nous taxe.

    La grève de la consommation c’est pour forcer l’état à tailler dans ses dépenses. Ce que l’état est incapable de faire au niveau collectif, chaque foyer est capable de le faire au plan individuel.

    Nous ferons rendre gorge à cet état spoliateur, et je suis sûr qu’il ira jusqu’à nous piquer nos économies dans notre poche si on ne consomme pas assez. Une taxe sur la consommation insuffisante, ça vous dirait ? Une TVA prélevée sur un panier moyen fonction de votre composition familiale et vos revenus.

    Les socialistes ça taxe tout, c’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnaît !!!!!!

  5. Lundi 30 septembre 2013 :

    Italie/Dette : tension sur le taux à 10 ans après le coup d’éclat de Berlusconi.

    Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie augmentait lundi matin sur le marché obligataire en zone euro après l’ouverture d’une nouvelle crise politique dans le pays provoquée par Silvio Berlusconi.

    A 08H24 (06H24 GMT), le taux à 10 ans du pays s’inscrivait à 4,598%, contre 4,416% vendredi à la clôture du marché secondaire où s’échange la dette déjà émise.

    Une énième crise gouvernementale a éclaté samedi dans le pays avec la démission des cinq ministres membres du Peuple de la Liberté (PLD, centre droit), décision inspirée par Silvio Berlusconi. Face à cette crise, le chef du gouvernement italien Enrico Letta a décidé de poser la question de confiance mercredi devant le parlement.

    L’impact de ces rebondissements « spécifiquement sur les obligations italiennes et sur la périphérie en général sera clairement négatif », anticipaient dans une note les économistes de Crédit Agricole CIB.

    ALERTE – Italie/crise politique : la Bourse de Milan ouvre en baisse de plus de 2%.

    http://www.romandie.com/news/n/_ALERTE___Italiecrise_politique_la_Bourse_de_Milan_ouvre_en_baisse_de_plus_de_294300920130908.asp

  6. Il n’y a pas que les Etats-Unis qui sont en faillite.

    Dans les années qui viennent, de nombreux Etats vont se déclarer en défaut de paiement.

    Espagne :
    2007 : dette publique de 36,3 % du PIB.
    2008 : dette publique de 40,2 % du PIB.
    2009 : 53,9 % du PIB.
    2010 : 61,5 % du PIB.
    2011 : 69,3 % du PIB.
    2012 : 84,2 % du PIB.
    Juin 2013 : 92,2 % du PIB (chiffre de la Banque d’Espagne).

    Italie :
    2007 : dette publique de 103,3 % du PIB.
    2008 : dette publique de 106,1 % du PIB.
    2009 : 116,4 % du PIB.
    2010 : 119,3 % du PIB.
    2011 : 120,8 % du PIB.
    2012 : 127 % du PIB.
    2013 : 132,9 % du PIB selon le gouvernement italien.

    http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE98J02G20130920

    La Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Irlande, la Belgique, la France, l’Espagne, le Royaume-Uni, Chypre sont en faillite.

    La Grèce, l’Italie, le Portugal, l’Irlande, la Belgique, la France, l’Espagne, le Royaume-Uni, Chypre vont se déclarer en défaut de paiement.

    La question est donc :

    « QUAND vont avoir lieu ces défauts de paiement ? »

  7. Italie :

    Entre 1980 et 2012, l’Italie a payé 3101 milliards d’euros pour les intérêts de sa dette publique.

    3101 milliards d’euros pour payer les intérêts de la dette publique, c’est 198 % du PIB de l’Italie.

    En 2013, la dette publique atteindra 2080 milliards d’euros, soit 132,9 % du PIB.

    http://www.rischiocalcolato.it/2013/07/scenarieconomici-litalia-ha-pagato-3-100-miliardi-di-euro-di-interessi-fra-il-1980-e-il-2012.html

    Mardi 1er octobre 2013 :

    Italie : 40,1% des jeunes actifs italiens pointent au chômage.

    667.000 jeunes italiens, âgés de 15 à 24 ans et qui aimeraient travailler, étaient sans emploi au mois d’août selon les premières estimations de l’Institut national des statistiques italien.

    40,1% : voilà le taux de chômage des jeunes italiens pour le mois d’août 2013. L’Istat, l’Institut national des statistiques italien, publie ce mardi une estimation provisoire des chiffres du chômage qui correspond à une hausse de 5,5 points en un an.

    Plus globalement, d’après ces estimations provisoires de l’Istat, 12,2% des actifs italiens étaient au chômage en août, soit une augmentation de 0,1 point comparé au mois précédent et de 1,5 point sur un an.

    Le chômage est revenu au même niveau qu’en mai, un record depuis la création des statistiques mensuelles il y a 9 ans et trimestrielles en 1977.

    http://www.latribune.fr/actualites/economie/union-europeenne/20131001trib000788159/401-des-jeunes-actifs-italiens-pointent-au-chomage.html

  8. Mercredi 2 octobre 2013 :

    Chômage en septembre 2013 :

    Espagne : 26,26 % de chômage.
    56,1 % de chômage chez les jeunes de moins de 25 ans.

    Espagne : le chômage repart à la hausse en septembre.

    Le nombre de personnes inscrites au chômage en Espagne est reparti à la hausse en septembre après six mois de baisse, à 4,72 millions, affecté par la fin de saison estivale, a annoncé mercredi le ministère de l’Emploi.

    La quatrième économie de la zone euro, qui avait bien profité de l’embellie touristique, a enregistré sur le mois de septembre 25.572 demandeurs d’emploi en plus, tandis que le taux de chômage atteint 26,26% selon l’Institut national de la statistique (INE), qui utilise une méthode de calcul différente et sert de référence.

    Surtout, chez les jeunes de moins de 25 ans, le collectif le plus touché par le chômage avec un taux de 56,1%, la tendance reste à la hausse (+7,04%).

    http://www.boursorama.com/actualites/espagne-le-chomage-repart-a-la-hausse-en-septembre-9a1cee2c9f338e75a4922e5378f8a483

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