Risques géopolitiques

Ukraine: le fantasme des chars russes encore et toujours…/L’Ukraine va fermer tous les services publics dans l’Est séparatiste

L’Ukraine va fermer tous les services publics dans l’Est séparatiste

PAR AFP 15/11/2014

Le président ukrainien Petro Porochenko a ordonné samedi le retrait de tous les services publics des régions sous contrôle des séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine, des mesures qui entérinent de facto la partition du pays

Dans un décret, M. Porochenko ordonne au gouvernement de prendre des mesures d’ici une semaine «pour mettre fin aux activités des entreprises, institutions et organisations étatiques dans les divers territoires où l’opération antiterroriste est conduite». Cette décision s’applique aux services publics tels que les écoles, les hôpitaux et les secours, a expliqué à l’AFP un haut responsable ukrainien sous le couvert de l’anonymat.

«C’est une mesure décisive, c’en est fini des petits jeux», a dit le haut responsable. «Toutes les structures que l’État finance là-bas seront retirées». «Les fonds (ainsi économisés, ndlr) seront distribués sous forme d’aide humanitaire pour ces régions», a-t-il précisé.

Le décret présidentiel ordonne aussi l’évacuation, avec leur accord, des fonctionnaires et le retrait dans la mesure du possible des documents et biens publics.

Les tribunaux, magistrats et prisonniers devront être déplacés hors des zones aux mains des séparatistes, ajoute le texte, qui annonce aussi une amnistie pour les auteurs de petits délits. Il va en outre être «proposé» à la banque centrale ukrainienne de prendre des mesures d’ici un mois pour mettre fin aux services bancaires aux entreprises et aux particuliers.

Le décret est une conséquence des élections tenues dans les régions séparatistes le 2 novembre au grand dam de Kiev. Deux jours après le scrutin, M. Porochenko avait annoncé que l’Ukraine serait «contrainte» à durcir le ton et à «isoler» militairement et économiquement la zone sous contrôle des rebelles «afin de ne pas permettre à ce cancer de s’étendre».

Les hostilités ont gagné en intensité depuis ces élections, rendant de plus en plus virtuelle une trêve conclue le 5 septembre entre armée ukrainienne et séparatistes et nourrissant au sein de la communauté internationale les craintes d’un embrasement dans la région. Plus de 4.100 personnes sont mortes depuis le début du conflit en avril, selon l’ONU.

Ukraine: le fantasme des chars russes encore et toujours…

Pour la énième fois, des médias aux ordres de qui vous savez ressortent le fantasme de l’invasion russse de l’est de l’Ukraine, la dite invasion ne pouvant être que sous forme d’interminables colonnes blindées dans la pure tradition soviétique avec pour mot d’ordre « Для Берлине! »(Vers Berlin!)…Cela réveille bien des fantasmes dans une Europe conditionnée par près de 45 ans de hantise. Hantise d’une invasion semblable à celle des Huns d’Attila. D’ailleurs il suffit de lire un ouvrage paru en 1985 sous la plume d’un général britannique et adroitement dénommé « la Troisième guerre mondiale » pour constater que l’Otan a toujours misé sur une bataille en Europe centrale et plus spécialement le théâtre de bataille allemand entre d’immenses colonnes de chars soviétiques qu’il fallait arrêter à tout prix, même en usant de missiles nucléaires tactiques (les missiles Pershing ont vécu!)

De fait certains médias anglo-saxons confondent maintenant entre tanks et tankers. Et entre forces spéciales dissimulées parmi les séparatistes russophones et les convois d’aide.

Que l’on soit assez clairs à ce sujet. Il ne fait aucun doute que Moscou aide de manières multiples la rébellion du Donbass et qu’il a établi une stratégie offensive en cas de tentative de récupération de la Crimée par le régime de Kiev et ses mentors occidentaux (lesquels usent des mêmes procédés avec leur protégés), allant jusqu’à brandir la dissuasion nucléaire. On en est pas encore là. Les russes font preuve de plus d’intelligence en focalisant sur des lignes de fractures d’un intérêt stratégique et entravant à long terme toute menace occidentale sur les marches occidentales de la Sainte Russie. D’où le conflit sourd autour des grandes zones indutrielles et minères le long d’un corridor précis incluant le littoral méridional. Mais pour le moment, il n’y a pas eu d’invasion russe.

Si jamais il y aura une invasion russe, une vraie, elle ne s’arrêtera qu’à plusieurs dizaines de kilomètres à l’ouest de Varsovie en Pologne! (Nos amis polonais ne seront pas contents en lisant cela) et sera d’un effet foudroyant.

Il est très peu probable que Moscou se risque à une telle immaturité stratégique. Le monde a un peu changé depuis 1944 et c’est l’ère des guerres d’ingénierie sociale et des rébellions par proxy, inaugurées en grande pompes par Washington.

Pour le reste, les médias dominants peuvent toujours crier « au Leu! » ou « au loup! »…

http://strategika51.wordpress.com/2014/11/16/ukraine-le-fantasme-des-chars-russesn-encore-et-toujours/

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