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A propos et mise au point : Il faut que l’argent meure… Par Bruno Bertez

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A propos et mise au point : Il faut que l’argent meure… Par Bruno Bertez

Le paragraphe ci-dessous est extrait d’un article récent sur ce thème de « When money dies ».  Il constitue  le cœur de notre thèse.

« Nous voudrions poser le problème autrement. Au lieu de considérer qu’une nouvelle crise violente et fatale va se produire ou est inéluctable, nous voudrions suggérer que le processus en cours est un processus d’apprentissage, de transition, vers un nouveau Système qui inclut le risque de crise, mais qui dispose de moyens pour éviter de sombrer. On construirait une sorte de boucle d’auto-régulation. Boucle qui pérenniserait la Sphère Financière en tant que telle, dans une relative autonomie manipulable. »

C’est, non pas le tournant de notre  analyse, mais c’est une pierre blanche, un petit caillou blanc.

En effet, nous suggérons la chose importante suivante, nous  livrons en fait à la réflexion une hypothèse de travail:

 Comment serait-ce possible, quelles sont les conditions pour que le système, au lieu d’être la proie de crises  et de ruptures, devienne auto-régulé? En douceur.

Et nous explorons.  Nous disons que, pour que cela soit possible, il faut que tout le système de la finance, toute la Sphère Financière devenue hypertrophiée, devienne souple, dévalorisable et bio-dégradable.

En effet, la croissance accélérée de la Sphère financière depuis 30 ans a fait que, maintenant, il y a une disproportion considérable entre l’économie réelle et la finance, entre la masse des assets financiers et l’actif économique qui la sous-tend, entre le stock de dettes et les revenus présents et futurs du Système, etc. Et l’inéluctabilité des crises vient du fait que la disproportion ne peut croître à l’infini, les fragilités s’accumulent et, à un moment donné, il doit y avoir réajustement entre la réalité et les promesses, entre le monde et les signes. La crise est un processus de recollement entre l’un et l’autre. C’est un processus d’adaptation qui fait que le passif du système redevient proportionné à son actif, que les promesses que l’on a faites et qui étouffent, sont réduites à proportion de ce qui est réalisable. La crise est un processus de remise à zéro de l’écart entre la masse des signes financiers et la capacité à les honorer.

L’originalité, l’apport de ce papier consiste à dire,  oui, cela est imaginable, on peut rendre le système souple, biodégradable, à condition de casser l’invariant, la partie fixe, rigide, que constitue la monnaie, le cash. Il faut prolonger la mutation des 40 dernières années qui a transformé la nature de la monnaie.

Il faut que la quantité de monnaie, le stock de monnaie accumulée et les promesses que ce stock contient, soit dévalorisable; il faut que l’on puisse reconstituer ce que faisait l’inflation auparavant; la fonction systémique de l’inflation était de dévaloriser la monnaie, de faire en sorte que la masse ne devienne pas un boulet. La fonction de l’inflation d’avant était de permettre au système d’effacer en continu ses traces tout en continuant à avancer. C’était une fonction positive de rééquilibrage.

Ce qui  met la puce à l’oreille, c’est le credo des Grands Responsables de la conduite des affaires, qui pleurnichent: « il n’y a pas assez d’inflation, il faut lutter contre la déflation » etc. Il faut prendre au sérieux ce credo des Maîtres et y voir la pierre angulaire de l’édifice futur.

Et, c’est fondamental, il faut comprendre que l’inflation ancienne n’est plus possible. Pourquoi? Parce que l’inflation ferait monter les taux d’intérêt  et que la hausse des taux fait chuter la valeur des assets cotés sur les marchés et que c’est précisément ce que l’on ne peut pas faire, car la chute de valeur des assets cotés sur les marchés rend le système bancaire insolvable, elle détruit les collatéraux. Elle  le met en faillite. L’ancien remède serait la cause de l’accélération des phénomènes que l’on cherche précisément à éviter, la chute du Système financier. Et l’ordre social qui en est le produit.

A partir de là, nous faisons  le rapprochement :

Et nous nous disons: c’est l’ébauche de la solution au problème de mise à proportion de la Sphère Financière en regard de la Sphère Réelle; il faut institutionnaliser l’euthanasie du stock de monnaie.

Il faut que les Maîtres, pour conserver ce système qui leur est si favorable, se donnent les moyens de dévaloriser la monnaie, même sans inflation, les moyens de dégonfler le stock de monnaie détenu par les manants et les serfs, il faut qu’ils se confèrent les moyens d’amputer la masse de monnaie qu’ils ont dû consentir tout au long des 30 dernières années.

Cette monnaie, ils l’ont conférée, consentie aux serfs, à crédit, maintenant il y a trop de crédit, on ne peut plus continuer et, pour continuer, il faut leur reprendre cette monnaie qu’on leur a donnée.

Et c’est exactement ce qu’ils font depuis Chypre, ils se donnent les moyens, en cachette, subrepticement, de faire légalement ces opérations d’amputation du stock de monnaie. Et le G20 qui vient de se tenir en Australie est le socle mondial sur lequel, maintenant, chaque pays va s’appuyer pour passer les législations en ce sens.

L’Allemagne est en train d’aller à pas de géant vers cette biodégradabilité de la monnaie bancaire, scripturale, les grandes banques ne cachent même plus qu’elles sont en train d’étudier la possibilité de généraliser les taux d’intérêt négatifs sur les dépôts. Témoin, les dernières déclarations de la CommerzBank.

Toute la difficulté pour le peuple est de comprendre le sens des mesures qui sont en préparation, elles sont toujours présentées de telles façons qu’on ne les comprend pas. Ainsi, on dit que l’on va pénaliser le « cash » pour forcer à la consommation et à la dépense. Cela permet d’escamoter la vérité qui réside dans notre analyse. La vérité est qu’il faut que le cash meure. Le secret pour comprendre ce que les Maîtres font, c’est de ne pas écouter ce qu’ils disent et de ne s’intéresser qu’aux mesures objectives, en elles-mêmes, et aux conséquences qu’elles ont.

Il faut, pour comprendre ce qui se passe, faire l’impasse une fois pour toute sur ce que nous appelons l’intentionnalité. Les choses ne sont jamais ce pour quoi on les donne et les présente; même les Maîtres ne comprennent pas totalement ce qu’ils font. Les Grands Prêtres sont aveugles.

La prolifération de commentaires inadaptés au texte initial montre que nous sommes en plein dans le vice français, narcissique: on ne lit pas le texte proposé, on le survole, on ne cherche pas à voir en quoi il est novateur. Non, on saisit le prétexte de s’exprimer. S’exprimer soi, sa subjectivité.

Les blogs recherchent la fréquentation, le mouvement, quelle que soit la qualité, afin d’attirer des ressources publicitaires ou des satisfactions d’ego, moyennant quoi, ils se dévalorisent. Ce n’est pas le chemin que nous voulons prendre, la situation est trop grave pour se contenter du plaisir de s’exprimer.

Merci, en revanche, à tous ceux qui restent à l’intérieur de notre ligne et qui nous apportent leur précieux concours.

BRUNO BERTEZ Le Dimanche 23 Novembre 2014 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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