Art de la guerre monétaire et économique

L’Edito du Samedi 4 Avril 2015: Le Risque monte et il n’y a pas de diversification possible Par Bruno Bertez

L’Edito du Samedi 4 Avril 2015: Le Risque monte et il n’y a pas de diversification possible Par Bruno Bertez 

La situation dans laquelle nous nous trouvons n’a pas d’équivalent. Les investisseurs sont pleinement investis et pourtant ils sont maussades, moroses et inquiets. Le sentiment dominant est un sentiment de malaise. Malaise doublé d’impuissance.

C’est à cause de ce sentiment que nous ne cessons de répéter: « Non il n’y a pas de bulle! ». Le terme et le diagnostic de bulles sont impropres car les bulles que nous avons connues dans l’histoire ont toutes été caractérisées par l’enthousiasme, l’optimisme et des humeurs euphoriques. Pour qu’il y ait « bulle », il faut que la foule y croie. Il faut des illusions et des rêves. Ce n’est pas un hasard si l’association d’idée se fait entre « bulles » et Champagne ! La « bulle » prospère dans la joie et la croyance en des jours meilleurs. Il suffit de se souvenir de l’ambiance au moment de la bulle Telco, des illusions sur le Viagra, sur les produits anti-age etc.

Autour de nous, rien de tout cela, même les représentants de commerce malhonnêtes du sell-side  n’ y croient pas, ils poussent à l’achat bien sur, mais avec des arguments … défensifs, à reculons. On y va comme on va à l’abattoir nous dit l’un deux! Ici nulle illusion, nulle espérance simplement un sentiment de résignation après 6 ans de hausse que la plupart ont raté. Même les plus conservateurs, se sont résolus à investir après avoir résisté de toute leur force. Ils l’ont fait parce que le coût de rester à l’écart est de plus en plus grand et parce que, maintenant le spectre qui s’agite, c’est celui des taux négatifs. Avec les taux négatifs, il n’y a même plus de possibilité de sécuriser le retour du capital, il est délibérément amputé. Face à la perspective des taux négatifs, le raisonnement est de se dire, plutôt que la perte assurée, autant jouer un peu. Et puis qui sait cela durera peut-être un certain temps, le temps de sortir avant les autres.

Les vendeurs , les services de marketing financier essaient tant bien que mal de continuer à proposer ou à imposer les vieilles recettes comme celles de la diversification. A les entendre, c’est vrai les risques, après des années de hausse, avec des valorisations historiquement élevées, avec une multitude d’incertitudes, les risques disent-ils ne sont pas négligeables, mais on peut les réduire en utilisant la diversification. Peu importe que la diversification ait été un fiasco ces dernières années, peu importe que les analyses mathématiques se soient révélées défaillantes, on continue comme si de rien n’était.

On emploie les vieilles recettes. On prend bien garde de ne pas s’interroger sur la question fondamentale à savoir: et si la diversification avait disparue dans le monde de Bernanke/ Yellen? Alors que tout, absolument tous les assets ont monté de façon vertigineuse, existe-t-il des possibilités de réduire le risque par la diversification? Est ce que, sur le fond tout n’est pas corrélé, dépendant du même sous-jacent? Est ce que ce sous-jacent ce n’est pas la liquidité monétaire, la surabondance de monnaie qui ne rapporte rien? Si cela se trouvait vrai, alors aussi bien les portefeuilles diversifiés que ceux qui ne le sont pas trinqueraient sévèrement. Même les portefeuilles dédiés, à faible risque ou même les portefeuilles « rendement ».

En Bourse, la magie et la superstition règnent. Nous avons même connu le grand patron du service analyse d’une grande banque TBTF qui croyait à l’influence des taches solaires sur les cours. Dans cet esprit, nous vous rappelons que le mois d’Avril depuis 1950 est le meilleur mois boursier pour le marché directeur mondial, Wall Street. Mars a toujours été un mois de turbulence et Avril un mois de gratification. Sur 65 ans, le S&P a été en hausse 45 fois et en recul 20 fois seulement. Le gain moyen des mois d’Avril est de 1,5%.

THE APRIL FOOL II

L’hypothèse de la destruction cynique

Nous avons développée en son temps l’idée scandaleuse  que la manoeuvre des élites kleptocratiques consistait à attirer le public sur les marchés à la faveur du grand entonnoir des taux nuls, à essayer d’enclencher une petite reprise économique technique à la faveur de la demande sur les secteurs sensibles aux taux d’intérêt comme l’automobile et l’immobilier, puis une fois la pompe et le momentum  amorcés, à favoriser le déversement des positions spéculatives du secteur financier TBTF afin qu’il fasse un pli, un profit gigantesque. Ainsi il aurait été recapitalisé, on aurait refilé le mistigri au public. La hausse des taux étant bien entendu le facteur déclenchant le signal de la  baisse.

Nous étions dans le schéma classique de la manipulation bien connue du secteur bancaire, manipulation réalisée afin de faire payer encore mieux au public les erreurs et l’avidité des banques. Cela aurait pu être cela, mais non, cela a évolué vers autre chose. Nous n’y croyons plus. Bernanke est un mégalomane, il croit .. en lui. Il croit à son idée que l’on peut éviter la déflation et lutter contre l’insuffisance de la demande globale par l’arrosage à partir de son célèbre hélicoptère. Comme il y croit, il a voulu montrer au monde, en particulier aux japonais, que le mal qu’ils s’infligeaient était volontaire et que l’on pouvait l’éviter. Il allait leur montrer sur le terrain ce qu’il leur avait conseillé en théorie. Bernanke ne s’est donc pas arrêté après la stabilisation et le dé-colmatage des tuyaux bancaires, il a voulu enclencher lui même la reprise, puis pire, il a voulu l’accélérer, oubliant que c’était la tâche des gouvernements et non celle d’une Banque Centrale. Il n’a pas su s’arrêter et ensuite, il n’a pas pu. Et Yellen est dans la même situation. C’est d’ailleurs pour cela que Yellen a été choisie, pour qu’elle assure la continuité de Bernanke.

TAPER DAY

Ce que nous avons décrit en son temps comme une sorte de coup d’accordéon sur les marchés, sur le dos du public, n’a plus été possible. Trop dangereux  de transférer le papier sur le public avant qu’il ne rechute à la faveur de la régularisation du niveau des taux. Le système était redevenu trop fragile. le Shadow Banking System et les Banques TBTF   étaient à nouveau « bourrés jusqu’à la gueule », le système  aurait à nouveau tangué. C’est le grand thème qui a resurgi au printemps 2013, le thème de la stabilité financière. On s’en est aperçu chaque fois que l’on a lancé un ballon d’essai. Bref nous avions imaginé que l’on allait tenter  de faire ce qui avait été raté vers les années 2006:  disséminer le risque sur le public mais cela n’a pas été possible. trop gros, trop tard, trop fragile, trop instable.

C’est alors que l’on a évolué vers des réflexions différentes. Ce qui au départ ne devait être que temporaire, à pris une allure durable, permanente. Alors que l’on croyait encore en 2010 , puis 2011, puis en 2013 que l’on pouvait tenter des Exit, on a changé d’avis et l’on s’est dit, après tout pourquoi ne pas faire comme si c’était une nouvelle époque, pourquoi ne populariser l’idée que le monde a changé, que les taux sont durablement bas et pour longtemps. On a implanté l’idée des taux naturels qui seraient devenus nuls et même négatifs, l’idée que les facteurs structurels avaient muté et et qu’il fallait s’habituer à l’idée que la croissance allait sinon toujours, du moins rester longtemps faibles. Et les taux quasi nuls. Et, les valorisations allaient rester… sur un plateau.

Hélas, nos sorciers ne sont qu’apprentis et pas encore Maîtres. car ils ont, une fois de plus, été pris à contrepied. Les mêmes qui avaient commis la maladresse de choisir  un critère fondé sur le chômage pour la régularisation de la politique monétaire, se sont trouvés débordés quand l’emploi s’est redressé plus vite que prévu! Il a fallu faire des contorsions pour éviter d’avoir à s’exécuter et monter les taux. Le chômage est revenu à son niveau naturel a dit Stanley Fischer la semaine dernière et il va bien falloir s’exécuter. D’autant que les bas salaires donnent de signes de frémissement mal venu du côté de symboles comme Wal Mart ou Mc Donald.

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Le malaise des investisseurs est bien réel, mais il n’est pas ni conscient ni public. Chacun dirions nous, est mal à l’aise dans son coin. Ce n’est pas encore une donnée de marché, analysée, commentée. De même, le pataugeage de la Banque Centrale Américaine commence seulement à être évoqué par les spécialistes comme les anciens Banquiers Centraux. Il n’est pas encore traité dans les journaux, il ne fait pas l’objet des conversations. Nous pensons que, plus que les nouvelles, ce qui fait les mouvements boursiers de grande ampleur, ce sont les prises de conscience. Elles sont d’abord lentes, progressives , voire souterraines, et puis brutalement, elles se manifestent au grand jour.

NO DAD, PHIBRO IS NOT ENRON II...

La campagne de Warren. Buffet pur valider la surévaluation.

Buffett a changé de statut social depuis la crise, et son sauvetage de Goldman Sachs, il est, non plus investisseur, mais gardien du système. Il utilise sa réputation, son fonds de commerce et sa crédibilité pour piloter, comme la Fed, le sentiment du public sur les marchés.

Il ne dit pas des sottises ou des contrevérités, il est sinon honnête du moins prudent; et un peu abscons bien sur. Lisez l’extrait ci dessous, il est significatif. Sur la question des « bulles » nous n’avons rien à ajouter, en revanche sur les occasions d’investissement, si, il y a à dire. Buffett reconnaît qu’il y a peu d’occasions d’investissement intéressantes. En clair cela se traduit: aux niveaux actuels des valorisations et des rentabilités.  Le rendement total d’un investissement réalisé ce jour sera faible même si on le conserve longtemps. Et entre temps, il y aura des risques intermédiaires de baisse.Voila la traduction en langage honnête de sa remarque sur l’absence d’opportunités d’investissement. On ne sera pas rémunéré pour le risque pris.

Pourquoi investit-on si ce n’est pour obtenir une rentabilité satisfaisante qui rémunère à la fois l’action d’épargner et l’action de prendre des risques ? On n ‘investit pas parce que les choses seraient à leur prix, car si elles sont a leur prix compte tenu des cash flows futurs, cela veut dire que tout est   contenu, pricé,  et valorisé dans les cours et qu’il … n’y a rien à gagner. On achète pour « faire une affaire » comme on dit, pas pour le plaisir de porter du papier. De fait aux niveaux actuels un investissement dans le S&P 500 conservé pendant 10 ans ne rapportera rien, même en réinvestissant les dividendes. Voir les travaux  de Hussman  et Shiller.

Les valorisations présentes sont le double de ce qu’elles devraient être pour simplement rapporter les normes historiques.

Ce qui est intéressant, c’est de se poser la question de savoir pourquoi Buffet parle.

HOLIDAY PUKE III

Réponse:  ci dessous, extrait de Boursier.com.

« Interrogé par CNN Money, Warren Buffett, l’oracle d’Omaha, a exprimé un relatif optimisme concernant les marchés actions et l’économie américaine.

Peu d’occasions sur les marchés boursiers, mais pas de bulle

Buffett a précisé qu’il y avait « très peu » de titres qu’il cherchait à acheter actuellement, tout en repoussant l’idée d’une bulle financière. Selon le gourou de la finance, les actions « pourraient être à un niveau un peu élevé actuellement, mais elles ne sont pas passées en territoire de bulle ».

Valorisations raisonnables ?

Par exemple, Buffett ne s’inquiète pas spécialement du retour du Nasdaq sur des pics comparables à ceux de la bulle Internet de l’année 2000. Buffett constate par ailleurs que les valorisations des « gros dossiers » technologiques tels qu’Apple sont basées sur les bénéfices actuels et non pas une quelconque mode… Cependant, Buffett ne voit pas pour autant de nombreuses opportunités d’investissements. Le légendaire investisseur explique même qu’il ne trouve que « très peu » d’occasions actuellement.’ »

Buffet Valuation Indicator Hitting Highest Level Since 2000</p><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
<p>Market Cap to GDP is a long-term valuation indicator that has become popular in recent years, thanks to Warren Buffett.<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
The above chart was created by Doug Short, highlighting the current level of the Buffett indicator. As you can see its now hitting the highest reading since 2000 and the second highest in the past 60 years, surpassing the levels reached in 2007.</p><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
<p>The above 5-pack highlights several important U.S. Stock indices that all happen to be facing resistance lines dating back at least 15-years. (click to enlarge)<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
This looks to be a unique and rare “Technomental” situation we have on our hands…I find this set up very interesting!!!<br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br /><br />
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Buffet Valuation Indicator Hitting Highest Level Since 2000imageMarket Cap to GDP is a long-term valuation indicator that has become popular in recent years, thanks to Warren Buffett.The above chart was created by Doug Short, highlighting the current level of the Buffett indicator. As you can see its now hitting the highest reading since 2000 and the second highest in the past 60 years, surpassing the levels reached in 2007.

The above 5-pack highlights several important U.S. Stock indices that all happen to be facing resistance lines dating back at least 15-years. (click to enlarge)

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AND NOW FOR TODAY'S FOMC WEATHER

ADDENDUM

Les évaluations sont historiquement élevées

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Les marchands de titres et produits de Bourse ne vont pas dénigrer leur soupe, ils vivent de commissions et de bonus. Si vous les écoutez , les valorisations ne sont pas élévées. Nous sommes désolés, elles sont élevées. peut-être pas excessives, mais élévées, cela est sur.

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Ceux qui trouvrent les valorisations attrayantes se fondent sur les multiples cours-bénéfices instantanés, c’est à dire qu’ils prennent comme base le bénéfice estimé pour 2015. Et ils ne vont pas plus loin. ce n’est pas malhonnête, mais c’est un peu court. C’est même simplet.
Une action, ce n’est pas la capitalisation des bénéfices d’une années, mais la capitalisation d’un flux de bénéfices que l’on peut approximer sur 50 ans.

Les meilleurs indicateurs de la cherté , ceux qui indiquent si l’action est un placement rentable ou non, sont des indicateurs moyens, lissés, corrigés.

Toutes les simulations montrent que pour prendre une bonne décision, il faut retenir des moyennes de bénéfices au moins sur 10 ans. En fait l’optimum est de retenir les chiffres sur 16 ans.

A la fin mars, les actions du S&P 500 se traitaient à un multiple de 18,26 fois les estimations de bénéfices « operating » de 2015.

Ce multiple est de 18% supérieur au multiple moyen des 5 dernières années.
Ce multiple est de 9% supérieur au multiple moyen des 10 dernières années.

Au top de 2000 qui a débouché sur une catastrophe, le multiple est monté autour de 30 ! On a vu ou cela a conduit.
On ne peut nier que les multiples soient élevés et supérieurs aux moyennes de long terme.

Il faut encore tenir compte du fait que les marges bénéficiaires des entreprises sont à des niveaux records et que l’histoire montre que sur ce point, il y a toujours retour vers les moyennes de long terme.

Pourquoi? Parce que à un moment donné, les salaires retrouvent leur proportion normale dans le GDP et parce que le niveau élevé des marges traduit le fait que l’économie fonctionne sous le dopage de l’endettement.

Pour obtenir une croissance satisfaisante sans augmenter les dettes, il faudrait augmenter les salaires et donc baisser les marges.

Cela dit, « valorisations élevées » n’est pas équivalent à « valorisations excessives ». Les valorisations excessives, on ne les diagnostique que … quand les cours se mettent à chuter et que le cycle de baisse s’enclenche.

BEAR SEASON

BERTEZ Le Samedi 4 Avril 2015 

illustrations et mise en page by THE WOLF

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10 réponses »

  1. Autres explications possibles a la hausse des actions:changement des règles comptables(dissimulation a l’étranger des pertes ou bénéfices)et rachat d’actions permettent aux cours de ne cesser de monter.Au sujet des banques centrales:ne sont elles pas devenues trop petites pour agir face a l’augmentation exponentielle des marchés dérivés et du shadow banking?

  2. Petit vidéo (très) intéressant qui permet de prendre un pas de recul sur ce qui s’est passé et ce qui est en train de se passer. Le « modèle économique » de Ray Dalio, investisseur émérite fondateur de Brdigewater gérant la modique somme de 160 milliards de dollars et… ne prenant plus de nouveaux clients depuis près de 10 ans (rendements au cours de 10 dernières années : +/- 10% annuellement, après frais et avant composition).

    Ça peut peut-être faire un peu avancer la réflexion et le débat. Je sais pas pour vous, mais comprendre ce qu’il raconte m’a un petit peu détendu.

    Bon visionnement (30 minutes, en Français siouplait, merci Mr Dalio):

  3. « On a implanté l’idée des taux naturels qui seraient devenus nuls et même négatifs, l’idée que les facteurs structurels avaient muté et qu’il fallait s’habituer à l’idée que la croissance allait sinon toujours, du moins rester longtemps faibles. »

    Je viens de relire « La ferme des animaux » d’Orwell. On peut à loisir relire la fin quand les cochons ré écrivent l’histoire en faisant doucement glisser les narratives …

  4. « On y va comme on va à l’abattoir nous dit l’un deux! »
    c’est un corner : inconsciemment a minima, tout au moins pour ceux qui ne sont pas débiles il y a la menace de changement de métrique monétaire ou une dévaluation massive de lusd

    (sdr ? réevaluation de l’or de x% à l’instar de FDR…)

    « Ce que nous avons décrit en son temps comme une sorte de coup d’accordéon sur les marchés, sur le dos du public, n’a plus été possible.  »
    certes via les taux , si la situation est irrécupérable alors cela ne serait pas possible et les taux sur le petroeurodollar ne remonteront jamais : cette monnaie sera répudiée

    mais le coup d’accordéon est toujours possible avec SDR GLD et il a lieu en ce moment sur le sP immo de luxe…)
    Et à mon avis, la baisse de l’oil est une façon de ramasser tous les longs pas cher avant le déclenchement du coup d’accordeon et aussi de faire en sorte que l’oil ne monte pas trop après celui-ci (car il serait parti de plus bas…). le comportement du RUB plaide en ce sens

    http://www.maxkeiser.com/2015/04/kr739-keiser-report-very-serious-people-repeat-after-max/

    « Ce qui est intéressant, c’est de se poser la question de savoir pourquoi Buffet parle. »

    Parce que Buffet est un klepto insider et associé à la fed :
    Outre ses états financiers (Annie lacroix riz dit qu’il ya forcement COMPLOT quand en 1j on gagne ce que 100000personnes gagnent en une vie…)
    ne révèle-t’il pas lui même qu’il a souvent discuté avec la fed?
    probablement sur le sauvetage de goldman en souscrivant à des actions préférentielles
    et effectivement en essayant de particper à LTCM
    ou salomon bros (source lui même… l’Effet boule de neige)

    Depuis qu’il a 16ans (?) monsieur buffet shorte de la monnaie et achète du biz physique qui vend ou transporte du physique
    (chemin de fer…)
    mais si Buffet connait bien les années 20 pour avoir débuté sur ses ruines, il doit se mouiller pour que son système de REEVALUATION perdure

    Car il connait bien les cours de bourse: il doit se souvenir chaque matin que celui qui a sorti les US de la dépression n’est pas FDR mais HITLER (homme de l’année par TIME 1938)

    le jeu, les prix vont devenir 100% politique

    • que faire?

      pour un citoyen francais je déconseille, par exemple, de vendre son appart à paris (1me) pour acheter 100% d’or physique ou du cac
      cela serait dangereux pour votre sécurité mais aussi vis à vis de l’etat (pour l’instant c’est une tyrannie): pour l’or vous serez bientôt classé comme terroriste

      en revanche vous shortez le système, par exemple:
      en convertissant votre appart à paris en du petit immo ailleurs
      liquidant votre ass vie
      votant fn
      achetant des actions au nominatif pur
      donnant à vos héritiers, en payant le minimum d’impot coute que coute y compris si vous gagnez moins au final
      reportant au maximum vos investissement capex si vous êtes dans l’industrie, mais vous pouvez acheter des terrains pour vos futurs extensions tout en les laissant en friche

      sinon, tout est déjà décrit dans Atlas shrugged

  5. dans le passé, quand l’épargne réelle était investie, elle allait des obligs aux actions ou des actions aux obligs, selon la politique des taux mise en place.
    Aujourd’hui, la hausse des taux ne proviendra que de la réduction des sommes investies sur les marchés, bien supérieures à l’épargne réelle, du fait de l’énorme création monétaire sans lien avec les besoins de l’économie réelle.Dans ce cas, les obligs dévisseront bien entendu mais la réduction des sommes investies sur les marchés par la reprise par les banques centrales d’une part de la monnaie qu’elles ont créée correspondra, en fait, à un désinvestissement sur les marchés actions et, donc, à une chute des cours boursiers. Pour qu’il n’y ait pas de catastrophe, un réglage fin s’imposerait. Est-il possible ?
    Fonds de pension et assurances n’ont pas de parachute, la diversification n’a pas de sens.
    ..nous sommes dans un corner
    et que se passera-t-il quand le dollar ne sera plus la quasi seule monnaie des échanges ?

  6. Cher Monsieur Bertez,
    Ces raisonnements sur moyennes historiques de PE me gênent un peu, car ils ne tiennent pas compte du taux d intérêt dit  » sans risque », celui des oblig d’état. J ai l’impression que comparer les PE actuels avec ceux de 2007 ou de 2000, quand les souverains 10 ns étaient à 5% ou 6%, n’a pas beaucoup de sens. Comme vous le dites souvent, c’est le crédit qui fait bulle, pas les actifs. Ne vaudrait il pas mieux examiner l historique des primes de risque demandées sur les actions? C’est l’argument des bulls mais il me parait plus logique que celui sur le PE. Actuellement, on nous dit que ces primes de risque ( 3%+) sont plutôt dns le haut de la fourchette, après avoir été négatives dans les années 2000. Qu’en pensez vous?
    Cdlt

    • @Charles M

      Je connais l’argument et je démontre aisément qu’il n’est pas fondé , mais je m’abstiens car la démonstration est longue. Les taux proches de zéro ne justifient pas les valorisations actuelles sauf si on accepte de considérer qu’ils dureront toute la durée de vie des actions c’est à dire approximativement et mathématiquement environ 50 ans.

      On démontre en effet que les actions étant la somme actualisée des cash-flows à l’infini, cela équivaut en approximation pratique à un asset à maturité de 50 ans.

      Si les taux restent à zéro 3 ans encore, et que l’on revient ensuite à des taux normaux de 4%, on démontre toujours mathématiquement que les valorisations doivent être bonifiées de 12% environ, pas tout à fait. Or nous sommes à une survalorisation de 129% sur la base des moyennes lissées et normalisées à 10 ans.

      Ce que l’on appelle l’équation de la Fed, popularisé par Ed Yardeni, et qui fonde votre remarque, est une escroquerie mathématique, cela a été démontré par plusieurs chercheurs dont Hussman.

      Hussman est le meilleur fondamentaliste que l’on puisse trouver sur la place américaine. Mais Hussman, a complétement raté le bull market.

      Et c’est à partir d’une critique de ses travaux que j’ai développé ma propre théorie selon laquelle les assets ne s’échangeaient pas contre du réel, mais les uns contre les autres, que c’était un champ unifié, et que ce qu’il fallait prendre en compte, c’est ce contre quoi on échange les assets quasi-monétaires, c’est à dire contre la monnaie. Cela permet d’introduire les QE qui rendent la monnaie à maturité zéro surabondante et donc la dévalorisent face aux assets à maturité plus longue. La monnaie étant dans mon système, un asset à maturité zéro vous le savez.

      Ceci est conforme aux modèles utilisés par la Fed de NY, modèles qui servent à quantifier les effets des QE sur les marchés.

      Pour démontrer la surévaluation , il suffit de décompose en deux périodes, la période à taux zéro pendant 3 ans et ensuite la période à 4% pendant pendant 47ans.

  7. Merci pour votre réponse! L’argument des bulls ne vaut qu’ à court terme, c’est vrai, dans ce que vous appelez le champ unifié des valeurs relatives des assets entre eux. A moyen terme, face à un retour à des taux de 4%, on aura un environnement si différent et imprévisible,que je me demande si l’exercice de modélisation n’est pas vain.
    Les années 2000 étaient marquées par un optimisme délirant, les nôtres sont marquées par une résignation un peu triste et une chasse besogneuse du yield. Quelle sera la prochaine humeur des foules? Votre blog sera très utile pour le capter…

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