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Europe : Les Pays-Bas ont-ils ouvert une crise continentale ? Par Eric Verhaeghe

Les Pays-Bas ont-ils ouvert une crise continentale?

Pays-Bas

 Les Pays-Bas font partie des Etats fondateurs de l’Union Européenne. Signataires du traité de Rome, ils sont historiquement attachés au libre-échange et à la construction communautaire. Un tiers d’entre eux s’est déplacé cette semaine au referendum d’initiative populaire sur l’accord de libre association entre l’Union Européenne et l’Ukraine. À une écrasante majorité, les électeurs ont manifesté leur opposition à ce texte, ce qui empêche sa ratification par le pays. Potentiellement, c’est la politique de l’Union vis-à-vis de l’Ukraine qui est remise en cause.

Les Pays-Bas, ce caillou dans la chaussure européenne

Pour l’Union, mise à rude épreuve par la crise des migrants qu’elle a très provisoirement réglée, le referendum hollandais est un mauvais présage. À quelques semaines du referendum britannique, le signal envoyé est celui d’un refus populaire et majoritaire opposé à la conception germanique de l’Union.

C’est en effet l’Allemagne qui a pesé de tout son poids pour soutenir l’Ukraine contre la Russie. Et c’est l’Allemagne qui a tendu les relations avec Poutine en favorisant la construction de relations bilatérales privilégiées avec l’Ukraine. Ces choix sont en tout cas mal compris à l’Ouest, où les Néerlandais viennent de les rejeter officiellement.

Il va maintenant falloir faire avec ce nouvel incident de parcours qui affaiblit la légitimité des politiques européennes. Formellement, l’accord d’association ne pourra se passer de la ratification néerlandaise sans perdre ses bases juridiques. L’option finale sur le dossier risque d’être compliquée à assumer.

L’Union est-elle menacée?

A ce stade, ni Jean-Claude Juncker ni Donald Tusk n’ont annoncé le moindre changement dans les options communautaires. Si cet attentisme se justifie par le besoin de laisser le gouvernement néerlandais digérer son échec, il rappelle aussi que l’Union n’est pas conduite aujourd’hui par des leaders charismatiques capables de dégager des visions à long terme.

Cette apathie politique de l’Union est probablement son handicap fondamental. Le sentiment que les peuples aboient et que la caravane communautaire passe devrait en sortir accentué. Le « cause toujours tu m’intéresses » de la démocratie européenne est une donnée brute de l’Union.

On en mesurera le prix lors du referendum sur le Brexit. Face à des Britanniques épuisés par la machinerie bruxelloise, l’immobilisme de Donald Tusk (qui s’est empressé de dire que le referendum néerlandais ne changerait rien à court terme), le président du conseil, devient un jeu dangereux.

Le traité transatlantique et le suicide européen

On notera au passage que Juncker et Tusk ne sont pas les seuls à jouer avec le feu. Angela Merkel, leur mère protectrice, continue à épuiser ses voisins avec ses lubies. La dernière en date consiste à pousser à la conclusion rapide du traité de libre-échange transatlantique. Le sommet franco-allemand a permis de l’évoquer. Voici ce qu’indique le relevé de décisions:

La France et l’Allemagne soutiennent la conclusion d’un accord entre l’Union européenne et les Etats-Unis qui soit ambitieux, équilibré et mutuellement bénéfique, si possible avant la fin de l’année si les conditions sont réunies. L’accord de partenariat commercial transatlantique, en permettant un accès renforcé au marché américain pour nos entreprises, devra offrir des opportunités pour plus de croissance et d’emploi en France et en Allemagne et permettra une coopération réglementaire selon les normes les plus élevées pour une économie durable.

La France et l’Allemagne seront en particulier vigilantes sur l’atteinte d’un résultat ambitieux et équilibré pour l’Union européenne dans les négociations, notamment sur l’accès aux marchés publics aux Etats-Unis, y compris au niveau subfédéral, sur la reconnaissance des indications géographiques, sur les services (transport maritime et coopération réglementaire en matière de services financiers en particulier), ainsi que sur les questions non-tarifaires dans le domaine agricole et agro-alimentaire, ou encore sur des objectifs ambitieux s’agissant du développement durable et de la responsabilité sociale des entreprises.

En ce qui concerne le mécanisme de règlement des différends investisseur/Etat, l’accord est une occasion d’établir un modèle pour les futures négociations commerciales, sur la base des propositions faites par la Commission.

Mais qu’espère Angela Merkel avec ce traité?

http://www.eric-verhaeghe.fr/pays-bas-ont-ouvert-crise-continentale/

Pays-Bas : 61% des électeurs ont voté contre l’association entre l’UE et l’Ukraine, silence assourdissant des médias français

CfY_v55W4AAdY_q61% des votants ont rejeté la ratification par les Pays-Bas de l’accord d’association entre Bruxelles et Kiev, selon un sondage Ipsos. 38% des votants seulement auraient soutenu cette mesure.

 
 

Le référendum néerlandais sur l’accord d’association entre l’Ukraine et l’Union européenne est valide, a affirmé mercredi soir l’agence de presse néerlandaise ANP, dans une projection basée sur près de 40% des votes.

Se fondant sur les résultats de 191 municipalités, l’ANP prévoit une victoire du non avec 61% des voix, contre presque 38% pour les partisans de cet accord, avec une participation dépassant le minimum de 30% nécessaire pour la validation du scrutin.

«Cela prendra du temps pour décider comment répondre aux résultats du référendum», a déclaré Mark Rutte, Premier ministre néerlandais.

«Etes-vous pour ou contre l’approbation de l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine ?» était la question du référendum.

Geert Wilders, dirigeant du Parti pour la liberté (PVV), qui n’a jamais caché ses sentiments anti-européens, n’a pas tardé à se réjouir sur son compte Twitter dès l’annonce des résultats de ce qui selon lui sonne «le début de la fin de l’UE».

L’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE, ratifié par les parlements des 28 Etats-membres de l’Union, est entré en vigueur à titre provisoire le 1er janvier 2016. Mais le gouvernement néerlandais a décidé d’organiser un référendum sur cet accord à cause d’une pétition lancée par le blog Geenstijl, populaire chez les jeunes, par le think-tank, Forum voor Democratie, et par l’association Burgercomité EU. A la surprise générale, l’appel a permis de collecter plus de 450 000 signatures dans le délai imparti, obligeant ainsi les autorités à demander au peuple de se prononcer sur cette question.

Les personnalités politiques de l’hexagone ne se sont pas précipitées sur Twitter pour commenter ces résultats. L’extrême-droite seule, applaudit ce qui pour elle représente «un pas de plus vers l’Europe des Nations», et donc l’aboutissement de son propre combat.

En effet, à part le Front National, peu ont réagi à ce qui s’apparente à un camouflet idéologique, ce que ne manque pas de relever le député Thierry Mariani.

Source : https://francais.rt.com/international/18698-exit-poll-referendum-ue-ukraine-paysbas

https://civilwarineurope.com/2016/04/07/pays-bas-61-des-electeurs-ont-vote-contre-lassociation-entre-lue-et-lukraine-silence-assourdissant-des-medias-francais/

Les Néerlandais ont massivement rejeté par référendum l’accord d’association européen avec l’Ukraine. Le ressortissant du paradis fiscal voisin, le Luxembourgeois Juncker, en est tout retourné. Malgré la faible participation, le résultat est sans appel : 61% de non. C’est une défaite pour l’Ukraine ; mais déjà, le même Juncker déclarait il y a peu que l’Ukraine n’entrerait ni dans l’UE ni dans l’OTAN avant 25 ans. C’est surtout un énième signe de défiance envers le système euro-atlantique qui craque de partout (les Panama Pampers sont-ils une tentative désespérée ?)
Déjà, les eurocrates commencent à chercher des manœuvres dilatoires pour passer outre – quelle idée de faire voter le peuple ! Ce faisant, ils creusent un peu plus leur tombe en montrant que la technostructure européenne n’a plus rien de démocratique ni de réel : s’en rendent-ils seulement compte ?
http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2016/04/eurocrates-en-pleurs-atlantistes-sur-leur-faim.html
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2 réponses »

  1. mouais… « massivement » : 61% des 32% qui se sont allé voter ne représente que de l’ordre de 20% des inscrits.

    Et puis, comme les Français, les Bataves avaient dit NON avec une bien meilleure représentativité au traité « constitutionnel » pour l’UE, ce qui n’a pas empêché les eurocrates de s’asseoir sur ce non.

    S’il n’y a pas association avec l’Ukraine ce ne sera pas du fait de ce NON, mais parce que ce ne sera plus l’intérêt des européistes (qui pourraient même en totale hypocrisie se prévaloir de ce NON comme preuve de leur respect d’une de leurs « valeurs » qu’est la démocratie — dont ils n’ont, en fait, pas grand’chose à faire)

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