Art de la guerre monétaire et économique

Les dettes : jamais remboursées ? Par Bruno Bertez

Les dettes : jamais remboursées ? Par Bruno Bertez

US debt

Brunobertez.com le 30/5/16

« L’industrie financière a du plomb dans l’aile, non seulement les banques ne gagnent plus d’argent, leur « business model » est inadapté, leurs actifs sont vulnérables, mais les Hedge Funds commencent à souffrir, le taux de mortalité augmente. Selon Blackstone cette industrie de près de 3 trillions pourrait perdre un quart de ses assets, au cours de l’année. C’est l’année des comptes, the « day of reckoning » a déclaré Tony James. « Il va y avoir une forte contraction dans cette industrie et cela va faire mal » ajoute-t-il.

“Charlene Chu, analyste célèbre en Chine pour avoir averti des risques du crédit excessif avant tout le monde, vient de déclarer que « le pays a besoin de bails-outs qui se monteront au moins à plusieurs trillions de dollars ». « Les positions colossales hors bilans, selon elle, font courir à la Chine le même type de risque que celui que les banques occidentales ont rencontré en 2008 ». Déjà le Parti Communiste il y a deux semaines avait attiré l’attention sur cette question. Ceci explique qu’après avoir créé un trillion de crédit nouveau en début d’année, les autorités ont fermé le robinet les mois suivants, déclenchant de nouveaux sinistres chez les spéculateurs engagés sur les commodities.

La dette est un problème mondial dont on ne parle pas. Pourquoi ? Parce que les autorités, et les dominants en général, ne veulent pas qu’on l’évoque, c’est le talon d’Achille du système, c’est le signe que l’on fait de la fuite en avant pour échapper aux contradictions. Si on mettait les pleins feux sur les dettes, alors les autorités ne pourraient plus les utiliser comme moyen de repousser les problèmes, comme moyen de continuer de jeter la poudre aux yeux. Les autorités agitent des chiffons rouges divers pour détourner l’attention des vrais problèmes et des fantastiques fragilités qui s’accumulent.

Les dettes : jamais remboursées ?

William White, le président du comité d’examen (Economic Development and Review Committee) de l’OCDE. Quand il était économiste en chef à la Banque des Règlements Internationaux, il avait, avec son collègue Claudio Borio, averti des risques d’une crise avant que celle-ci n’éclate en 2008. Aujourd’hui, il pense que la situation « est pire que ce qu’elle était en 2007 » et que « nous avons épuisé toutes les munitions macroéconomiques dont nous disposons pour faire face aux retournements de conjoncture ». La raison en est l’amoncellement des dettes propulsées notamment par les politiques monétaires.

La prochaine récession devrait montrer, selon White, qu’une grande partie des dettes accumulées, publiques ou privées, «ne pourront jamais être honorées ni remboursées». Les gouvernements devraient adopter une « approche plus systématique de la réduction des dettes ». Et White n’hésite pas à inciter les décideurs publics à « accorder plus d’attention à la croissance des salaires, qui reste trop faible »

Non seulement la masse de dettes rend tout fragile et dangereux, mais elle empêche toute régulation raisonnable. Les autorités ont perdu le contrôle du paquebot, et comme Yellen, pour éviter les paniques, elles jouent la comédie et font semblant de conduire des évènements qui les dépassent. »

BRUNO BERTEZ (extraits)

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Editorial. L’état de l’économie mondiale: alerte

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