1984

Le fascisme : une affliction bipartisane ?…Interner les fichés S, ou Wauquiez sur les traces de Robespierre !

Le fascisme : une affliction bipartisane Par Ron Paul

Ron Paul 24hgold 15/6/2016    

Si les néoconservateurs et les progressistes comprenaient vraiment le fascisme, ils cesseraient d’utiliser ce terme à la va-vite. En effet, les deux groupes, comme une majorité des personnages politiques, embrassent des idées et des politiques fascistes.

L’une des caractéristiques du fascisme est une économie mixte. Contrairement aux socialistes et aux communistes qui cherchent à écraser l’entreprise privée, les fascistes sont satisfaits de pouvoir maintenir les entreprises entre des mains privées. Les fascistes ont recours à des régulations, à des mandats et à des taxes pour contrôles les entreprises – et ruiner l’économie. Un système fasciste est un système au sein duquel les entreprises servent les politiciens et les bureaucrates plutôt que les consommateurs. L’économie américaine moderne ne correspond-elle pas à cette définition du fascisme ?

Le fascisme bénéficie aux grosses entreprises qui peuvent se permettre de s’adapter aux régulations du gouvernement, chose que ne peuvent pas faire leurs plus petits compétiteurs. Les grosses entreprises, qui ont plus d’influence politique que les entrepreneurs ou les petites entreprises, bénéficient aussi significativement des subventions du gouvernement. Afin de conserver leur pouvoir, elles financent le Deep State – le réseau de lobbyistes, de journalistes, de groupes de réflexion, de bureaucrates et de membres du Congrès qui travaillent en coulisses pour établir les politiques du gouvernement.

Obamacare est un exemple de fascisme qui est souvent étiqueté, à tort, comme étant socialiste. Obamacare n’a pas donné lieu à un régime à payeur unique tel qu’il en existerait dans une nation socialiste. Obamacare a permis l’élargissement du contrôle du gouvernement sur la santé au travers de mandats, de régulations et de subventions. Le caractère le plus décrié d’Obamacare – le mandat individuel – force les gens à acheter un produit à une industrie privée.

Les politiques militaristes des Etats-Unis modernes, qui visent à contrôler et perfectionner le monde, sont un autre exemple de fascisme qui profite d’un support bipartisan. Les néoconservateurs de droite et les interventionnistes humanitaires de gauche pensent que nos objectifs supposément nobles justifient toutes les actions entreprises par le gouvernement américain. Ces champions des droits de l’Homme défendent ainsi la guerre, la torture et les listes de personnes à assassiner.

Bon nombre des hommes politiques qui défendent les politiques étrangères militaristes s’inquiètent plus de faire preuve de largesses envers le complexe militaro-industriel que de l’expansion de la démocratie. C’est la raison pour laquelle certains conservateurs du marché libre pourraient passer pour des Paul Krugman sous stéroïdes lorsqu’ils discutent des bénéfices économiques des dépenses militaires. De la même manière, certains progressistes anti-guerre soutiennent des budgets militaires importants lorsqu’une partie de cet argent est dépensé au sein de leur Etat ou de leur district.

La surveillance de masse et les limites à la liberté individuelle sont d’autres caractéristiques des régimes fascistes. Bien qu’il y ait aujourd’hui un mouvement de réforme de l’Etat policier, très peu cherchent à abolir la surveillance de masse, la confiscation des actifs, la militarisation de la police et d’autres politiques adoptées en le nom de la guerre contre la terreur et les drogues. Le gouvernement fédéral a même usé la force pour empêcher les gens de vendre du lait cru ! Les tentatives des progressistes de faire taire leurs opposants politiques sont d’autres exemples de la manière dont des Américains supposément opposés au fascisme en adoptent les grandes lignes.

La croissance de l’Etat providence et guerrier a été accompagnée par une croissance du pouvoir présidentiel. Cette centralisation du pouvoir, et le soutien qu’elle a reçu de la classe politique, est un exemple de plus de la nature fasciste de notre régime actuel. Bien évidemment, un grand nombre de membres du Congrès se battent pour régner sur la branche exécutive, et le feront tant que l’occupant de la Maison blanche appartiendra au parti opposé. Même les opposants les plus acharnés à un pouvoir présidentiel excessif se transforment en chiens de poche dès que leur parti accède à la Maison blanche.

Malgré leur supposée opposition au fascisme, les conservateurs et progressistes d’aujourd’hui soutiennent les uns comme les autres l’usage de la force pour façonner la société et le monde. C’est là la caractéristique première non seulement des fascistes, mais aussi des autoritaires. Les véritables antifascistes sont ceux qui s’opposent à l’usage de la force. Notre retour aux marchés libres, à la paix et à la liberté individuelle commencera par le rejet de l’autoritarisme bipartisan en faveur du principe de non-agression.

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http://www.24hgold.com/francais/actualite-or-argent-le-fascisme–une-affliction-bipartisane.aspx?article=8585133104H11690&redirect=false&contributor=Ron+Paul.&mk=2

Interner les fichés S, ou Wauquiez sur les traces de Robespierre

“Pas de liberté pour les ennemis de la liberté”, disait Robespierre. A sa suite, Laurent Wauquiez veut emprisonner sans jugement, sur la foi de simples soupçons, et jeter par la fenêtre au passage la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

Est-ce bien raisonnable ? La panique peut-elle tenir lieu de politique ?

Suite à l’assassinat d’un couple de policiers le 13 juin à Magnanville dans les Yvelines, la palme de la surréaction irréfléchie et dangereuse revient au ci-devant Laurent Wauquiez, du parti Les Républicains (LR), qui veut une «vraie loi d’exception» contre les fichés S

L’ancien ministre demande une réforme de la Constitution pour permettre «une vraie loi d’exception» pour «les terroristes et tous ceux qui sont complices ou suspectés de rapprochement avec des activités terroristes».

Concrètement, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes aimerait que les fichés S soient «enfermés» ou «expulsés» de France. (…) Et si les individus concernés ne sont que Français, il prône la création de «centres d’internement» où ils seraient enfermés «avant qu’ils ne passent à l’acte afin de les isoler pour évaluer leur degré de dangerosité». «Une mesure de police administrative prise sous le contrôle du juge», détaille le député de Haute-Loire qui veut incarner la ligne la plus dure de son parti, quitte à rogner sur les Droits de l’Homme.

De quoi parle le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes ?

Il s’agit de mettre hors d’état de nuire une catégorie de personnes définies uniquement par les soupçons que leur portent les services compétents, ou encore par leurs opinions ou fréquentations, nullement par les actes qui pourraient leur valoir condamnation devant un tribunal. Les étrangers seraient seulement expulsés, les Français quant à eux seraient emprisonnés dans ces “centres d’internement“.

S’agissant des fichés S pour islamisme radical, qui sont environ 10 500, une partie d’entre eux des étrangers plutôt que des Français, il s’agit donc de plusieurs milliers de personnes qui feraient l’objet d’un emprisonnement indéfini suite à de simples suspicions, sans qu’ils puissent être poursuivis devant la justice en fonction de faits prouvables en relation avec une loi définie.

Il s’agit de créer un Guantanamo français, sauf qu’il hébergerait jusqu’à 100 fois plus de détenus, et que ceux-ci seraient des Français, non des étrangers – l’Amérique n’a emprisonné sans jugement à Guantanamo que des étrangers, quant à ses nationaux ils sont protégés par l’Etat de droit américain et ne peuvent être emprisonnés sans jugement.

Wauquiez a rappelé la devise “pas de liberté pour les ennemis de la liberté”, qui date de la période la plus extrême de la Révolution.

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Pas de liberté pour les ennemis de la liberté

Il ne sera pas suivi, du moins pour l’instant. Mais comme la campagne terroriste anti-occidentale et en particulier anti-française de l’Etat Islamique (Daech) n’est hélas certainement pas terminée, et pourrait très possiblement s’intensifier encore, la proposition de Wauquiez pourrait fort bien resurgir plus tard.

Quoi qu’il en soit c’est sauf erreur la première fois qu’un politicien de premier plan dans un pays occidental a proposé de s’asseoir sur l’habeas corpus, s’asseoir sur la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, et d’emprisonner des gens sur la foi de simples soupçons ou d’opinions. Le si caricaturé Donald Trump, candidat républicain à la présidentielle américaine, n’a jamais proposé quelque chose d’aussi extrême. Il est permis de douter qu’il oserait.

Un précédent – mais dans des circonstances autrement plus graves et pressantes

La dernière fois qu’une telle politique a été appliquée dans un Etat démocratique, c’était en Grande-Bretagne en 1940, lorsque le parti fasciste britannique le BUF a été interdit, et 741 de ses membres dirigeants y compris son chef Sir Oswald Mosley – que ses partisans appelaient The Leader, la traduction anglaise de l’allemand Der Führer – ont été mis en prison sans jugement pour toute la durée de la guerre, du seul fait de leurs opinions, et en contravention évidente avec le principe du habeas corpus comme avec les droits traditionnellement reconnus aux citoyens britanniques.

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Sir Oswald Mosley, chef de la British Union of Fascists, passant en revue ses partisans

En sommes-nous vraiment là ?

Or :

  • Nous ne sommes pas avec la campagne d’attentats djihadistes dans une situation si grave qu’il faille émuler le précédent britannique
  • Robespierre n’est pas le meilleur dirigeant que la France eut jamais, il en est même assez loin
  • La panique n’est pas bonne conseillère
  • Et jeter par la fenêtre l’Etat de droit, avec la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 par-dessus le marché, serait vraiment une très mauvaise idée – à moins d’y êtrevéritablement forcé, comme il est permis de penser que la Grande-Bretagne l’était en 1940

Mais ce n’est absolument pas le cas. Nous ne nous préparons pas à affronter la deuxième puissance industrielle et première puissance scientifique mondiale devenue agressive, ce qu’était l’Allemagne nazie en 1940.

Oui la situation est sérieuse, oui les salafistes djihadistes sont à bien des égards moralement les équivalents des nazis… mais leur puissance totale n’est qu’une minuscule fraction, une fraction ridicule de celle du Troisième Reich.

Et la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen préalable et fondation de notre Constitution, et les droits dont bénéficient tous les citoyens français y compris celui de n’être emprisonné qu’en vue d’un jugement et pour répondre de la violation d’une loi précise, ne doivent pas être traités par-dessous la jambe.

http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/06/15/Interner-les-fich%C3%A9s-S%2C-ou-Wauquiez-sur-les-traces-de-Robespierre

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2 réponses »

  1. “Te rends-tu compte que le passé a été aboli jusqu’à hier ? S’il survit quelque part, c’est dans quelques objets auxquels n’est attaché aucun mot, comme ce bloc de verre sur la table. Déjà, nous ne savons littéralement presque rien de la Révolution et des années qui la précédèrent. Tous les documents ont été détruits ou falsifiés, tous les livres récrits, tous les tableaux repeints. Toutes les statues, les rues, les édifices, ont changé de nom, toutes les dates ont été modifiées. Et le processus continu tous les jours, à chaque minutes. L’histoire s’est arrêtée. Rien n’existe qu’un présent éternel dans lequel le Parti a toujours raison.”

    “Ne voyez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? A la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. Tous les concepts nécessaires seront exprimés chacun exactement par un seul mot dont le sens sera rigoureusement délimité. Toutes les significations subsidiaires seront supprimées et oubliées. Déjà, dans la onzième édition, nous ne sommes pas loin de ce résultat. Mais le processus continuera encore longtemps après que vous et moi nous serons morts. Chaque année, de moins en moins de mots, et le champ de la conscience de plus en plus restreint. Il n’y a plus, dés maintenant, c’est certain, d’excuse ou de raison au crime par la pensée. C’est simplement une question de discipline personnelle, de maîtrise de soi-même. Mais même cette discipline sera inutile en fin de compte. La révolution sera complète quand le langage sera parfait. Le novlangue c’est l’angsoc et l’angsoc est le novlangue, . Vous est-il jamais arrivé de penser, Winston, qu’en l’année 2050, au plus-tard, il n’y aura pas un seul être vivant capable de comprendre une conversation comme celle que nous tenons maintenant ?”
    1984 G O

    • Quand les gens arrêteront de chercher un maître pour les sauver d’eux mêmes… ils prendront les pavés et ils se sauveront tout seuls…
      C’est pas demain…

      Bon et pour la blagounette, Hollande était chez moi aujourd’hui… je doute que la presse face état du comité d’accueil… mdr… j’étais dans le lot bien sûr… c’est la 1ère fois depuis longtemps que je quitte le bureau à 17 hrs pétante… bordel, ça fait du bien même si ça ne règle rien…

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