Wells Fargo « To BIG To FAIL »: d’énormes problèmes en vue pour l’une des plus grandes banques américaines
Par Michael Snyder www.businessbourse.com septembre 9, 2016
Vous rappelez-vous lorsque nos politiciens promettaient d’adopter les réformes nécessaires aux banques « too big to fail » au nom du «plus jamais ça» ?Eh bien, ils n’ont absolument rien fait, et maintenant ces problèmes reviennent comme un boomerang. Nous avons appris jeudi 08 Septembre 2016 que l’ une de ces banques «too big to fail», à savoir Wells Fargo, avait écopé d’une amende de 185 millions de dollars. Il se trouve que pendant des années leurs employés avaient ouvert illégalement des millions de comptes et de cartes de crédit à l’insu des clients. Le but était d’atteindre les objectifs de vente, et les clients ont évidemment été impactés par des frais qu’ils n’avaient pas l’intention de payer. En fait, certains employés avaient créé de fausses adresses électroniques ainsi que de faux codes PIN pour pouvoir ouvrir des services en ligne à des clients. On a même du mal à imaginer l’ampleur de cette fraude aujourd’hui tant elle était énorme, et maintenant Wells Fargo se trouve plongée dans une crise majeure.
Aux Etats-Unis, il y a six banques qui éclipsent toutes les autres banques – JPMorgan Chase, Citibank, Bank of America, Wells Fargo, Morgan Stanley et Goldman Sachs. Si une seule de ces banques venait à faire faillite, ce serait une catastrophe d’une ampleur sans précédent pour notre système financier. Et donc, vous comprenez qu’il faut que ces banques se portent bien et qu’elles n’aient aucun souci. Voilà pourquoi ce que nous venons d’apprendre ce jeudi au sujet de Wells Fargo est si inquiétant…
L’importance systémique de Wells Fargo estimée en hausse
La banque est accusée d’avoir ouvert illégalement deux millions de comptes et de cartes de crédit à l’insu des clients dans le but d’atteindre des objectifs commerciaux agressifs. Ces comptes étaient alimentés par des prélèvements sur des comptes existants, sans que les clients n’aient donné leur autorisation. Plus de 565 000 cartes de crédit à leur nom, ainsi que les codes d’utilisation correspondants ont été créés sans en toucher un mot aux bénéficiaires. La banque a même été jusqu’à créer de fausses adresses électroniques pour inscrire les clients à ses services en ligne. Des frais liés au fonctionnement de ces comptes étaient ensuite prélevés.
« Les employés de Wells Fargo ont secrètement ouvert des comptes non autorisés pour atteindre leurs objectifs en termes de vente et percevoir des bonus », a résumé Richard Cordray, le directeur du CFPB, une agence fédérale qui a été mise en place en 2008, au plus fort de la crise financière, pour protéger les consommateurs des abus commis par les banques. « Des programmes de motivation mal contrôlés peuvent mener à des préjudices pour les consommateurs », a-t-il constaté. Le procureur de Los Angeles, Mike Feuer, a qualifié de « scandaleux » le comportement de Wells Fargo, qui constitue « une violation majeure du lien de confiance ». « Les consommateurs doivent pouvoir faire confiance à leur banque », a-t-il déclaré.
Wells Fargo a expliqué que 5.300 employés avaient été licenciés à la suite de cette conduite impardonnable, et la banque a promis de faire le ménage.
Espérons que Wells Fargo tiendra parole.
Il est intéressant de souligner que le principal actionnaire de Wells Fargo est la société américaine d’investissement « Berkshire Hathaway », et Berkshire Hathaway est gérée par Warren Buffett. Il y a beaucoup de discussions actuellement pour savoir si oui ou non cette condamnation de Wells Fargo a été assez sévère, et il sera très intéressant d’entendre ce que Warren Buffet dira à ce sujet dans les prochains jours…
Wells Fargo est la plus importante banque aux Etats-Unis, qui pèse 250 milliards de dollars. Berkshire Hathaway (BRKA), la société d’investissement est dirigée par le légendaire investisseur Warren Buffett, qui en est le plus grand actionnaire.« On se demande si une amende de 100 millions de dollars est suffisante », a déclaré David Vladeck, professeur de droit à l’Université de Georgetown et ancien directeur du bureau pour la protection des consommateurs de la Federal Trade Commission des Etats-Unis. « Cette amende semble être un montant important, mais pour une banque de la taille de Wells Fargo, ce n’est vraiment pas grand chose. »
Après la dernière crise financière, on nous avait expliqué que nous ne nous retrouverions plus jamais dans cette situation où la santé d’un seule de ces banques « too big to fail » pourrait menacer de faire tomber l’ensemble du système financier.
Nos politiciens devaient résoudre ce problème du « too big to fail » (Trop grosses pour faire faillite), mais ils n’ont absolument rien fait.
Au contraire, c’est encore pire maintenant qu’avant.
Revenons en 2007, les cinq plus grandes banques détenaient 35 % de l’ensemble des actifs bancaires. Aujourd’hui, ce pourcentage est passé à 44 %…
L’effondrement du cours du pétrole en 2016 effraie les grandes banques
Depuis 1992, l’ensemble des actifs détenus par les cinq plus grandes banques américaines n’a jamais cessé d’augmenter et est devenu presque 15 fois plus important aujourd’hui ! A l’époque, les cinq plus grandes banques détenaient seulement 10 % de l’ensemble des actifs de l’industrie bancaire. Aujourd’hui, la JP Morgan détient à elle seule plus de 12 % du total de cette industrie. Maintenant, la part de la JP Morgan est bien plus importante que ce que détenaient les cinq plus grandes banques réunies en 1992.
Même en plein milieu de cette crise financière mondiale, les plus grandes banques américaines ont réussi à augmenter leur participation sur l’ensemble des actifs de l’industrie bancaire. La somme totale des actifs détenus par les cinq plus grandes banques en 2007 étaient de 4600 milliards de dollars et depuis ces 8 dernières années, ce montant a augmenté de plus de 150 %. Ces cinq plus grandes banques qui détenaient 35 % des actifs de l’industrie bancaire en 2007 en détiennent 44 % aujourd’hui.
Depuis le début crise financière en 2008, près de 2.000 petites institutions bancaires ont disparu de notre système financier.
Par conséquent, ce problème du « too big to fail » est dorénavant plus important que jamais.
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