Art de la guerre monétaire et économique

Créditisme : Pourquoi les chiffres officiel du déficit américain sont un tissu de mensonges Par Wolf Richter / Dette américaine 2016 : un coût plus élevé que le plan Marshall !

Mais où est parti tout cet argent ? Préparez-vous à grincer des dents.

La dette nationale brute des Etats-Unis – bien qu’elle ait complètement disparu des discussions publiques – a gagné 1,38 trillion de dollars au cours de l’année fiscale de 2016, qui s’est terminée vendredi. Et non, ce n’est pas une erreur.

Il y a eu quelques soucis d’échéances relatifs au plafond de la dette l’année dernière, mais après qu’il a été rehaussé, la dette a grimpé de 340 milliards de dollars en une seule journée.

Pour atténuer ces facteurs, nous nous pencherons sur les années 2015 et 2016 combinées : la dette nationale brute des Etats-Unis a gagné 1,71 trillion de dollars au cours de ces deux années, soit en moyenne 850 milliards de dollars par an. Nous ne comptons que quatre années, tout au long de l’Histoire des Etats-Unis, au cours desquelles les déficits ont excédé cette moyenne : la période de 2009 à 2012.

Pas si minable, pour une économie en pleine expansion. Mais ce ne sont là que des chiffres de base, et nous sommes maintenant sur le point de nous intéresser à la raison pour laquelle le gouvernement a emprunté 4 trillions de dollars de plus qu’il a dit avoir dépensé depuis 2003. Ces 4 trillions de dollars de monnaie empruntée – les obligations existent encore – sont partis en fumée, selon les chiffres gouvernementaux. Mais de l’argent ne peut pas partir en fumée. Il doit bien se trouver quelque part. Suivez-moi.

Voici à quoi ressemble l’expansion de la dette des Etats-Unis depuis 1980, depuis moins d’un trillion jusqu’à près de 20 trillions de dollars.

Ce graphique nous indique deux choses :

  1. Les dépenses déficitaires sont devenues un gigantesque programme de stimulus qui ne stimule plus du tout l’économie.
  2. L’inflation existe ! Elle a rongé la valeur du dollar au fil des années. Le gouvernement a dû emprunter toujours plus de dollars sans aucune valeur pour parvenir au même résultat, ainsi que des dollars supplémentaires pour accroître ses dépenses. Ajusté à l’inflation, ce graphique paraîtrait moins effrayant, mais il resterait impressionnant.

La dette grimpe parce que les dépenses du gouvernement excèdent ses revenus. Au fil du temps, le gonflement de la dette et les déficits cumulés devraient être relativement identiques. Si vous accumulez un déficit de 5 trillions de dollars sur dix ans, vous devez emprunter ces 5 trillions de dollars, qui sont ajoutés à votre dette existante, qui devrait ainsi gonfler de 5 trillions de dollars.

Mais ce n’est pas le cas pour le gouvernement américain.

Vous souvenez-vous des « surplus » du gouvernement des Etats-Unis entre 1998 et 2001 ? Selon le Bureau de la comptabilité et du budget, ces quatre années ont produit des « surplus » de 559 milliards de dollars :

La dette a-t-elle été réduite dans les mêmes proportions ? Non. Elle a continué de gonfler chaque année, à mesure que le gouvernement a continué d’emprunter malgré ses surplus : au cours des quatre années mentionnées plus haut, le gouvernement a ajouté 394 milliards de dollars à sa dette, comme le montre le graphique ci-dessus.

Mais c’était avant. Aujourd’hui, le trou dans lequel disparaît la monnaie est plus grand encore.

Au cours de l’année fiscale de 2016, le gouvernement a généré un déficit de 590 milliards de dollars, selon les plus récentes estimations du Bureau de la comptabilité et du budget. L’année dernière, son déficit était de 438 milliards de dollars. Soit un total combiné de plus d’un trillion de dollars. Mais il a emprunté 1,7 trillion de dollars pour payer ses dépenses déficitaires d’un trillion de dollars. Qu’est-il donc arrivé aux 700 milliards de dollars empruntés et qui ont été officiellement dépensés ?

Ils ont disparu.

S’agit-il simplement d’un écart temporaire qui s’égalisera au fil du temps ? Non.

Depuis 2003, les déficits gouvernementaux publiés par le Bureau de la comptabilité et du budget se sont élevés à 9,26 trillions de dollars. Le Trésor aurait dû emprunter une somme identique pour couvrir ses dépenses. Mais sur la même période, la dette nationale a gonflé de 13,3 trillions de dollars. Ce qui signifie que 4,04 trillions de dollars sont partis en fumée.

Ce graphique présente les déficits officiels (colonnes rouges) et la croissance de la dette (colonnes bleues) au fil des ans :

Ces 4 trillions de dollars ont été empruntés, des obligations ont été émises et sont encore impayées, mais le fuit de la vente de ces obligations a disparu.

Nous avons tous pu entendre que les bilans du Pentagone ne sont que pure fiction, que les rapports financiers de l’armée pour l’année 2015 étaient « matériellement erronés », que des ajustements de 6,5 trillions de dollars ont été faits afin que les chiffres puissent être manipulés, et ainsi de suite. Mais c’est un autre problème – ou devrais-je dire un problème supplémentaire.

L’argent qu’a reçu le Pentagone faisait partie de son budget, il n’a fait que manipuler les chiffres après l’avoir touché, ce qui fait que cet argent ne peut plus être comptabilisé.

Cet argent venait du budget fédéral et reflétait le déficit fédéral et la dette nationale américaine, même s’il a fini par disparaître dans le labyrinthe du Pentagone.

Les 4 trillions de dollars qui nous intéressent ici sont une somme qui a été empruntée par le gouvernement sans jamais avoir été officiellement dépensée. Le gouvernement n’a jamais reconnu son existence. Cette somme vient s’ajouter aux manipulations internes aux divers départements, dont le Département de la Défense.

Dans mes articles, je me comporte en avocat : je ne pose que rarement une question dont je ne connais pas la réponse. Mais j’avoue ne pas comprendre ce qui se passe ici.

Qu’est-il arrivé aux 700 milliards de dollars que le gouvernement a empruntés au cours de ces deux dernières années fiscales mais n’a jamais officiellement dépensés ? Et qu’est-il arrivé aux 4 trillions de dollars que le gouvernement a empruntés mais jamais officiellement dépensés depuis 2013 ?

Peu importe qui est assis à la Maison Blanche : cette situation s’est développée sous Clinton (avec les surplus de 1998 à 2001), sous Bush et sous Obama. C’est une procédure normale, cachée de la vue de tous.

Je sais en revanche que cet argent est allé quelque part – et que les contribuables américains devront souffrir de la dette et de ses intérêts jusqu’à la fin de leurs jours. Et je sais aussi autre chose : les chiffres budgétaires officiels publiés par le gouvernement sont un tissu de mensonges : depuis 2013, il a admis avoir accumulé un déficit de 9,26 trillions de dollars, mais sur la même période, la dette a gonflé de 13,3 trillions de dollars. Ce n’est pas une erreur comptable, mais une marge de mensonge de 43% !

Quel sera le destin de notre économie stimulée par le déficit et basée sur le consumérisme ? Lisez ceci : “Negative Growth” of Real Wages is Normal for Much of the Workforce, and Getting Worse: New York Fed

L’année fiscale 2016 vient de se clôturer aux États-Unis. L’occasion de faire le point sur la dette de la première puissance économique mondiale. Elle s’est creusée à hauteur d’environ 7,5 % du PIB 2016, soit un peu plus de 1,4 trillion de dollars ! C’est ce que nous apprend Simon Black, ainsi que bien d’autres faits intéressants sur la solidité financière des USA, à travers cet article publié sur SovereignMan.com le 3 octobre 2016 :

« C’est officiel.

Le gouvernement américain a clôturé l’année fiscale 2016, qui a pris fin le vendredi 30 septembre, avec une dette totale s’élevant à 19.573.444.713.936,79 $.

Soit une hausse de 1.422.827.047.452.46 $ par rapport à la clôture de l’année fiscale précédente.

Incroyable. Cela correspond à grosso modo 7,5 % du PIB américain. À titre de comparaison, le plan Marshall, qui permit de reconstruire intégralement l’Europe de l’Ouest en 1948 après la Seconde Guerre mondiale, a coûté 12 milliards de dollars, soit 4,3 % du PIB américain de l’époque.

Le WPA, probablement le programme du New Deal de Roosevelt le plus ambitieux (qui employait des millions de personnes), avait coûté 6,7 % du PIB américain.

Plus récemment encore, le plan de sauvetage bancaire de 700 milliards de dollars déployés au début de la crise financière de 2008 fut l’équivalent de4,8 % du PIB.

Donc, en bref, ces gens ont réussi à augmenter la dette nationale par un pourcentage du PIB plus élevé que celui du New Deal, du plan Marshall et du plan de sauvetage bancaire de 2008. Pour quels résultats ?

Ont-ils dépensé 1,4 trillion de dollars pour obtenir la paix mondiale, pour éradiquer la pauvreté, pour sauver la planète ou réaliser toute autre utopie ?

Ont-ils enfin réglé le problème des infrastructures américaines en décrépitude, qui attendent en vain d’être réparées ? Ont-ils accordé une réduction importante à chaque homme, femme et enfant du pays ?

Non, ils n’ont rien fait de tout cela. Ils ont jeté l’argent par les fenêtres.

En fait, l’année fiscale 2016 consacre la 3e plus grosse augmentation de la dette américaine de l’histoire. Les 2 occurrences qui ont fait mieux ont eu lieu durant la crise financière. Pourtant, il n’y a pas eu de crise financière en 2016. Le gouvernement n’a pas dû sortir des centaines de milliards de dollars pour renflouer les banques.

En définitive, 2016 fut une année fiscale assez banale pour le gouvernement fédéral. Aucune urgence ne fut invoquée pour faire les poches des contribuables.

Malgré tout, ils ont réussi à claquer 1,4 trillion de dollars car ce niveau de gâchis et de dépenses fait désormais partie intégrante du système.

Même s’ils devaient réduire drastiquement les dépenses, s’ils se débarrassaient de pans entiers de départements du gouvernement fédéral, ils continueraient de dépenser bien plus d’argent que l’économie peut le supporter.

La sécurité sociale et Medicare sont les principaux responsables de ce puits sans fond, et d’après les propres projections de ces organismes, cela ira de mal en pis à l’avenir. Si vous additionnez toutes les autres dépenses du gouvernement, leur total est loin de celui de la sécurité sociale et de Medicare.

Ces programmes accaparent la grande majorité des revenus fiscaux américains, ce qui force l’État à emprunter des quantités astronomiques d’argent pour financer ces programmes, même lorsque tout va bien (imaginez ce que ce sera quand les choses tourneront à nouveau au vinaigre).

Mais ce qui est dingue, c’est que la sécurité sociale et Medicare ne sont même pas financées correctement. Ces 2 entités voient leurs réserves fondre comme neige au soleil. (…) Malgré le fait qu’ils engloutissent la majorité des rentrées fiscales américaines, ces 2 programmes auront bientôt besoin d’un énorme plan de renflouement. D’où viendra l’argent ?

Il est possible que le gouvernement tente d’emprunter ces 42 trillions de dollars, l’estimation jugée nécessaire pour rendre ces programmes à nouveau solvables. Mais cela semble extraordinairement peu probable.

En admettant que cette quantité d’argent soit empruntée ou créée, cela provoquerait une crise terminale pour le dollar, ou forcerait le gouvernement américain à faire défaut, jetant ainsi le système financier mondial dans le chaos.

L’autre option est de simplement « faire défaut sur les futurs bénéficiaires » en disant aux gens : « désolé, nous avons gaspillé tout l’argent disponible, il ne reste plus rien ».

Le gouvernement aurait donc 2 options : soit arnaquer les banques ou les contribuables. Je me demande vraiment bien ce qu’ils choisiront de faire…

http://or-argent.eu/dette-americaine-2016-un-cout-plus-eleve-que-le-plan-marshall/

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