1984

Mondialisme : Le martyr des mots, les tyrans de l’esprit et le nouveau collectivisme !

La présente réflexion est à lire, à méditer et à approfondir car à quoi sert de se demander « que faire? » si on est incapable de comprendre que, déja, l’asservissement est en soi. Il est  en nous! Il faut commencer par le commencement, l’origine. 

La lutte contre les Macron, les BHL, les marchands du temple, les l’Oréal, les Bouygues, les Google, les soi disants progressistes du politiquement correct, cette lutte commence dans notre tête, grace à la pensée critique. Elle seule permet de remettre le monde sur ses pieds. La première oeuvre révolutionnaire est de penser juste, de faire tomber les mystifications. 

Nous le disons souvent l’homme est une intersection, une intersection de l’individuel, du singulier d’une part et du collectif, du social  d’autre part.

Notre propos libertaire n’est jamais de nier le « social », de nier ce qui vient de la société, non, nous ne pouvons y échapper: la société nous traverse et nous structure. Mais il faut aussi laisser la place à l’individu, à son émancipation, à son dépassement. L’individu nait aliéné, étranger à lui même car il est pris dans le social, dans le collectif; mais son Projet c’est d’exister, de s’autoriser de lui même, de construire sa vie. La sienne.

Et cela nos sociéts progressistes ne le tolèrent plus, car c’est contraire aux intérêts dominants, elles veulent tout régenter, le passé qu’elle réécrivent, le présent qu’elles formatent et l’avenir qu’elles veulent définir et imposer.

Se poser en individu c’est dire non, c’est prétendre que l’avenir n’est écrit nul part, qu’il n’est jamais dicté. Il est à construire, il est à confronter. 

Le martyr des mots, les tyrans de l’esprit et le nouveau collectivisme


Par Richard M. Ebeling – Le 7 août 2017 – Source Explore Freedom

La contre-révolution actuelle contre la liberté est menée sur plusieurs fronts dans la société américaine. L’un se trouve dans les collèges et universités des campus à travers le pays, où l’idéologie du « politiquement correct »étrangle le principe et l’usage de la liberté d’expression ainsi que l’idéal de la controverse et du débat.

Dans cette campagne contre la liberté d’expression et l’échange ouvert d’idées concurrentes et opposées, il est fondamental de comprendre le langage avec lequel cette campagne a été lancée, et la caractérisation linguistique de ses protagonistes.

Nous devons nous rappeler et réfléchir au fait que c’est grâce à notre langue que nous nous pensons nous-mêmes, nos relations avec les autres et à l’ordre social général dans lequel nous vivons et que nous partageons avec les autres. Les mots ne font pas que définir, ni délimiter simplement, le nom des objets, des individus, des événements ou des actions. Les mots contiennent et connotent également des significations qui créent des images mentales, des émotions, des attitudes et des croyances chez les gens, influençant et colorant ainsi la façon dont ils se voient, eux et le monde qui les entoure.

La manipulation nazie des esprits par le langage

Pour un exemple de cela, nous pouvons nous tourner vers Victor Klemperer (1881-1960), un juif allemand qui a survécu dans l’Allemagne nazie en dehors du système de camps de concentration parce que sa femme n’était pas juive et elle l’a défendu tout au long de la Seconde Guerre mondiale. Plusieurs années après la défaite d’Hitler et du régime national-socialiste en 1945, Klemperer a écrit un livre intitulé La langue du Troisième Reich (1957). Professeur de langues romanes dans une université à Dresde avant la montée en puissance de Hitler en 1933, il était particulièrement au fait des usages et des nuances des mots et de leur signification contextuelle.

Il a conservé un journal détaillé et vraiment fascinant de la vie quotidienne pendant l’ère nazie en Allemagne, dont le contenu complet a été publié sous le titre : Je porte témoignage : un journal des années nazies (1995), longtemps après son décès. Il s’est appuyé sur ses observations méticuleuses dans son ouvrage La Langue du Troisième Reich dans les années 1950. Klemperer a soutenu que pratiquement tout le monde, dans l’Allemagne hitlérienne était nazi – qu’ils se considèrent ou non comme des nationaux-socialistes, y compris plusieurs des victimes du régime – et aussi des juifs allemands.

Pourquoi ? Parce qu’ils avaient été fascinés et avaient adapté dans leurs pensées et leurs croyances les idées et l’idéologie de leurs maîtres nazis. Ils ont eu du mal à penser à la vie et à la morale d’une autre manière ; c’est-à-dire raisonner d’une manière indépendante de la langue des mots et des phrases politiques reflétant les conceptions nazies de l’homme, de la race et de la société. Klemperer suggérait que, dans leur esprit, ils n’étaient plus des êtres humains autonomes, mais des esclaves du régime puisqu’ils pensaient et agissaient en fonction du lexique et de la logique du national-socialisme hitlérien.

Selon Klemperer :

« Le nazisme imprègne la chair et le sang des gens par des mots simples, des idiomes et des structures de phrases qui leur ont été imposés par un million de répétitions et intégrés mécaniquement, inconsciemment. . .

Le langage ne fait pas simplement qu’exprimer et penser pour moi, il dicte de plus en plus mes sentiments et gouverne tout mon être spirituel, de manière indiscutable et inconsciente je m’abandonne à lui. Les mots peuvent être vus comme de minuscules doses d’arsenic, ils sont avalés innocemment, semblent n’avoir aucun effet, puis après un peu de temps, la réaction toxique s’installe. »

Klemperer a déclaré que les nazis ne créaient pas beaucoup de mots nouveaux, bien qu’ils l’aient fait intentionnellement dans certains cas. Mais ce qui était beaucoup plus inoffensif, a-t-il soutenu, c’est que, grâce à leur propre usage des mots existants, à maintes reprises dans leur propagande, leurs discours et leurs publications, ils en ont changé la signification et le contexte qui était considéré comme acquis dans la langue allemande.

Les nazis, par cette méthode, ont fait que les mots n’ont plus qu’un seul sens, le sens collectif ou partagé qui sert les buts des nazis. « En faisant du langage le serviteur de son système terrible, il lui procure les moyens universels les plus puissants et les plus subreptices », a expliqué Klemperer en poursuivant :

« Le seul but [de l’utilisation et la forme du langage nazis] est de supprimer toutes les individualités, de les paralyser en tant que personnalités, de les transformer en bestiaux inconscients et dociles dans un troupeau entraîné et chassé dans une direction particulière pour les transformer en atomes dans un énorme bloc de pierre. . . Là où [la langue nazie] s’adresse à l’individu. . . où elle l’éduque, elle enseigne les moyens de reproduire le fanatisme et les techniques de suggestion de masse. »

Le contrôle soviétique de la pensée à travers le langage

Le régime communiste, en Russie soviétique, fonctionnait à l’identique dans l’usage de cette technique idéologique de subversion du langage pour arriver à ses fins. L’historien russe Mikhail Heller (1922-1997) a souligné cet aspect de la société socialiste planifiée dans son travail perspicace, Cogs in the Wheel : La fabrication de l’homme soviétique (1988).

Depuis l’époque de Vladimir Lénine avec l’avènement de la révolution bolchevique en novembre 1917 et pendant le règne de presque vingt-cinq ans de Joseph Staline, jusqu’aux dirigeants soviétiques de la fin du régime, en 1991, le langage e été utilisé pour servir les moyens et les fins du système socialiste. Heller explique :

« Lénine a développé une méthode spéciale d’écriture qui a permis d’installer la ‘formule du slogan’ dans l’esprit du lecteur ou de l’auditeur. . . Ensuite, comme élément le plus important, il y a l’utilisation de la répétition, au moyen de laquelle se forme une zone où se concentre l’attention, réduisant le champ des possibilités et piégeant la pensée dans un enclos fermé où il n’y a qu’une seule issue. . .

Le pouvoir absolu sur la Parole donne au Maître de celle-ci un pouvoir magique englobant toutes les communications. Le discours soviétique est toujours un monologue parce qu’il n’y a pas d’autre partie à laquelle s’adresser. De l’autre côté il y a l’ennemi. Dans la langue soviétique, il n’y a pas de mots neutres – chaque mot porte un fardeau idéologique. . . C’est pourquoi, dans la langue soviétique, les mêmes mots se répètent encore et encore, jusqu’à ce qu’ils deviennent un signal qui agit sans aucun effort de pensée. L’effet des phrases et des slogans est également assuré par leur répétition constante sous la même forme…

Le langage soviétique est devenu le moyen le plus important pour interdire aux gens l’acquisition de plus de connaissances que ce que l’État souhaite. . . Le discours soviétique a perdu sa liberté. Le langage a été assemblé à partir de slogans et de citations du Leader [Staline]. . . L’autorité écrasante et incontestée de la parole du Leader est le résultat, dans une large mesure, de son droit et de son pouvoir de nommer l’Ennemi. . . Le mot qui signifie l’ennemi doit être frappant, facile à mémoriser, impliquant la condamnation par sa seule sonorité et toujours imprécis, de sorte que tous ceux qui, à un moment donné, ne plaisent pas au Leader peuvent être inclus dans cette rubrique. » 

Du socialisme au libéralisme et au progressisme

Le même totalitarisme du langage et des idées peut être constaté dans la langue de la gauche progressiste et radicale aux États-Unis aujourd’hui. La preuve du succès de la méthode est tangible chez les gens qui ont occulté le passé et accepté le terme de progressistes pour désigner tous ceux qui visent un avenir collectiviste pour la société contemporaine.

En fait, ceux qui revêtent aujourd’hui l’uniforme du progressisme ressemblent aux socialistes d’il y a une centaine d’années, ou plus. Ils étaient certains et confiants dans le fait que les « lois de l’histoire »de Marx rendaient inévitable et inéluctable une société socialiste planifiée. Mais le mot socialiste a bientôt traîné avec lui trop de connotations négatives, telles que la direction centrale et le dirigisme imposé à chacun dans la société, sous un régime qui était susceptible d’être vu comme une dictature.

Ainsi, les socialistes ont réalisé un tour de passe passe linguistique pour se transformer en nouveaux libéraux authentiques ou progressistes, souhaitant simplement accomplir le programme politique inachevé des anciens libéraux individualistes du dix-neuvième siècle qui défendaient uniquement des libertés négatives, celles qui empêchent la coercition et l’ingérence d’autres individus ou des gouvernements.

L’agenda inachevé progressiste libéral nécessitait le respect des libertés positives, celles qui imposent, par des garanties gouvernementales, une grande variété d’avantages redistribués aux nécessiteux, aux exploités et aux travailleurs de la terre qui étaient les véritables producteurs de tous les biens, mais qui ont été injustement traités et abusés par les riches, les propriétaires capitalistes, les profiteurs avides qui ne se souciaient pas des petites gens, sur le dos desquels ces exploiteurs capitalistes ont amassé leur richesse, non acquise de manière éthique.

Et lorsque le mot libéral est devenu, lui-même, un mot critiqué et impopulaire à cause des attaques de la part des conservateurs politiques et d’autres, le mot libéral a été rejeté et remplacé par progressiste,tout simplement, ce qui désigne une personne qui attend avec impatience la réalisation de plus de progrès social, connotant ce qui était considéré, il y a cent ans, comme un programme socialiste – la redistribution du bien-être et le contrôle étendu des réglementations du gouvernement dans la vie économique et sociale. (Voir mon articleBarack Obama et la signification du socialisme).

Mais accuser un progressiste d’être socialiste ou intéressé à faire avancer des parties d’un programme traditionnellement socialiste, a été transformé en une preuve que le promoteur d’un tel argument est un extrémiste de droite, un ennemi des pauvres, un opposant à la justice sociale, sinon pire [un facho, NdT]. Tout cela n’est qu’une astuce linguistique pour empêcher quiconque de prendre une telle critique au sérieux – sur les bases logiques et historiques de son accusation et de son argumentation – parce qu’en prenant la critique au sérieux cette personne elle-même montre qu’elle a été victime d’idées réactionnaires en dehors du débat politique légitime et acceptable. Fin de la discussion.

De la Lutte des classes au Nouveau collectivisme racial

Le concept social de base dans l’économie politique marxiste traditionnelle a été la notion de lutte de classe. La société est divisée en deux classes sociales principales, identifiées par le fait qu’un individu est ou n’est pas propriétaire des moyens de production. S’il est propriétaire, il est membre de la classe exploitante capitaliste. S’il n’est pas propriétaire, il est membre de la classe ouvrière exploitée, opprimée et victimisée.

La possession de la propriété déterminait le statut social, et la place de toute personne dans la société. Ce que l’individu croyait, la façon dont il agissait personnellement dans ses interactions sociales et économiques avec d’autres, n’avait absolument aucune signification. Vous étiez encensé ou condamné en fonction de votre statut de classe dans la société. Vous étiez un ennemi de classe ou un camarade social.

Aujourd’hui, la conception marxienne a été modifiée et transformée en une nouvelle notion de conflit social irréductible : le bénéficiaire du privilège de la race blanche contre celui qui souffre de l’oppression blanche. Au lieu du statut relatif à la propriété des moyens de production pour déterminer votre classement social en saint ou en pécheur, il y a maintenant le nouveau collectivisme racial.

Le fait d’être blanc condamne une personne en l’excluant du bénéfice, implicite ou explicite, d’un système – capitaliste – social et économique qui a été désormais mis au service d’un segment limité de la communauté humaine pour qu’il accède au pouvoir et à la richesse pour lui-même, aux frais de toutes les autres personnes de couleur partout ailleurs dans le monde.

Les avocats du Nouveau conflit racial insistent sur le fait que tant de personnes blanches ne parviennent pas à comprendre cela, ou se refusent à l’admettre, démontre à quel point le racisme blanc est vraiment intégré dans la société américaine moderne. Ne pas accepter ce nouvel argument collectiviste de race est considéré comme preuve ipso facto de la mentalité raciste, à laquelle le progressiste s’oppose, et qu’il est déterminé à renverser par pratiquement tous les moyens.

L’individu aboli dans les classifications collectivistes

Quel est le pedigree particulier de l’individu ? Ses ancêtres avaient-ils des esclaves africains ? Ces ancêtres étaient-ils pro-esclavagistes ou anti-esclavagistes ? Ces ancêtres sont-ils venus aux États-Unis après l’abolition de l’esclavage ?  Étaient-ils, eux-mêmes, des immigrants qui échappaient à l’oppression et à la discrimination dans leur vieux pays et des défenseurs de l’égalité des droits pour tous dans leur nouvelle terre d’Amérique ?

Comment l’individu accusé du privilège blanc, simplement en raison de la couleur de sa peau, a-t-il agi dans sa vie personnelle envers les autres ? Comment a-t-il gagné sa propre place dans la société, en utilisant à propos ce qui reste d’un marché libre aux États-Unis ou par les faveurs et les bénéfices du capitalisme des copains et des coquins du gouvernement ? Ces questions ne sont jamais posées, et toute tentative d’y offrir des réponses est rejetée comme un écran de fumée et une rationalisation pour maintenir le privilège blanc.

Les individus sont anéantis et réduits aux catégories sociales définies et imposées par les idéologues et leurs rêves utopiques d’un monde socialement manufacturé pour refléter leur notion d’une nouvelle société consciente de sa race et de son appartenance ethnique. Cela déshumanise non seulement les individus qui, par accident de naissance, sont les descendants de parents caucasiens [blancs], mais tout autant ceux qui sont noirs ou hispaniques. Vous êtes victime en tant que personne de couleur. Vous ne pouvez pas transcender votre propre aléa de naissance pour devenir un individu réfléchi, volontaire, guidé par ses propres normes, critères et objectifs, et capable de traverser avec succès les épreuves et les tribulations de la vie. Vous êtes aussi inéluctablement captif de votre race, avec seulement un gouvernement progressiste capable de vous garantir une place juste dans la société.

Similitudes familières entre les anciens et les nouveaux collectivismes

Comme tout cela paraît familier à ces assertions nazies selon lesquelles tout ce qui était indésiré et indésirable dans la vie des Allemands était dû aux machinations et aux intrigues des juifs cosmopolites. L’échec à prouver à tant d’autres, dans le monde, l’abominable manipulation et l’exploitation par les juifs, a démontré dans quelle mesure « le juif » avait réussi à contrôler les affaires sociales et économiques et combien d’autres étaient soit leurs victimes involontaires, soit les complices dégénérés de leur attaque contre la civilisation et la pureté de la race.

Et comme cela ressemble aussi à la méthode soviétique pour clore le débat et l’argumentation : c’est un laquais et un dupe des exploiteurs capitalistes, il doit donc être ignoré ou condamné. Son refus d’admettre la justesse de la cause socialiste montre qu’elle doit être à la solde des patrons capitalistes, et donc ses arguments devraient être rejetés comme plaidoyer spécieux. Ses arguments contre la planification communiste et socialiste devraient être dévalorisés et ridiculisés parce qu’il est simplement un provocateur rouge essayant, par démagogie, de susciter une résistance émotionnelle contre ceux qui s’intéressent à la justice sociale et à la paix mondiale.

Et dans certains campus américains maintenant, il faut noter à quel point resurgissent les techniques des Gardes rouges pendant la Révolution culturelle sous la présidence de Mao en Chine pendant les années 1960 et 1970. Des foules vociférantes, de jeunes voyous intimidant et agressant physiquement, en débitant des phrases sans signification et idéologiquement creuses tirées des citations du président Mao dans le Petit livre rouge, pour écraser mentalement et physiquement tous ceux qui n’avaient pas ânonné la Ligne du Parti ou qui faisaient l’objet des purges politiques du président Mao et des vendettas personnelles contre des adversaires réels et imaginaires.

Et au cœur de cela, le même usage du langage, répété et encore répété, maintes et maintes fois, bref, des phrases claires connotant des mauvaises choses qui, simplement en étant qualifiées de telle façon, valaient accusations, condamnations, et impliquaient une punition méritée en raison de la juste colère, au choix – du peuple nazi allemand, des masses socialistes soviétiques, de la race des victimes dépossédées par le privilège blanc.

L’Université, le Nouveau collectivisme racial et la Tyrannie de la Parole

Une différence, qui distingue bien les partisans de ce Nouveau collectivisme racial de ceux des épisodes précédents du nazisme allemand ou du socialisme soviétique du XXe siècle, apparaît dans la constatation que ce totalitarisme linguistique et cet endoctrinement du langage sont promus et imposés sans aucun appareil de coercition, ni de monopole direct du pouvoir gouvernemental.

Au lieu de cela, les états-majors et les lignes de front sont dans le milieu universitaire, en particulier dans certaines institutions d’enseignement supérieur qui sont des oasis d’autonomie intellectuelle immunisées contre les responsabilités ou la contestation en raison de salaires, de programmes et d’enseignants essentiellement ou fortement financés par les contribuables. Libérés du monde du travail basé sur le marché et la récompense, et bénis par la sinécure à vie, les universitaires employés dans ces îlots du socialisme éducatif ont les espaces sûrs dans lesquels ils peuvent cultiver, pour utiliser la phrase de George Orwell, « des idées si absurdes que seul un intellectuel peut les croire ».

L’affirmation et la répétition de mots tels que privilège blanc, 1%, justice socialeracisteanti-gayanti-LGBTinsensibilité au genre, etc., a eu des effets nuisibles sur le discours privé et public. Elle a produit des niveaux d’autocensure élevés par crainte que le mot erroné, la phrase mal placée, la mauvaise interprétation d’un mot d’esprit ou un double sens involontairement offensif, ne provoquent, pour celui qui les prononce, une avalanche de critiques et de menaces sur son travail, son statut social ou son acceptation parmi les cercles professionnels et informels de la société.

Tout comme les visages robotisés, sans expression visibles, apparaissant dans les vidéos de foules de certaines scènes en Corée du Nord, le monde politiquement correct du progressisme américain et le Nouveau collectivisme racial menacent de drainer l’interaction humaine de sa spontanéité, de ses plaisanteries, de la diversité réelle et pertinente des points de vue, des voix et des modes d’expression et d’argumentation. De plus en plus de gens estiment qu’ils doivent marcher sur des œufs, ne sachant jamais qui pourrait prendre tout ce qui a été dit ou fait comme une offense contre un groupe ethnique, racial ou une personne, le délinquant se retrouvant sur le pavé de la condamnation sociale et ostracisé.

Une autre technique du nouveau collectivisme racial et du progressisme est de prendre ce qui est normalement accepté comme un moyen raisonnable et approprié de comportement poli et courtois et le transformer en une arme pour servir ses propres desseins. Nous savons tous, et essayons habituellement de nous y tenir, qu’il ne faut pas dire, ou faire, intentionnellement quelque chose qui offensera ou embarrassera quelqu’un que nous côtoyons dans un cadre social. Nous savons simplement que ce n’est pas la bonne chose à faire. Et si nous voyons que quelqu’un dérape et, de fait, agit de manière inappropriée, nous trouvons effectivement cela inapproprié et pas correct, même si nous restons silencieux et ne réagissons pas.

Les nouveaux collectivistes raciaux et les progressistes ont appris à utiliser cette notion d’étiquette appropriée et de bonne manière, qui agit comme un frein sur la plupart d’entre nous dans l’arène sociale, comme une arme pour faire taire et éreinter n’importe qui ou quelque chose qui ne correspond pas à leur vision du monde et à leur agenda politique. Tout ce qui a été dit ou fait et qui est contraire à leurs idées et à leur idéologie, est blessant pour une minorité ou un sous-groupe opprimé dans la société car cela montre une insensibilité et une mauvaise compréhension des expériences, de l’histoire, de la culture ou du degré de souffrance de ce groupe, souffrances dues au privilège blanc ou au système capitaliste ou…

Fabriquée pour culpabiliser certaines pensées, paroles ou idées, en faisant craindre les conséquences de ces comportements, une police de la pensée politiquement correcte du nouveau langage, de plus en plus efficace, de style orwellien, est imposée aux gens dans presque toutes les circonstances de la vie sociale.

Utiliser le passé pour servir les objectifs idéologiques du présent

Dans le roman de George Orwell, 1984, l’anti-héros, Winston, travaille au ministère de la Vérité. Sa tâche est de parcourir les pages des anciens journaux et de réécrire les articles afin de rendre les événements et les déclarations passés compatibles et favorables à la ligne actuelle du gouvernement. Les mots et les événements du passé sont faits pour se conformer aux vérités idéologiques du présent.

Aujourd’hui, il y a aussi une autre combine et une technique des nouveaux collectivistes raciaux et des progressistes. Les événements historiques et les personnes qui ont vécu dans ce passé sont remis à jour pour coller à la vérité de ces nouveaux totalitaires. Lorsque Jefferson a écrit dans la Déclaration d’indépendance que tous les êtres humains sont créés égaux et ont certains droits inaliénables parmi lesquels la vie, la liberté et la poursuite du bonheur, il s’agissait en vérité de mots codés pour justifier une société qui baignait dans le racisme blanc.

Si James Madison a contribué à l’élaboration d’une Constitution pour les États-Unis ayant pour but principal la limitation des passions des individus pouvant violer les droits de la majorité, en menaçant une société libre et prospère, c’est en vérité l’institutionnalisation du pouvoir d’une oligarchie de riches pour contrecarrer la volonté progressiste de la majorité des gens qui demande la justice sociale contre l’exploitation du 1%.

Oh, comme cela ressemble à la façon stalinienne de réécrire l’histoire réelle de la Révolution russe pour faire de Staline lui-même – acteur relativement mineur dans ces événements – le bras droit de Vladimir Lénine assurant la victoire socialiste. Et quelle ressemblance familière avec l’autre outil stalinien pour rendre le passé conforme à la politique du présent, lorsque après la purge, ceux qui ont été envoyés dans les camps de travail ou à la mort ont tous mentionné qu’ils ont été supprimés des livres et des magazines, et toutes les photographies où ils apparaissaient ont été retouchées.

Toute personne qui croit à la liberté de pensée, à la liberté d’expression, à la liberté d’association, à la liberté d’échanger des idées, doit s’opposer et empêcher ce nouveau collectivisme racial et son accompagnement par le totalitarisme linguistique progressiste d’imposer le nouvel âge sombre d’un discours humain mutilé.

L’esprit, le charme, la créativité et l’humanité des mots et les idées qu’ils expriment ne doivent pas être rabougris et ensuite pétrifiés par ceux qui souhaitent réduire les êtres humains individuels aux catégories collectivistes de contrôle et de domination idéologique. La liberté de pensée, d’action et d’association est trop précieuse pour être abandonnée à ces voyous coercitifs et intimidants de l’esprit humain.

Richard M.Ebeling

Traduit par jj, relu par Catherine pour le Saker Francophone

http://lesakerfrancophone.fr/le-martyr-des-mots-les-tyrans-de-lesprit-et-le-nouveau-collectivisme

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