Selon le modèle d’évaluation Morningstar, http://www.morningstar.com/cover/pfvgraph.html le 21/4/09 la bourse américaine est sous-évaluée de 13% malgré l’importante hausse boursière depuis le 9 mars dernier. Ces sous-évaluations sont à peu près similaires pour les autres pays occidentaux. Les Bourses les plus sous-évaluées sont celles des pays émergents.
L’éclairage de Jean Pierre Petit stratégiste marché indépendant :
jean pierre petit stratégiste marché indépendant 20/4/09
Aussi paradoxal que cela puisse
paraître, les périodes de récession
(au sens de la définition officielle,
c’est-à-dire celle du National
Bureau of Economic Research) ne
sont pas en soi nécessairement
négatives pour les actions. Au cours
des 10 récessions d’après-guerre
(avant celle que nous connaissons
aujourd’hui), le marché actions a
progressé une fois sur deux, notamment
en 1953-54, en 190-61 ou en
1981-82. En fait, ce paradoxe apparent
tient à ce que le marché actions
est toujours en avance par rapport à
l’entrée en récession (ou le pic du
cycle) ainsi que par rapport à la sortie
de récession (ou le creux du
cycle).
En moyenne, le marché actions anticipe
toujours l’entrée en récession
avec historiquement 6 mois
d’avance et une baisse moyenne du
S & P 500 de 12,4%. Dans le cas de
l’actuelle récession, le pic du marché
a eu lieu le 8 octobre 2007, soit 2
mois avant l’entrée officielle en
récession (avec une baisse cumulée
du marché d’environ 10% entre le
pic du marché jusqu’à présent), soit,
conformément à la moyenne.
Parallèlement, le marché actions
anticipe toujours le rebond du cycle,
avec en moyenne 4,8 mois d’avance
et une performance moyenne de
27,7% avant la sortie de récession.
Le market timing apparaît encore
plus essentiel ici car le plus gros de
la performance est réalisé au cours
de cette période. Un an après le
creux du cycle, la performance n’est
plus que de 14,3%. Si l’on s’appuie
sur un scénario de sortie de récession
à partir de juillet/août, on peut
dire grosso modo que le creux du
marché devrait se produire à la fin
du premier trimestre ou au début du
deuxième trimestre, ce qui serait le
cas puisque le point bas du marché
a eu lieu le 9 mars dernier.
Naturellement, la thématique
récessive n’est pas exclusive pour
déterminer l’évolution du marché.
D’autres éléments (politique de la
Fed, taux longs, dollar, valorisation
absolue et relative des actions,
momentum des BPA, prime de risque,
intensité de la récession puis de
la reprise …) interfèrent.
Cela étant, tous ces éléments restent
aujourd’hui favorables (politique
monétaire très expansive, taux longs
bas, valorisation correcte, ….) à l’exception
de l’intensité de la
récession/reprise. Il est vrai que
cette récession sera la plus forte
d’après-guerre et que le redressement
sera plus laborieux da s la
mesure où cette crise est à la fois
bancaire, financière, immobilière et
synchronisée à l’échelle internationale
comme vient de le rappeler le
FMI. C’est la raison pour laquelle les
perspectives de BPA sont encore
trop positives (ou pas assez négatives)
pour 2009 et devraient donc
continuer de baisser compte tenu
des perspectives de PIB nominal et
de marges. Cela est dû en partie aux
effets de base très positifs sur le
secteur des financières. Les prévisions
pour les non-financières aux
Etats-Unis et en Zone Euro sont
d’environ respectivement de – 20%
et paraissent encore trop optimistes.
Mais même en cas de révision marquée
des BPA, les marchés actions
resteraient raisonnablement valorisés,
ce qui est rassurant à moyen
terme. Le rebond très violent des
marchés du mois de mars ne
change pas fondamentalement la
donne: les marchés sont toujours
relativement peu chers et la sortie
de récession, même laborieuse, est
de nature à alimenter la dynamique
d’un marché haussier.
Catégories :Etats-Unis, Marchés Financiers et Boursiers Actions
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