UNE ENQUÊTE A MONTRÉ QUE LA BAISSE DE CONFIANCE ÉTAIT FORTEMENT CORRÉLÉE AU COMPORTEMENT EN MATIÈRE FINANCIÈRE.
Une grande partie de la recherche en économie montre une forte relation entre le niveau de confiance dans une communauté et ses résultats économiques globaux. Sans confiance mutuelle, l’activité économique se trouve gravement handicapée.
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Même au sein de l’Europe, on constate que les pays qui se font mutuellement confiance investissent davantage, notamment dans le capital-développement, et se prêtent à des contrats plus flexibles, ce qui favorise la croissance et l’investissement. S’il est vrai que la confiance dans les institutions financières et dans les gouvernements qui les chapeautent a été affectée par la crise, nous devrions y prêter la plus grande attention et chercher le moyen de regagner cette confiance.
Il est difficile d’interpréter les éléments qui pourraient traduire une crise de confiance.
Aux USA, les économistes de la Booth School of Business de l’université de Chicago se sont livrés à une enquête indépendante. Leur évaluation du degré de confiance – basé sur une enquête à grande échelle des décideurs financiers au sein des ménages américains – a montré une forte baisse de confiance à la fin de l’année dernière et au début de cette année – baisse amorcée par la chute de Lehman Brothers.
A l’automne, cette baisse de confiance a touché les banques, la Bourse, le gouvernement et ses régulateurs. Cette enquête a aussi montré que la baisse de confiance était fortement corrélée au comportement en matière financière. Autrement dit, si vous n’avez plus confiance dans le marché et dans sa régulation, vous n’allez peut-être pas déposer de l’argent dans une banque ou investir à la Bourse.
La baisse de confiance a donc eu de véritables conséquences économiques.
Heureusement, le dernier sondage (publié en juillet dernier) montre un brusque regain de confiance dans les banques et les banquiers, ce qui est un élément positif pour la Bourse.
La confiance dans la réponse gouvernementale et dans la régulation financière est également légèrement à la hausse par rapport à la fin de l’année dernière. Ce regain de confiance est sans doute la conséquence des mesures de l’administration Obama visant à réformer le système dysfonctionnel dont elle a hérité. Il est particulièrement important, car le fléchissement quant aux intentions d’investissement a été le plus marqué chez ceux qui avaient perdu confiance dans la capacité du gouvernement à réguler.
Toutes les enquêtes reflètent l’attitude moyenne des électeurs et investisseurs, mais les écarts autour de cette moyenne sont très marqués. Certaines personnes font facilement confiance à autrui, ainsi qu’aux entreprises et aux institutions avec lesquelles elles sont en relation, tandis que d’autres sont congénitalement méfiants.
Des chercheurs de l’Institut de l’université européenne de Florence et de l’université de Californie à Los Angeles ont récemment montré qu’il existe une relation entre le niveau de confiance et les revenus d’un individu. Une enquête d’opinion menée de longue date à travers l’Europe permet de relier les deux.
De manière surprenante, les résultats montrent que ceux qui sont plus méfiants que la moyenne ont généralement des revenus faibles.
Cela serait-il dû à ce qu’ils considèrent que la vie est injuste et qu’en conséquence ils ne font guère confiance à ceux qui sont autour d’eux ? Il semble que non, car on trouve aussi parmi eux des personnes qui ont tendance à accorder facilement leur confiance.
Autrement dit, si votre degré de confiance diverge fortement de la moyenne, cela peut se retourner contre vous, que vous soyez tellement méfiants au point de manquer des occasions d’investissement et d’échanges mutuellement bénéfiques, ou que vous faisiez si facilement confiance que vous vous laisser berner.
Quand un inconnu dit «Faites moi confiance» – un tic de langage des plus irritants – j’ai tendance à fermer mon porte-monnaie. Peut-être la plupart des universitaires dont les revenus sont les plus faibles parmi les professions qualifiées font-ils de même. Peut-être devrions- nous nous faire davantage confiance les uns les autres – mais pas trop!
HOWARD DAVIES Directeur de la London School of Economics oct09
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Catégories :Behaviorisme et Finance Comportementale
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