La conférence Jetfin du 28 octobre a établi un état des lieux des opportunités d’investissement dans les matières premières et l’énergie. Tour d’horizon rapide
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Spike & fail. Le comportement des matières premières répond toujours au même schéma. Les déficits structurels causent des pics de prix, qui provoquent à leur tour une production en hausse et un recul de la demande, résultant en des stocks élevés et des prix plus bas, revenant à leur moyenne tendancielle, a expliqué Chris Bodie, lors de la conférence Jetfin organisée le 28 octobre à Genève.
Pour le gérant du fonds commodities Krom River basé à Baar (ZG), l’environnement macro actuel (des stocks anémiques à la suite de la récession, une baisse des investissements dans les capacités de production, un dollar «inévitablement en baisse», une demande tirée par les pays émergents) résultera immanquablement en de nouveaux chocs sur les prix quand l’économie mondiale repartira.
Avec des variations selon les matières premières. Tour d’horizon.
Pétrole brut
Après avoir reculé de 2% durant la récession, surtout dans les middle distillates (diesel, fuel domestique), la demande, en particulier d’origine industrielle, n’est pas réapparue. C’est l’une des raisons pour lesquelles Claude Lixi, gérant du fonds Oil chez Galena AM Suisse, est modérément bullish sur le brut en 2010.
«Les fondamentaux n’entrent actuellement pas en jeu, mais le pétrole va fournir une protection contre l’inflation et la dépréciation du dollar et donc attirer les fonds des investisseurs».
Le gérant ne voit pas de reprise industrielle avant le deuxième semestre 2010. D’ici-là, le cours du brut risque d’être influencé par des événements annexes, comme l’idée, apparue dans les médias il y a une dizaine de jours, que la CFTC ne va finalement pas imposer de limites aussi drastiques que prévu sur les intervenants du marché du pétrole. Un signal qui a permis au WTI de crever la bande de fluctuation entre 65 et 75 dollars dans laquelle il évoluait depuis deux mois.
Produits agricoles
Déjà le meilleur performeur de cette année, le sucre est vu comme la vedette pour l’année 2010 par Olivier Pairault, gérant chez Blue-Gold:
«Depuis l’année 2008/2009, l’Asie se trouve en situation de déficit, découlant de l’effondrement de la production indienne (-50%), lui-même lié à la volonté du gouvernement de New Delhi d’assurer un prix élevé pour les producteurs de canne. Car dès que des surplus se sont formés, les paysans n’ont plus été payés et ils ont arrêté de cultiver la canne».
Et le recul de la production indienne n’est pas compensé par les efforts du Brésil, premier producteur mondial. Une situation qui met en valeur la décorrélation des matières agricoles avec la croissance mondiale, conclut Olivier Pairault, qui prévoit de nouveaux surplus de sucre au 2e semestre 2010 et des prix historiquement élevés.
Une décorrélation est également notable à l’intérieur de la classe d’actifs, qui s’explique par des dynamiques d’offre et demande très différentes selon les produits agricoles. A titre d’exemple le cuivre a ainsi gagné 115% depuis janvier, alors que le blé, dont la production dépend de la météo, a perdu 23%, a relevé Francis Featherby, de Louis Dreyfus Commodities.
Autre facteur: le coût du rolling des positions longues en situation de contango, qui fait que le retour sur investissement est inférieur de 13% à ce qu’il aurait été sur le spot price, selon l’analyste.
Métaux de base
Le cuivre devrait en revanche connaître un choc d’ici à 3 ans, a pronostiqué David Sutcliffe, de Ebullio Capital Management, à cause du déclin des grandes mines et de la baisse des capacités d’utilisation.
Or
L’or, enfin, traverse un «orage parfait », a expliqué David Baker, de Sprott AM: la production a atteint un pic en 2001, les banques centrales sont devenues acheteuses nettes depuis un an et la masse monétaire américaine a explosé. De quoi justifier un objectif de prix à 12 mois de 2160 dollars l’once.
L’or est devenu une devise, mais une devise sans dette, a considéré Jean-François Ruel, président de Tundra Finance, qui recommande d’acquérir des titres aurifères (mid et small caps), plutôt que du métal lui-même. Le bull market sur l’or a commencé en 2001. Se basant sur des données historiques Ruel s’attend à ce qu’il dure encore….
Catégories :Matières Premières
Je trouve l analyse sur l or tres interessante.
je partage totalement le point de vue du gerant de Tundra finance surtout depuis que l inde et le Sri Lanka en ont achete massivement. Je pense que les titres dans l or vont continuer de mieux faire cependant que le metal, c est d ailleurs ce qu ils expliquent dans leur site tundrafinance.
Pour le cuivre, je ne suis pas aussi pessimiste que ce qu affirme le gerant….les besoins de la chine maintiendront a mon avis les prix a des niveaux importants, tout comme l or et le petrole!
Pour le sucre, c est plutot la secheresse exceptionnelle de cet ete, et non pas le gvt indien qui ont fait flamber les prix!