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Charles Gave : L’extraordinaire rentabilité des sociétés Américaines?

Charles Gave est l’un des plus brillants économistes et analystes au monde….Il est français mais exilé aux US depuis maintenant  plusieurs années car il souffre de défauts  jugées rédhibitoires  en matière économique dans notre beau pays : il n’est pas marxiste, il n’est pas keynésien, il n’est pas antiaméricain et il n’est pas libertarien tendance école autrichienne…En bref c’est  un monétariste tendance Milton Friedman et un business économiste de tout premier plan…En France il contribue de manière très régulière au Journal des Finances et demeure un  grand pourfendeur devant l’éternel du système Euro  et  un adversaire acharné de l’ « IGNORAMUS TRICHET »….. Voici le 25ème volet d’une série de billets qui lui sont consacrés….

« Les grands problèmes économiques sont toujours créés par des erreurs, au nombre de 5 : une guerre ; une hausse des impôts (qui amène une aggravation du déficit budgétaire) ; une poussée protectionniste ; une augmentation des règlementations ; une erreur de politique monétaire. »

PLUS DE DETAILS EN SUIVANT : 

L’extraordinaire rentabilité des sociétés Américaines?

Un phénomène tout à fait extraordinaire.

Il y a déjà quelques temps que j’essaye d’attirer l’attention des lecteurs du JDF sur l’extraordinaire rentabilité des sociétés Américaines. Je voudrais y revenir aujourd’hui.

La comptabilité nationale Américaine publie tous les trimestres (avec un trimestre de retard) des statistiques très intéressantes sur les profits et surtout le cash flow des sociétés US. Ces statistiques qui commencent en 1948 ont ceci d’intéressant qu’elles se concentrent sur l’argent que les entreprises US génèrent dans leurs activités de tous les jours. Il s’agit donc de la meilleure analyse que nous ayons sur le cash généré par ces sociétés dans leurs activités récurrentes. Et quelque chose de très étonnant (et qui pourtant ne retient l’attention de personne) est en train de se produire.

Historiquement le ratio entre le cash flow généré par les sociétés Américaines et le PNB US était à peu prés constant, autour d’une tendance horizontale se situant a environ 9%. En termes simples cela voulait dire que les entreprises outre Atlantique gêneraient un cash flow qui bon an mal an était a 9 % du PNB US. Les bonnes années, on était à 10 %, les mauvaises à 8%. Les variations cycliques de 10% à 8% trouvaient en général leur explication dans une récession. Quand les affaires allaient mal, les sociétés encaissaient le coup et leur cash flow baissait, le contraire se produisant quand les affaires allaient bien.

Rien de tel ne s’est produit dans la dernière récession, pourtant l’une des plus sévères jamais enregistrées. Dans cette récession, non seulement notre ratio cash flow sur PNB a grimpé de 9.5% a 11%, mais le chiffre absolu du dit cash flow est monté pendant toute la période, ce qui ne s’était jamais vu. Dans une récession le cash flow des sociétés est censé baisser, et non pas monter. Or il est monté…

Comment expliquer ce phénomène étrange et quelque peu contre intuitif? Sans doute par un fait et un seul : l’information parfaite et en temps réel dont les dirigeants de sociétés disposent aujourd’hui a fait que les temps de réaction a une détérioration de l’activité sont beaucoup plus courts que par le passé. Les programmes d’investissement ont été annulés instantanément, les stocks coupés sauvagement ainsi que l’emploi. De ce fait la variable d’ajustement à un ralentissement économique n’est plus les profits (le cash-flow) mais les dépenses d’investissement ou l’emploi ou les stocks ou plus probablement les trois a la fois. Le résultat final est impressionnant : jamais les sociétés US n’ont eu une telle trésorerie. Les dépôts en cash se monteraient aujourd’hui à plus de 1000 milliards de dollars et sont en forte hausse, ce qui est invraisemblable dans une récession. Bref, les sociétés américaines sont aujourd’hui gérées pour maximiser la création de cash au travers du cycle, les rendant de ce fait complètement indépendantes des banques et de l’Etat.

La question suivante est bien entendu comment cela a t’il été interprété par les marches financiers ?

article à paraitre dans le JDF nov09

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : Un livre, une histoire , un évènement : Charles Gave : libéral mais non coupable…. (cliquez sur le lien)

EN TV LE 9 OCTOBRE 2009  : http://www.reichmantv.com/page1.html  (cliquez sur le lien)

EN VIDEO A L’ASSEMBLEE NATIONALE : http://blog.turgot.org/index.php?post/Gave-test3 (cliquez sur le lien)

EN ENTRETIEN ECRIT : Actualités Charles Gave : Transcription écrite de l’entretien BFM du 9 octobre (cliquez sur le lien)

BILLET PRECEDENT :  (Charles Gave : Malaise (cliquez sur le lien)

Charles Gave – né en 1941, il est économiste spécialiste des marchés financiers. Il a reçu un PhD en économie de l’Université de Chicago où il fut l’élève de Milton Friedman. Après avoir commencé sa carrière comme analyste financier dans une banque d’affaires française, il crée en 1974 une entreprise de recherche économique indépendante, Cecogest. En 1986, il diversifie son activité vers la gestion de portefeuille et devient le cofondateur de Cursitor-Eaton Asset Management, qui est ensuite vendu en 1995 à Alliance Capital. C’est en 1995 que Charles Gave crée Gavekal Research, Gavekal Capital et Gavekal Securities, trois entreprises dont le siège est aujourd’hui à Hong Kong.

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