Pour une meilleure lecture des indicateurs économiques
Chaque indicateur est évalué selon le système des feux tricolores : vert pour une tendance à l’amélioration, orange pour une tendance incertaine et rouge pour une tendance à la détérioration. Pour qu’il y ait reprise durable, il faut qu’au moins un indicateur de chaque pilier présente des signes d’amélioration par rapport au mois précédent.

– Le pilier central, celui de la santé financière, affiche la meilleure solidité des indicateurs. Les banques prêtent plus volontiers, les craintes relatives à la faillite des entreprises se sont calmées et on constate beaucoup moins de fluctuations débridées sur les marchés d’actions.
Définition des indicateurs propres à chaque pilier
SANTÉ FINANCIÈRE
– Crédits bancaires : L’évolution du LIBOR 3 mois par rapport au taux de référence fournit une indication quant à la liquidité du système bancaire et les taux directeurs fixés par la Banque centrale Européenne constitue une référence sur le coût du crédit bancaire.
– Emission obligataire des sociétés : Le spread des obligations d’entreprises à haut rendement donne des éléments d’informations à la fois sur le coût de financement pour les entreprises et sur l’appétit pour le risque des investisseurs.
– Volatilité des actions : Le VIX mesure la volatilité attendue sur l’indice S&P 500, mais est également représentatif du risque perçu sur l’ensemble des marchés développés. L’indice a tendance à baisser pour revenir à son niveau moyen sur le long-terme lorsque la confiance revient.
SANTÉ INDUSTRIELLE
– Sentiment industriel : Le Purchasing Managers Index (PMI) est un indicateur d’anticipation qui reflète la situation réelle de l’économie du secteur privé. Il suit l’évolution de variables telles que la production, les prises de commande, les niveaux de stocks, l’emploi et les prix. Lorsqu’il est supérieur à 50, il indique une expansion du secteur, sinon il correspond à une contraction du secteur. Le PMI du secteur manufacturier est un indicateur clé de la santé économique de l’Europe, où une part
considérable de l’économie est liée à la demande de biens manufacturés au sein du continent. La tendance peut se révéler aussi utile que la valeur absolue.
– Prix des matières premières : Le cuivre et le pétrole constituent deux des principales matières premières utilisées dans le processus de production. La demande les concernant peut être révélatrice de l’activité industrielle sous-jacente dans de nombreux secteurs économiques. Environ 65 % du volume total de cuivre sont utilisés dans les appareils électriques. 25 % sont utilisés dans le bâtiment pour la plomberie, la toiture et les revêtements. Parallèlement, la hausse de la demande de pétrole
indique que de nouvelles infrastructures sont en construction, que des usines sont mises en service et que des biens sont en circulation.
– Frais d’expédition : La plupart des biens doivent être expédiés vers leur destination finale. Le Baltic Exchange Dry Index mesure le coût de transport de diverses cargaisons de vrac solide, telles que le charbon, le fer et le grain. Une hausse des frais d’expédition peut confirmer le fait que la hausse du prix des matières premières n’est pas simplement due à la spéculation.
SANTÉ DE LA CONSOMMATION
– Chômage : Alors que le chômage mesuré dans sa plus simple expression (nombre absolu de personnes sans emploi) est un indicateur peu pertinent, le taux de variation du chômage est plus significatif. Une baisse du nombre de personnes licenciées peut indiquer une stabilisation de l’économie.
– Prix à la consommation : Après le resserrement du crédit, les consommateurs auront sans doute besoin d’encouragement pour dépenser à nouveau. Si la déflation persiste, les achats pourraient être reportés dans l’attente de nouvelles baisses des prix, ce qui aurait pour effet d’entraver la reprise de la consommation. De même, une inflation galopante limiterait le pouvoir d’achat en obligeant les consommateurs à redéfinir ce pour quoi et comment ils dépensent leurs revenus.
– Ventes au détail : Les ventes au détail constituent la mesure la plus évidente de la propension des consommateurs à dépenser. Lorsque les consommateurs se sentent en sécurité au niveau de l’emploi et qu’ils ont une bonne maîtrise de leur budget personnel, ils sont d’autant plus enclins à dépenser plus.
Elles ont progressé de 1,4% par rapport à septembre, selon le département du Commerce américain, alors que les analystes estimaient leur rebond à 0,9%.
Le ministère a revu cependant en forte hausse (de 0,8 point) leur recul du mois de septembre, indiquant qu’il avait atteint 2,3% par rapport à août.
La hausse des ventes de détail du mois d’octobre a été tirée par le secteur automobile (+7,4% par rapport au mois précédent), qui avait chuté de 14,3% en septembre, subissant le contrecoup de la fin de la “prime à la casse”.
Si l’on exclut ce secteur, les ventes de détail ont progressé de 0,2% en octobre, moins rapidement que le mois précédent.
Si l’on exclut en plus les ventes des pompes à essence (soumises à de fortes variations de prix d’un mois sur l’autre), elles ont augmenté pour le troisième mois de suite, de 0,3%, soit autant qu’en septembre.
Les ventes de détail sont très suivies dans la mesure où elles donnent une idée de la tendance des dépenses des ménages, dont la consommation est le moteur traditionnel de la croissance économique des Etats-Unis.
En glissement annuel, elles étaient en baisse de 1,7% fin octobre.
afp 16nov09
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