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En matiere financière les maths génèrent aussi du risque

  Tout devrait être aussi simple que possible, mais pas plus simple! En paraphrasant Albert Einstein, les banques d’investissement restent confrontées à cette problématique; sans qu’une chatte y retrouve forcément ses petits vu de l’extérieur.

PLUS DE RISK EN SUIVANT :

 En lisant leurs rapports annuels et trimestriels, on observe qu’une grande foi continue à être accordée par les grandes banques à la magie des nombres.

Le modèle Value at Risk (VAR) reste l’instrument de mesure le plus appliqué par les institutions financières et les hedge funds pour quantifier et gérer le risque sur une base quotidienne.

 On a vu en 2008 les limites d’une telle méthodologie qui cherche à mesurer le risque avec un degré de confiance approchant 95 à 99%.

 A priori, une telle proportion est rassurante à part une catastrophe qui se produit tous les 100 ans. Un problème est que de tels événements exceptionnels ont tendance à survenir tous les 10 ans depuis la fin des années 80.

Un modèle plus rationnel serait de se concentrer sur les événements plus rares qui peuvent se concrétiser 1% à 5% du temps. C’est là, en effet, où réside le potentiel réel d’une perte permanente. Or, c’est le tranchant qu’il faut manier avec prudence et doigté. Avec un leverage ratio de quelques pourcents, il suffit que le total du bilan d’une banque perde autant de valeur pour éliminer ses fonds propres. Il convient donc de réduire à la portion congrue les mauvais actifs, tandis que les bons risques et actifs prennent en général soin d’eux-mêmes.

Certes, la méthodologie de la VAR est désormais épaulée par des indices de stress qui visent à simuler les conditions les plus extrêmement défavorables ou contraignantes que peut subir une structure et à s’y préparer le mieux possible. Encore faut-il que l’on tienne compte d’hypothèses réalistes!

Après le râteau magistral que se sont prise certaines banques en 2008, il est probable que la conscience du risque et de conditions extrêmes s’est accentuée. Toutefois, les modèles de simulation et quantitatifs occupent toujours la première place, s’agissant de la gestion du risque, même si l’analyse des risques de crédit et opérationnels demeure logiquement classique, donc avec de l’expérience et du bon sens. Or, à cet égard, UBS, pour citer une des grandes banques, n’est pas la plus mal lotie avec Oswald Grübel à sa tête. Un pragmatique qui ne s’embarrasse pas de formules mathématiques alambiquées et absconses pour décider.

Par Philippe Rey agefi janv10

EN COMPLEMENT INDISPENSABLE : Finances : Les risques extrêmes remettent en question les modèles statistiques et mathématiques (cliquez sur le lien)

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