Changes et Devises

Commentaire : Le populiste Chavez /aussi doué à manipuler les foules que les taux de change…

L’économie vénézuélienne  sera-t-elle bientôt soluble dans le pétrosocialisme…. ????

PLUS DE CORRUPTION EN SUIVANT :

En janvier 2008, le Venezuela a remplacé son ancienne devise, le bolivar, par une nouvelle, le bolivar fort (Bs.), en retirant simplement trois zéros (1000 Bolivar = 1 Bs.). Avec une devise forte, les autorités marxistes espéraient ainsi notamment limiter l’inflation. Hélas, le résultat n’a pas été brillant.

 En décembre 2009, l’inflation atteignait encore 25,1%, une des plus élevées au monde.

 Et si les autorités marxistes ont gardé une parité fixe avec le dollar (1 USD = 2,15 Bs.), le Bs. ne s’en est pas moins déprécié sur le marché parallèle (échangesmoins officiels).

Deux nouveaux taux

Il a donc été décidé il y a peu de dévaluer le Bs.

Et les autorités marxistes-léninistes ont opté pour un système à deux taux de change. Le premier s’applique aux importations de produits de première nécessité (alimentation, médicaments, etc.) et aux importations effectuées par l’Etat. Il a été fixé à 2,60 Bs. pour 1 USD (-17%). Le second, pour toutes les autres importations, a été fixé à 4,30 Bs. pour 1 USD (-50 % ! !).

Les objectifs

Le but avoué de la dévaluation est de rendre les produits vénézuéliens moins chers à l’étranger et donc de dynamiser l’économie locale.

Mais la mesure permet surtout à l’Etat socialiste d’accroître sa capacité financière, au travers de PDVSA, l’entreprise publique qui gère le pétrole vénézuélien. Car chaque dollar issu du pétrole vendu à l’étranger fera rentrer 4,30 Bs dans ses caisses (nouveau taux de change). Mais vu que l’Etat socialiste peut bénéficier pour ses dépenses de l’autre taux de change instauré (2,60 Bs. pour 1 USD), il pourra augmenter considérablement son train de vie (intéressant en cette année électorale…).

Pas sans avatar

La mesure n’est pas sans désavantages.

– Le système à plusieurs vitesses, très complexe, semble propice aux abus.Mais Chavez en a l’habitude…

– La dévaluation n’aura sans doute pas l’effet bénéfique escompté sur les exportations. Car le pétrole accapare 90% des exportations vénézuéliennes ; et ses prix étant fixés en dollar, la baisse du bolivar n’aura pas d’impact. Quant aux 10% restants, leur apport à la croissance sera limité.

– Il y aura inévitablement une nouvelle flambée d’inflation. D’abord par le biais des produits  mportés, car la baisse du bolivar fera grimper les prix des produits étrangers. Certes, ils ne devraient pas doubler comme certains le craignent (bon nombre d’importateurs faisaient déjà appel au marché parallèle et son taux très défavorable). Mais avec une inflation de déjà 25%, il serait illusoire de ne pas craindre de hausse généralisée des prix.

– Le pouvoir d’achat des ménages baissera car les salaires risquent de ne pas suivre la flambée des prix.

– Pour les entreprises étrangères présentes au Venezuela, les bénéfices souffriront, une fois les recettes en Bs. transformées en EUR ou en USD.

Les entreprises espagnoles, notamment Telefónica, BBVA et Repsol, devraient aussi, pour diverses raisons, être affectées.

. En conclusion :  au vu du climat incertain, des perspectives peu réjouissantes et du cadre général peu propice à l’investissement,mieux vaut rester  à l’écart de la bourse de Caracas. 🙂

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PETITE CHRONOLOGIE D’UNE FAILLITE ANNNONCEE :

Le pétro-socialisme n’empêche pas la récession au Venezuela

Hugo Chavez pensait que l’économie fortement étatisée échapperait à la crise mondiale. Mais la chute des cours du brut et le manque d’investissements ont rattrapé le pays….

Il y a quelques mois, la crise économique mondiale faisait encore ricaner Hugo Chavez. «Elle ne touchera pas un poil du Venezuela», assurait le président socialiste. Il jurait que sa «révolution» allait protéger le pays des turbulences du capitalisme.

Ses espoirs ont volé en éclats cette semaine, avec la publication des statistiques du troisième trimestre. La chute du PIB, de 4,5%, a officiellement fait entrer le Venezuela en récession, en succédant à une première contraction de 2,4% au trimestre précédent. Selon la Banque centrale, la moindre activité pétrolière du cinquième exportateur mondial de brut a précipité le mouvement. Entravée par la baisse des cours mondiaux et les restrictions de production décidées par l’OPEP, elle a diminué de presque 10%.

Confiance dans le brut

Le ministre de l’Economie, Ali Rodriguez, tout en évitant le mot récession, a reconnu que le pays allait finir l’année sur un chiffre négatif, pour la première fois depuis la quasi-immobilisation de la production pétrolière par un mouvement de l’opposition, en 2003. Avec une prévision de – 2,2% cette année, le Venezuela, tout en restant dans la moyenne continentale, ferait moins bien que ses voisins andins, notamment les libéraux colombiens et péruviens. Confiant en une lente récupération des cours de brut, le ministre espère cependant retrouver une «croissance modeste» dès l’an prochain.

Encore trop optimiste? Le FMI estime que le Venezuela «sera la seule grande économie de la zone à rester en récession en 2010». La redistribution, principale arme de relance d’un gouvernement qui compte consacrer 45,7% du budget 2010 aux dépenses sociales, risque d’être affectée par la chute, de moitié, des devises que l’or noir apporte aux caisses de l’Etat pétro-dépendant.

L’entreprise publique PdVSA a de plus revu à la baisse ses prévisions de production de brut: après avoir absorbé des sous-traitants privés et renégocié des contrats d’exploitation avec les multinationales, le monopole, qui a déjà contracté 6,3 milliards de francs de dette cette année, manque de fonds pour exploiter rapidement les nouveaux gisements de l’Orénoque.

Le secteur privé, touché par une vague de nationalisations affectant depuis l’agroalimentaire jusqu’aux cimenteries, souffrirait aussi d’une «paralysie d’investissements», selon le président de la Confédération vénézuélienne des industries, Ismael Pérez. «C’est le résultat des politiques de régulation et de harcèlement des entreprises privées, a-t-il fustigé. Le contrôle des changes en vigueur depuis 2003, inefficace face à une inflation unique sur le continent (au moins 26% cette année) et porteur d’une monnaie largement surévaluée, handicape les exportations non pétrolières.

Electricité rationnée

Enfin, tout sursaut de l’économie est menacé par les rationnements d’électricité, attribués autant à un manque de prévision qu’à une sécheresse exceptionnelle. Ces coupures impopulaires s’ajoutent désormais à des restrictions d’eau.

Dans le Palais présidentiel, les ricanements du début d’année laisseraient la place à des inquiétudes électorales, à dix mois d’élections législatives. Ces deux dernières semaines, le Comandante Chavez a appelé ses concitoyens à «se préparer à la guerre» pour repousser une éventuelle invasion des Etats-Unis, à qui la Colombie voisine a officiellement ouvert les portes de sept de ses bases. L’offre de médiation du Brésil a été balayée par le dirigeant. Un discours guerrier qui, a opiné la politologue Rocio San Miguel, «ne cherche qu’à dévier l’attention des véritables problèmes du Venezuela».

Par Vincent Taillefumier, Bogota le temps 2009

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Venezuela: Chavez dévalue le bolivar pour la 1ère fois depuis 2005 

CARACAS, 9 jan 2010 (AFP)  

Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi une dévaluation du bolivar, la devise nationale, pour la première fois depuis 2005, et l’instauration d’un double taux de change favorisant les secteurs jugés prioritaires.  

A quelques mois des élections législatives de septembre, le gouvernement, qui avait écarté à plusieurs reprises une dévaluation malgré la crise mondiale, espère ainsi « freiner la hausse brutale du prix des biens importés », a déclaré le ministre des Finances, Ali Rodriguez.  

Le bolivar, qui était jusqu’à présent fixé au taux de 2,15 bolivars pour un dollar, s’échangera désormais à 2,60 bolivars pour un dollar pour les importations des services publics et des secteurs prioritaires (santé, alimentation, équipements).  

En revanche, le taux sera de 4,30 bolivars pour un dollar pour les autres importations (voitures, télécommunications, tabac, boissons, produits chimiques et électroniques), a précisé M. Chavez, chef de file de la gauche radicale en Amérique latine.  

C’est également à ce second taux que le gouvernement échangera les dollars de la vente du pétrole, dont le Venezuela est le premier exportateur latino-américain.  

Selon M. Chavez, ces mesures sont destinées à « renforcer l’économie, à freiner les importations qui ne sont pas absolument nécessaires et à stimuler les exportations », après une année 2009 marquée par un recul de 2,9% du PIB.  

La baisse des cours du pétrole début 2009 a réduit les rentrées de devises et poussé le gouvernement à diminuer les allocations de dollars au cours officiel, contraignant particuliers et entreprises à acheter des devises deux à trois fois plus cher sur un marché parallèle.  

Selon les experts, dans ce pays qui importe la majorité des produits, deux tiers des produits entrés au Venezuela ces derniers mois ont été payés avec des dollars achetés sur le marché parallèle.  

Cette hausse du coût des produits importés a provoqué une contraction de plus de 7% du secteur manufacturier l’an passé et maintenu l’inflation à un niveau record pour la région (25,1%).  

Même s’il espère que la dévaluation freinera la hausse du prix des importations, le ministre des Finances admet que cette « mesure aura un impact sur les prix », estimant qu’elle devrait provoquer une hausse de 3 à 5% de l’inflation, qui devait atteindre entre 20 et 22% en 2010, selon les précédents calculs du gouvernement.  

Plusieurs experts sont plus pessimistes et redoutent une envolée des prix.  

« Une dévaluation sans mesures fiscales ni monétaires est synonyme d’inflation », estime l’ancien directeur de la Banque centrale vénézuélienne, José Guerra, qui estime qu’il y aura « plus d’argent pour le gouvernement et moins pour les gens ».  

« C’est rare de voir dans le monde d’aujourd’hui un système de change qui privilégie tant le secteur public: l’Etat importe à 2,6 bolivars et reçoit 4,3 bolivar pour chaque dollar de ses exportations », souligne aussi l’économiste Orlando Ochoa.  

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Fièvre consumériste et confusion après la dévaluation au Venezuela  

CARACAS, 11 jan 2010 (AFP)  

Les consommateurs se sont rués sur les magasins au Venezuela pour acheter téléviseurs et autres réfrigérateurs, de peur d’une flambée des prix des produits importés après la dévaluation de la monnaie locale, le bolivar, et l’instauration d’un double taux de change.  

« Depuis samedi, nous avons triplé nos ventes », sourit Robinson, propriétaire d’un magasin d’électroménagers pratiquement dévalisé depuis que le gouvernement a annoncé vendredi la dévaluation de sa devise, qui s’échangeait depuis 2005 au taux de 2,15 bolivars pour un dollar.  

A partir de ce lundi, elle s’échangera à 2,60 bolivars pour un dollar pour les importations des produits de base (santé, alimentation, équipements) et à 4,30 bolivars pour les autres (voitures, télécommunications, électronique…).  

Le gouvernement entend ainsi doper la production nationale dans un pays qui importe la majorité de ses marchandises, mais l’opposition redoute un renforcement de l’inflation qui a déjà atteint 25% en 2009.  

Le président socialiste Hugo Chavez a menacé dimanche d’exproprier les commerçants en cas de valse des étiquettes et la garde nationale a occupé lundi un supermarché accusé d’avoir augmenté ses prix de manière abusive.  

Son discours n’a pas à suffi à rassurer les habitants de Caracas, qui n’ont pas hésité à faire la queue pendant des heures ce week-end pour acheter certains produits importés.  

« D’ici peu, cela va coûter le double, mais je ne vais pas gagner le double », affirme Ruben, un analyste informatique venu acheter une télévision.  

« Je ne sais pas si le prix va augmenter ou pas, mais au cas où, je suis venue acheter mon four », explique de son côté Rosaura Martinez.  

Pour l’instant, l’heure n’est pas encore à la flambée des prix.  

Un gérant de supermarché admet bien avoir augmenté « quelques prix » dimanche, lorsque ses stocks ont été pratiquement épuisés, mais il s’est ravisé en entendant le discours d’Hugo Chavez.  

« C’est comme avoir un pistolet sur la tempe », a-t-il déclaré.  

« Je ne vais pas augmenter les prix, je vais même les baisser », assure de son côté le gérant d’un magasins d’électroménager.  

« Maintenant, je vais avoir des dollars à 4,3 bolivars alors qu’avant je devais les acheter plus chers sur le marché parallèle pour importer », explique-t-il.  

Il fait référence au fait que l’organisme par lequel les entreprises devaient passer pour acheter des dollars au cours officiel de 2,15 bolivars avait réduit drastiquement ses dotations en dollars au début de l’année 2009, à cause de la chute des prix du pétrole, principale source de devises du pays.  

Du coup, les compagnies importatrices avaient dû acheter des dollars à un prix bien plus élevé sur un marché parallèle toléré.  

Le gouvernement n’a pas précisé s’il allait de nouveau allouer davantage de dollars et dans les banques, les bureaux de change et les entreprises, l’heure était à la confusion lundi après l’instauration du double taux de change.  

« Nous ne vendons pas de billets. Nous devons encore décider si nous augmentons le prix de 100% ou si nous procédons à une hausse progressive », explique le directeur d’une compagnie aérienne qui a requis l’anonymat.  

« Nous ne changeons pas de dollars pour le moment », témoigne de son côté une employée d’un bureau de change, où les employés ne savent pas encore combien de bolivars ils devront donner en échange de la devise américaine.  

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Dévaluation: Caracas ferme un hypermarché français soupçonné d’augmenter les prix  

CARACAS, 11 jan 2010 (AFP)  

Le gouvernement socialiste vénézuélien a fait fermer lundi pour 24 heures un hypermarché de Caracas appartenant à un groupe contrôlé par le français Casino, qu’il soupçonne d’avoir augmenté ses prix à la suite d’une dévaluation de la monnaie locale.  

La fermeture, ordonnée pour « irrégularités », a été menée par la garde nationale, un corps dépendant de l’armée qui a investi les installations du magasin, a constaté un photographe de l’AFP.  

La chaîne Exito, dont l’actionnaire majoritaire est le groupe français Casino, possède des magasins de grande taille dans plusieurs villes du Venezuela, où sont vendus tant des aliments que de l’électroménager.  

Le gouvernement a décidé vendredi de dévaluer la monnaie locale, le bolivar, qui s’échangeait depuis 2005 au taux de 2,15 bolivars pour un dollar, et d’instaurer un double taux de change pour stimuler la production nationale, dans un pays largement importateur.  

Le bolivar s’échangera désormais à 2,60 bolivars pour un dollar pour les importations des produits de base (santé, alimentation, équipements) et à 4,30 bolivars pour les autres (voitures, télécommunications, électronique, tabac, boissons…).  

Le président Hugo Chavez a menacé dimanche d’exproprier les commerçants qui augmenteraient les prix de manière abusive après la dévaluation du bolivar, présentée par les économistes comme un facteur d’inflation.  

Malgré ces propos, dans le pays sud-américain où la dévaluation est entrée en vigueur lundi, les consommateurs se sont rués sur les magasins pour acheter téléviseurs et réfrigérateurs, de peur d’une flambée des prix des produits importés après la dévaluation.  

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Dévaluation du bolivar vénézuélien: Telefonica maintient ses objectifs  

MADRID, 11 jan 2010 (AFP)  

Le géant espagnol des télécoms Telefonica, présent au Venezuela, a affirmé lundi qu’il maintenait ses perspectives en dépit de la dévaluation du Bolivar, et alors que son titre baissait sensiblement à la Bourse de Madrid.  

« Face aux informations publiées ces jours-ci sur la dévaluation du bolivar vénézuélien, la compagnie réitère ses perspectives à court et moyen terme et ses objectifs de dividendes jusqu’en 2012 », a annoncé le groupe dans un communiqué transmis à l’autorité espagnole des marchés (CNMV).  

A la Bourse de Madrid, l’action reculait de 2,46% à 12H38 (11H38 GMT) à 18,64 euros dans un marché en hausse de 0,19%.  

Le groupe prévoit une progression du chiffre d’affaires de 1 à 4% par an en moyenne jusqu’en 2012 et un dividende de 1,40 euro par action en 2010, en hausse de 21,7%.  

Le président du Venezuela, Hugo Chavez, a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi une dévaluation du bolivar, pour la première fois depuis 2005, et l’instauration d’un double taux de change favorisant les secteurs jugés prioritaires.  

Le bolivar, qui était jusqu’à présent fixé au taux de 2,15 bolivars pour un dollar, s’échangera désormais à 2,60 bolivars pour un dollar pour les importations des services publics et des secteurs prioritaires (santé, alimentation, équipements).  

En revanche, le taux sera de 4,30 bolivars pour un dollar pour les autres importations tels que les télécommunications.  

Ces taux vont diminuer les performances financières de Telefonica au Venezuela, qui publie ses comptes en euros mais perçoit ses recettes en bolivars.  

Sur les neuf premiers mois de l’année 2009, le groupe Telefonica a réalisé au Venezuela un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros, sur un total du groupe de 41,7 milliards d’euros. En cette période de crise, le groupe profitait de la bonne tenue de ses marchés latino-américains pour soutenir ses marchés plus mûrs de l’hémisphère nord.  

Une autre entreprise espagnole, le groupe pétrolier Repsol YPF, n’était lui pas malmené lundi à la Bourse de Madrid. Ses revenus au Venezuela sont directement exprimés en dollars. L’impact donc est « négligeable », a déclaré un porte-parole du groupe.  

L’action progressait de 1,60% à 19,09 euros à 12H38.

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Dévaluation: 619 commerces accusés d’augmenter les prix fermés au Venezuela

CARACAS, 15 jan 2010 (AFP)

Le gouvernement socialiste vénézuélien a fait fermer de façon temporaire 619 commerces accusés d’avoir augmenté ses prix à des fins « spéculatives » à la suite d’une dévaluation de la monnaie locale, a dit une source officielle jeudi soir à l’agence officielle ABN.

Un millier d’établissements ont été mis à l’amende cette semaine, a précisé Valentina Querales, directrice nationale de l’Institut pour la Défense des Personnes dans l’accès des Biens et des Services. Les établissements resteront le rideau baissé jusqu’à ce qu’ils rétablissent les prix antérieurs à la dévaluation.

« Beaucoup de commerçants ont augmenté leurs prix jusqu’à 80% », a constaté Mme Querales.

Le gouvernement a décidé le 8 janvier de dévaluer le bolivar, qui s’échangeait depuis 2005 au taux de 2,15 bolivars pour un dollar, et d’instaurer un double taux de change pour stimuler la production nationale, dans un pays largement importateur.

Le bolivar s’échange désormais à 2,60 bolivars pour un dollar pour les importations des produits de base (santé, alimentation, équipements) et à 4,30 bolivars pour les autres (voitures, télécommunications, électronique, tabac, boissons…).

Le président Hugo Chavez avait menacé d’exproprier les commerçants qui augmenteraient les prix de manière abusive après la dévaluation du bolivar, présentée par les économistes comme un facteur d’inflation.

Peu après, un hypermarché de Caracas appartenant au groupe Exito, contrôlé par le français Casino, avait été fermé pour 24 heures.

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Venezuela: bol d’air budgétaire pour le gouvernement en année électorale

CARACAS, 12 jan 2010 (AFP)

Le Venezuela, puissance pétrolière engluée dans une crise économique et énergétique, s’est offert un bol d’air budgétaire avec une dévaluation qui va doper ses revenus du pétrole à neuf mois d’élections législatives, mais au risque d’accroître une inflation déjà galopante, selon des économistes.

« Il y aura plus d’argent pour le gouvernement et moins pour les gens », estime l’ancien directeur de la Banque centrale, José Guerra, résumant l’avis de nombreux experts après la dévaluation vendredi de la monnaie locale, qui s’échangeait depuis 2005 au taux fixe de 2,15 bolivars pour un dollar.

Le cours est désormais de 2,60 bolivars pour un dollar pour les importations des produits de base (santé, alimentation, équipements) et de 4,30 bolivars pour les autres (voitures, télécommunications, électronique…).

Après une année 2009 terminée sur une contraction de 2,9% du Produit intérieur brut (PIB), une première depuis cinq ans, le gouvernement entend ainsi stimuler la production nationale, alors que le pays importe la majeure partie de ce qu’il consomme.

Il va aussi doper ses revenus puisque c’est au second taux de 4,30 bolivars que la compagnie pétrolière publique PDVSA échangera les dollars de la vente du pétrole, qui représentent 90% des entrées de devises du premier exportateur de brut latino-américain.

« Etant donné sa grande dépendance au pétrole, le gouvernement sera le principal bénéficiaire de cette modification du taux de change officiel. Néanmoins, les gains tirés de la dévaluation devraient être utilisés pour augmenter les dépenses en vu des élections législatives de septembre », estime Erich Arispe, analyste de l’agence de notation Fitch.

Ce scrutin est un objectif majeur pour le président socialiste Hugo Chavez, qui a accumulé les succès politiques depuis dix ans grâce à ses nombreux programmes sociaux pour les plus pauvres, financés par l’argent du pétrole, selon les politologues.

Le parlement est largement contrôlé par les pro-chavistes en raison du boycottage du dernier scrutin par l’opposition en 2005, mais la cote de popularité du chef de l’Etat a chuté d’environ dix points en 2009 (de 60% à 50%).

L’opposition pourrait profiter des difficultés économiques pour regagner du terrain. Ses dirigeants et de nombreux économistes ont déjà tiré à boulets rouges sur la dévaluation, en jugeant qu’elle allait encore accroître l’inflation (25% en 2009).

Le gouvernement a dépêché la garde nationale dans les rues pour éviter une valse des étiquettes et a déjà ordonné la fermeture provisoire de 70 magasins accusés d’avoir augmenté abusivement leurs prix, sans rassurer la population qui s’est ruée sur les magasins avant une éventuelle flambée inflationniste.

Des entreprises étrangères, elles, s’interrogent sur la manière de répercuter cette dévaluation, car elles sont payées en bolivars mais publient leurs comptes en dollars ou en euros.

Les opposants dénoncent par ailleurs le manque d’investissement du gouvernement et sa mauvaise gestion des installations dans le secteur électrique, à l’origine selon eux des nombreuses coupures de courant depuis des mois.

Le gouvernement rejette la faute sur le « gaspillage » et la sécheresse, qui a réduit la production de trois centrales hydro-électriques générant 70% de l’électricité du pays et entraîné des coupures d’eau.

Alors que la demande dépasse d’un mégawatt l’offre journalière d’électricité, le gouvernement veut réduire de 20% la consommation, en modifiant les horaires d’ouvertures des magasins et administrations ou en menaçant de couper le courant aux centres commerciaux et industries qui ne réduiraient pas de 20% leur consommation mensuelle.

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 Le bolivar met les multinationales à l’épreuve 

Anjali Cordeiro, Newswires 12/01/2010

Les géants américains des produits de consommation, comme Colgate-Palmolive Co. et Avon Products Inc., n’ont pas ménagé leurs efforts pour augmenter leurs ventes de dentifrices et autres rouges à lèvres en Amérique latine. L’impact de la dévaluation du bolivar annoncée le 8 janvier par le Venezuela n’en devrait être que plus douloureux. 

Le président vénézuélien Hugo Chavez a dévalué la semaine dernière le bolivar. La devise nationale est maintenant fixée à 4,3 pour un dollar, alors qu’elle s’échangeait précédemment à un taux de 2,15 contre le dollar, une mesure qui va pénaliser les entreprises internationales qui étaient en train de développer leurs activités en Amérique latine. 

Les grands fabricants américains de produits de consommation vendent du savon, du dentifrice et d’autres produits ménagers au Venezuela. Quand ils convertiront leurs ventes locales en dollars américains, ces groupes pourraient avoir de mauvaises surprises. 

Les pressions générées par la dévaluation du bolivar devraient également être ressenties par les multinationales non américaines. L’espagnol Telefonica a ainsi vu son titre fortement reculer lundi, la dévaluation de la devise ayant réduit de plus de 1 milliard de dollars les bénéfices réalisés par le groupe au Venezuela. 

Selon Bill Pecoriello, analyste chez ConsumerEdge Research, la conversion du bolivar en dollar au nouveau taux de change devrait amputer de 2% à 3% en moyenne les résultats 2010 des groupes américains de produits de consommation. Il s’attend à ce que Colgate-Palmolive et Avon Products soient les plus sévèrement touchés. Colgate réalise environ 6% de son chiffre d’affaires au Venezuela, et la dévaluation du bolivar pourrait entamer de 23 cents par action ses résultats 2010, tandis qu’Avon y réalise près de 5% de son chiffre d’affaires et pourrait voir ses résultats amputés de 15 cents par action. 

Telefonica a fait savoir lundi qu’il atteindrait ses objectifs de bénéfice par action pour 2010. Colgate a pour sa part indiqué que la conversion de ses rapports financiers locaux au nouveau taux de change affecterait ses résultats de 4 cents à 6 cents par action sur chacun des trimestres de l’exercice 2010. Mais le groupe a également indiqué qu’il enregistrerait un gain exceptionnel d’environ 60 millions de dollars, soit 12 cents par action, au premier trimestre 2010, lié en partie à des ajustements apportés à son bilan au Venezuela. 

A l’annonce de la dévaluation, les analystes de BMO Capital Markets ont abaissé leur recommandation sur le titre Procter & Gamble, le premier fabriquant américain de produits ménagers, de surperformance à performance en ligne avec le marché. 

Le Venezuela ne représente néanmoins qu’une part minime des résultats mondiaux de ces groupes. 

La dévaluation de la devise vénézuélienne « était en quelque sorte attendue, elle ne me surprend donc pas complètement », a souligné Walter Todd, gérant de portefeuille chez Greenwood Capital, ajoutant qu’elle ne suffira sans doute pas à modifier radicalement le sort de groupes de la taille de P&G. 

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Chavez exproprie une chaîne d’hypermarchés franco-colombienne

CARACAS, 17 jan 2010 (AFP)

Le président socialiste du Venezuela Hugo Chavez a ordonné dimanche l’expropriation de la chaîne d’hypermarchés franco-colombienne Exito (groupe Casino), accusée d’avoir augmenté ses prix à des fins « spéculatives » après la dévaluation de la monnaie locale le 8 janvier. 

« La chaîne Exito passe sous contrôle de la République, en raison de nombreuses infractions aux lois vénézuéliennes », a déclaré M. Chavez sous les applaudissements lors de son programme radio-télévisé hebdomadaire, « Alo Presidente » (Allo Président). 

« Jusqu’à quand allons-nous permettre qu’une multinationale vienne faire cela ici? J’ordonne que l’on ouvre une enquête et j’attends la nouvelle loi pour entamer une procédure d’expropriation de la chaîne Exito », a ajouté le chef de file de la gauche radicale latino-américaine.

M. Chavez a demandé au parlement, où ses partisans sont largement majoritaires, d’adopter « en urgence » une réforme de la loi de défense du consommateur, afin de permettre à l’Etat d' »exproprier » les commerces qui augmentent leurs prix à des fins « spéculatives ».

 La chaîne colombienne Exito, dont l’actionnaire majoritaire est le groupe français Casino, possède plusieurs grands magasins au Venezuela. 

« Cela doit passer sous contrôle de la nation. Cela peut faire partie de Comerso », a affirmé M. Chavez, en faisant référence à la Corporation de Marchés socialistes, un nouveau réseau de commerces vendant à des prix cassés divers types de produits. 

Il y a dix jours, le gouvernement a dévalué le bolivar, qui s’échangeait depuis 2005 au taux de 2,15 bolivars pour un dollar, et instauré un double taux de change pour stimuler la production nationale, dans un pays largement importateur. 

Le bolivar s’échange désormais à 2,60 bolivars pour un dollar pour les importations des produits de base (santé, alimentation, équipements) et à 4,30 bolivars pour les autres (voitures, télécommunications, électronique…). 

Les économistes redoutent que cette dévaluation n’alimente l’inflation dans un pays où les prix ont augmenté de 25% en 2009.

 Par peur d’une valse des étiquettes, bon nombre de Vénézuéliens se sont rués dans les magasins au lendemain de l’annonce gouvernementale pour acheter notamment des appareils électroménagers importés. 

En réaction, le président Hugo Chavez avait menacé d’exproprier les commerçants qui augmenteraient les prix de manière abusive. 

Peu après, un hypermarché de Caracas appartenant au groupe Exito avait été le premier magasin investi par la garde nationale. Des dizaines d’autres commerces ont depuis subi le même sort. 

M. Chavez, arrivé au pouvoir en 1999, a déjà exproprié plusieurs entreprises vénézuéliennes et étrangères depuis 2007 dans le cadre de sa politique de nationalisations de plusieurs secteurs stratégiques, comme le pétrole, l’électricité, les télécommunications, la sidérurgie, le ciment ou les banques.

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Venezuela: le gouvernement intervient dans 3 banques et en liquide 2 autres

CARACAS, 19 jan 2010 (AFP)

Le gouvernement socialiste vénézuélien a pris le contrôle de trois petites banques privées et ordonné la liquidation de deux autres dont il avait déjà pris le contrôle, a indiqué le Conseil supérieur d’un organisme régulateur du secteur bancaire, lundi, dans un communiqué.

Les trois banques seront fermées dès mardi et leurs clients ne pourront pas avoir accès à leurs avoirs de façon immédiate.

« Dans le but de garantir l’assainissement du système bancaire et financier national, le conseil supérieur (…) a décidé d’intervenir dans les trois entités suivantes: InverUnion Banco Comercial; Banco Del Sol Banco de Desarrollo; y Mi Casa, Entidad de Ahorro y Prestamo », a indiqué l’organisme Sudeban.

Les banques « étaient confrontées à de graves problèmes administratifs et de gestion qui ont entraîné un manque de liquidités, ce qui ne leur a pas permis de respecter leurs obligations sur le court terme », a ajouté Sudeban.

InverUnion, Banco Del Sol y Mi Casa représentent 2,34% des dépôts bancaires au Venezuela.

Le gouvernement vénézuélien a garanti les dépôts de plus de 95% des épargnants des trois banques, ce qui représenterait plus de 160.000 personnes, selon le communiqué de Sudeban.

Deux autres banques, contrôlées depuis décembre dernier, Baninvest Banco de Inversión et Banco Real Banco de Desarrollo, ont été liquidées.

Le gouvernement du président Hugo Chavez a fermé au total, depuis novembre, huit autres banques de petite et moyenne importance. Quatre d’entre elles ont été nationalisées et regroupées en une seule entité, la banque Bicentenario.

Le poids de l’Etat dans le secteur bancaire s’en est trouvé renforcé: il en contrôlerait actuellement plus de 25%.

« La banque privée peut exister pourvu qu’elle se soumette à la Constitution, aux lois et au projet socialiste », a dit récemment M. Chavez.

Des mandats d’arrêt contre plusieurs dirigeants de banque avaient été émis après la fermeture des banques ces derniers mois. L’arrestation la plus spectaculaire a été celle du frère du ministre des Sciences et de la Technologie, Jesse Chacon, un proche collaborateur du président qui a dû démissionner.

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