Au coeur de la création de richesse : l'Entreprise

Commentaire Marché US / Semaine 5

Les marchés américains ont enregistré un recul au cours de la semaine dernière sous l’effet de diverses annonces – déclarations de Zorrobama, annonce de resserrement des taux en Chine… – en décalage avec des nouvelles économiques et des résultats d’entreprises rassurants.

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Au cours de la semaine dernière , les secteurs ayant le plus corrigé sont les technologies de l’information (-5,5%) et les matériaux (-5,14%). Le secteur de la santé a quant à lui été le plus résistant à la chute des marchés.

L’indice de confiance des consommateurs a retrouvé, au mois de janvier, ses plus hauts niveaux depuis septembre 2008 à 55,9 – contre 53,5 pour les estimations. Le FMI a quant à lui fortement relevé ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale en 2010 à 3,9% contre 3,1% en octobre. La croissance attendue pour les Etats-Unis a également été relevée à 2,7% contre 1,5% précédemment, le FMI soulignant notamment le rôle positif pour l’emploi des mesures prises par le gouvernement.

Sur le plan de l’activité économique, les nouvelles sont plus contrastées : si le compte rendu du FOMC fait état d’une amélioration globale de la situation, il existe des divergences géographiques à l’instar de la région de Chicago (activité inférieure aux attentes) et Dallas (forte hausse).

Plus d’un tiers des entreprises du S&P 500, soit 132 sociétés, a publié ses résultats au 27 janvier 2010. 80% des publications trimestrielles sont supérieures aux attentes, ce qui constitue le taux de surprise le plus important depuis 1994. Les surprises portent à la fois sur le résultat net mais également sur le niveau de l’activité avec des hausses du chiffre d’affaires.

 Par exemple 2 entreprises US test s pour les marchés : AT&T et General Electric  ont publié des résultats positifs sur le trimestre, confirmant la thèse de l’amélioration des marges, d’un meilleur service pour AT&T et du potentiel lié à la reprise de l’activité économique pour GE.

Dans le détail près de 80 % des Entreprises US ont dépassé les attentes, de plus de 10 % dans la moitié des cas (en ligne avec le 3ème trimestre et mieux qu’au 2ème, où 72 % ont battu les estimations). Les surprises négatives ont concerné moins de 13 % des entreprises, avec une concentration sur la finance, plusieurs banques ayant été plus affectées que prévu par le remboursement des fonds TARP. En dépit d’un effet de base favorable (du fait des terribles chiffres du 4ème trimestre 2008), les bénéfices ont pour le moment diminué sur un an dans l’industrie, les télécommunications et l’énergie. Globalement, les prévisions de bénéfices pour 2010 n’ont été que très légèrement revues en hausse depuis le début de l’année, les analystes anticipant désormais une croissance de 30 %des profits du S&P 500. Ces résultats sont confortés par un incessant mouvement de révisions à la hausse (sous l’impulsion des orientations données par les sociétés elles mêmes). Il semble dailleurs bien qu’une telle anticipation n’est pas intégrée dans les cours. Les secteurs cycliques et surtout l’informatique continuent d’être en tête des révisions à la hausse. Malgré ces perspectives favorables, les marchés sont à une valorisation historiquement très basse avec 13.5x les bénéfices 2010 pour le S&P 500

Les chiffres pour 2011 ont été en revanche révisés en baisse – très légèrement – avec une croissance de 21 % des bénéfices prévue l’année prochaine .

Après les coupes claires dans les coûts, la croissance du chiffre d’affaires doit devenir le centre d’attention des entreprises et sera la preuve de la reprise de la demande finale. La bonne nouvelle est que davantage d’entreprises ont réalisé de meilleures ventes : 55 % jusqu’à présent, contre 44 % au 3ème trimestre.

Autre point important et qui concerne la politique monétaire de la FED

Le communiqué du FOMC de la semaine dernière ne fut pas une surprise  : stabilité de la politique monétaire pour une période prolongée. La réunion du FOMC la semaine dernière a donc été considérée comme bénigne, mais les débats au sein de la Fed seront moins consensuels à l’avenir. Le langage a changé, la Fed estimant que les perspectives du « rythme de reprise économique » (au lieu de « activité économique ») sont désormais « modérées » après avoir été « faibles ». Le plus marquant dans le communiqué du FOMC fut la position restrictive dissidente de Thomas Hoenig sur le maintien de la mention « période prolongée » dans la déclaration relative aux taux des Fed Funds. Selon lui, « les conditions économiques et financières ont suffisamment évolué pour que l’anticipation de niveaux exceptionnellement bas pour le taux des Fed Funds sur une période prolongée ne soit plus nécessaire ». Cela signifie qu’il y aura probablement davantage de débats dans le futur au sein du FOMC. L’observation de la Fed s’apparente de plus en plus à de la kremlinologie ou bien encore à de la greenspanerie, et le marché deviendra sans doute encore plus sensible aux subtiles nuances des opinions exprimées désormais. 

A l’occasion de deux discours récents, B. Bernanke et D. Kohn, qui ont le plus d’influence sur la politique monétaire américaine, ont déclaré que la politique devrait rester accommodante. Sur la base de modèles d’évaluation des prix des actifs et des bulles possibles, ils sont tous deux arrivés à la conclusion que les bulles, en supposant qu’elles puissent être correctement identifiées, sont mieux contrôlées par des mesures réglementaires que par des instruments de politique monétaire.  Kohn a signalé que la Fed n’anticipait pas de prompte embellie de l’activité économique ni de décrue rapide du chômage. Alors qu’il a notifié qu’il faudrait modifier la politique bien avant que le taux d’utilisation des capacités ne revienne à un niveau élevé, il est clairement apparu que la Fed utilise un modèle fondé sur l’écart de production pour orienter ses décisions sur les taux. Le volume important de capacités inemployées dans l’économie américaine suggère que la perspective d’un changement des taux d’intérêt officiels est encore très lointaine…

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