Comme faire travailler son argent sans prendre de risques ? La baisse des taux courts a laminé les rendements des Sicav monétaires et porté à son étiage celui du Livret A, qui ne rapporte plus qu’un modeste 1,25 %. Les meilleures réumunérations se trouvent désormais du côté des livrets bancaires proposés via Internet .Et, pour que l’épargnant profite de quelques opérations promotionnelles, il reste possible de rémunérer correctement une épargne court terme, d’autant qu’une inflation encore très limitée (0,8 % en 2009) rend l’érosion monétaire peu douloureuse.
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Au-delà des seuls taux de rémunération, de nombreuses questions se posent aux épargnants à la recherche de placements liquides.
Peut-on encore souscrire des Sicav monétaires ?
Les Sicav monétaires pures rapportent désormais très peu. Sur un an glissant au 2 février 2010, la catégorie des fonds monétaires euros affiche en moyenne, selon Morningstar, un modeste 0,87 %. En outre, il s’agit d’un montant brut. Avant le 1er janvier, il était possible de transformer ce brut en net. Pour cela, il suffisait de rester en deçà du seuil de cession qui déclenche l’imposition des plus- values de valeurs mobilières (25.730 euros en 2009).
Depuis le 1er janvier 2010, le fait de ne pas dépasser ce fameux seuil (porté à 25.830 euros) permet toujours de s’exonérer de l’imposition forfaitaire de 18 %, mais l’épargnant reste redevable des prélèvements sociaux (12,1 %).
Dès lors, en imaginant que le rendement des monétaires demeure à peu près équivalent, un taux de 0,87 % brut correspond à un taux net de 0,76 % si le seuil de cession n’est pas franchi, et de 0,60 % si le seuil de cession est franchi… Soit moins que l’inflation. Le calcul est donc vite fait. Enfin, elle ne sont pas exemptes de tout risque (voir encadré ci-contre).
Faut-il se rabattre sur les monétaires dynamiques ?
Oui et non. Les Sicav classées dans la catégorie « dynamique » rassemblent des produits très éclectiques, avec des profils de risque totalement différents. Il peut s’agir de fonds de gestion alternative gérés avec la plus grande prudence et assortis d’une très faible volatilité. Dans ce cas, ils peuvent se substituer avec profit à des monétaires à condition d’avoir un horizon de placement de l’ordre de six mois, voire un an. Sinon, les fonds dits « monétaires dynamiques » doivent être abordés avec un maximum de récautions. Il ne faut pas souscrire avant d’avoir lu et compris l’intégralité de la notice.
Comment sont rémunérés les livrets bancaires ?
Le taux d’intérêt annuel brut est librement fixé par l’établissent et peut être révisé à tout moment. Le calcul des intérêts est effectué par quinzaines.
Les fonds déposés du 1er au 15 du mois commencent à produire des intérêts à partir du 16. Les fonds déposés du 16 au dernier jour du mois produisent des intérêts au 1er du mois suivant. Les intérêts sont versés le 31 décembre de chaque année.
Quelle est la fiscalité des livrets bancaires ?
Les intérêts sont assujettis à l’impôt et aux prélèvements sociaux. Vous pouvez choisir soit l’impôt sur le revenu (avec un taux d’imposition de 0, 5,5 %, 14 %, 30 % ou 40 %, qui dépend de vos revenus), soit le prélèvement forfaitaire libératoire au taux de 18 %. Le choix s’opère au moment de l’ouverture mais reste modifiable à tout moment. Les prélèvements sociaux de 12,1 % sont, quant à eux, prélevés à la source.
Les dangers des monétaires
Certains produits de trésorerie contiennent des expositions trop longues par rapport à leur profil de risque. Pour Thibault Prebay, gérant de Saint Germain Trésorerie (Banque Quilvest), « rechercher la performance via des lignes longues est un manquement aux règles prudentielles élémentaires d’un support de trésorerie. Avec les rendements monétaires actuels, un portefeuille contenant 20 % de titres à plus de trois mois verra sa valorisation reculer pour toute baisse supérieure à 0 01 % de ces titres, compte tenu du rendement quotidien. En mark to market (Ndlr : valorisation au prix de marché), un portefeuille avec des lignes longues ne résiste à aucun stress test ». Par ailleurs, il met en garde contre les fonds exposés essentiellement au secteur bancaire. « Un fonds monétaire doit être diversifié afin d’éviter les risques systémiques », insiste-t-il.
Profitez des opérations promotionnelles
Les meilleurs offres sont le plus souvent réservées à ceux qui ouvrent leur premier livret dans un nouvel établissement. Nous avons répertorié les propositions actuelles en éliminant celles qui sont conditionnées à des ouvertures de comptes bancaires ou impliquent la souscription de conventions de comptes pas toujours avantageuses.
Certains ont misé sur la simplicité. C’est le cas du Livret BforBank. Avec un taux de 5 % brut, garanti pendant trois mois jusqu’à 100.000 euros, il prend la tête du palmarès. Au-delà, l’épargne est rémunérée au taux de 2,50 % brut.
Parmi les concurrents sérieux, le Livret Epargne Orange d’ING Direct. Le taux nominal annuel brut est de 3,5 % jusqu’à fin avril 2010. Pour s’offrir 1 point de rémunération supplémentaire, soit 4,5 %, il faut parrainer un nouveau client. Le filleul devra avoir ouvert son Livret Epargne Orange directement sur http://www.ingdirect.fr et avoir saisi le code indiqué, dans les quarante-cinq jours suivant l’ouverture d’un Livret Epargne Orange par le parrain. Ces taux promotionnels ne sont toutefois consentis que jusqu’à 90.000 euros. Au-delà, les dépôts sont rémunérés au taux de 1,80 %.
Cortal Consors propose aussi un taux gonflé pour toute première ouverture d’un livret – avec un minimum de 1.000 euros – effectuée entre le 1er février et le 31 mars 2010. Le taux nominal annuel brut est de 2,9 % pendant six mois pour tous les versements, dans la limite de 50.000 euros de dépôt.
Durées et montants limités
Enfin, Monabank propose encore pour quelques jours (jusqu’au 10 février) un taux à partir de 4,5 % brut pendant trois mois et jusque 5.000 euros de dépôts. En outre, l’établissement a mis en place une incitation assez originale permettant d’obtenir jusqu’à 6 % brut pendant trois mois jusqu’à 5.000 euros. Le taux augmente en fonction du nombre de dossiers complets de demande de première ouverture de livret reçus entre le 15 janvier et le 11 février. Au 15 février sera fixé le taux définitif de l’opération promotionnelle. Il sera valable pendant les trois premiers mois pour les 2.000 premiers souscripteurs. Le fait de limiter la promotion à un montant aussi modique et pour une durée assez courte en restreint toutefois beaucoup l’intérêt.
source jdf fev10
Dans la mesure où un relèvement des taux courts est pour l’instant très peu probable, une hausse des rémunérations n’est pas à l’ordre du jour.
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