S&P. Le commercial (CMBS) pèse sur la reprise de la finance structurée. Ralentissement des rétrogradations dans le résidentiel (RMBS) européen
PLUS DE TITRISATION EN SUIVANT :
L’effondrement du marché de la finance structurée aux Etats-Unis a été consubstantiel à celui des valeurs bancaires. Après avoir encore drastiquement réduit leurs bilans et leurs positions en actifs à risques, les grandes banques occidentales demeurent toutefois encore exposées à cette classe d’actifs. Plusieurs facteurs pèsent encore sur la stabilisation de ce marché cette année.
Selon le dernier rapport de Standard & Poor’s sur la question, l’un des principaux motifs de préoccupation dans l’évolution de ce marché concerne les titres adossés à de l’immobilier commercial (CMBS), un secteur confronté l’an dernier à une hausse des niveaux d’impayés (delinquincy), de défauts à l’échéance ainsi que de pertes (severities). «Et nous ne prévoyons pas de réelle amélioration au niveau de la performance de ces titres en 2010. Nous maintenons par conséquent nos perspectives négatives sur les titres CMBS, avec un niveau de rétrogradations qui va probablement continuer à dépasser celui des rehaussements».
L’agence voit toutefois «poindre une lueur d’espoir du côté des nouvelles émissions, avec l’intérêt manifesté par quelques investisseurs et par des entreprises pour se financer par le biais de CMBS». Standard & Poor’s prévoit par conséquent une reprise plus lente pour cette classe d’actifs que pour les autres actifs structurés aux Etats-Unis.
Le secteur des titres ABS (asset backed Securities) adossés à des crédits voitures devrait en revanche voir son rythme d’émissions s’accélérer à la faveur de la bonne qualité apparente des crédits concernés et d’un marché automobile en meilleure santé, ainsi que du regain d’intérêt des investisseurs selon l’agence.
Toujours aux Etats-Unis, le volume d’émissions des ABS adossés à des cartes de crédits pourrait de son côté augmenter de près de 10 milliards de dollars à 55 milliards cette année.
Moyennant une discipline de souscription renforcée de la part des investisseurs.
Malgré cette perspective d’amélioration dans les cartes de crédits en 2010, l’agence S&P n’en prévoit pas moins qu’un développement stable des notes de crédit de ce segment cette année.
En toile de fond, c’est l’évolution sous-jacente du marché du travail qui cristallise l’attention: «le niveau élevé du chômage sur le marché américain continue d’affaiblir la performance des actifs concernés par les prêts aux étudiants, dans la mesure où les diplômés de fraiche date doivent lutter pour trouver un emploi
». Standard & Poor’s réitère donc ses perspectives de solvabilité stable sur les ABS adossés à des prêts aux étudiants et réassurés sur le plan fédéral.
Mais les perspectives sur les ABS liés aux prêts privés à des étudiants restent négatives.
En Europe, la finance structurée ne s’est pas encore remise de la crise financière mondiale selon Standard & Poor’s. Une crise qui s’est traduite par une chute des titrisations placées par les investisseurs au cours de ces deux dernières années, auxquelles se sont substituées de nouvelles émissions souvent retenues par les pourvoyeurs du crédit (originator) et financées au bilan ou par le biais des mécanismes de liquidités des banques centrales. «Les perspectives d’émissions sur le marché de la finance structurée en Europe demeurent donc complexes et incertaines » selon Standard & Poor’s.
A la différence de la modeste reprise du marché de la titrisation observé aux Etats-Unis et en Australie, tel n’est pas encore le cas sur le Vieux- Continent. «Nous pensons que les caractéristiques des futures transactions pourraient nettement se différencier de celles du passé, et que le nouvel équilibre résultant de la dynamique des écarts de taux (spreads), structures, offre et demande ne se concrétise pas cette année.
Tant que que le cadre réglementaire n’aura pas été finalisé pour tous les acteurs et investisseurs». Dans leur étude dévolue à la finance structurée en Europe, les analystes de Standard & Poor’s tablent néanmoins sur une stabilisation dans certains pays des rétrogradations de notes de titres RMBS, adossés à de l’immobilier résidentiel. Alors que l’Espagne et l’Irlande continueront de pâtir d’une poursuite probable de la contraction de leurs PIB._
fev10
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