Semaine de correction sur les matières premières sur fond de craintes relatives à la vigueur véritable de la reprise dans nos économies développées et à la « pause » possible en Chine. L’indice PMI chinois du mois de janvier ressort à 55,8 ; cela reste un bon chiffre dans l’absolu mais en dessous des attentes (56,5) et, de plus, il marque un ralentissement par rapport aux mois précédents.
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Les aciéristes nord-américains et européens poursuivent leurs redémarrages de capacité avec des carnets de commandes remplis pour le 1er trimestre ; les hausses de prix de l’acier annoncées semblent se concrétiser. L’oligopole du minerai de fer dans le même temps réclame 40% de hausse des prix aux aciéristes pour les livraisons de 2010 (d’avril à mars). Ces deux éléments nous laissent penser qu’un restockage dans l’acier carbone est possible cette année, ce qui sera bien sûr positif pour l’ensemble des matières premières entrant dans la composition de l’acier (fer, charbon, zinc…). Un bémol cependant pour le nickel puisque Vale est sur le point de redémarrer la production (au moins partiellement) dans ses mines à Sudbury au Canada après 7 mois de grèves.
Le pétrole a reperdu ses gains du début de semaine et ressort inchangé pour la semaine. L’annonce de la fin du cessez le- feu des rebelles dans le delta du Niger n’a compensé que partiellement des statistiques hebdomadaires américaines toujours peu motivantes (la demande ressort en baisse par rapport à l’an dernier malgré une base de comparaison facile).
L’or a poursuivi son repli technique (-2,5%) dû au renforcement du dollar américain (+2% face à l’euro) mais un intérêt grandissant de la part de la bijouterie semble émerger avec le cours de l’or qui recule ; un point bas pourrait bientôt être atteint.
La reprise du dollar a d’ailleurs mécaniquement accéléré la chute de toutes les matières premières libellées dans cette monnaie. L’indice CRB qui suit l’évolution de 19 marchés de matières premières a perdu 9% de sa valeur en données annuelles depuis le premier janvier. Un recul d’autant plus spectaculaire qu’il suit une année de très forte progression. Plus 24% en 2009, on n’avait pas vu ça depuis 1973. C’est à partir du moment où la restriction du crédit est devenue publique en Chine, c’est-à-dire pendant la deuxième quinzaine de janvier, que la confiance a commencé à s’effriter. Cette rigueur pourrait entraîner une baisse des importations chinoises. Les métaux, le pétrole souffrent. Que va-t-il se passer maintenant ? Tout dépendra de la capacité des Européens à restaurer la confiance.
Et puis il faut tout de même signaler que certaines matières premières nagent à contre-courant. Pour signe le fret par exemple s’est redressé la semaine dernière. Les échanges ne sont donc pas encore ébranlés par la crise de la dette. Par ailleurs les prix des dérivés du pétrole, indispensables à l’industrie du plastique, sont au plus haut depuis un an et demi grâce à la prodigieuse envolée de la demande de la pétrochimie asiatique. L’arrière plan structurel du dynamisme des matières premières, la forte croissance tirée par l’Asie, n’est pas encore remis en cause….
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