Europe

WSJ : Spéculation / séparer le bon grain de l’ivraie

Spéculateurs, prenez garde! Les responsables politiques européens veulent votre peau. Certains mettent la crise des dettes souveraines sur le compte des Credit Default Swaps, et parlent d’interdire l’achat d’une protection contre le non remboursement d’une obligation à ceux qui ne détiennent pas cette obligation.

D’une certaine manière, ils n’ont pas tort. Les dérivés de crédit ont bien joué un rôle dans la crise. Mais les spéculations actuelles ne sont pas celles qu’il faut pointer du doigt. Les spéculations vraiment néfastes ont eu lieu entre 2003 et 2007, lorsque les investisseurs ont fait descendre le prix de la protection contre les défauts sur le crédit à des niveaux globalement beaucoup trop bas.

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En juin 2007, le prix des CDS sur la dette grecque s’élevait à seulement 0,05 point de pourcentage. Les banques étaient considérées comme presque totalement dénuées de risque, comme en atteste l’indice Markit iTraxx Europe Senior Financials, qui atteignait alors 0,07 point de pourcentage. Le rendement des emprunts d’Etat grecs à 10 ans n’était supérieur que de 0,22 point de pourcentage à celui des Bunds allemands, malgré l’écart de cinq crans entre les notes souveraines des deux pays, et malgré les difficultés d’Athènes à juguler son endettement.

Les prix étaient déconnectés de la réalité, mais il n’y avait pas foule alors pour dénoncer les spéculateurs. Les gouvernements se contentaient de s’attribuer le mérite de cette période de croissance, de stabilité et de liquidité, qui leur permettait d’éviter les décisions douloureuses et de remporter les élections.

C’est la dette accumulée durant ces années qui est à l’origine de la spéculation actuelle, tant décriée. Les gouvernements ont eu recours à l’emprunt pour soutenir le système financier et empêcher une dépression. Les montagnes de dettes accumulées par les Etats ont eu pour effet de donner beaucoup de poids au verdict des marchés sur leur politique. Le Royaume-Uni, par exemple, a réalisé huit adjudications de gilts pendant l’année budgétaire close en avril 2001. Cette année, le calendrier du Debt Management Office britannique en prévoit 76.

Les gouvernements européens comptent émettre 1.600 milliards d’euros de dette cette année. Les responsables politiques ne devraient donc pas se montrer surpris que les marchés utilisent des instruments comme les CDS pour manifester leur inquiétude lorsque les plans de réduction des déficits ne leur semblent pas crédibles.

-Richard Barley, The Wall Street Journal

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