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Les actionnaires américains se rebellent contre les rémunérations jugées excessives des Managers

Les actionnaires américains, qui ont vu leurs investissements fondre pendant la crise financière, s’insurgent de plus en plus contre la rémunération des dirigeants d’entreprises qu’ils jugent trop élevée au regard des performances boursières médiocre des dernières années.

PLUS DACTIONNAIRE PROPRIETAIRE EN SUIVANT :  

 « Le mauvais état de l’économie a mis à jour des déficiences » dans la gestion des entreprises, constate Don Lindner, spécialiste des pratiques de rémunération de dirigeants au sein de l’association spécialisée dans les rémunérations WorldatWork. 

« Beaucoup d’actionnaires sont vraiment mécontents du niveau de la rémunération des dirigeants et commencent à élever la voix et à essayer de jouer de leur influence de différentes manières », ajoute-t-il dans un entretien avec l’AFP. 

Les actionnaires « activistes déposent de plus en plus de motions » en vue des assemblées générales, sur des sujets allant de la structure du conseil d’administration à la publication d’informations sur le risque ou sur la rémunération des dirigeants, constate l’institut d’études économiques Conference Board, qui a publié jeudi un rapport à ce sujet

Des actionnaires d’Halliburton ont ainsi déposé une « proposition sur la politique de rémunération des dirigeants », qui sera soumise à un vote en mai, lors de l’assemblée générale du groupe de services pétroliers dont les ventes et les bénéfices chutent depuis plusieurs trimestres. 

Certains actionnaires de la banque d’affaires Goldman Sachs ont de leur côté demandé des mesures face à une rémunération de dirigeants qu’ils jugent « excessive ». L’action de la firme, à quelque 170 dollars, est encore loin de son sommet de plus de 240 dollars en novembre 2007. 

Ils auront droit à un vote non contraignant sur la rémunération des dirigeants (« say on pay ») lors de l’assemblée générale de mai. 

D’autres actionnaires d’entreprises plus petites, comme l’assureur santé UAHC, la chaîne de restauration rapide Red Robin ou le fabricant de radars et radios Cobra Electronics sont également montés au créneau pour demander une réduction de la paie des dirigeants. 

Avant la crise financière, les actionnaires activistes « mettaient la pression sur les entreprises pour qu’elles redistribuent les bénéfices par des dividendes ou pour racheter des actions afin de doper les cours boursiers », remarque le Conference Board. 

Mais « depuis deux ans, en raison de la rareté du capital, ils se focalisent sur des mesures statégiques ou opérationnelles » susceptibles d’avoir un impact positif sur la valeur de l’action, ajoute l’institut. 

Ces révoltes d’actionnaires changent-elles les choses ? « C’est la grande question.

Pour l’instant nous n’avons pas constaté de réaction significative », constate Charles Elson, directeur du John Weinberg Center pour la gouvernance d’entreprise de l’Université du Delaware, interrogé par l’AFP. 

« Je ne sais pas si (cet activisme) va faire reculer les rémunérations mais il aidera à faire en sorte qu’elles soient liées à la performance de long terme des entreprises », renchérit Don Lindner. 

Le gouvernement américain, dans son projet de réforme financière en cours, envisage plusieurs mesures pour « renforcer les droits de l’actionnaire » et « limiter la rémunération excessive des dirigeants », notamment en généralisant les votes non contraignants de type « say on pay » et en leur permettant de soumettre plus facilement des motions au conseil d’administration. 

M. Lindner craint toutefois qu’une généralisation des votes sur les salaires des dirigeants n’atténue l’impact de ce genre d’initiative relativement exceptionnelles, en les banalisant…

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