Les placements au travers d’indices de futures restent le moyen le plus direct pour investir dans les matières premières. Contrairement aux investissements par le biais d’actions, les futures ne sont pas soumis aux risques spécifiques des entreprises individuelles.
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Après une chute virulente du prix du gaz naturel entre juin 2008 et septembre 2009, de nombreux investisseurs ont misé sur une remontée de cette matière première, principalement par le biais d’ETF ou d’ETC1 basés sur des méthodologies d’investissement classiques. Pourtant, la plupart des investisseurs ont été négativement surpris alors qu’ils étaient corrects dans leur estimation du prix: depuis septembre 2009, le prix comptant du gaz naturel est monté de plus de 40% tandis que, sur la même période, le prix du plus grand ETF sur le gaz naturel a perdu environ 30% de sa valeur. Exemple extrême dans l’amplitude, le cas du gaz naturel montre qu’outre l’évolution des cours, le rendement d’un investissement en matières premières dépend essentiellement de la méthodologie du véhicule d’investissement choisi.
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Contrairement à d’autres actifs d’investissement, les placements en matières premières s’effectuent presque exclusivement sur contrats à terme (futures), car il est souvent difficile et dénué de sens d’investir directement dans la matière première elle-même. Les indices de matières premières ne sont rien d’autre qu’une recette prédéfinie sur la manière d’investir dans ces contrats à terme.
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Comme les futures échoient à une date précise et que l’investisseur dans un indice ne souhaite pas recevoir physiquement la matière première, tous les indices de matières premières se fondent sur un mécanisme de renouvellement selon lequel les futures à durée résiduelle plus courte sont régulièrement remplacés par des futures dont la durée résiduelle est plus longue. Dans le jargon, on appelle ce processus «roll».
Le roll peut avoir un impact considérable sur la performance d’un indice: si les futures à échéance éloignée sont plus chers que ceux à échéance rapprochée (situation appelée «contango»), le nombre de futures dans l’indice diminue lors du renouvellement. On peut comparer cet effet à un escalier roulant où l’on doit marcher à contresens. C’est-à-dire que lors d’une situation de contango, il faut tenir compte du fait que l’on doit surcompenser la vitesse de l’escalier roulant sur lequel on se situe afin de réaliser un gain. Dans le cas contraire (appelé «backwardation»), le nombre de futures dans l’indice augmente, l’escalier roulant joue donc en faveur de l’investisseur.
Matières Premières : Backwardation, Contango Kesako?? (cliquez sur le lien)
C’est précisément au cours de ces dernières années où la communauté des investisseurs s’est tournée de plus en plus vers les placements alternatifs, tels que les matières premières, que la plupart des indices traditionnels ont essuyé d’importants roll loss. La raison? Comme tous les indices classiques investissent dans des futures dont la durée résiduelle est très courte, ces derniers se négociaient souvent en contango et donc dans une structure défavorable pour l’investisseur.
L’investisseur qui souhaite éviter ces écueils choisit parmi un certain nombre d’indices dit de deuxième génération. L’UBS Bloomberg Constant Maturity Commodity Index (CMCI) offre la possibilité de tirer profit de l’ensemble de la courbe des futures. Il donne accès à des échéances allant de trois mois jusqu’à trois ans et repose sur un mécanisme de renouvellement continu. Ceci se traduit par des échéances constantes et une réduction parfois considérable des pertes potentielles suite aux roll. Avec certaines matières premières, il est même possible d’obtenir des gains lors du renouvellement, là où les indices classiques se replient.
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Les ETC cotés en bourse suisse et basés sur l’indice CMCI ont fait preuve de leurs qualités. Depuis son lancement en janvier 2007, l’indice CMCI a nettement surperformé toutes les benchmarks classiques, que ce soit pour l’indice diversifié ou pour les différentes matières premières prises de manière isolée (voir le graphique).
Historiquement, la diversification à travers différentes échéances de futures a eu des avantages similaires à ce que l’on connaît pour d’autres classes d’actifs: l’optimisation du profil rendement-risque, ainsi que le fait de ne pas devoir choisir une échéance spécifique sur la courbe des futures sans connaître les conséquences.
Les placements au travers d’indices de futures restent le moyen le plus direct pour investir dans les matières premières. Contrairement aux investissements par le biais d’actions, les futures ne sont pas soumis aux risques spécifiques des entreprises individuelles.
Par Vito Schiro et Fabian SchledererUBS avril 10
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