Commentaire de Marché

Commentaire du Wolf : Opportunités d’achat sur les marchés européens ????

Commentaire du Wolf : Opportunités d’achat sur les marchés européens ????

  De chaque crise naissent des opportunités. Les marchés européens se sont repliés ces dernières semaines, plombés par les craintes d’une propagation de la crise des dettes souveraines de la zone euro. Ce mouvement pourrait néanmoins créer des opportunités d’achat parmi les valeurs phares européennes. Dans un contexte où les emprunts d’Etat ne peuvent plus être systématiquement considérés comme dénués de risque, certains actifs européens, géographiquement diversifiés et de catégorie investissement, font quand mème figure de valeurs refuges.Les actions européennes ont tout de mème accusé au premier trimestre 2010 leur troisième plus grande sous-performance de ces dix dernières années face aux actions américaines. Ce pessimisme à l’égard des valeurs européennes est-il justifié?

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Les problèmes de financement de la Grèce ont fortement perturbé les marchés financiers mondiaux ces derniers mois. La «maladie grecque» a également atteint les autres PIIGS, à savoir le Portugal, l’Irlande, l’Italie et l’Espagne. Premier point à souligner, la «maladie grecque» est essentiellement le problème des Etats et non des entreprises. Certes, si les forces du marché contraignaient les PIIGS à réduire leurs dépenses afin d’assainir leurs finances publiques, la croissance économique pourrait s’en ressentir à court terme. Mais ce n’est pas une raison pour se détourner des actions de ces pays. En effet, il ressort d’une vaste étude sur l’évolution des rendements des actions au cours des cent dernières années qu’il n’existe aucun rapport direct entre la croissance d’une économie et la performance du marché boursier du pays concerné. Des travaux empiriques analysant les rendements à long terme des actions confirment en revanche que les marchés faiblement valorisés dégagent les meilleures performances à moyen et long termes. A cet égard, les actions espagnoles et italiennes apparaissent donc particulièrement attrayantes à l’heure actuelle, les deux marchés présentant une décote intéressante par rapport à la juste valeur, ou fair value.

De nombreux groupes européens ont solidement renforcé leur assise financière au cours des 18 derniers mois, notamment en réduisant leurs dépenses d’investissement et leurs programmes de rachat d’actions, ce qui les a immunisés dans une certaine mesure contre les tensions sur les marchés du crédit et dans le système bancaire. Le marché des CDS perçoit la qualité de crédit de certaines entreprises comme supérieure à celle de leur pays. La prime de risque des CDS à 5 ans de Telefonica est d’environ 142 points de base, alors que celle de l’Espagne est de 220 points de base. Celle de Vodafone est de 76 points de base, contre 87 points de base pour le Royaume-Uni.

Par ailleurs, l’affaiblissement de l’euro entraîné par la crise devrait profiter aux exportateurs et aux entreprises dont l’activité à l’étranger est très développée, en compensant la morosité de l’économie dans leur propre pays. La monnaie unique a déjà atteint son plus bas niveau en 18 mois face au billet vert, à 1,24 dollar, et Credit Suisse s’attend à ce qu’elle recule encore jusqu’à 1,20 dollar. Le repli de l’euro servirait les intérêts des groupes dont les coûts sont principalement en Europe et les revenus à l’étranger, comme EADS, Porsche, Rolls Royce ou le groupe de luxe LVMH. De nombreux autres grands groupes européens, comme Telefonica et Vodafone ou Tesco et Carrefour, se sont fortement développés à l’étranger, et ont ainsi réduit leur exposition à leurs marchés nationaux.

Les grandes capitalisations sont évidemment des valeurs très liquides, et sont donc vulnérables face aux mouvements de vente sur le marché. Mais la solidité de leur bilan, conjuguée à l’impact positif que pourrait avoir la faiblesse de l’euro sur leurs résultats, laisse attendre un généreux rendement en dividende, ce qui assure un plancher pour leurs cours de Bourse. Certains groupes ont maintenant un rendement sensiblement plus élevé que les emprunts d’Etat. Le rendement de Telefonica est de 8,5%, celui de France Télécom de 8,8% et celui de Vodafone de 5,5%. Le rendement des obligations souveraines à 10 ans est actuellement de 4,2% pour les titres espagnols, de 3,2% pour les français, et de 3,8% pour les britanniques.

Il est vrai que les dividendes ne sont pas à l’abri d’une hausse des impôts, mais compte tenu de la nécessité urgente de stimuler la croissance et l’emploi, il est probable que même les gouvernements dont la situation budgétaire est la plus délicate y réfléchiront à deux fois.

Marchés Européens :   opportunité d’investissement  ou pas ? Les optimistes mettraient en exergue le fait que la situation du reste du monde est favorable et à valeur de facteur d’entrainement, compte tenu de la vigueur de la croissance en Asie et aux Etats-Unis. Les bons chiffres de l’emploi américain montrent que la reprise de l’économie se diffuse aux Etats-Unis, tandis que les bénéfices des entreprises ont dépassé les attentes. Les optimistes ne manqueront pas de rappeler que les valorisations européennes restent attrayantes, avec une politique monétaire encore moins susceptible de se durcir – en clair une opportunité d’achat sur des points bas.

Il revient donc aux pessimistes d’expliquer ce qui a fondamentalement changé, car les inquiétudes actuelles étaient déjà connues en début d’année. Soyons clair , la trinité impie de l’Europe durera plusieurs années, mais les marchés pourraient être stimulés par quelques améliorations de ci de là…

Le Commentaire du Wolf : La trinité impie de la zone euro (cliquez sur le lien)

Il est aussi important de ne pas négliger l’impact du cycle d’activité.

Une forte reprise cyclique contribuera à calmer les inquiétudes budgétaires structurelles compte tenu du redressement des recettes fiscales. Les marchés européens sont en baisse de plus de 20 % par rapport aux points hauts – une sévère correction.Si les marchés devraient rester volatils en Europe (et au Royaume-Uni), il est néanmoins possible que nous soyons plus proche du point bas que du point haut.

Plus que jamais priorité sera donc donnée pour l’Europe au stock picking et à l’investissement value seul capable dans un marché hautement volatil d’apporter dans la durée à l’actionnaire un rendement pérenne…

7 réponses »

  1. “Le tourisme grec est dans une situation critique. Après les annulations massives de réservations, un comité de crise piloté par l’organisme grec du tourisme a été mis en place”, a indiqué le porte-parole du gouvernement grec à la presse.

    “Il y a des milliers d’annulations, en raison des incidents des derniers jours et de la récession, qui provoquent chaque semaine la perte de dizaines de millions d’euros”, a-t-il ajouté.

    Ces annulations touchent “toute la Grèce”, a précisé une source gouvernementale.

    Selon l’Association des hôteliers d’Athènes (AHA), près de 20 000 nuits d’hôtel ont été annulées dans la capitale et ses environs depuis les violences qui ont fait trois morts en marge des manifestations du 5 mai contre le plan de rigueur du gouvernement.

    “Ce chiffre continue d’augmenter”, affirme le directeur de l’AHA, Loukas Douvas. “Il n’y a aucune raison d’être optimiste car nous avons chaque jour de nouvelles annulations, et surtout nous n’avons pas de nouvelles demandes de réservation”, a-t-il ajouté.

    Le tourisme représente près de 17 % du produit intérieur brut grec.

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2010/05/13/la-grece-s-inquiete-des-annulations-de-reservations-touristiques_1351310_3214.html#ens_id=1344982

    Karl Otto Pöhl est l’ancien président de la Banque Centrale allemande. Karl Otto Pöhl vient de déclarer :

    “Un petit, un tout petit pays comme la Grèce, sans base industrielle, ne pourra jamais rembourser 300 milliards d’euros de dettes” :

    “ein kleines, ein winziges Land wie Griechenland noch dazu ohne industrielle Basis niemals in der Lage sein wird, 300 Milliarden Euro an Schulden zurückzuzahlen”.

    http://www.spiegel.de/politik/ausland/0,1518,694967,00.html

    (Info et traduction sur le site de Jean-Pierre Chevallier)

  2. le problème c’est que les US ne font rien pour arranger l’europe ni nos dirigeants d’ailleurs.
    Le point bas sur les marchés européens… vraiment pas sûr il y aura certainement un petit rebond peut être même demain mais la tendance lourde est foncièrement baissière.
    sur du LT stock picking oui plus que jamais mais sur les valeurs US (d’ailleurs tous les éléphants zinzins etc .. n’ont jamais arrêté de le faire). C’est marrant de retrouver des fondamentaux en période d’extrême volatilité!
    bonne semaine

  3. L’euro plonge à son plus bas niveau en quatre ans, et entraîne la chute des Bourses d’Asie.

    L’euro a plongé lundi à son plus bas niveau depuis quatre ans face au dollar et les Bourses asiatiques chutaient dans la foulée, l’inquiétude pour la dette des pays européens se doublant de craintes sur la reprise économique du Vieux continent.

    La monnaie unique européenne cotait 1,2234 dollar vers 02H30 GMT à Tokyo, son plancher depuis avril 2006. Elle remontait très légèrement peu après 03H00 GMT, autour de 1,2270 dollar, mais restait nettement sous son niveau de vendredi à 21H00 GMT, où elle valait encore 1,2365 dollar.
    L’euro se dépréciait aussi face à la devise japonaise, à 112,73 yens contre 114,32 yens à 21H00 GMT vendredi.

    Les Bourses asiatiques chutaient dans la foulée, inquiètes de cette dégringolade et de la panique ayant soufflé en fin de semaine sur les places financières européennes.

    A la mi-séance, la principale d’entre elles, Tokyo, perdait 1,98 %.

    Vers 03H00 GMT, Sydney abandonnait 2,82 %, Shanghaï 2,60 %, Hong Kong 2,47 %, Taipei 2,20 % et Bombay 1,57 %.

    “Le marché n’a pas confiance en l’euro”, a résumé Daisuke Karakama, analyste de marché à la banque Mizuho, qui notait que la monnaie unique européenne chutait en dépit de toute nouvelle susceptible de peser sur sa valeur.

    Les 750 milliards d’euros mis sur la table la semaine dernière par l’Union européenne et par le Fonds monétaire international ne suffisent pas à rassurer les investisseurs, inquiets du haut niveau d’endettement de plusieurs pays de la zone euro, en premier lieu la Grèce mais aussi le Portugal, l’Espagne et l’Italie.

    http://www.boursorama.com/infos/actualites/detail_actu_marches.phtml?num=25851790e986c30a7232be1bd43b89e5

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