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Les ventes à découvert bannies par Berlin sont possibles en Suisse

Les ventes à découvert bannies par Berlin sont possibles en Suisse

click to zoom  Christian Reuss, depuis un an président de la direction de la bourse suisse de produits structurés, la vague de réformes financières ne devrait pas toucher l’institution

Après que l’Allemagne a interdit le «naked short selling», Christian Reuss, directeur général de la bourse Scoach depuis un an, explique au Temps qu’«en Suisse la vente à découvert à nu («naked short selling») est autorisée en cours de séance, mais à la fin de la journée toutes les positions doivent être bouclées. Cependant pour les produits structurés, de facto, le «naked short selling» est pratiquement impossible. En effet si l’investisseur voulait vendre le produit à découvert contre l’émetteur, théoriquement il devrait se couvrir auprès de l’émetteur pour boucler la transaction. Cette situation explique aussi pourquoi l’arbitrage ne va que dans un sens dans les structurés. Si un produit est bon marché, l’arbitre l’achète, mais s’il est trop cher il est difficile de le vendre à découvert.

En Suisse «naked short selling» (la vente à découvert à nu) est interdit pour tous les secteurs boursiers. La vente à découvert par contre est permise pour tous les produits financiers.

Interdiction des ventes à découverte : L’Allemagne perd le sens des réalités (cliquez sur le lien)

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Sa première année en tant que CEO de Scoach, Christian Reuss dresse un bilan positif. «L’année a été marquée par la gestion de la crise et les efforts destinés à restaurer la confiance.» La valeur réelle des produits structurés était évidente pendant la crise: «S’il était parfois impossible d’acheter immédiatement des pièces d’or, le marché des structurés a continué de fonctionner en tout temps», explique-t-il. Un nombre record de 3000 produits par mois a pu être coté avec de très hauts volumes dans le négoce. Pour les 12 prochains mois, il entend continuer à accroître la crédibilité de la bourse et la sécurité des transactions. Un nouveau rapport sur le marché sera par exemple introduit cet été, avec de nouvelles statistiques.

L’attrait de la bourse croît

La vague de réformes réglementaires ne devrait pratiquement pas concerner la bourse des produits structurés. A une exception: des discussions sont actuellement menées à Bruxelles concernant un projet appelé KID (Key information document). Ce document exige que chaque investisseur privé soit informé des risques des produits. «Il est possible qu’après discussion avec la Finma et les émetteurs l’initiative KID soit introduite en Suisse.» Mais le négoce lui-même de produits structurés n’est pas concerné.

Ces deux dernières années, Christian Reuss observe un changement dans les produits et le volume du marché. Pendant la hausse, l’accent portait sur les nouvelles idées (BRIC, nouvelles structures), mais aujourd’hui un retour aux produits simples est clairement perceptible. Un autre changement porte sur l’horizon d’investissement. Après avoir privilégié les produits à longue échéance pendant la hausse, ce sont les produits à fort levier et échéance courte qui sont prisés.

En réponse à la crise, beaucoup d’émetteurs se sont décidés à introduire davantage de produits en bourse afin d’en accroître la transparence. Le nombre de produits a ainsi grimpé à 28 000, un record historique. L’attrait de la bourse s’est visiblement accru, selon Christian Reuss.

L’introduction de produits qui réduit le risque d’émetteur (COSI) a rencontré une solide demande puisque la position ouverte s’approche de la barrière du milliard de francs (moitié de la somme de la valeur absolue des achats et ventes de chaque intervenant). Actuellement EFG, Vontobel et Clariden Leu sont les seuls à en offrir. «Deux ou trois autres émetteurs pourraient bientôt se lancer», selon Christian Reuss.

Par ailleurs, le dialogue est mené entre SIX et différentes banques pour que les COSI soient aussi offerts par des banques étrangères.

 Par Emmanuel Garessus, Zurich le temps mai10

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