Commentaire du Wolf : Economie US/ Craintes pour la croissance.
L’économie américaine suscite des inquiétudes persistantes depuis maintenant 3 semaines compte tenu de signes de faiblesse de l’impact potentiel de la politique budgétaire sur l’activité des entreprises en 2010/2011 des conséquences attendues et inattendues sur le système financier et bancaire des reformes voulues par le régulateur et enfin plus globalement du vecteur anxiogène qu’est devenu au fil du temps l’électron libre Zorrobama et son administration.
PLUS/MOINS DINCERTITUDE EN SUIVANT :
Le Rapport sur l’Emploi de mai a été décevant avec des créations d’emplois inférieures aux attentes, en particulier dans le secteur privé.-le secteur privé n’ayant créé que 41 000 nouveaux postes – d’autant que la baisse du taux de chômage à 9,7% n’est due qu’à une illusion statistique. Cette déception doit être cependant relativisée et l’important est quand mémeque le mouvement de reprise du marché de l’emploi se poursuit, avec des retombées positives sur la confiance des consommateurs. Des points positifs méritent d’être soulignés sur le plan de la durée hebdomadaire du travail, de celle des heures supplémentaires et des salaires. L’augmentation de la masse salariale continue, c’est un soutien attendu à la consommation et à l’épargne. Le secteur du travail temporaire reste sur sa tendance (création de 31 000 postes).
Les ventes de détail ont cependant également déçu, en recul de 1,2 % sur le mois (de 1,1 % hors automobiles) alors que le consensus anticipait une hausse de 0,2 %. La hausse de l’épargne des ménages et la fin de la prime à la casse ont sans doute contribué à ce repli de la demande, qui induit des craintessur la croissance sachant que le plan de relance budgétaire arrive à son terme.
Le paradoxe de l’épargne. La question clé au plan économique est de savoir si les dépenses d’investissement vont repartir et si les recrutements s’ensuivront.
C’est la condition de la prochaine phase de reprise après la consolidation actuelle.
A l’appui de cette thèse, les entreprises américaines et britanniques sont devenues largement excédentaires, grâce aux réductions de coûts de 2007/2008 et à lahausse de leur taux d’épargne. L’histoire suggère que les conditions sont réunies pour une nette reprise des dépenses d’investissement et de l’emploi.
La question est de savoir si la volatilité et les incertitudes économiques ne vont pas inciter ces entrepreneurs à conserver leurs excédents de liquidités. Le risque est que les entreprises remettent à l’honneur le paradoxe de l’épargne des années 1930, mis en évidence par Keynes (une fois n’est pas coutume)et appelé trappe à liquidité. Ce paradoxe montre que si l’épargne individuelle est favorable à l’économie, l’épargne collective peut être défavorable, car elle réduit la demande et le niveau de production global.
Ce paradoxe pourrait se matérialiser pour plusieurs raisons. Les entreprises pourraient être tentées d’épargner leurs bénéfices en vue d’une future hausse des impôts. Avec la tendance à plus de rigueur budgétaire en Europe, la hausse des impôts pourrait toucher les entreprises comme les ménages, surtout si le sentiment est qu’une large part de la hausse des profits provient des extraordinaires plans de relance. Les salariés n’ayant presque plus de pouvoir de négociation, les entreprises pourraient subir des pressions politiques pour recycler leurs excédents.
Si les politiques exercent leur pouvoir d’influence sur les flux et l’utilisation des capitaux, les entreprises pourraient hésiter à prendre le risque d’investir.
Les bouleversements et conséquences attendues et inattendues de la Réforme financière
Les grandes banques, telles que Bank of America, JPMorgan et Citigroup sont sous pression sur les marchés rapport à une rumeur que celles ci pourraient mettre fin à la gratuité des comptes courants. Ainsi, les banques pourront introduire de nouveaux frais sur les services basiques afin de compenser les bénéfices perdus à cause de nouvelles règles dictées par la réforme financière, selon the Wall Street Journal. Cette mesure devrait avoir un impact négatif sur les clients particuliers qui devront payer davantage sur les comptes courants basiques qui ne génèrent pas beaucoup d’activité. Ainsi afin d’éviter le paiement des frais, les clients devront soit avoir une certaine somme sur leur compte en permanence soit utiliser fréquemment les autres services bancaires. Selon les estimations de l’industrie bancaire, les banques dépensent en moyenne entre $250 et $300 par an afin de maintenir chaque compte des 200 millions des comptes courants aux États-Unis mais ceci n’est rien rapport aux agios récupérés sur les comptes à découvert. Bank of America pourrait être le plus grand perdant, car la banque est en train de démanteler son programme de découvert autorisé sur le comptes courants à cause de nouvelles restrictions. Rappelons qu’à partir de cet été, les banques devront obtenir la permission de leurs clients avant d’appliques les frais sur le découvert. En mars, BofA avait annoncé ses intentions de suspendre tous les frais de découvert sur les cartes de débit à partir de cet été.
Conséquence d’une tension persistante sur le système bancaire US Il est intéressant de constaterque plus de 90 banques ont échoué à effectuer leurs versements d’intéret dus au gouvernement américain le 17 mai. Ces paiements d’intéret sont dus dans le cadre du programme de sauvetage des banques (le TARP) lancé pendant la crise. Les chiffres établis par SNL Financial et par le département américain du Trésor montrent que le nombre des banques qui n’ont pas honorer leurs règlements a augmenté pour le troisième trimestre consécutif.
Coté défaillances des clients sur les cartes de crédit on pointe une amélioration notable : le taux de retard de paiement sur les cartes de crédit a été de 2,9% chez American Express en mai contre 3,1% en avril, de 4,8% en mai chez Capital One par rapport à 5,07% en avril, de 4,95% chez Discover Financial Services en mai contre 5,2% en avril et de 4,22% chez JPMorgan Chase en mai contre 4,4% en avril.
Le taux de dépréciation, c’est-à-dire le pourcentage des prêts pour lesquels les émetteurs n’anticipent pas le remboursement, a été de 6,3% chez American Express en mai contre 6,7% en avril, de 9,48% chez Capital One en mai par rapport à 9,68% en avril, de 8,82% chez Discover en mai contre 8,42% en avril et de 8,95% chez JPMorgan en mai contre 9,03% en avril.La encore une amélioration
Une clause dans le projet de loi de réforme financière va limiter les frais que les banques gagnent quand les clients achètent avec les cartes de débit. Cette disposition ne limite pas directement les frais de transaction sur les cartes de crédit, mais les institutions financières craignent que cela ouvrela voie à des restrictions similaires sur ces frais qui représentent pratiquement un cinquième du chiffre d’affaires lié aux cartes de crédit aux États-Unis.
Enfin concernant toujours la réforme financière, les négociations pour aboutir à la version commune aux 2 Chambres de la loi semblent pour l’instant mal engagées, le Président du House Financial Services Committee (le Démocrate Barney Frank) indiquantqu’une version durcie de la règle de Volcker sera vraisemblablement incluse dans la version finale. Les leaders Démocrates se fixent comme objectif de parvenir au texte final pour le 24 juin.
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Bonjour Lupus,
Merci pour cet article.
Je te sollicite afin d’avoir ton avis.
A priori, la crise puis la reprise actuelle montrent une reprise en W (oui, classique, je sais).
Nous serions alors proche d’une nouvelle phase de consolidation (6 mois environ) avant une nette reprise.
Ton avis ?
A lire sur http://immobilier-finance-gestion.over-blog.com/ :
– La crise est derrière nous ?
– Comment investir aujourd’hui dans un environnement aussi incertain ?
Cdt,
LC
Bonjour Laurent
Pour l’instant c’est un marché de trading range sur fond de croissance en l, de déflation/inflation…Voila pour moi la photographie du moment à cet instant t…Pas de trend donc clairement défini , c’est tout bon pour les traders et tout mauvais pour les investisseurs…Comment investir : full invested : mais avec neutralisation du risque marché cad stratégie alternative de type long short sur actions . Ce qui signifie quelque chose comme 90%actions entièrement couvertes et 10% d’obligataire… On jouera les US contre l’Europe, le dollar contre l’euro….Pour moi une vraie consolidation reste en devenir certain compte tenu des très grosses incertitudes macros et d’un système bancaire globalement malade Prudence, opportunisme et pragmatisme donc…Quant à la crise : ni derrière, ni devant mais en plein dedans
Bien à toi