De nombreux Etats américains espèrent une perfusion budgétaire fédérale
Entity Name | Mid Spread | CPD (%) |
---|---|---|
Greece | 1103.75 | 67.93 |
Venezuela | 1278.05 | 57.97 |
Argentina | 964.79 | 48.06 |
Pakistan | 713.20 | 38.80 |
Ukraine | 622.26 | 35.69 |
Iraq | 480.50 | 29.31 |
Dubai/Emirate of | 488.27 | 29.20 |
Illinois/State of | 359.63 | 27.35 |
California/State of | 346.10 | 26.99 |
Portugal |
La récession place la plupart des Etats américains face à des choix budgétaires difficiles. Ils sont nombreux à attendre une aide fédérale.
Il n’y a pas qu’en Europe que les Etats ont le plus grand mal à boucler leurs budgets. Les Etats-Unis ont beau se poser en donneurs de leçons face aux dérives observées dans des pays comme la Grèce ou le Portugal, eux aussi ont leurs “mauvais élèves” et leurs victimes de la crise. Mais à la différence de ce qui se passe en Europe, les Etats américains ont les mains liées par une loi fédérale les obligeant à maintenir des budgets en équilibre tout en étant limités dans les fonds qu’ils peuvent lever sur les marchés. Ils doivent donc régulièrement racler les fonds de tiroirs.
PLUS/MOINS DE DETTES EN SUIVANT :
La californie pas isolée
Des nouvelles des déboires de la Californie ont régulièrement traversé l’Atlantique ces dernières années, du moins chaque fois que le gouverneur Arnold Schwarzenegger criait à la faillite budgétaire. Mais le Sunshine State n’est pas un cas isolé. Une trentaine d’Etats se trouvent aujourd’hui dans une situation critique qui, sans coup de pouce du fédéral, pourrait conduire à 900.000 pertes d’emplois dans les secteurs publics et privés. Certains de ces Etats ont eu les yeux plus gros que le ventre, un peu comme la Californie qui avait multiplié les programmes publics avant l’éclatement de la bulle internet. D’autres subissent simplement les revers propres à toute récession.
D’après une étude réalisée par le Center on budget and policy priorities (CBPP), un think tank indépendant, 231.000 emplois sont déjà passés à la trappe depuis 2008 au niveau des Etats et des localités à travers le pays. Rien qu’en mai, 22.000 emplois auraient été perdus alors que les Etats se débattent dans des difficultés budgétaires sans précédent. Et au moment de boucler leurs budgets pour l’année fiscale 2011 (qui débutera le 1er juillet dans la plupart des cas), c’est principalement dans les postes sociaux, médicaux et éducatifs qu’ils ont continué à saper, même si la majorité d’entre eux ont également relevé leurs impôts pour augmenter leurs rentrées.
Coup de pouce fédéral
A Washington, on n’est pas resté les bras croisés à regarder les Etats se débattre avec la crise pendant que leurs dépenses en programmes sociaux montaient en flèche. On a beau dépeindre les Etats-Unis comme un pays dépourvu de tout filet social, des programmes publics destinés à aider les moins nantis existent bel et bien. Une partie du Recovery Act , le plan de relance adopté en février 2009, a d’ailleurs été consacrée au renflouement des caisses des Etats pour les aider à financer leurs programmes sociaux, essentiellement Medicaid (couverture santé des plus démunis), dont le nombre d’affiliés a augmenté de 3,1% en 2008 et de 7,5% en 2009. Il y en aurait eu, à ce titre, pour 140 milliards de dollars de transferts fédéraux, selon les calculs du CBPP.
Mais cette aide fédérale arrive à échéance et le Congrès n’a toujours pas donné son feu vert à de nouveaux transferts dans le cadre de Medicaid.
Hésitations au congrès
Une aide totale de 23 milliards de dollars était initialement prévue dans des projets de loi en discussion au Congrès. Or, la Chambre a entretemps abandonné l’idée tandis qu’au Sénat, les choses sont pour l’instant bloquées. Plusieurs Etats ont pourtant tenu compte de cette manne providentielle dans l’élaboration de leur budget. Et s’ils devaient finalement faire une croix dessus, ils se trouveraient dans l’obligation de serrer encore un peu plus la vis. Ce serait le cas de pas moins de 22 Etats (sur 50), dont l’Arizona, le Colorado et le Kansas. En prenant en compte les Etats qui n’ont pas encore bouclé leur budget 2011 ou qui l’on fait sans tenir compte de l’éventuel coup de pouce fédéral (c’est notamment le cas de la Virginie et du Mississippi), ils seraient 34 à se trouver obligés de prévoir de nouvelles mesures d’austérité sous la forme de licenciements ou de la non-reconduction de certains programmes sociaux.
Les coupes californiennes
En février dernier, une quarantaine de gouverneurs avaient envoyé une lettre au Congrès, lui demandant de renouveler l’aide du fédéral à leurs programmes Medicaid. Parmi eux, Schwarzenegger, qui rappelait à Washington que son Etat avait déjà réduit de 57 milliards de dollars ses dépenses publiques depuis 2006, et qui annonçait qu’en cas de non renouvellement de l’aide au financement de Medicaid, il lui faudrait compenser ce coup de pouce évalué à 1,8 milliard de dollars par de nouvelles coupes budgétaires. L’impact humain serait “cruel et contreproductif”, concluait le gouverneur, dont le second et dernier mandat arrive à échéance en novembre. Le budget 2011 de la Californie n’est pas encore bouclé, mais il a déjà annoncé la couleur: les fonctionnaires verront leur traitements rabotés de 5 à 10%, le budget des aides aux écoles et aux universités sera réduit de 1,5 milliard de dollars, les subsides pour les gardes d’enfants ne seront pas renouvelés, etc. l C. M.
source echo juin2010
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