Bourse : Les faux effets des rachats d’actions
Question : Que se passe-t-il lorsque les entreprises dégagent de bons résultats et que les cours de Bourse restent malgré tout faiblards ?
Réponse : Elles profitent des soldes et de leur belle trésorerie pour mettre la main sur des concurrents. Ce qui donne la vague d’OPA qui anime les marchés depuis un bon mois.
Une autre façon pour les sociétés de profiter intelligemment de cette conjonction de facteurs, c’est de racheter leurs propres actions.
PLUS DE RACHATS EN SUIVANT :
Pas plus tard que lundi le géant informatique Hewlett-Packard a décidé de consacrer 10 milliards de dollars à ce genre d’opérations.
Ces derniers mois, de nombreuses sociétés belges ont également profité de la faiblesse des cours pour ratisser le marché. C’est notamment le cas de Solvay avec un investissement supérieur à 50 millions d’euros. Sur les six premiers mois de l’année, le montant consacré à ce type de transactions a atteint 200 millions d’euros. Et l’engouement se poursuit : Umicore convoque ses actionnaires fin octobre pour relancer son programme de rachat d’actions propres.
Dans quel but une entreprise rachète-t-elle ses propres actions ?
I. Financer un plan d’option pour le management
II. Les détruire. Cela permet d’accroître le dividende en en réduisant le nombre de bénéficiaires. Et éventuellement aussi de soutenir le cours de Bourse.
III. Les vendre par la suite sur le marché (comme vient de le faire Cofinimmo) ou les utiliser comme moyen de paiement dans une transaction future.
Dans ces deux derniers cas, ces opérations constituent un signal d’achat pour l’investisseur. Qui donc est mieux placé que le management d’une entreprise pour déterminer lorsqu’une action est largement sous-évaluée ?
Tout cela chers échonautes, vous le saviez déjà certainement.
En 2001, j’ai interviewé Christophe Evers (Cobepa, La Poste) à l’occasion de la publication d’un ouvrage consacré aux rachats d’actions propres. Il s’y attaquait à deux arguments fallacieux. Voici deux extraits à méditer.
Extrait n° 1
Mais il est fallacieux de dire que le bénéfice par action augmente la richesse pour l’actionnaire. Car il y a une contrepartie à l’augmentation du bénéfice par action. Cette contrepartie consiste en un accroissement du risque financier de l’action car il y a moins de liquidités ou plus de dettes, utilisées les unes ou les autres pour le rachat d’actions. Donc cette augmentation de rentabilité par action est exactement suffisante pour compenser l’accroissement du risque que prend l’actionnaire.” Une opération blanche donc au niveau de la valeur de l’action
Extrait n° 2
Le second argument “fallacieux” consiste à dire que l’augmentation de la demande sur le marché qu’induit le rachat d’actions propres suffit à faire croître le cours. “A partir du moment où l’entreprise se met dans le marché pour acheter des titres, la demande augmente. Le cours du titre commence à augmenter et donc la rentabilité future diminue, ce qui pousse les investisseurs à vendre le titre.
Pour conclure, je dirais qu’il existe aussi des rachats d’actions Canada Dry. A première vue, ils ressemblent à n’importe quel programme de rachat mais ne sont que les prémices d’une OPA suivie d’un retrait de la cote.
Stéphane Wuille/ crack en actions/echo aout10
2010, année de la reprise des rachats d’actions à Wall Street ?
Le Ratio » shareholder yield » ou la mesure de la valeur à l’actionnaire (cliquez sur le lien)
Le Ratio » shareholder yield » ou la mesure de la valeur à l’actionnaire (cliquez sur le lien)
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