Un Bankster peut toujours en cacher un autre/Stress test Banksters : la méthode remise en cause par le WSJ et L’OCDE
Selon le “Wall Street Journal“, l’exposition des banques européennes au risque souverain aurait été fortement sous-estimée dans les tests de résistances de juillet dernier. Dans le cadre ces tests, 91 des plus grandes banques européennes ont du divulguer le montant de dette publique européenne détenu dans leur bilan. À l’époque, le quotidien explique que les inquiétudes liées à ces sommes concernaient en fait la santé du système bancaire européen dans son ensemble. La divulgation des données est ainsi venue soulager les marchés malgré le fait que les tests en question eurent été largement critiqués pour leur souplesse.
Or, un examen approfondi des résultats des tests indique que certaines banques n’ont pas fourni un tableau aussi complet de leurs avoirs en dette souveraine que ce que les régulateurs ont recquis. Plusieurs banques auraient ainsi exclu certaines obligations, et un grand nombre d’entre elles auraient réduit les sommes pour tenir compte des positions “courtes” qu’elles possédaient, faits que ni les régulateurs, ni la plupart des banques n’ont divulgués lorsque les résultats des tests ont été publiés à la fin juillet.
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Ainsi, en raison de la nature limitée des informations fournies par la plupart des banques, il est impossible d’évaluer le nombre des banques qui ont exclu une partie de leur exposition au risque souverain de leurs portefeuilles lors des résultats des tests, ou l’effet global de cette pratique. Mais l’exposition à la dette publique d’au moins certaines banques, tel que Barclays ou le Crédit Agricole , a été réduite d’un montant significatif, selon les responsables de l’industrie et les dépôts financiers remis par les banques, détaille le WSJ.
D’après le journal financier, la banque française n’aurait pas déclaré l’exposition au risque souverain de sa division assurance. Barclays aurait aussi fortement sous-estimé son exposition en excluant des obligations d’état détenues à des fins commerciales.
Les représentants de plusieurs banques ont déclaré avoir simplement suivi les indications fournies par le Comité européen de supervision bancaire, le groupe basé à Londres, qui a coordonné les tests. Un porte-parole du CEBS a refusé de commenter ces informations.Les régulateurs de l’Union européenne ont publié le 26 août de nouvelles lignes directrices pour rendre plus difficiles les tests de résistance des banques. Le CEBS, qui doit se transformer prochainement en Autorité bancaire européenne qui promet d’être opérationnelle d’ici à janvier 2011, a mis en place des méthodes plus exigeantes pour vérifier si les banques européennes sont financièrement saines
Décomptes différents de la BRI
Le Wall Street Journal a également cité un économiste de Royal Bank of Scotland, qui a estimé incompatibles les montants de titres de dette publique détenus par les banques européennes tels que les comptabilise la Banque des règlements internationaux (BRI), et les montants qui apparaissent dans les tests.
D’après la BRI, les banques françaises détenaient, au 31 mars, 35 milliards d’euros de dette de l’Etat espagnol et 20 milliards d’euros de dette de l’Etat grec. Or, selon les tests, quatre banques représentant près de 80% des actifs du secteur (BNP Paribas, Crédit Agricole, Natixis et Société Générale) n’en détenaient respectivement que 6,6 milliards et 11,6 milliards d’euros en lieu et place de 28 et 16 milliards si l’on se fie aux chiffres avancés par la banque des banques centrales.
Au final, selon les critères retenus, le risque souverain sur le bilan des banques européennes aurait ainsi été fortement sous-estimé en juillet dernier, comme tend à le souligner les statistiques de la BRI. Les résultats semblent donc compromettre l’objectif principal des stress tests, à savoir, rassurer les investisseurs et les banquiers dans le monde de la solidité du système financier européen.
EN COMPLEMENT : Stress tests «erronés» : KBC et Dexia restent fragiles
Les tests de résistance n’ont pas tenu compte des investissements à long terme des banques en bons du Trésor. Une grave erreur, selon l’OCDE, dont les propres chiffres sont nettement plus inquiétants pour les institutions européennes, KBC et Dexia comprises.
Les grandes banques européennes, dont KBC et Dexia, sont moins résistantes aux chocs que ce que les tests de résistance européens de fin juillet le font croire, écrit De Morgen sur base d’une étude de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Selon l’institution internationale, le test de résistance a ignoré les conséquences d’une crise sur les bons du Trésor que les banques gardent comme investissements à long terme.
A tort, selon l’OCDE, car c’est là que se trouve le plus grand risque. Si l’ont tient également compte de ces investissements à long terme, KBC et Dexia sont clairement exposées à de possibles problèmes avec les obligations d’Etat de la Grèce, du Portugal, de l’Espagne et de l’Italie, indique l’étude de l’OCDE. Les deux institutions financières sont également exposées, hors de l’Eurozone, à des risques sur les obligations hongroises.
Les stress tests ont étudié la solidité financière de 91 banques européennes. On a tenu compte des bons du Trésor présents dans le portefeuille de négociation (trading book) de chaque banque, mais pas des investissements à long terme en bons du Trésor (contenus dans le portefeuille bancaire, banking book).
Or, les pertes possibles liées à la crise de la dette atteignent 26 milliards d’euros dans le trading book pour toutes les banques étudiées, contre près de 139 milliards d’euros dans le banking book, selon l’OCDE.
Trends.be, avec Belga aout10
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