crédit crunch

Bâle III. Le secteur bancaire espérait une introduction plus tardive des nouvelles normes.

Bâle III. Le secteur bancaire espérait une introduction plus tardive des nouvelles normes.

Les banques devront relever leurs niveaux de fonds propres par étapes à partir 2013, soit bien plus tôt qu’elles ne le prévoyaient, mais le processus ne devrait pas affecter l’économie réelle, ont déclaré mercredi des responsables de la Bundesbank. Un «compromis» a été trouvé sur «des points fondamentaux» mardi lors d’une réunion du Comité de supervision bancaire de Bâle, chargé de fixer de nouvelles normes internationales en la matière, a indiqué mercredi le vice-président de la Bundesbank Franz-Christoph Zeitler. «Depuis le début nous avions en tête d’assurer l’équilibre» entre une stabilité renforcée du système financier, avec des niveaux de fonds propres plus élevés et des capitaux de meilleure qualité, sans provoquer des restrictions de l’offre du crédit, a ajouté M. Zeitler.

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Ainsi «les niveaux plus élevés de fonds propres durs» (adossés à des actifs de grande qualité), suivis d’un «coussin de capitaux» devront être introduits «par étapes à partir de 2013», a-t-il affirmé alors que les gouverneurs des grandes Banques centrales et des régulateurs financiers doivent se réunir dimanche à Bâle pour peaufiner leurs recommandations. Une initiative destinée à éviter un nouveau choc financier de grande ampleur, comme celui provoqué par la chute de Lehman Brothers il y a deux ans. Le secteur bancaire espérait une introduction plus tardive des nouvelles normes, afin d’avoir le temps de lever des capitaux et éviter d’avoir à mettre de côté des bénéfices.

Le président de BNP Paribas, Michel Pébereau, a averti mardi que si les superviseurs de Bâle imposaient aux banques de détenir des fonds propres correspondant à 10% de leurs engagements, les banques françaises seraient contraintes de lever 150 milliards d’euros supplémentaires. Lundi, la fédération allemande des banques privées (BdB) avait calculé que les dix plus grandes banques allemandes auraient besoin de lever jusqu’à 105 milliards d’euros pour s’adapter à l’ensemble du nouveau cadre réglementaire.

Bale3: 105 milliards pour les grandes banques allemandes ?

 Or les régulateurs de Bâle pourraient exiger un niveau de fonds propres «durs» ou de première qualité (Tier 1) de 5,5% à 6%, cumulé avec un matelas de précaution de 3% pour les périodes de crise, a affirmé mercredi le Wall Street Journal. Le site internet de l’hebdomadaire Die Zeit avait évoqué des montants similaires lundi soir. Le niveau minimum requis de fonds propres Tier 1 est de 4% actuellement.

Le président de la fédération des caisses d’épargne allemandes, Heinrich Haasis, a évoqué mercredi lors d’un forum bancaire à Francfort des discussions portant sur un niveau de fonds propres Tier 1 allant «jusqu’à 10%», et un niveau total de capitaux allant «jusqu’à 16%», soit «plus du double» des exigences actuelles.

Selon M. Haasis, certains types de capitaux hybrides devraient être acceptés pour des instituts non cotés, comme les banques publiques régionales allemandes ( «Landesbanken»). Il a malgré tout déploré des règles «trop forfaitaires» et «pas assez différenciées» selon les catégories d’instituts de crédit.

Les enjeux internationaux devront primer sur les différents intérêts nationaux, a estimé Axel Weber, le président de la Bundesbank, lors du congrès de Francfort qui se poursuit jeudi. «La stabilité a un prix (…). Les acteurs doivent déterminer quel prix ils sont prêts à payer pour un système financier stable sur le long terme», a-t-il ajouté, estimant que le durcissement des normes bancaires n’affecterait pas l’économie réelle si les délais de transition sont raisonnables.

Les nouvelles normes bancaires dites de Bâle III doivent être validées au sommet du G20 à Séoul en novembre

source afp sep10

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