Signal d’alarme inquiétant pour la consommation US

 Le nombre de téléviseurs reculera dans les foyers américains

Un signe nquiétant pour le marché-clé du salon numérique. 

L’extraordinaire séquence d’innovation qui traverse le secteur aujourd’hui contraste pourtant avec une situation inquiétante dans la patrie cathodique. Pour la première fois depuis vingt ans, le nombre de postes de télévision devrait reculer de 2% dans les foyers américains l’an prochain, relève une récente étude de Nielsen, un groupe hollandais spécialisé dans la mesure d’audience

MOINS DE CONSO EN SUIVANT :

Berceau historique de la télévision, les Etats-Unis sont naturellement au cœur de la nouvelle révolution du salon numérique actuellement en marche. L’émergence simultanée et l’affrontement entre différents modèles d’affaires (Google TV, Apple TV, etc.), leurs tâtonnements depuis plusieurs années, attestent du momentum décisif de cette fin de décennie. Pour chaque opérateur engagé dans la course, l’enjeu n’est ni plus ni moins que de faire basculer la consommation de demain vers ses propres standards.

La spécificité sectorielle implique des investissements massifs, sur une longue période, et une incertitude liée notamment à la multiplicité des acteurs connexes. Google TV en a fait par exemple l’expérience avec le barrage des grandes chaînes américaines sur l’utilisation de leur contenu. Dans ce trend, le défi majeur restera évidemment celui du prix, facteur décisif pour un média de masse par définition.

L’extraordinaire séquence d’innovation qui traverse le secteur aujourd’hui contraste pourtant avec une situation inquiétante dans la patrie cathodique.

Pour la première fois depuis vingt ans, le nombre de postes de télévision devrait reculer de 2% dans les foyers américains l’an prochain, relève une récente étude de Nielsen, un groupe hollandais spécialisé dans la mesure d’audience. En 2012, 96,7% des ménages devraient être équipés, contre 98,9% cette année.

Au profit d’autres supports, tel qu’internet?

 Nielsen pointe les mesures d’économie dans les classes moyennes et inférieures, impactées par le fort taux de chômage et une pauvreté qui gagne en importance. Un nombre croissant d’Américains ne renouvellent pas leur abonnement au câble et résilient leur ligne téléphonique fixe au profit du mobile. Ces deux phénomènes découlent de la baisse du revenu disponible chez les consommateurs. Alors que le prix des téléviseurs est en baisse, celui des abonnements au câble augmente. Les tarifs de la télévision payante progressent également davantage que le revenu disponible.

S’agit-il d’un phénomène purement conjoncturel?

 L’étude de Nielsen jette dans tous les cas une lumière plus crue sur la diversité et l’incertitude du marché américain. Ce premier terrain d’essai pour les nouveautés s’est montré plus difficile que prévu au cours des derniers mois. Le démarrage compliqué de Google TV ne s’explique en effet pas uniquement par des questions d’accès aux contenus des grandes chaînes télévisées.

Plus largement, la modification même de l’offre perturbe la visibilité sur les modes de consommation de demain. La convergence en ordre dispersé entre le petit écran et internet vient perturber un secteur jusqu’ici très stable. Le rôle du téléspectateur est resté le même pendant des décennies. Les choses se compliquent dès lors que la télévision se transforme en ordinateur relié à internet et que les moyens d’agréger les contenus se multiplient. En comparaison, l’émergence de la télévision numérique terrestre ou la recrudescence de chaînes câblées font presque figure d’étapes mineures.

Frédéric Mamaïs/agefi mai11