Art de la guerre monétaire et économique

A quel moment les conditions du monétarisme vont-elles apparaître ? Par Patrick Artus

A quel moment les conditions du monétarisme vont-elles apparaître ? Par Patrick Artus

Lorsqu’il y a pleine utilisation des capacités de production, que le chômage est égal au chômage structurel, on se trouve dans les conditions du monétarisme : la hausse de l’offre de monnaie conduit à une hausse parallèle des prix.

Nous plaçant au niveau du Monde tout entier, nous nous demandons à quel moment les conditions du monétarisme seront remplies. Il faut alors s’attendre lorsque ce sera le cas, à une très forte hausse de l’inflation mondiale : 10% au moins (15% dans les émergents, 5% dans les pays de l’OCDE) une difficulté est celle de la mesure du PIB potentiel et du chômage structurel dans les pays touchés par la crise : dans quelle mesure a-t-elle détruit des capacités et fait monter le chômage structurel ?

Il en est de même de la hausse des prix des matières premières, qui réduit l’offre de biens et services et accroît le chômage structurel.

Prenant au mieux ces difficultés en compte, nous pensons que les conditions du monétarisme seront remplies sans doute en 2013.

http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=58008

A moyen-terme, avec d’une part la hausse des prix des matières premières due à la croissance rapide de la demande de matières premières dans les pays émergents, d’autre part avec la forte hausse de l’offre de monnaie et ses effets sur les prix lorsque l’économie mondiale se rapprochera du plein emploi, il est très probable que l’inflation deviendra forte aussi dans les pays de l’OCDE.

Les Banques Centrales auront alors le choix entre :

laisser l’inflation réduire les taux d’intérêt réels et faire disparaître les dettes excessives, publiques et privées (comme dans les années 70 après le 1er choc pétrolier) ; ceci permettrait de resolvabiliser les pays de l’OCDE et de recommencer une trajectoire de croissance avec des taux d’endettement (initialement faibles) ;

lutter contre l’inflation, ce qui nécessiterait des taux d’intérêt extrêmement élevés (comme au début des années 1980) et provoquerait une récession beaucoup plus forte qu’au début des années 1980 compte tenu du niveau beaucoup plus élevé des taux d’endettement.

La configuration inflation/taux d’endettement très élevés est la pire pour les Banques Centrales : la lutte contre l’inflation entraîne nécessairement un chômage massif.

http://cib.natixis.com/flushdoc.aspx?id=58064

Patrick ARTUS natixis mai11

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