Le Dollar ne joue plus son rôle de refuge
Le billet a vert a perdu 16% face aux autres devises comme le franc suisse, l’euro et le dollar canadien, depuis août 2010. Les mesures non conventionnelles de la Fed expliquent cet affaiblissement.
Cette fois-ci, le dollar ne profite pas de l’aversion au risque. Le billet vert s’est déprécié depuis l’été 2010 face à un panier de devises. L’USDX, l’indice qui mesure le dollar face à six autres monnaies (l’euro, le franc suisse, le dollar canadien, le yen, la livre sterling et la couronne suédoise), a perdu 16 % sur cette période. En 2008, il s’était apprécié de 21 % entre la mi-septembre et novembre, en plein cœur de la crise financière. Force est de constater que désormais, la devise ne joue plus son rôle de refuge. « Dans le passé, le dollar, tout comme le yen et le franc suisse, a servi de valeur refuge.
Mais la Réserve fédérale américaine ne veut pas d’une monnaie forte. Et on voit que les banques centrales suisse et japonaise interviennent également pour freiner l’appréciation de leur devise » constate Stephen Jen, ancien économiste au FMI, et fondateur du hedge funds SLJ Macro Partners, spécialisé dans les devises.
Peter Vanden Houte, économiste en chef chez ING Belgique et Nicolas Forest, responsable de la stratégie taux chez Dexia Asset Management, tirent le même constat. « L’affaiblissement du dollar depuis août 2010 est le résultat de l’action de la Fed. Sa politique d’assouplissement quantitatif l’a conduite à émettre plus de dollars, dans le but de favoriser le secteur des exportations et relancer la croissance économique américaine » observe Nicolas Forest. Stephen Jen et Nicolas Forest soulignent aussi les inquiétudes des investisseurs quant à la dette des Etats-Unis. « La confiance envers la dette américaine s’est détériorée depuis deux semaines » note Stephen Jen. « Et puis, le dollar s’est toujours retrouvé comme refuge lorsque les marchés émergents sont désertés, mais ici, ce phénomène ne joue pas » ajoute-t-il.
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Une appréciation artificielle
Peter Vanden Houte souligne que le billet vert n’a pas joué de rôle refuge en 2008. Son appréciation durant la crise financière vient selon lui des mesures de sauvetage des banques. « Avant 2008, pas mal de banques européennes avaient investi en dollars, à cause de leur surplus d’épargne, notamment dans les titres adossés à l’immobilier américain. Ces investissements en difficulté ont amené la BCE à prêter aux banques européennes en dollars et la Fed à établir un programme pour donner de la liquidité à celles-ci » indique-t-il. « Ceci a conduit à une demande accrue pour le dollar, pour refinancer les investissements qui avaient mal tourné ».
Faiblesse soutenue
À court terme, le billet vert ne risque pas d’inverser sa tendance. « Malgré la hausse de la volatilité sur les marchés, le dollar ne profite plus de l’inversion du carry trade (un mécanisme où on l’on emprunte en dollars pour investir dans des monnaies à fort pouvoir d’appréciation), car les marchés s’’attendent à une nouvelle opération d’assouplissement de la Fed » souligne Peter Vanden Houte.
Les difficultés de la zone euro ne profitent pas non plus à la monnaie américaine, à cause de la politique de la Fed. « Dans la zone euro, la BCE a remonté ses taux d’intérêt, alors que la Fed les maintient à zéro. La BCE a agi graduellement pour calmer la crise de la dette souveraine, alors que la Fed s’est montrée beaucoup plus ambitieuse » observe Nicolas Forest. Le gestionnaire juge toutefois surprenant que face à la crise de la dette souveraine, les investisseurs maintiennent un niveau élevé entre l’euro et le dollar, à 1,45 USD. Mais ce niveau devrait baisser, selon lui.
source L’Echo aout11
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