A Chaud!!!!!

A Chaud!!!! Le Dimanche 11 Decembre : L’Air de rien , l’Ere du vide ? par Bruno Bertez

A Chaud!!!! Le Dimanche 11 Decembre : L’Air de rien , l’Ere du vide ? par Bruno Bertez

Voici quelques remarques sur les événements de fin de semaine et singulièrement sur le sommet du 9 Décembre.

 

     Notre sentiment général rejoint celui de Mario Draghi qui est nuancé, plutôt positif mais déclare qu’il faut connaître les détails pour se prononcer.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT :

 Les commentateurs de marché ont majoritairement été négatifs, mais cela est normal on ne pouvait attendre mieux: Les marchés rêvent de miracle, de manne tombée du ciel, de gros bazooka et de marée de monétisation. Comme ils n’ont rien eu de tout cela, ils réagissent de façon primaire.

 Nous ferons remarquer que les commentateurs n’ont pas réussi a casser les marchés en fin de semaine, pas plus les actions que les bonds souverains ou que l’euro. Après une période de flottement les gains l’ont a nouveau emporté.

Mario Draghi est revenu sur ses propos ambigus antérieurs; il avait suggéré que si les gouvernements faisaient ce qu’ils devaient sur le fiscal, il ferait ce qu’il faudrait sur le monétaire. Il est revenu en arrière.

A ce stade le fiscal qui découlerait du nouveau pseudo traité ne nous semble pas très convaincant mais ce n’est pas grave.

L’important est ailleurs dans les mesures annoncées par la BCE ,  liquidités courtes, liquidités à 3 ans, élargissement des critères sur les collatéraux.. LA BCE  a jugé bon de baisser aussi les taux, le bloc allemand a tenté de s’y opposer.

« Outre fixer les taux de «repo», la BCE remplit également l’étrange fonction de chambre de compensation pour les prêts au sein de la zone euro des pays excédentaires vers ceux déficitaires. L’Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande et le Luxembourg sont effectivement devenus les «créanciers»  des autres Etats membres. Ce système (appelé Target) signifie que le crédit accordé par les Banques centrales nationales à leurs banques commerciales respectives n’augmente pas la masse monétaire de la zone dans son ensemble.

Mais il ne saurait perdurer. La surface financière des pays créanciers semble se réduire et limite leur capacité à lever des fonds pour les prêter ensuite. Par ailleurs, au fur et à mesure que les citoyens réalisent que, bon gré mal gré, ils prêtent aux pays prodigues, les protestations et les troubles civils vont aller en augmentant. »

Notre idée est que la BCE nous fait le coup de comité du Soviet Suprême avec des soi disants durs et des soit disant modèrés, en fait tout le monde est d’accord mais fait semblant de protester. Ceci pour gérer l’image et les aspects politiques.  Mario draghi est une vraie Colombe, a dove, il a été choisi pour cela et le jeu des allemands est de faire faire semblant de jouer aux vierges effarouchées pour des besoins de politique intérieure.

Par ailleurs l’ESM  a été plafonné à 500 milliards, l’ EFSF ne sera maintenu, la licence bancaire est abandonnée. Donc pas de bazooka.
Il devrait y avoir un prêt de 200 milliards au FMI avec une formulation ambiguë: lui assurer la continuité de ses opérations auprès des pays d’Europe.

Au plan politique, le fiasco avec les Britanniques est grave, mais on n’en verra les conséquences que plus tard, dans la fragilisation du pseudo nouveau traité voire sa précarité.

Le 9 Decembre Van Rompuy a confirmé que la participation du secteur privé aux pertes était abandonnée il a jouté, ce qui nous a fait plaisir:  »pour dire franchement notre première approche sur la PSI a eu une influence négative sur les marchés de la dette , tout cela est officiellement abandonné ». Qu’est ce que cela veut dire, mystère, si les banques ne participent plus aux pertes, doit on comprendre qu’elles bénéficient des bails out?

Source Financial Times

BRUNO BERTEZ Le 12 Décembre 2011

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EN BANDE SON :

3 réponses »

  1. Bonjour Monsieur Bertez,

    Ces LTRO à 3 ans en quantité illimitée, n’est-ce pas finalement un QE massif sous une forme comptable différente? Les banques vont pouvoir mettre en collatéral des MM de dettes italiennes à la BCE. N’est ce pas de la monétisation déguisée?

  2. @Charlesm

    Lundi 12 Decembre

    Dans le système monétaire actuel ou le shadow banking système est prépondérant dans la création de liquidités et de crédit il y a des destructions très importantes de liquidités . Les opérations de la BCE comme les opérations concertées mondiales d’il y a quelques jours visent a stopper ce phénomène. La BCE fournit des liquidités que le shadow banking systeme est maintenant réticent a donner. Ces opérations ne sont donc pas comparables a des QE.

    La BCE reste dans sa ligne même si elle allonge la maturité de ses injections.

    L’allongement de la maturité vise simplement a rassurer, a donner l’assurance que l’on ne manquera pas de liquidités. C’est un pilotage raisonnable des anticipations. Tout comme le fait d’annoncer que ce sera en montants illimités.

    Dans le période actuelle rien de tout cela n’est inflationniste. Pour moi, le meilleur indicateur à suivre pour mesurer l’incidence inflationniste de la politique monétaire , c’est la progression des agrégats de crédit . Et il n’ y a aucun danger de ce coté.

    Les achats de bonds souverains ne le sont pas non plus, tant que la BCE réussit à les neutraliser.

    L’incidence de la tolérance sur la baisse de qualité des collatéraux est positive et stabilisatrice car on manque de collatéraux de qualité pour se refinancer.

    Il est possible que cette dégradation de la qualité se traduise par des pertes pour la BCE , de toutes façons il ne faut plus rêver sur la qualité du bilan de la BCE, on est dans le extend and pretend. c’est une fiction comptable de ne pas dévaloriser le portefeuille de bonds souverains acquis au travers de la SMP. Un peu plus ou un peu moins de fiction …

  3. Lundi 12 Décembre

    Nous nous permettons d’attirer l’attention sur le fait du jour qui est l’assassinat pur et simple du sommet du 9 Decembre par l’Agence Moody’s.

    L’Agence S & P n’a pas été en reste puisque le célèbre chef économiste européen SIX qui a totalement raté la prévision de la crise et de son importance a souhaité un échec de la politique suivie afin de provoquer un choc en Europe, sorte de mise au pas. Le chief economist de S&P souhaite un choc qui fasse prendre conscience à l’Allemagne de la gravité de la situation , le choc pouvant être selon lui la déconfiture d’une grande banque Allemande.

    Nous vous renvoyons à notre éditorial ci-dessous qui traite de cette question sous le titre ; A propos des agences et de la grande politique .

    Comprenez-nous bien notre position n’est pas celle des Barnier, Baroin et autres qui contestent la notation du crédit d’un gouvernement par les agences, non , notre position consiste a dire que les agences ont toujours un biais, que ce biais est celui du plus fort c’est à dire des Anglo saxons.

    Il faut des contre pouvoirs, des vrais, crédibles, qui soient capables de donner des opinions techniquement étayées. Il ne suffit pas de dire les agences anglo saxonnes sont biaisées, il faut se donner les moyens d’émettre des jugements concurrents fondés et compétents..

    Même chose en matière de presse et d’information économique et financière, il ne suffit pas de pleurnicher il faut encore se donner les moyens d’apporter une analyse et un point de vue indépendant des intérêts financiers anglo saxons.

    Si on se contente de critiquer les messagers sans être capables d’offrir des messages et des analyses concurrentes de qualité, au leu de redorer son blason, on ne fait que le ternir.

    On ne le dit nulle part, mais les Agences lorsqu’elles mesurent la solvabilité , c’est a dire la capacité d’un pays à rembourser ses dettes, elles parlent en nominal. Elles ne s’interrogent pas sur la valeur de la monnaie qui sert à rembourser, cela peut être de la monnaie de singe. C’est pour cela que l’on considère, a partir de ce paradigme stupide, que les Etats unis, endettés en dollars pourront toujours rembourser leurs dettes. On occulte le risque d’inflation, de dépréciation, le risque de taux, le risque de conversion de la dette conversion comme cela a été fait par les USA années 30.

    S’agissant des anglais qui ont le pouvoir de créer eux aussi des livres sterling, les agences font semblant d’oublier la dette colossale en dollars des banques anglaises!

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