Commentaire de Marché

Et tout se calma après le cadeau de Noël par Jean Claude Peclet

Et tout se calma après le cadeau de Noël par Jean Claude Peclet 

L’Italie a placé mercredi pour 9 milliards d’euros d’obligations à six mois à un taux moyen de 3,25%, alors qu’il était de 6,5% il y a un mois. Jeudi, la demande était plus faible pour les obligations à dix ans (2,5 milliards d’euros achetés), mais le taux était aussi en baisse, à 6,98%, par rapport aux 7,56% qu’ils avaient atteint le 29 novembre. Des obligations à deux ans (2,5 milliards d’euros achetés également) ont atteint le taux de 5,62%, contre 7,89% le 29 novembre. Juste avant Noël, l’Espagne a elle aussi réussi à placer des titres à un taux beaucoup plus favorable pour ses finances publiques. Même s’ils sont plus mitigés ce jeudi que la veille, les signaux sont à la détente.

source Wall Street Journal

 

« Des traders ont signalé que la Banque centrale européenne était intervenue deux fois après l’adjudication pour acheter du papier italien, mais en petites quantités.L’Italie a émis un peu plus de sept milliards d’euros au total, contre un objectif de cinq à 8,5 milliards, dans un marché peu actif de fin d’année. »

Simple effet de la “trève des confiseurs”? Je préfère la lecture de mon confrère François Pilet, dont je reproduis ci-après le commentaire paru dans Le Matin Dimanche de la semaine dernière, juste après le geste de la Banque centrale européenne en faveur des banques (graphique WSJ).

 

Les zombies ont gagné la partie

C’est à coup sûr le plus fantastique cadeau de Noël de l’Histoire. Un chèque de 489   milliards d’euros, avancé pour trois ans au taux imbattable de 1%. Pas étonnant qu’à ce tarif 523 banques se soient précipitées sous le sapin de la Banque centrale européenne cette semaine. Et pour ceux qui auraient manqué le coche, une deuxième journée coffres ouverts est agendée en février.

PLUS DE ZOMBIES EN SUIVANT :

C’est ainsi que s’achèvera, pour un temps, la crise de la dette en Europe. La très rigoureuse institution de Francfort n’aura pas à soutenir directement le budget des Etats aux finances défaillantes. Ce sont les banques qui s’en chargeront, avec les euros fraîchement imprimés par la BCE. L’honneur d’Angela Merkel est sauvé à bon compte.

Les banques ne diront pas merci pour cette occasion d’emprunter à 1% et d’investir dans des obligations italiennes ou espagnoles à 4 ou 5%. Ce rendement est attrayant, mais pas non plus folichon mesuré à l’aune de Wall Street. Elles commenceront donc par utiliser ces montagnes de cash pour prendre encore plus de risques sur les marchés, et, surtout, pour assainir à bon compte les ardoises qui plombent leurs bilans. Pour les banques allemandes, italiennes et autrichiennes, c’est l’occasion rêvée de remettre sous le tapis les gigantesques portefeuilles de crédits accumulés en Hongrie ou en Pologne qui menacent de tourner de l’œil.

Masquer l’insolvabilité des banques en les perfusant de liquidités artificielles: c’est ce qu’avait fait le Japon pour sortir de la crise des années 90. Résultat: des banques zombies avaient continué d’errer sur l’Archipel pendant près d’une décennie, finançant des entreprises transformées à leur tour en mortes-vivantes par le sortilège de l’argent gratuit. «Je vois des gens morts», susurrait un enfant à un Bruce Willis pétrifié dans une scène culte du film «Sixième sens». On pourrait ajouter: «Ils empruntent de l’argent à la BCE. » Joyeux Noël, et rendez-vous dans trois ans.

François Pilet

SOURCE ET REMERCIEMENTS : BEQUILLES 

http://peclet.wordpress.com/2011/12/29/et-tout-se-calma-apres-le-cadeau-de-noel/

4 réponses »

  1. Pas sûr que les banques achètent des titres souverains avec cet argent généreusement dispensé par la BCE.

    Les derniers chiffres ont montré que sur les 489 milliards d’euros, 452 sont allés directement en pension (dépôts au jour le jour) dans les coffres de la BCE !

    • Et qui croyez vous assez fou pour acheter de la dette espagnole ou italienne à part les banques européennes et sous la pression des états…?
      Ne pas oublier non plus qu’en déposant leurs liquidités au jour le jour auprès de la BCE, les banques s’assurent de pouvoir disposer des fonds nécessaires en temps et en heure ceci dans l’objectif dans le courant 2012, de refinancer les 600 milliards d’euros d’obligations bancaires arrivant à échéance. Ce qui ne serait pas le cas si elles devaient placer leur argent dans des emprunts souverains à cinq ou dix ans.

  2. Evolution du CAC 40 :
    Depuis un an : baisse de 17,94 %.
    Depuis 5 ans : baisse de 43,75 %.
    Depuis 10 ans : baisse de 32,52 %.

    http://www.boursorama.com/cours.phtml?symbole=1rPCAC

    Evolution des valeurs bancaires :

    Evolution du cours de l’action BNP Paribas :
    Depuis un an : baisse de 37,33 %.
    Depuis 5 ans : baisse de 63,13 %.

    http://www.boursorama.com/cours.phtml?symbole=1rPBNP

    Evolution du cours de l’action Natixis :
    Depuis un an : baisse de 44,47 %.
    Depuis 5 ans : baisse de 84,87 %.

    http://www.boursorama.com/cours.phtml?symbole=1rPKN

    Evolution du cours de l’action Société Générale :
    Depuis un an : baisse de 57,90 %.
    Depuis 5 ans : baisse de 85,24 %.

    http://www.boursorama.com/cours.phtml?symbole=1rPGLE

    Evolution du cours de l’action Crédit Agricole :
    Depuis un an : baisse de 54,59 %.
    Depuis 5 ans : baisse de 86,65 %.

    http://www.boursorama.com/cours.phtml?symbole=1rPACA

  3. Se ruiner ? C’est facile et JUSTE AVEC DES BLUE CHIPS en prime.
    On pourrait rajouter UBS, CS, RBS, tiens Lafarge n’est pas mal non plus
    et AXA, Veolia et … merci pour ces rappels. En fin d’année comme ça, ça permet
    d’affiner les « résolutions » pour l’année suivante ? Non ? Ah ! bon.

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