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Sondage Merrill Lynch /Janvier 2012 : les institutionnels sont unanimes quant à la méfiance vis-à-vis des actifs européens

Sondage Merrill Lynch /Janvier 2012 :  les institutionnels sont unanimes quant à la méfiance vis-à-vis des actifs européens

Le sondage de BofA Merrill Lynch, réalisé entre le 6 et le 12 janvier, porte sur 286 allocataires contrôlant une masse sous gestion totale de 818 milliards de dollars. Seuls 144 participants (correspondant à 336 milliards d’actifs) ont répondu aux questions concernant l’Europe.

Les résultats de l’enquête mensuelle de BofA Merrill Lynch démontrent plus d’optimisme en matière de perspectives économiques globales que les précédents. Mais les actifs européens restent mal-aimés (surtout les bancaires), avec une sous-pondération de 31%.

L’enquête s’est close avant même l’annonce de la détérioration des notes des membres de l’UE mais la moitié des investisseurs était déjà convaincue qu’au moins un pays-membre de l’eurozone sera amené à la quitter dans les mois qui viennent. La conviction que l’euro va se déprécier s’est, pour sa part, encore renforcée (54% des participants). Seul facteur de réconfort: il est difficile à l’Europe de tomber plus bas, d’autant que 78% des investisseurs estiment que la BCE introduira une politique de quantitative easing si nécessaire. La confiance en une reprise de la croissance (3% estiment qu’elle va continuer à baisser contre 27% en décembre) soutient un positionnement neutre entre cycliques et défensives.

La préférence sectorielle s’est tournée vers les industries de consommation et les cycliques au détriment des télécoms et des matériaux. Les seuls secteurs où les investisseurs restent surpondérés sont ceux de la santé et de l’énergie (pétrole et gaz). Malgré sa surperformance récente, le secteur bancaire reste le moins considéré. Les «contrarians» – investisseurs à l’encontre des tendances du marché -se sont positionné short pétrole et gaz contre long bancaires, construction, commerce de détail, services publics, immobilier, voyages & loisirs et media.

Les avis sont partagés sur une fracture partielle de la zone euro. La moitié y croit, l’autre non. En légère péjoration par rapport à décembre. La plupart des intervenants (65%) croient à une politique d’assouplissement monétaire (QE) de la BCE avant la fin du premier semestre mais le financement de la dette européenne reste leur source d’inquiétude principale (65%), bien avant tout autre risque (marché immobilier chinois, resserrement fiscal, défaut des munis américains ou inflation du cours des matières premières).

La constatation la plus frappante de cette enquête est le gouffre qui s’est creusé dans la perception des investisseurs entre optimisme sur les bénéfices américains et pessimisme sur les bénéfices européens. Le gap n’a jamais été aussi grand démontrant un véritable découplage des perspectives des deux blocs économiques.

source agefi janv12

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