Art de la guerre monétaire et économique

Confession d’un Repenti : ‘En 1968, nous avons défilé pour changer le monde, et après avoir échoué, nous avons accepté des emplois dans les banques d’investissement’

Confession d’un Repenti : ‘En 1968, nous avons défilé pour changer le monde, et après avoir échoué, nous avons accepté des emplois dans les banques d’investissement’

 « En 1968, nous avons défilé pour changer le monde, et ébranler la confiance de l’élite politique. Et après avoir échoué, mes contemporains ont changé leurs vêtements et accepté des emplois dans les banques d’investissement. Puis ils en sont devenus les présidents, et ont profité du marché boursier le plus haussier de toute l’histoire », écrit John Kay dans le Financial Times.

« Le gouvernement nous payait pour que nous allions à l’université. Nous considérions comme acquis le fait de pouvoir choisir entre plusieurs propositions d’emplois intéressantes. J’ai été recruté rapidement à un poste duquel il était pratiquement impossible d’être renvoyé et qui offrait une pension de retraite avec des avantages généreux, indexés sur les bénéfices. J’ai acheté un appartement avec un emprunt dont la valeur a été gommée par l’inflation. Lorsque j’ai atteint le moment où j’aurais dû payer le taux d’imposition le plus élevé, le niveau en a été réduit de 83% à 40%. Mon espérance de vie est plus longue de plusieurs années que celle de mon père, et j’ai déjà considérablement dépassé l’âge auquel son père est mort ».

Dans son livre, « The Pinch: How the Baby Boomers Took their Children’s Future—and Why They Should Give it Back », David Willetts avait expliqué que désormais, le clivage de la société ne s’observait plus tant entre ses différentes classes sociales, qu’entre ses différentes classes d’âges. The Economist avait décrit ce clivage tel qu’il s’exerce dans la société britannique.

Ainsi, la moitié de la société britannique est âgée de moins de 40 ans, mais elle ne possède que 15% des actifs financiers britanniques. Seulement 15% des Britanniques de moins de 44 ans possèdent la maison dans laquelle ils vivent. Entre 1995 et 2005, les personnes âgées d’entre 25 et 35 ans ont vu leur richesse se réduire, tandis que pendant la même période, ceux âgés de 55 à 64 ans ont vu la leur tripler. Les baby-boomers peuvent maintenant prendre leur retraite à leur 60ème ou 65ème anniversaire bénéficier de leurs pensions généreuses. Ou bien ils peuvent emprunter en donnant en caution leur propriétés immobilières surévaluées comme garantie. Leurs enfants sont condamnés à devoir attendre leur 65ème, voire leur 70ème anniversaire pour prendre leur retraite, épargner de l’argent pour compléter les maigres pensions qu’ils obtiendront, alors que leurs ressources financières sont de plus en plus confisquées par l’Etat pour faire face aux besoin d’une masse d’anciens.

La génération des Baby boomers a eu la vie facile, mais on ne pourra pas en dire autant pour leurs enfants, conclut Kay : « La plupart des parents veulent donner à leurs enfants l’opportunité de vivre une vie meilleure que la leur. Mais lorsque nous agissons ensemble, nous privilégions agressivement nos intérêts aux dépends de nos enfants et de nos petits-enfants : l’étrange paradoxe d’une action collective perverse ».

Source:Financial Times/Express.be mars12

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