Marc Faber investit en Europe du Sud
La zone euro crispe les investisseurs. Ce qui n’empêche pas le gourou suisse de la finance Marc Faber, alias «Dr Doom», d’investir sur les bourses espagnole, grecque ou portugaise. Une première le concernant.
Son Intervention sur la radio Suisse RTS le 7 Juin 2012
«Pour la première fois de ma vie, j’achète des actions européennes. J’observe en effet que les bourses portugaise, espagnole, italienne, grecque et française sont proches de leur niveau plancher du 6 mars 2009.»
Investisseur contrarian suisse établi en Thaïlande, philanthrope et gourou , Marc Faber a l’habitude de prendre les marchés à rebours. Ecouté, suivi ou critiqué, il est surnommé «Dr Doom» (Dr Catastrophe). Dans la publication financière londonienne Citywire, il justifie son goût tout neuf pour les actions sud-européennes.
Attente de la baisse
«Comparés au reste du monde, ces marchés sont très avantageux. Certaines sociétés sont tout à fait excellentes. Mais vu la grande faiblesse de ces marchés et la crainte d’un éclatement de l’euro, tout a baissé à des niveaux très faibles.»Ces dernières semaines, l’investisseur a donc changé son fusil d’épaule. Il a liquidité une bonne partie de ses placements en Asie. Et s’est positionné sur les marchés européens.
Un tiers des fonds qu’il gère sont actuellement liquides. Mais il prévoit de les placer eux aussi en Europe une fois que les bourses auront poursuivi leur baisse. «Je garde beaucoup de cash car si les marchés perdent encore 30% – ce que j’espère – j’investirai en actions.»
Plutôt les sociétés
Cela dit, Dr Doom juge prématuré d’investir dans les actions bancaires. Notamment parce que le secteur a un besoin énorme de capital. Mais, fidèle à l’or et l’immobilier, il investit aussi dans les télécoms. Ou dans les obligations de sociétés comme Gazprom et l’indienne ICICI Bank.
«La plupart de mes obligations seraient considérées comme de mauvaise qualité par les agences de notation, assure Marc Faber. Ce n’est pas mon cas. Il s’agit d’obligations de sociétés. Et je pense que beaucoup d’entreprises survivront bien mieux que les gouvernements.»
Par Pierre-François Besson 24heures.ch juil12