A Chaud!!!!!

L’Edito du 9 Septembre 2012 : Le crime de Draghi – La mort de la Bundesbank par Bruno Bertez

L’Edito du 9 Septembre 2012 : Le crime de Draghi – La mort de la Bundesbank par Bruno Bertez

Draghi 1, Buba 0. Arturo Draghi a gagné le premier round contre la Bundesbank. Le combat n’est pas fini car Weidmann a derrière lui tout le peuple allemand.

 Dans un monde à la dérive, sans ancrage, sans valeurs, sans moralité politique, plongé dans le relativisme financier, nous avons constamment glorifié la Bundesbank. C’était le dernier bastion de l’opposition au relativisme Anglo -saxon fondé sur le deficit spending, la spoliation des détenteurs de monnaie et l’enrichissement de ceux qui avaient accès aux largesses des Banques centrales.

La Bundesbank jouait un rôle central dans le système global, sorte de statue du commandeur qui, à la fois marquait les limites de ce que la BCE  pouvait faire, mais aussi les limites de ce que les Anglo- saxons pouvaient se permettre. La folle volonté des Anglo -saxons est de   supprimer, d’annihiler tout référent à la valeur des monnaies. Libres, libérées, les monnaies devraient selon eux pouvoir être créés en quantité infinie autant que de besoin et être avilies, autant que nécessaire.

Nixon avait réussi un premier coup en  libérant, ou croyant libérer le dollar de la dictature de l’or, mais il n’avait réussi que partiellement. En effet des alternatives monétaires au dollar subsistaient, alternatives qui pointaient du doigt, soulignaient la gestion impériale et calamiteuse de la monnaie mondialo -américaine.

Depuis ce temps, le Deutsche Mark , la Bundesbank avec ses conceptions orthodoxes étaient les ennemis. Les ennemis à abattre avec son bastion avancée , la Suisse.

L’euro, successeur du Deutsche Mark devait continuer à jouer ce rôle et il l’a fait tant bien que mal avec Jean Claude Duisenberg et Wim Trichet. Trichet a tant bien que mal préservé l’héritage de la Buba et nous devons lui en savoir gré.

Hélas les Allemands comme les Suisses n’ont pas vu que l’intégration de leurs banques dans l’internationale de la banque voulue par les Etats-Unis allait modifier toutes les structures financières et les intégrer dans un tissu de risques hors de toute nature et de toute proportion avec ce qu’ils connaissaient au plan national.

Les banques européennes n’ont pas pu résister au chant des sirènes des superprofits du recyclage des déficits américains, elles se sont insérées, constituant autant de chevaux de Troie dans le système européen. Elles ont introduit le vers Anglo -saxon dans le fruit européen.

Une fois le ver dans le fruit, à la faveur de la courte vue, de l’absence de clairvoyance des autorités européennes, le système bancaire européen s’est en quelque sorte anglo- saxonnisé. L’illusion d’une  spécificité européenne a subsisté tant que tout a tourné normalement, tant que le risque ne s’est pas manifesté. Lorsque la crise de surendettement est apparue, lorsque le facteur risque s’est manifesté, la réalité s’est découverte, crue, sinistre: les banques européennes étaient encore en plus mauvaise position que les anglo -saxonnes.

Voila la réalité que l’on vous a cachée depuis le début.

PLUS DE BERTEZ EN SUIVANT  :

L’appât du gain facile a conduit le systeme bancaire européen a pratiquer la banque à l’anglo saxonne, la banque du capitalisme d’arbitrage, la banque de spéculation., la banque du profit facile au lieu de la banque traditionnelle européenne et il s’y est brulé les doigts, les ailes et surtout les vôtres.

Des lors, les choses étaient jouées, enclenchées. Avec la crise, la BCE a découvert un système bancaire qu’elle ne connaissait pas, un système bancaire qui n’était plus le sien et la question s’est posée, que faire?

Retourner en arrière, sortir du marché global, réduire le risque bancaire européen était théoriquement possible mais c’était sans compter le lien organique avec les souverains d’Europe.

Sortir était impossible car le poids des dettes souveraines européennes était trop lourd, le système était trop imbriqué au niveau des refinancements de gros,  des assurances et des dérivés.

Alors l’histoire était écrite, votre histoire.

Si le système bancaire européen et suisse ne pouvait se ré-européaniser alors il fallait que la BCE cesse d’être la BCE, renonce à ses pratiques et principes hérités de la BUBA, il fallait que la BCE devienne anglo saxonne , évolue pour adopter les pratiques , la philosophie, l’absence de principes, l’absence de règles de la FED et de la BOE. Il fallait abandonner toute référence aux pratiques orthodoxes, au traditional banking et donc accepter la fin des référents, entrer de plein pied dans le relativisme.

  • Le relativisme des apprentis sorciers, de ceux qui croient que la Vérité n’existe pas, que seule la communication et les perceptions existent, que tout est manipulable etc.
  • Le relativisme des dominants qui ne supportent aucune limite, aucune concurrence fut ce celle de la Vérité.
  • Le relativisme de ceux qui croient que les assets financiers n’ont pas de valeur en eux même et qu’ils suffit de baisser les taux d’intérêt à zéro pour que la valeur de ce qui rapporte encore quelque chose devienne infinie.
  • Le relativisme de ceux qui croient qu’il n’y a pas de limite aux dettes, des lors que les détenteurs de monnaie et d’épargne  n’ont pas d’autre alternative pour placer leurs économies.
  • Le relativisme de ceux qui professent qu’il n’y a pas de danger à créer toute la monnaie nécessaire à la liquidité d’un système et à la négation de son insolvabilité, des lors qu’il n’y a pas d’alternative monétaire, pas de monnaie concurrente. Des lors que le Deutsche Mark a disparu, dès lors que la BCE s’est anglo saxonnisée et que l’euro ne peut plus se poser en concurrent du dollar. Des lors que l’euro lui aussi,  devient libéré des principes et des pratiques de l’orthodoxie: Dès lors que l’euro attrape la maladie de la monnaie fondante.

Tout système disait Mao se développe en fonction de ses contradictions internes. Il y avait contradiction entre la globalisation des banques européennes et suisses et les pratiques saines, restrictives de leur banque centrale, la contradiction est résolue, la banque centrale s’est ralliée. Les banques centrales se sont ralliées. Le rouleau compresseur est passé. Il va aussi passer, n’en doutez pas sur les spécificités nationales, regardez la Suisse.

Pour sauver ses banques, ses souverains, ses classes kleptos et ses super riches, la BCE a accepté de rallier le camp anglo saxon, elle a accepté de devenir une  succursale de la FED, laquelle est peut être, il faudrait pénétrer le système de l’intérieur pour le prouver, en fait, une succursale de la Banque d’Angleterre. Nous disons cela parce notre petit doigt nous dit que le vrai rôle central,  pivot dans le monde bancaire, ce n’est peut être pas ce que l’on voit, la FED mais ce qui manipule les principes et les théories, la BOE. Le cerveau  de la finance anglo saxonne ce n’est en tous cas pas les Etats Unis avec leur économétrie simplette, leurs médiocres corrélations et autres  petites recettes au jour le jour pour tondre les marchés. La pensée est ailleurs.

La presse allemande de ce jour, ce jour ou nous écrivons, au lendemain du crime d’Arturo Draghi , la presse allemande est unanime a dénoncer le coup d’état .

Die Welt est le plus clair, comme nous,  il titre :

« Jeudi, la BCE  a prononcé la mort de la BUNDESBANK».

Le Sud Deutsche Zeitung . « Vouloir sauver l’euro à tout prix peut, au bout du compte conduire a franchir la ligne rouge que l’on ne doit pas dépasser…. dans une société fondée sur des règles, la fin ne justifie pas les moyens. La rupture des contrats affaibli les bases déjà fragiles de l’Union Européenne…. Jeudi la BCE a franchit deux lignes rouges »

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La BCE indépendante est morte

“Une digue a sauté”, s’insurge Die Welt en Une. En annonçant qu’elle était prête à racheter de la dette des Etats de la zone euro en difficulté, la Banque centrale européenne a démontré que désormais « elle se cantonne à un rôle de sauveteur », regrette le quotidien  :

Dès que les politiques crient « Au feu ! », la banque d’émission sort la lance à incendie. Tantôt en rachetant des dettes publiques, tantôt en allant jusqu’à jouer le rôle de bailleur de fonds provisoire pour une Grèce en faillite, les gouvernements européens et le Fonds monétaire international ne sachant pas s’ils veulent continuer à prêter de l’argent ou non à Athènes.

“Dans ces conditions, comment la BCE peut-elle encore gérer la planche à billets indépendamment de l’opinion des gouvernements ?”, s’interroge Die Welt, faisant écho à l’exigence traditionnelle allemande d’indépendence des banques centrales, dans les Etats comme au niveau européen :

Mario Draghi foule aux pieds les statuts de la BCE et tente de se justifier en évoquant un possible éclatement de la zone euro. Ce faisant, il fait le sale boulot des gouvernements qui, avec l’appui de la banque centrale, peuvent ralentir encore un peu plus le rythme des réformes. Dans le même temps, la BCE va accumuler les dettes publiques de pays en crise. (…) Les dangers de cette politique sont gigantesques. Pour l’heure, l’inflation n’est pas le problème numéro un, qui serait plutôt la totale opacité et l’absence de légitimité politique d’une redistribution des richesses du Nord vers le Sud. Et des pays économes vers les profiteurs de cette politique monétaire irresponsable. Ce qui est à la fois antidémocratique et antisocial.

Habituellement plus compréhensive envers les demandes de souplesse des pays les plus touchés, la Süddeutsche Zeitung considère que la BCE « récompense la mauvaise gestion économique ». Pour le quotidien, racheter de manière illimitée des  obligations d’Etat ne signifie rien d’autre que « financer des Etats qui ne sont pas solides ». Pis, en déclarant qu’il veut « sauver l’euro à tout prix » et que la monnaie unique est  « irréversible », Mario Draghi dépasse clairement le cadre de son mandat :

Seuls les représentants des gouvernements peuvent faire de telle déclarations. Il est intolérable qu’une institution démocratiquement illégitime décide des conditions de vie en Europe. […] [La BCE] s’érige en sulfureuse dominatrice de l’Europe. […] Elle a encore la possibilité de faire marche arrière. C’est précisément à cela que sert la persévérante protestation du président de la banque fédérale allemande, Jens Weidmann. Au bout du compte, Mario Draghi le sait très bien, l’euro ne peut pas être sauvé en allant à l’encontre de l’Allemagne qui est la principale économie nationale d’Europe. Il est dans l’intérêt de l’Europe que la BCE et les autres sauveurs inconditionnels de la monnaie unique ne fassent pas monter les Allemands sur les barricades. Ils y sont presque.

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Tout le reste de la presse est à l’unisson .

Fait tres rare , la Bundesbank a publié un communiqué adressé au grand public . Son porte parole a declaré:

 « Weidmann considere que l’achat de bonds souverains est equivalent a un financement des gouvernements par l’ impression  de banknotes. Cette pratique porte en elle le risque que finalement, on redistribue des risques considerables sur les contribuables des differents pays. » 

Notez la force des propos et ils viennent d’un des plus grands experts du monde en matière de vrai  central banking, on dit les choses crument pour ce qu’elles sont , on parle de financement par l’impression de billets de banque pour que tout le monde comprenne bien. On parle de risques considerables . On dit bien que, in fine, ce seront les contribuables qui paieront , on ne fait pas semblant de croire que l’argent tombe du ciel et que tout cela ne coute rien. On ne fait pas semblant de croire que l’on peut donner sans prendre.

Le Draghi s’est, au cours de sa conference de presse, gaussé  de Weidmann , il a parlé d’une personne au Board qui s’était opposée a son crime , il en parle comme d’une personne de rien , négligeable , de peu d’importance. C’est allier l’insolence à l’imbecilité car Weidman , il suffit de lire la presse allemande,  Weidmann a tout le peuple allemand derrière lui , la presse est unanime , ce qui est exceptionnel. 

Draghi oublie une chose,  on  n’annéantit pas toute une culture par un coup d’état monté avec des économiquement faibles, des banquiers irresponsables et des médias aux ordres. 

« Chassez le naturel , il revient au galop » disait Aristote, nous ajoutons: chassez le culturel il revient au galop,  encore plus vite.  Draghi 1 , Buba 0 , mais nous voulons croire que le combat n’est pas terminé.

BRUNO BERTEZ Le Dimanche 9 Septembre 2012

llustrations et mise en page by THE WOLF

EN LIENS : A Chaud!!!!!! du Vendredi 31 Aout 2012 : Attention mise au point à usage boursier /Le pessimisme n’exclut pas l’euphorie par Bruno Bertez

Humeurs de Loups du Samedi 4 Aout 2012: Suite . Draghi . suite/Déclaration de guerre par Bruno Bertez

Politique Friction du Samedi 1er Septembre 2012 : De la troisième voie de Draghi à la lâcheté française par Bruno Bertez

Humeurs de Loups du Mercredi 1er Aout 2012: Coup d’Etat de Draghi / Draghi tente de prendre le pouvoir. par Bruno Bertez (Actualisé au 02/08/2012 à 21h15)

AChaud!!!! du Jeudi 6 septembre 2012:  Draghi Empereur d’Europe ou “l’irrésistible ascension d’Arturo Draghi” par Bruno Bertez (Régne actualisé au 7/9/2012 à 6h45)

EDITO PRECEDENT : L’Edito du Mercredi  5 Septembre 2012 :  Bernanke, Draghi, déflation, inflation, hyperinflation, un schéma  par Bruno Bertez

EN BANDE SON :

20 réponses »

  1. Si la buba ne fait rien, ils sont des lopettes, s’ils partent du système, ils sont des salauds. Le role n’est pas facile à tenir
    Ce week-end aurait été joli si l’allemagne était repassé au DM et celà aurait eu de la gueule !!

  2. I’am shocking, la vérité, effectivement, n’existe pas. je partage le diagnostic et les conclusions, mais pas le passage dans la caverne pour regarder les ombres.

    • @Bru

      Si je comprends bien le point que vous soulevez, je vous renvoie en introduction du Blog a lupus.

      Vous trouverez une cartouche intitulé mode d’emploi
      il y a en fin de texte un paragraphe intitulé
      code et mode d’emploi/opinion/verité/subjectivité

      Cette partie, honnèté, annonce la couleur sur notre philosophie

      Sur notre conception de la vérité comme un processus et non une donnée.
      Sur notre critique du relativvisme qui est un instrument de domination des maitres de la relativité dominante.

      Notre conception repose sur le fait que tout en n’etant pas une donnée, la v2rité, le symbolique sont essentiels dans une société de liberté.

      La vérité permet d’échapper à la tyrannie du relativisme actuel.

      Si vous etes interessé par la philosophie, car ces questions sont philosophiques, nous vous précisons que notre concept et conception de verité sont proches de celui de Badiou, auquel on a reproché par incompréhension compréhensible vu son caractère abscons, de défendre des conceptions proche de Platon.

      Est-ce à cela que vous faites allusion en evoquant les cavernes?

      Merci de votre intéret

  3. Et bien voilà nos amis les Eurobonds, chers à Flamby, qui se rapprochent doucement : on charge la barque de bonds à court terme, une petite crisette de la BCE qui n’arrive plus à se financer et l’affaire est dans le sac, non?

    Allez, allez, ajoutons un p’tit point de TVA dans toute l’Europe pour financer le remboursement des dits bonds, la BCE et son oeuvre admirable et les problèmes de déficit sont choses du passé, non? On pari? Ah bon!

    Reste nos chers Teutons. Je crois de Draghi-le-scélérat a du faire le calcul que la classe politique Allemande était aussi inapte que la Française (et la Suisse), et que donc ils n’oseront pas réintroduire une seconde monnaie parallèle à l’Euro. Qu’ils n’oseront pas tenter de une sortie de ce gay-tapant, pardon, de ce guet-appens. Magnifique jeu de stratégie, si le portefeuille (et la gamelle) de centaine de millions de personnes n’était pas en jeu.

    Voilà des temps intéressants qui s’annoncent ma foi. On verra à terme (dans 2-3-4 ans?) s’il y a effectivement une Vérité qui surnage ou si tout ne peut être que virtuel, flottant et relatif. Si nos amis Teutons et Helvètes ont des couilles (mais pour les Helvètes, la réponse est connue… et négative). D’ici là, ça va être la valse des biftons!

    Tous aux abris, mes frères!

  4. « croire »… le verbe est juste.
    😉
    Vous le savez bien, même si vous cette perspective vous effraie : le combat est perdu.

    Et pour une raison très simple : ce n’est pas un coup d’état. Car les peuples… s’en accomodent fort bien.

    Nous avons déjà eu ce débat ici : je persiste à dire que les Allemands, le peuple allemand, fait là où on lui dit de faire.
    Comme chez nous.

    Il y a certes des élites qui sont dans la dissenssion (Buba, weber, la presse, des avocats etc.)… mais c’est une minorité. Vous le savez très bien.

    Merckel est très populaire.
    Merckel est la pièce maîtresse du dispositif (elle a nommé Draghi !!!)
    Donc le peuple est au mieux indifférent, au pire complice.

    Les élections de 2013 confirmeront cela.

    Vous qui connaissez bien l’Allemagne : les allemands… vieillissent très vite. C’est un peuple déjà mort.
    Qui va devenir de plus en plus conservateur.

    « conservateur » ne signifie pas de droite… simplement : ne rien changer, ne rien brusquer.

    Se révolter contre Draghi et les crapules nécessiterait de l’énergie, de la vitalité,d e l’audace (en plus de l’intelligence)…

    Sont-ce les qualités des allemands ?

    De moins en moins…. Voilà pourquoi le combat est perdu. Ils choisiront toujours la pillule pleue, le confort douillet de l’establishement.

    Le même phénomène mortifère est à l’oeuvre en France. Et dans tout le reste de l’Europe.

  5. Monsieur Bertez, que pensez-vous de ce qu’écrit Guy Sorman dans son dernier billet : L’ euro sauvé malgré lui ?

    http://gsorman.typepad.com/guy_sorman/2012/09/l-euro-sauv%C3%A9-malgr%C3%A9-lui.html

    Sa conclusion me paraît étrange : « Le monde extérieur semble d’ailleurs avoir confiance en cette Europe unie plus que les Européens eux-mêmes, puisque le cours de l’Euro reste assez stable envers les autres monnaies du monde. »

    • @Jean

      C’est un procédé classique qui consiste à préter au monde extérieur un avis, une opinion, afin de crédibiliser la sienne . Je n’ai pas beaucoup d’estime pour la pensée tarifée de Monsieur Sorman .
      Merci de votre intéret

  6.  » Nous disons cela parce notre petit doigt nous dit que le vrai rôle central, pivot dans le monde bancaire, ce n’est peut être pas ce que l’on voit, la FED mais ce qui manipule les principes et les théories, la BOE. »
    Mon Dieu je ne sais pas où cela nous mène et si on ne se rapproche pas de certaines lignes rouges, mais tant pis, il faudra un jour que la vérité sorte, et il faut comme vous faire la guerre au relativisme… je commence à m’intéresser sérieusement aux explications alternatives, par exemple à des historiens non conventionnels comme Antony Sutton ou Peter Levenda, ce qu’ils révèlent est effrayant mais ces gens sont sérieux et un esprit honnête ne peut pas les balayer d’un revers de main d’un dédaigneux « théories du complot »…

  7. Draghistorique !

    Comme le disait Jacques Bainville : « les banquiers gouvernent le monde ». Et il en est un qui vient de prendre le contrôle d’une bonne partie de l’Europe : le Président de la BCE. En quelque sorte, l’Europe vient de trouver son patron, son président de fait, peut-être son Empereur. L’Europe attendait son fédérateur, son despote éclairé, sa poigne de fer ; elle l’a trouvé. Certes, la route sera longue et elle est semée d’embûches mais Draghi a beaucoup d’atouts dans son jeu.

    Tout d’abord, il y a un consensus partout en Europe chez tous les responsables, tous les dirigeants, ils l’ont dit et répété : il faut continuer avec l’euro. Les économies des grands pays de l’eurozone ne convergent peut-être pas encore mais elles sont de plus en plus étroitement imbriquées. Plus aucuns dirigeants économiques ou politiques ne souhaitent revenir aux changes flottants, aux risques de change, à l’instabilité monétaire entre les grands pays de la zone euro. Ce serait ingérable et c’est en ce sens qu’ils disent que l’euro est irréversible.

    A partir de là, la seule route possible c’est celle de l’ajustement et de la convergence. Et Draghi s’est maintenant donné les moyens d’agiter la carotte et le bâton. Moi président de la BCE, je suis prêt à vous racheter vos dettes, oui mais, montrez-moi vos réformes et vos budgets ! C’est la ligne Merkel qui est une ligne médiane car en Allemagne il y a des banquiers extrémistes qui ne veulent entendre parler que de gros bâtons et de misérables carottes. Ces derniers peuvent poser problème mais Draghi a les moyens de les contourner car il a de nombreux alliés soit tous les gouvernements et responsables politiques européens ravis de lui refourguer la patate chaude de la dette. Il pourra compter sur eux notamment pour faire sauter le verrou de la création monétaire à liquidité constante qui n’est pas tenable. De même, à l’avenir, il pourra surement intervenir sur les dettes à long terme.

    La décision et maintenant l’existence politique de Draghi arrangent beaucoup de monde. Il sera désigné comme le sauveur de l’euro ou le méchant instigateur d’austérité et de réformes impopulaires, ce sera selon. Mais tant que le président de la BCE ne sera pas soumis à l’élection ou restera assez indépendant du politique, il sera solidement installé sur son roc et emmènera l’Europe là où il veut. La démocratie pure n’a jamais été à l’origine de construction politique solide. L’émergence de la fédération européenne a maintenant besoin de son moment « autocratique » (à ne pas confondre avec le totalitarisme, please : du respect pour les victimes). Si, par malheur, ce moment n’advenait pas, la régression vers les divisions européennes d’avant 1945 ne serait pas à exclure tant l’anarchie, le désordre et le sauve-qui-peut égoïste formeront sa seule alternative.

    Ce sont les banquiers italiens du Moyen-âge qui ont lancé la Renaissance européenne. Souhaitons à Mario Draghi d’en être leur digne successeur !

  8. A nouveau, merci pour les explications. Tout est clair, et pourtant nous noie dans une machination sophistiquée, ayant pour simple mission de (voler) prendre l’argent aux peuples. Le plus dur à admettre, je crois que c’est de savoir que tant de politiciens ne puissent rien faire malgré l’amour et dévouement qu’on peut avoir pour un pays.

    « L’euro, successeur du Deutsche Mark devait continuer à jouer ce rôle et il l’a fait tant bien que mal avec Jean Claude Duisenberg et Wim Trichet. Trichet a tant bien que mal préservé l’héritage de la Buba et nous devons lui en savoir gré. »
    Il fallait lire Jean Claude Trichet et Wim Duisenberg, sans doute un test de M Bertez pour savoir si tout le monde suit bien.

    • @Daniel

      Non c’est volontaire, j’ai toujours designé nos deux premiers responsables de la BCE de cette façon. Et pour des raisons que j’ai explicitées il y a fort longtemps , en particulier le deal qui a procédé à leur nomination/rotation.
      Merci de votre intéret attentif.

  9. Septembre. LE PIRE DES MONDES, CELUI DE DRAKEL.

    Nous ne voudrions pas que vous fassiez le contresens de croire que nous sonnes pro-allemand. Non, nous sommes pro-Buba c’est à dire pour une monnaie saine solide, qui ne triche pas, qui ne sert pas à faire du fiscal que les politiciens et politiciennes n’osent pas faire. Nous ne sommes même pas contre le sauvetage des pestiférés, non, nous sommes contre un sauvetage par dessous la table, furtif, effectué en cachette sans vote, sans légitimité par des élites au profit des banques. Si les peuples veulent à la fois sauver les pestiférés et en même temps éviter de faire de la peine aux banques, pourquoi pas? Mais on doit leur poser clairement la question.

    Clairement c’est à dire en leur montrant les bénéfices, les risques, les couts présents et futurs, en expliquant qui paie, et qui reçoit.

    Donc tout ceci mérite une petite explication.

    Le porte-parole du SPD chargé des questions budgétaires, nous oublions son nom à l’ instant. à déclarer: ” Ce coup de force de la BCE est de la faute de Merkel , Draghi a pris les décisions qu’elle n’a pas osé prendre.”

    Pour une fois nous sommes d’accord avec un socialiste social- démo.

    Il est évident que Draghi a fait du fiscal c’est à dire qu’il a levé une taxe sur tous les états de l’Union, qu’il se prépare à diluer la monnaie et donc à réduire la valeur de la monnaie détenue par chacun. Il a levé un impôt-inflation. Le fait que l’on ne s’en apercevra que plus tard, ne change rien à l’affaire.

    En fait la différence avec tous les autres projets précédents n’est pas très grande, les EFSF, les EMS, les EMS avec licence bancaire, les émissions d’euro bonds et autres projets du même genre, comportant directement ou indirectement une possibilité de leverage monétaire, sont tous du même acabit avec des bretelles et des moustaches. Il s’agit toujours de multiplier le pouvoir du fiscal par le monétaire, ce que l’on va refaire par le biais d’habillages plus ou moins laxistes ou plus ou moins vertueux comme l’on veut, selon son indulgence.

    Si nous acceptons maintenant cette innovation de Drakel , c’est parce qu’elle correspond à une nouvelle réalité de Realpolitik à laquelle s’est ralliée Merkel.

    N’oubliez jamais que Merkel est du côté des élites, elle ne cesse de répéter que l’euro est irréversible, elle ne voudrait pas détruire l’œuvre de son maitre Kohl. A partir du moment où l’on fait ce choix et que l’on y attache son nom, au fur et à mesure que la situation se dégrade, on est obligé de reculer sans cesse la limite de ce qui est acceptable. Et c’est ce que Merkel vient de faire et c’est le fond de son alliance objective avec Draghi. C’est l’alliance obligée de l’Internationale de la Banque, de l’Internationale des élites, de la kleptocratie, de l’Internationale des assistés, de l’Internationale des Constructivistes et nous en oublions.

    Drakel on n’en a pas parlé lors des révélations de la semaine dernière, c’est la planche à billets couplée avec les CONDITIONNALITES. Ce n’est pas une faute de frappe c’est bien volontairement en majuscules.

    Qu’est-ce que les CONDITIONNALITES, ben voyons, c’est notre fameuse austérité chère à Merkel , aux banques, aux kleptos, aux ultra riches etc .

    Et cela c’est la position allemande, celle que nous n’aimons pas. Vous y êtes, vous comprenez pourquoi nous sommes pro Buba et en même temps contre la solution allemande qui consiste à plonger de façon indifférenciée les peuples dans la régression.

    Et ne nous dites pas : Mais nous pensions que vous étiez contre les progrès sociaux et les Etats Prévoyance, c’est faux. Nous sommes contre les politiciens qui achètent les votes avec le Nanny State, nous sommes contre la gabegie actuelle, contre la désincitation au travail, pour la réduction drastique du nombre des fonctionnaires, contre le constructivisme, contre le contrôle de la vie des citoyens. Nous sommes pour une société de liberté dans la dignité. Ce qui n’est pas, vraiment pas, ce que nos sociétés offrent en ce moment.

    Drakel c’est la pire des choses : Le vol des classes moyennes, l’austérité qui va tout casser, la fuite en avant dans l’accroissement des dettes, car l’austérité fait grimper les ratios de dette n’est-ce pas ? Drakel c’est l’hellénisation de l’Europe.

    Pour sauver les usuriers, Drakel veut indifféremment plonger tout le monde dans la régression, casser le peu de croissance qui reste, bref elle veut que chacun prenne bien la mesure de ce qui se passe et va se passer en Grèce, et se le tienne pour dit.

    La Grèce c’est l’exemple destiné à vous terroriser, à faire en sorte que vous acceptiez de passer sous les fourches caudines des usuriers fournisseurs des crocs phynance des socio démocrates. Nous allions oublier les fausses droites!

    Les usuriers, les partisans de l’austérité pour rembourser, les élites, jouent sur la complexité, sur les agrégats. Par exemple on dit les Grecs, les Espagnols. En réalité il faut tout désagréger, il y a les Grecs kleptos , ultra riches , assistés , tricheurs , comme il y a les Espagnols qui leur ressemblent . Et les élites jouent là dessus, le jugement indifférencié que vous portez sur tout ce monde à la faveur de leur usage de vocabulaire unifiant.

  10. Septembre : A propos de l’euro et des changes .

    L’annonce par Draghi des modalités de l’intervention de la BCE sous forme d’achats de bonds souverains des pestiférés a été jugée credible par les marchés. Ils ont considéré :

    1 que les risques d’opposition de l’Allemagne étaient limités
    2 que ce « Gros Bazooka » allait calmer les craintes au moins un certain temps
    3 qu’il fallait maintenant passer a autre chose

    Cet autre chose c’est la situation americaine , les mauvais chiffres de l’emploi du mois dernier, la proximité des élections,et bien sur les promesses/insinuationsde QE par Bernanke.

    Bref cet autre chose c’est la possibilité voir un nouveau printing de dollars, un nouveau gonflement du bilan de la Fed c’est a dire par consequent une possibilité de baisse du change américain.

    Toutes les conditions étaient donc, sont donc encore réunies pour faire remonter la monnaie européenne.

    D’un cote Draghi qui ecarte les risques et speculations sur un break up de l’euro et de l’autre les USA qui s’appretent ou disent s’appreter a reinjecter de la monnaie et inflater le bilan de la Fed.

    Nous avons expliqué dans notre dernier article scenario: « passée une periode d’ajustement de positions , l’ euro devrait baisser « . Ceci merite un petit developpement .

    D’abord sur les ajustements de positions. Les positions speculatives short, vendeurs contre l’euro etaient , il y a peu encore a un niveau record . La communauté spéculative etait placée a la baisse de l’euro sir les craintes de break up, sur la fuite devant la monnaie , sur les runs bancaires constatés chez les pestiférés. Les annonces de Draghi yant été jugées credibles , ces gens sont en train de se racheter , le plus souvent a perte .

    On vient de 1,20 environ il y a quelques semaines, on est a 1,28 cela coute cher et on se precipite. .C’est d’ailleurs la meme chose sur beaucoup d’autres marchés du complexe du risk, les vendeurs shorts se font tailler … un short.

    Ensuite ,dans un second temps, une fois passés ces ajustements de position de la communauté spéculative mondiale, c’est le réel qui va prendre le dessus et c’est le printing, le gonflement du bilan de la BCE, la degradation de sa qualité qui vont prendre le dessus . l’equilibre offre /demande de l’euro va se modifier, l’euro plus abondant va avoir tendance a reculer.

    Enfin, le calendrier et l’ampleur de la baisse ne sont evidemment pas connus car il faut du temps pour ajuster les positions perdantes et par ailleurs il y a le phenomene qui joue dans le sens contraire de la baisse de l’euro, la possibilité de printing americain. Tout se passera comme si les deux grandes monnaies moniales allaient, dans une conjocture difficile, molle , se livrer une sorte de bataille de depreciation competitive.

    Bien entendu vous n’en entendrez jamais parler

  11. La BCE a t’elle vraiment le choix ? Derrière la position de la BCE s’érige le principe du too big to fail pour les Etats lui même conséquence de celui des banques. Les banques sortent de la crise plus fortes ( au moins relativement aux Etats) qu’elles n’y sont entrées. Toute l’incurie des politiques est là, ne pas avoir su démembrer le monstre quand il était en position de faiblesse.

  12. Septembre a propos des marchés, des corrélations et des initiés.

    La fameuse distinction Risk-on , risk-off est toujours operationnelle , meme plus que jamais. Cela veut dire pour nous, nous vous le rappelons que les autorités ont toujours la situation bien mains puisque les marchés restent connivents, et ne fight pas les banques centrales.
    C’est le systeme que nous designons du nom de RONROFF pour ne pas dire RONRON dans lequel les investisseurs, si on peut les appeler ainsi, sont dociles et se laissent caresser dans le sens du poil et font ronroff de plaisir.

    Le systeme RonRoff fonctionne de la facon suivante , nous vous rappelons que c’est la clef de la survie en ces temps de crise.
    Le but de toute l’action des autorités est de maintenir l’appetit pour le risk dans le systeme.
    Cet appetit pour le risk est censé bonifier la vitesse de circulation de la monnaie et stimuler le credit defaillant.
    L’appetit pour le risk est sous tendu par la baisse du dollar index. la hausse du Sand P 500. la hausse ou la fermeté de l’euro.
    La corrélation entre la fermeté de l’euro et la hausse du complexe du risk est forte, tout comme est tres etroite la correlation entre la hausse de l’euro et celle du S and P 500.

    Des fin Juin il y a eu des achats d’initiés sur le complexe du risk , achats sur les
    futures S and P ET comme par hasard rachats sur les positions vendeurs en euro.
    Manifestement les petits copains de Draghi ont beneficié de quelque chose. Il est vrai que 3 ou 4 jours avant les revelations de notre Draghi,. Goldman ne diffusait pas , c’est a dire gardait pour ses meilleurs clients, une note decrivant .. le futur bazooka !

    La hausse de l’euro , elle n’a debuté que 1 mois plus tard.

    Ces jours ci les correlations marchent tres bien .

    Le potentiel de l’euro nous parait, au doigt mouillé, ne pas etre superieur a 1.31 ou 1.32
    ce qui laisse une belle marge de hausse possible sur le Sand P 500 .

    Le Sand P vient de donner des signaux techniques tres positifs, il est vrai que les vendeurs short sont a la courette et viennent de prendre une claque monumentale. Ce n’est peut etre pas fini. On est 1438 et le plus haut de mai 2008 , qui est un symbole est est a 1440.

    Si nous etions a la place des manipulateurs, et de Goldman , nous ferions un temps d’hesitation pour secouer le prunier , puis nous embarquerions le marché afin afin de prendre les vendeurs recidivistes a contrepied et faire galoper le S ans P . Voila qui ferait plaisir a BERNANKE, OBAMA et autres. Et aussi a notre Draghi, nous allions l’oublier.

    Passer le plus haut des 4 ans est symbolique , n’est ce pas Monsieur OBAMA.

    Il y a longtemps que nous n’avons pas fait de bourse, mais nous pensons que tant que les manipulateurs ont le pouvoir, la cedibilité et la confiance de leurs complice, les marchés ne courent pas grand risque.

    Tout se passe comme si « LE PUT » gigantesque , historique, generationel mis en place pour soutenir les marchés, les banques, les govies avait encore de beaux jours devant lui.

    Les fondamentalistes ne croient pas au PUT, ils pensent que tot ou tard, la realité sera plus forte et que le risk retrouvera son vrai niveau, que le prix du risk remontera.
    Nous en sommes persuades nous aussi , mais nous savons d’experience que la capacité des Pouvoirs a retarder l’inevitable est toujours beaucoup plus grande que ce pensent les marches et les operateurs les affutés. C’est cette conviction qui fait que nous ne participons aux marchés qu’en prédateur, plus jamais en ibnvestissement.

    Il y a beaucoup de gens tres serieux qui soit sont en dehoirs des marchés , prudents , ou sont hedgés contre le risque de baisse. Ceux la ne participent pas a la fete . Ils sont dans une position tres tres inconfortable.Dans leur tete et en plus vis a vis de leurs clients.
    Si , apres les vendeurs a decouvert, une partie de ces gens sur la touche decrochent, renoncent a leur prudence, les manipulateurs, les Bernanke, les Goldman auront gagné.

    Dans cet esprit il faut tenir compte de la tarte a la crème du fiscal cliff americain.

    Il y en a encore qui y croient et qui craignent le couperet fiscal.

    Ils ont tort les etats unis ne fonctionnent pas de cette facon. Il n’y aura pas de couperet et on s’entendra pour continuer le laxisme et surtout reporter les efforts pour plus tard, tout en faissant de la cosmetique. Si le fiscal cliff vous retient de participer a la fete organisée par les Banques Centrales, oubliez le.

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