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Marchés/Sondage BofA/ML: Les opérateurs réduisent leur sous-exposition aux actions sans se sentir plus rassurés pour autant

Marchés/Sondage BofA/ML:  Les opérateurs réduisent leur sous-exposition aux actions sans se sentir plus rassurés pour autant….et  en attendant l’effet de la monétisation

Fin du signal acheteur. C’est à cela que se résume le dernier sondage de Bank of America/Merrill Lynch (BofA/ML) pour le mois d’octobre. Les opérateurs auraient digéré les liquidités offertes par les banques centrales et semblent se concentrer désormais sur les réalités macroéconomiques. Certes, la part des investisseurs anticipant une croissance économie plus forte passe à 20% contre 17% en septembre. Mais le rythme de progression ralentit. De plus, peut-on parler d’optimisme dès lors qu’un cinquième seulement des opérateurs sont optimistes?

 

Cette donnée concorde avec l’hypothèse selon laquelle les investisseurs seraient sceptiques ou, du moins, entretiendraient un sentiment d’attentisme. Sachant que les structures de financement publique telles que le fonds EFSF et les programmes LTRO et OMT de la Banque centrale européenne (BCE) ne devraient pas avoir de répercussions positives avant quelques mois encore. Alors que, pendant ce temps, les statistiques macroéconomiques continueront de refléter un produit intérieur brut (PIB) européen en constante contraction. A priori, personne ne peut dire quelle sera l’issue, d’ici la fin de l’année, des multiples négociations entre Gouvernements, s’agissant de l’intégration budgétaire, de l’union bancaire ou de l’harmonisation de la dette. 

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A peine croit-on entrer dans un début de cycle de reprise, qu’il se pourrait que le monde soit déjà proche d’une fin de cycle de croissance vers un nouveau creux. 70% des asset managers interrogés situent l’économie quelque part entre le milieu et la fin de cycle. Même si ces derniers ne sont plus que 10% contre 14% à se sentir en récession, 70% n’en pensent pas moins que le creux de cycle ou le début d’une phase de récession est proche. 

Le corollaire de ce qui précède est manifeste dans les anticipations d’ordre microéconomique. Les entreprises subissent directement le profond creux conjoncturel, avec un impact marqué sur les bénéfices des sociétés les moins exposées aux débouchés géographiques à forte croissance. Le pourcentage d’investisseurs tablant sur une détérioration des investisseurs restent largement négatifs à -11%. Même si le chiffre peut encourageant lorsque l’on tient compte du fait que le chiffre était de  -28% un mois plus tôt. 

Les perspectives chinoises ne sont pas étrangères au maintien du pessimisme quant aux performances des entreprises même des plus grandes. Les récents résultats du groupe de luxe suisse Richemont, très exposé aux marchés émergents, laisse songeur: la détérioration des marges a été particulièrement marquée dans le segment le plus high-end de son offre. «D’après les résultats de notre sondage, les investisseurs ne sont plus que 5%, contre 17% un mois plus tôt, à anticiper une croissance positive en Chine», observe les auteurs de l’enquête mensuelle, effectuée auprès de plus de 170 gérants environ dans le monde. 

Il faut souligner la déception des opérateurs de marchés lors de la publication des chiffres de la production industrielle et des ventes au détail chinoises pour les mois de juillet et août. Les exportations à destination de l’Europe ont reculé parallèlement à un déclin de l’activité, telle que mesurée par l’indice HSBC PMI, tombant sous la barre des 50 point en août, à 47,8 points. Les yeux resteront donc rivés sur les décisions de politique monétaire et budgétaire des autorités chinoises. Qui auront à gérer le risque d’une chute brutale des prix immobiliers, susceptible, si elle devait se matérialiser, d’accentuer les répercussions financières sur un système bancaire déjà menacé par son exposition aux bulles régionales du crédit. 

Au total, la progression récente des indices boursiers reflètent davantage une réduction de la sous-exposition aux actions, compte tenu des valorisations des obligations souveraines les plus sûres et des risques inhérents aux emprunts (nominaux) des Etats affichant des déséquilibres financiers. 37% assurent être prêts à vendre en premier les obligations aux bénéfices des actions si la situation devait s’améliorer. Comme si, en dépit des risques macroéconomiques, il s’agissait de se positionner en amont et se tenir prêt pour tirer parti d’un éventuel effet beta positif.

Levi-sergio mutemba/Agefi Oct12

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