Réserve de changes : La Banque nationale suisse se déleste de milliards d’euros
La part de la monnaie unique dans le portefeuille de l’institution n’avait pas été aussi faible depuis 2008
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La Banque nationale suisse (BNS) n’a visiblement pas chômé durant la récente accalmie autour du taux plancher. Après l’avoir ardemment défendu durant l’été, accumulant près de 180 milliards de francs de réserves de change entre fin février et fin juillet, la BNS a mis à profit le répit accordé par les récentes décisions de la Banque centrale européenne pour atténuer la crise.
Elle a profité de cette détente, du fait que l’euro se soit éloigné de 1,20 franc suisse, pour mener une grande phase de diversification de ses réserves. C’est ce qui ressortait mercredi de son rapport intermédiaire, outre un bénéfice global de 16,9 milliards de francs après neuf mois d’activité.
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A fin septembre, on le savait déjà, les réserves ont atteint 430 milliards de francs. Mais, fait nouveau, les euros n’ont pas augmenté. Au contraire. Par rapport à fin juin, le bilan de la BNS en compte 9 milliards de moins. Elle n’en a «plus que» 174 milliards. Le «mouvement a été très rapide», s’étonne Alexander Koch, économiste chez UniCredit. Selon les estimations de Nomura, ce sont en fait 76 milliards d’euros qui ont été échangés contre d’autres monnaies, entre les deux instantanés trimestriels.
Ainsi, en seulement trois mois, la part d’euros dans le portefeuille de la BNS est passée de 60 à 48%. Cette proportion n’avait pas été aussi basse depuis fin 2008, avant le début de la crise de l’euro, et avant que la BNS ne s’essaie à acheter des euros sur le marché des changes, avec ou sans un taux plancher bien défini.
Ce constat fait dire aux deux spécialistes que la phase de diversification touche à sa fin. «Par le passé, la BNS avait déjà essayé de rééquilibrer son portefeuille, après une période d’interventions sur le marché», rappelle Alexander Koch. «Une nouvelle diversification n’aura lieu que le jour où la BNS sera à nouveau forcée d’intervenir massivement sur le marché», complète Geoffrey Kendrick, de Nomura.
Plus d’un quart des réserves sont libellées en dollars
A la fin du troisième trimestre, la BNS détenait donc 126 milliards de dollars, soit 43 de plus qu’à fin juin. Les livres sterling sont aussi en forte hausse, de presque 11 milliards. L’équivalent de 7 milliards de francs a par ailleurs été utilisé pour acheter des yens, et 5,4 milliards pour acquérir d’«autres monnaies». Soit des dollars australiens et de Singapour, des couronnes suédoises et danoises ou des wons coréens.
Les dollars comptent désormais pour plus d’un quart du total des réserves. La part de livres sterling a, elle, doublé, à 6,7%, alors que les «autres monnaies», avec une proportion de 4,2%, n’avaient jamais été si présentes dans le bilan de l’institution.
Sur le plan purement comptable, ces mouvements de change n’ont pas été bénéfiques. La pure perte de change s’est élevée à 400 millions. Le bond du bénéfice annoncé mercredi est en fait surtout lié aux produits des intérêts, aux dividendes et aux gains de cours sur les obligations (88% du portefeuille) et les actions (12%). Ils ont généré 10,7 des 16,9 milliards de bénéfices. L’or, le StabFund et les positions en francs ont fait le reste.
Comme à son habitude, la BNS prévient toutefois ses actionnaires: de fortes fluctuations peuvent rapidement altérer ses résultats et «il n’est que difficilement possible de tirer des déductions pour l’exercice 2012». En attente du milliard de francs qui devrait leur revenir, la Confédération et les cantons sont prévenus.
Par Servan Peca/Le Temps Nov12
Catégories :Changes et Devises, Le Temps, Mon Banquier est Central, Suisse
La BNS prévoirait-elle le non renouvellement du mandat de Bernanke et la stabilisation du dollar ?
Peut-être mais ils ont surtout hâte de diminuer leur exposition sur l’euro.
Exposition qui n’est que la conséquence de leur volonté de défendre le FS à 1.20 $, la BNS profite du répit car rien ne dit qu’elle ne sera pas prochainement obligé de racheter de l’euro.
Se renforcer sur une monnaie sur lequel pèse de telles incertitudes, ils ne doivent pas toujours dormir tranquille, surtout que plus les incertitudes augmentent sur l’euro plus ils sont obligés d’en acheter.
Voilà les limites de leur position sur le FS, mais ont-ils le choix ? Pourraient-ils le laisser monter sans torpiller leur exportation ? A suivre…au demeurant on aimerait savoir la part d’OAT française dans leur position euro ?
Oui la part de l’euro sur le total a baissé en pourcentage. Mais le total en euro est sans doute toujours extremement haut.
” Mais, fait nouveau, les euros n’ont pas augmenté. Au contraire. Par rapport à fin juin, le bilan de la BNS en compte 9 milliards de moins. Elle n’en a «plus que» 174 milliards. ”
9/183 = 5%. La BNS n’a donc reussi a liquide que 5% de son paquet d’euros.
C’est pas énorme…une accalmie avant la tempête ?
Sur leur position du FS 1.2 : comment se débarasser d’une bonne monnaie pour une acheter une mauvaise