L’Edito du Mercredi 21 Mai 2014: De la fausse question des inégalités à la vraie question des classes moyennes Par Bruno Bertez
La question des inégalités revient à la mode, c’est périodique. Il est de bon ton, de temps à autre, de s’indigner et de s’exclamer : « trop c’est trop ». Les travaux de gens comme Piketty (Thomas Piketty, auteur de Capital in the twenty-first Century) sont commentés dans les salons. Cet auteur connaît le succès car il évoque un impôt sur la fortune mondiale, sur la richesse mondiale, comme solution, non seulement au problème des inégalités, mais aussi de la crise financière. C’est à peu près aussi intelligent que de proposer de taxer les prostituées pour résoudre la question de la prostitution ou d’augmenter le prix du tabac pour guérir les fumeurs. Pour lutter contre les inégalités, il y a une recette simple, il suffit de les empêcher de se former. Ce n’est pas en mettant un Etat « maquereau » derrière les filles que l’on résout le problème de la misère sexuelle.
En un mot comme en cent, les inégalités s’accroissent parce que l’inflation du prix des assets est plus forte et plus rapide que l’inflation des marchandises et des services, d’une part, et, surtout, que celle des salaires d’autre part. Ceux qui ont un patrimoine bénéficient d’une valorisation systémique et systématique de ce patrimoine tandis que les salariés, eux, tout comme les prix des marchandises et des productions sont sous la pression de la déflation. Ce sur quoi nous voulons insister, c’est que ce phénomène est enraciné, « embedded », dans le nouveau capitalisme. Il fait partie intégrante du système qui s’est mis en place progressivement depuis 1971. La volonté de faire plus de tout ce qui a conduit à la crise n’est pas tombée du ciel, elle résulte de l’analyse de ce qui s’est passé ces quarante dernières années : la création d’un effet de richesse plus ou moins fictif par la monnaie est au centre du fonctionnement des économies modernes. Cela recouvre plus ou moins ce que nous épinglons sous le nom de financiarisation. La dichotomie dans l’évolution des prix relatifs des assets, c’est à dire du capital et des marchandises est au cœur de la modernité, au cœur de la crise, et donc au cœur de la question des inégalités.
Il n’étonnera personne que les théories économiques classiques et les modèles utilisés par les gouvernements et les Banques Centrales reposent sur l’hypothèse de la neutralité de la monnaie ! On fait comme si elle n’existait pas, alors qu’elle est au centre de l’économie moderne. Au centre, cela est vrai, mais soigneusement enfouie, cachée, ignorée.
Dans son livre qui vient juste d’être publié (Stress Test, Reflections on Financial Crisis), l’ex-chef du Trésor américain, Geithner, est très clair. D’une clarté qui confine au cynisme : « Nous avons dû faire des choses qui semblent profondément injustes. Tout s’est passé comme si nous récompensions (ou avions récompensé) ceux qui ont mis le feu, c’est à dire comme si nous avions récompensé les incendiaires qui ont joué le rôle central dans la création de la crise ». La crise naît de la divergence entre l’inflation de la masse de capital, c’est à dire de la croissance débridée de la richesse, et l’inflation du prix des marchandises et des revenus du travail. C’est ce constat qui permet de comprendre la production fantastique des inégalités. Et c’est à partir de ce constat que l’on comprend le bouleversement de nos sociétés. Ce bouleversement se caractérisant par l’asphyxie continue et la paupérisation des classes moyennes.
La question des inégalités est un leurre, elle constitue un moyen de détourner l’attention de la situation dramatique des classes moyennes.
Il y a plusieurs niveaux de discussion sur cette question des classes moyennes et de leur rôle dans le pays.
1) Les classes moyennes sont le fer de lance et la base de la démocratie. C’est si, et uniquement si elles jouent leur rôle, éclairé, que la démocratie fonctionne. Des classes moyennes fortes, prospères, diversifiées, et je le répète, éclairées, sont une condition indispensable du fonctionnement d’une économie prospère, d’une part, et d’une société de liberté, d’autre part. Ni la liberté, ni la prospérité ne viennent d’en haut.
2) La question de la perception de la situation est centrale. Et c’est pour cela que le rôle de la propagande est lui aussi au centre de la problématique actuelle. La propagande a pour objectif d’empêcher les prises de conscience, d’empêcher que se forme une vision du tout et d’empêcher que, sur le terrain, dans la vie courante, se créent des solidarités qui pourraient bien être des solidarités d’opposition.
3) Les classes moyennes, malheureusement, faute d’être éclairées par les corps intermédiaires, faute de contrôler elles-mêmes les partis politiques qui sont censés les représenter, faute d’avoir une influence sur les médias, ces classes moyennes ne peuvent jouer leur rôle. Elles deviennent passives, vendues. Vendues, cela veut dire que, comme sur le marché publicitaire, elles constituent une cible que les uns vendent aux autres. Exemple, TF1 au lieu de subir la pression de ses spectateurs, les endort, les trompe, les distrait, et lorsqu’il a capté une audience, il l’a vend à L’Oréal ou à Bernard Arnault.
4) L’école a été détournée de son objectif et ceci explique l’insuffisant esprit critique des classes moyennes. Ceux qui ont inventé le concept d’école de la République sont des salauds. Car en inventant ce concept, ils ont donné aux élites dominantes le droit et le pouvoir de former les esprits, de triturer la mémoire collective et de faire vivre le peuple dans une névrose de plus en plus déconnectée de la réalité. L’école est maintenant le lieu de la reproduction de la névrose sociale telle qu’elle s’impose, c’est à dire au service au service des intérêts dominants. On la voit au service des marchands de l’idéologie de l’homme universel qui n’est jamais que l’idéologie de l’homme sans détermination sur lequel vient seule s’inscrire l’empreinte de la marchandise.
Le public, le peuple, les citoyens souffrent et il y a des manifestations concrètes, douloureuses, au dysfonctionnement du système :
– arrêt de l’ascenseur social.
– chômage global important.
– précarité du travail pour tous, sauf pour les alliés fonctionnaires.
– chômage colossal des jeunes et gens âgés.
– sous-emploi des compétences, déqualification.
– absence de perspectives d’avenir, absence de sens donné à l’effort.
– destruction de la dignité et inscription dans la dépendance.
– ensuite, il y a l’austérité, c’est à dire la régression organisée pour rembourser les usuriers que sont les banquiers, lesquels pratiquent l’appropriation privée des gains et la socialisation des pertes.
– enfin, il y a la mise en place subreptice, mais multiforme, d’un nouvel ordre du monde dans lequel les bourgeoisies kleptocrates sont complices par-delà les frontières pour mettre les peuples en concurrence, comme on le faisait des esclaves dans l’arène, pour mettre en place une pseudo-démocratie à deux ou trois vitesses, masque d’un retour à une forme de féodalité.
J’insiste sur cette question de nouvel ordre du monde. C’est un projet inconscient du Système, une logique, -comme on dit que la logique du vivant, c’est de persévérer dans la vie, de se reproduire-, mais en même temps, le projet d’une élite qui a abandonné le sens de ses responsabilités et l’origine de sa légitimité.
Le système étant un système capitaliste, il a tendance à favoriser l’accumulation des richesses. La contrepartie sociale, ce qui en fait la validité malgré ses défauts, c’est le progrès, l’élévation du niveau de vie, et la dignité de chacun. Chacun a ses chances. Quand le Système n’est pas biaisé, que les dés ne sont pas pipés.
L’évolution du système capitaliste en un système pervers qui a débuté en 1971, ce système que nous appelons le système kleptocratique, ou ploutocratique, récompense non plus les activités productives, la création de richesses et d’emplois, mais l’accès à l’argent facile, la spéculation sur la valeur des choses, l’arbitrage entre les différentes valeurs et en différents lieux. C’est une forme de capitalisme tout à fait nouvelle et qui n’a été étudiée par personne, à ce stade. Personne, en effet, n’a renouvelé l’analyse du capitalisme dans sa forme de 1971.
L’exploitation des producteurs ne se fait plus au niveau du travail, mais au niveau de la monnaie, de sa circulation, de son emploi, de l’accès ou non au levier, etc. La dialectique du crédit n’a jamais été étudiée, elle qui enchaîne les nécessiteux, mais accroît exponentiellement la fortune des riches.
Auparavant, la monnaie représentait un travail cristallisé. Il y avait un lien entre la monnaie et la production. L’or ne faisait jamais que jouer le rôle d’intermédiaire, de média, car il représentait lui-même du travail d’extraction et de fonderie cristallisé. Le crédit était accordé en fonction de l’épargne. La limite du crédit, c’était ce qui n’était pas consommé et était réservé pour l’investissement; nous simplifions bien sûr.
A partir du moment où vous donnez aux Maîtres du monde la possibilité de créer de la monnaie à partir de rien, « out of thin air », comme disent les Américains, vous donnez à ces Maîtres du monde un pouvoir d’achat tombé du ciel qui n’a pas de contrepartie présente, sauf des promesses futures, très futures. Et c’est là que gît le mécanisme de l’exploitation moderne des travailleurs.
Les travailleurs sont payés en une monnaie qui est la contrepartie de leur travail présent, tandis que les classes dominantes ont accès à une autre monnaie tombée du ciel, sans contrepartie, sans effort. Ils ont accès à une autre monnaie qui leur permet à la fois d’investir, d’accumuler, donc d’être plus riches, et de consommer des biens de luxe, de surconsommer.
L’innovation que nous introduisons consiste à prétendre qu’il y a deux monnaies dans le Système. Une première monnaie qui est celle dans laquelle sont exprimés les prix et des revenus des biens et services et une seconde monnaie qui est une monnaie que nous qualifierons de financière. La première monnaie est sous pression déflationniste tandis que la seconde est structurellement sous pression inflationniste. L’explication de cette dichotomie se trouve dans le point d’application de la monnaie nouvelle créée par les Banques Centrales et le système financier en général. Pour parler comme Marc Faber, la création monétaire de nos jours se déverse sur le secteur des assets, et non plus sur le secteur des biens, des services et des revenus.
Le mythe du risque qui constitue la justification de ce Système inique est une escroquerie car les kleptos et ultra-riches refilent le risque, avec l’aide des Banques Centrales, à la collectivité! Le système actuel refuse la destruction créatrice de Schumpeter. La monnaie des salariés est rare, elle qui rémunère le présent, la monnaie des kleptos est abondante, elle qui solvabilise le vent des promesses et les bulles des anticipations.
Le système est bien pire que le système antérieur. Pourquoi? Parce que celui qui n’a pas accès au crédit et à l’argent gratuit n’a aucune chance de progresser socialement et de devenir riche. L’argent va à l’argent dans un système fondé sur le crédit et le levier et l’argent gratuit. Les gens qui deviennent riches ne le font pas par accumulation des bénéfices de leurs entreprises, par épargne, ils le font par endettement, accès à l’effet de levier, et ensuite par la revente sur le marché financier de l’entreprise concernée. Le symbole du nouveau capitalisme, c’est le Private Equity, les Buy Out et les IPO. Le mode d’extraction de la plus-value passe, le mode de capitalisation passe par le rôle central des marchés financiers, et ce rôle central passe par la création perpétuelle de nouvelle monnaie tombée du ciel qui vient solvabiliser les achats réalisés sur les marchés par le truchement du fameux Ponzi. Le dispositif complet de l’exploitation moderne gît dans ce processus, dans cette procédure.
Ainsi, les promoteurs des Facebook, Google et autres, n’ont pas fait fortune par accumulation des bénéfices de leurs entreprises, elles ne gagnaient quasi-rien, ils ont fait fortune parce que les banques d’affaires ont mis en place autour d’elles la mécanique décrite ci-dessus -une mécanique du type de celle de Madame Hanau- mécanique qui permet de vendre des espoirs, des anticipations, des petits bénéfices, et de les transformer en un capital colossal. Les contreparties de leurs ventes sur un marché sont alimentées par la création monétaire. Le nouveau capitalisme est une loterie où les billets sont donnés gratuitement aux ploutocrates afin qu’ils s’enrichissent encore plus. Personne ne s’interroge sur la question centrale suivante : qu’y a-t-il en face des dizaines de milliards que représentent la capitalisation de Facebook et autres ? Leurs promoteurs et banquiers touchent du bon argent maintenant, utilisable tout de suite, mais, pour les autres, il y a simplement de l’espoir et des anticipations. Ah, la création de valeur! Ces espoirs et ces anticipations se réaliseront peut-être ou peut-être pas. Ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui, en face de ces dizaines de milliards créés, il n’y a aucune richesse tangible et ce processus décrit pour Facebook et les IPO en général, est valable pour des dizaines, voire des centaines de milliers de cas. Le ressort du système actuel consiste à créer des signes de richesse, du pouvoir d’achat sonnant et trébuchant aujourd’hui, en contrepartie de richesses qui ne seront créées, qui ne verront le jour, qu’au jour des cinquante prochaines années. La valeur financière d’un asset est la somme actualisée du cash-flow, c’est à dire du surplus qu’il produira tout au long de plusieurs dizaines d’années. Personne ne semble se poser la question de savoir, face à cette construction de l’esprit, qu’elle est la contrepartie. Nous sommes au cœur du Système et de sa dérive. La richesse créée par le processus d’anticipation des marchés est de la pure inflation de signes dès lors qu’elle est alimentée et solvabilisée, non par l’épargne, mais par la création monétaire tombée du ciel.
La création monétaire sert à capitaliser, à fabriquer du capital, dont une grande partie est et restera toujours fictive. Ainsi, sont créés des signes monétaires et quasi monétaires qui viennent en concurrence avec la monnaie créée en rémunération du travail et qui donc la dilue. Effet Cantillon moderne! Le mécanisme d’exploitation, c’est la dilution des salaires par l’alchimie du capital inflaté, par l’argent tombé du ciel. Le mécanisme de l’inégalité est là. Tout comme le mécanisme de l’austérité, car plus il y a de capital, plus il faut de profit, plus il faut de productivité, moins il faut employer de salariés. Plus il faut faire suer le burnous.
Comment voulez-vous que les classes moyennes comprennent maintenant comment elles sont exploitées et asphyxiées. Les classes dominantes ont payé des élites et super élites managériales, des faux savants et des grands prêtres afin de couvrir le tout d’un rideau de fumée. La vie économique est recouverte d’un grand voile financier qui la rend incompréhensible pour les gens normaux.
L’opération la plus cynique et la plus symbolique de ces dernières années vient de nous être livrée par l’actualité. L’ex-favori à la présidence de la République en France, socialiste social démocrate, homme de gauche, vient de s’associer avec un financier qui a fait fortune grâce à la mécanique boursière décrite ci-dessus, afin de créer des sociétés de gestion de fortune d’ambition mondiale. Singulier parcours, qui fait passer ce qui était caché au plein soleil de l’actualité. Singulière passerelle qui unit les deux mondes de la politique et de la finance dite moderne. Singulier rapprochement qui donne à voir dans tout son cynisme la collusion entre la finance et la politique.
D’ores et déjà, rien que sur le « fonds de commerce » et sur le nom de DSK, ils disent avoir drainé des milliards. DSK n’est pas une exception, non c’est un symbole, c’est la cristallisation, c’est le diamant qui, dans sa toute petite masse, nous offre en raccourci tout le Système. Honte aux médias, honte aux partis politiques, honte aux syndicats, honte aux intellectuels qui ne font pas ce travail d’analyse critique de la réalité du nouveau Système dans lequel nous vivons.
Le Système produit des inégalités. Il y a un lien étroit entre la progression des inégalités et la crise. Le Système est en crise parce qu’il déverse sur une classe de la population plus de monnaie que ne le justifie son utilité sociale.
BRUNO BERTEZ Le Mercredi 21 Mai 2014
illustrations et mise en page by THE WOLF
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Gouvernement veut statuer par voie d’ordonnance sur la réforme des contrats sans l’accord du Sénat
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Croissance nulle au 1erT mais la nouvelle méthode du PIB permettra d’avoir beaucoup plus
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ALLEMAGNE:. Allianz en difficulté à cause de Pimco
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Du 27 septembre 1995 au 1er octobre 1995, à San Francisco, le grand hôtel Fairmont accueille 500 membres de l’élite mondiale : chefs d’Etat, hommes politiques, dirigeants d’entreprises multinationales, universitaires, chercheurs, etc. Cette réunion du Fairmont se déroule dans le cadre de la fondation de Mikhaïl Gorbatchev. Elle a une grande importance historique. Elle fait intervenir George Bush père, George Schultz, Margaret Thatcher, Ted Turner de l’entreprise CNN, John Gage de l’entreprise Sun Microsystems, des dizaines d’autres personnalités de tous les continents. Elle a pour thème « l’avenir du travail ».
Extrait :
« L’avenir, les pragmatiques du Fairmont le résument en une fraction et un concept : « Deux dixièmes » et « tittytainment ».
Dans le siècle à venir, deux dixièmes de la population active suffiraient à maintenir l’activité de l’économie mondiale. « On n’aura pas besoin de plus de main d’œuvre », estime le magnat Washington Sycip. Un cinquième des demandeurs d’emploi suffira à produire toutes les marchandises et à fournir les prestations de services de haute valeur que peut s’offrir la société mondiale. Ces deux dixièmes de la population participeront ainsi activement à la vie, aux revenus et à la consommation – dans quelque pays que ce soit. Il est possible que ce chiffre s’élève encore d’un ou deux pour cent, admettent les débatteurs, par exemple en y ajoutant les héritiers fortunés.
Mais pour le reste ? Peut-on envisager que 80 % des personnes souhaitant travailler se retrouvent sans emploi ? « Il est sûr, dit l’auteur américain Jeremy Rifkin, qui a écrit le livre La Fin du travail, que les 80 % restants vont avoir des problèmes considérables. » Le manager de Sun, John Gage, reprend la parole et cite le directeur de son entreprise, Scott McNealy : à l’avenir, dit-il, la question sera « to have lunch or be lunch » : avoir à manger ou être dévoré.
Cet aréopage de haut niveau qui était censé travailler sur « l’avenir du travail » se consacre ensuite exclusivement à ceux qui n’en auront plus. Les participants en sont convaincus : parmi ces innombrables nouveaux chômeurs répartis dans le monde entier, on trouvera des dizaines de millions de personnes qui, jusqu’ici, avaient plus d’accointances avec la vie quotidienne confortable des environs de la baie de San Francisco qu’avec la lutte quotidienne pour le survie à laquelle doivent se livrer les titulaires d’emplois précaires. C’est un nouvel ordre social que l’on dessine au Fairmont, un univers de pays riches sans classe moyenne digne de ce nom – et personne n’y apporte de démenti.
L’expression « tittytainment », proposée par ce vieux grognard de Zbigniew Brzezinski, fait en revanche carrière. Ce natif de Pologne a été quatre années durant conseiller pour la Sécurité nationale auprès du président américain Jimmy Carter. Depuis, il se consacre aux questions géostratégiques. Tittytainment, selon Brzezinski, est une combinaison des mots entertainment et tits, le terme d’argot américain pour désigner les seins. Brzezinski pense moins au sexe, en l’occurrence, qu’au lait qui coule de la poitrine d’une mère qui allaite. Un cocktail de divertissement abrutissant et d’alimentation suffisante permettrait selon lui de maintenir de bonne humeur la population frustrée de la planète. »
(Hans-Peter Martin, Harald Schumann, “Le piège de la mondialisation”, Solin Actes Sud, page 12)
c’est ainsi quand il y a surcapacité (notamment après une révolution technologique puissamment déflationniste)
il n’y a pas vraiment de groupes de comploteurs inamovibles: ces gens sont faillibles
Ted Turner de l’entreprise CNN, est économiquement dead (max keiser fait plus d’audience sur russia tv)
rifkin s’occupe de faire rever les politiciens du nord pas de calais
sun.. par rapport a goog c’est peanuts
…
Concernant les inégalités et la dérive de notre société, je viens d’apprendre aux infos de 20h que certaines mairies allaient récompenser les élèves au BAC les plus méritant, par une prime de plusieurs centaines d’Euros … les bras m’en tombent ! Qui propose mieux pour corrompre notre jeunesse à la cupidité !
Assimiler ou motiver les résultats scolaires d’un étudiant à une prime d’argent est bien le signe d’une gouvernance à la dérive, symbole d”une décadence évidente !
Bonsoir Bruno,bonsoir à tous.
L’énergie que dégage cet exposé permet d’alimenter les fauves que nous sommes devenus.
et Dimanche même si on pense avant tout à une Maman,en leur Honneur,on ne votera pas …”utile”mais
on essaiera de refaire le monde:”une brique à la fois” Barnum “
Piketty ; celui qui affirmait avec des graphiques que l’impôt en France était déprogressif et qui a été sévèrement démenti par la Cour des Comptes… C’est un économiste qui part d’un postulat donc c’est un politique…
Qu’est-ce que la classe moyenne au fait sinon quelque chose d’assez hétérogène sinon subjectif ? Etre de la classe moyenne c’est avoir le sentiment de ne pas avoir à se plaindre, de vivre décemment. Or aujourd’hui être de la classe moyenne c’est justement devoir se plaindre…
Vous parlez d’élément de biais… le SMIC en est un et sert aussi le subjectivisme d’appartenance à la classe moyenne. Il tire cette notion vers le bas. Quand j’entends dire qu’à 1500 euros par mois on fait partie de la classe moyenne ça me fait rigoler… le message c’est ne vous plaignez pas brave gens…
Merci,
Magnifiquement juste quand vous dites : La vie économique est recouverte d’un grand voile financier qui la rend incompréhensible pour les gens normaux.
Je partage le “cri” de honte aux médias, honte aux politiques, honte aux syndicats, honte aux intellectuels. Je rajouterais honte à nous peuple européen pour subir et non agir, notre désorganisation est notre talon d’Achille , ils le savent pertinemment . Honte au conformisme , il est temps de se réveiller !
Bonne élection pour Dimanche !
Je compte sur vous la France pays de la Révolution , faites en une ..dans les urnes!
Bonjour depuis Madrid.
Marian
Lawrence Summers confirme notre analyse
Lawrence Summers est intervenu il y a 2 semaines lors d’une conférence organisée par les professionnels de l’industrie des Hedge Funds. Voici ce qu’il a dit :
Les taux d’intérêt bas fabriquent de nouvelles bulles… je suis en faveur de programmes destinés à favoriser l’emploi plutôt qu’en faveur de stimulus financiers produits par la Réserve Fédérale… les politiques fédérales, selon toute vraisemblance, aggravent le problème des inégalités car elles aident les Américains riches plus que les Américains moyens, les Américains riches détiennent la majorité des actifs financiers… une politique qui fonctionne en gonflant (pumping up) les prix des actifs financiers est tout sauf favorable à la réduction des inégalités.
Un chef kleptocrate de premier rang, David Tepper, patron du Hedge Fund Appaloosa trouve lui que ce n’est pas encore assez. Avec des taux d’intérêt zéro et un total de bilan qui progresse de façon exponentielle, la FED est encore trop prudente. Elle n’attache pas encore assez d’importance au risque de déflation. Tepper en veut plus. Il veut que la FED injecte plus, que la BoJ imprime plus et que la BCE s’y mette elle aussi. Nous vous rappelons que Tepper gagne 465.000$ de l’heure…, visiblement cela ne lui suffit pas.
Votre remarquable article et la revue de presse qui lui est associée m’a permis de prendre conscience d’un véritable coup d’état venant d’avoir lieu sur la réforme du Code Civil par Ordonnances et en particulier le droit des contrats .
Cette invraisemblable adoption montre que le Grand Marché Transatlantique est déjà accepté dans les faits puisque le Parlement vient de faire sauter les verrous législatifs qui auraient pu représenter des contraintes trop fortes pour les sociétés américaines .
La séparation des pouvoirs est abolie puisque le législatif et l’exécutif sont désormais concentrés dans les mêmes mains pour tout ce qui concerne les questions économiques et sociales .
J’en avais fait un article en Janvier , je le resignale et le complète ici
http://fipcarolinep.vraiforum.com/t306-Le-Coup-d-Etat-a-eu-lieu-le-Pacte-Transatlantique-est-d-j-adopt.htm
quels peuvent etre les facteurs ou justifications politiques pour monter les taux?
(une hausse des taux , ce qui a été fait en 1929-traitement strictement inverse de la crise 2009-, permet de réunifier les deux dollars n’est-ce pas?)
peut etre la volonté pour les banques de vouloir retourner à leurs activités traditionnelles(la transformation) et reconstruire des pays suffisamment dévastés? (et encaisser de juteux profits lors de la reconstruction) ? la trappe à liquidité les embetent pour celles en bonne santé, de même les lbo infaisables: ils leur faut en velocité de la monnaie en hausse
guerre? => hausse de la vitesse de la monnaie? (elle même désirée par les BC)
guerre commerciale ou pour combattre un adversaire vulnérable sur les taux, les us monteraient un peu les taux puis une spirale se mettrait en place?
guerre sur les taux vis à vis d’une europe incontrolable (ukip , fn…) ?
n’ai aucun doute sur la réunification, je suis en train de balancer à contre coeur mon cac pour des baraques en zone RDA (pres d’anzin , pour M Bertez 😉 , valo 3/4années de smic )
avez vous vu le reportage sur Bernard arnault sur france2?
parait qu’il est malade depuis x temps (Carcelle c’st sur) : mais je n’y prête pas trop attention et je ne pense pas qu’il est fait ca , pour seulement des raisons de succession, ni même encore le motif de l’obtention du permis de construire de la samaritaine qui n’est pas suffisant pour s’avilir ainsi.
ai pensé qu’il était grand temps pour lui de faire la pub de l’action à la tele
lvmh est une valeur “RFA” qui va morfler
il et vous savez comment un empire peut mourir 😉
pour le luxe et pour la reunification , je pense aussi bcp à VW porsche et à l’industrie allemande
il me souvient comment en 2003 la france était mise au pinacle sur bloomberg france, au détriment de l’allemagne parce qu’elle avait une economie opposée avec 1/3 dans les “services” seulement
la mauvaise surprise macro va venir de la bas, c’est a dire de ce qui vient juste d’etre adoré (avec le japon ca commencera à faire beaucoup)
cela peut etre un déclencheur de la “réunification” sur les assets
le moment de la réunification est proche,
des “semi privés” tres gros chez pimco pêtent les plombs
cf actu
j’attends vos articles la dessus avec impatience